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Citations de Tanya Tagaq (50)


Inspire les petites peurs elles se changent en doutes en mots en idée en colère en haine en violence.
Expire les grandes peurs et les grands mots ils te retombent à l'intérieur c'est facile d'être ensevelie sous nos miroirs.
Insipre les petites peurs elles se chuchotent un chemin vers ta tête observe les dis leur merci d'avoir essayé de te protéger.
Expire la reconnaissance pour la beauté lovée dans tes instincts pour le courage d'aimer les petites peurs.
Inspire la dureté de l'amour inspire le parfum récompense récolte et mange mâche avale dévore tout le bon et l'amour qu'on te donne.
Expire le calme en reconnaissance de la beauté lovée dans le courage qu'il faut pour ne pas fuir l'amour.
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Les humains le placent sur des horloges, mais le temps est relatif. Une minute peut durer une heure quand on parle à la mauvaise personne. Et passer en un éclair quand on fait l’amour avec la bonne.
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Ce qui nous aide à survivre en temps de crise peut nous tuer une fois libre.
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Souffle enfiévré
Poumon de glace
Gorge éraillée
Ventre de lave
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Le ciel est occupé par une Aurore boréale. Il ne fait pas trop froid dehors. Soleil brille plusieurs heures par jour en ce moment, bientôt elle éclipsera complètement les Aurores. Je sors marcher sur la banquise et quand la ville n'est plus qu'un tout petit globe lumineux à l'horizon, je m'étends. Terre plate et glace lisse effacent les limites du Ciel. On dit que le temps est relatif. C'est vrai. Les humains n'ont rien compris au temps. Le temps ne se hâte jamais. Le temps n'écoute pas les horloges. Le temps obéit aux lois de la physique, tout comme la matière, mais peut aussi la contrôler. Le temps est Matière. Le temps est vivant. Le temps à un poids. Le temps s'accouple avec la gravité pour nous ramener sur terre. On ne voyage pas dans le temps, c'est lui qui passe à travers nous et nous mène devant lui. Le temps nous dirige à la baguette ; il nous envoie au tombeau. Endormi près de mon corps allongé sur la surface gelée, le temps aide mon cœur à battre moins vite et ma température à baisser.
La Paix me pénètre. À l'instant où le Corps entre en dormance, l'Âme s'éveille. Le Corps est tellement brut, visqueux, mal dégrossi. L'Âme a appris à hiberner dans son cachot de morve et de tendons. Notre viande distrait l'Âme et la tient occupée. Notre électricité prend l'Âme dans ses filets, et notre chair, dans son piège. On a beau passer notre vie à tenter de contempler et de canaliser la divinité de notre Âme, on chemine à pas hésitants sans jamais se déraidir suffisamment pour la Communication s'établir.
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Dans notre petite ville, il y a une sirène qui retentit pour annoncer le couvre-feu. À midi et à vingt-deux heures. Chaque fois qu'elle crie, tous les chiens de traineau se mettent à glapir et j'imagine qu'ils croient à un énorme dieu canin tonitruant qui fait régner la loi de ses hurlements. Je vois ça comme une religion. Une tentative désespérée pour instaurer un ordre raisonnable dans un univers qui nous échappe complètement. La vérité toute simple, c'est que nous sommes la pure expression de l'énergie du soleil. La glorieuse manifestation de la puissance de l'univers. Nous sommes le bout des doigts d'une force qui propulse les étoiles, alors fais ton boulot et ressens*.

[* en italique]
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Le réchauffement de la planète relâchera les odeurs les plus profondes, fera jaillir des histoires du pergélisol. Qui sait quels souvenirs enfouis se cachent sous la glace ? Qui sait quelles malédictions ? Les rumeurs de la Terre libérées dans l’atmosphère ne pourront provoquer que des ravages.
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En un instant, j’ai vu le monde spirituel que tous, nous ignorons. À l’instar des ondes radio qui nous sont invisibles, il est partout.

(Alto, p.85)
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STERNUM

Le sternum humain est capable de tellement de choses
Protecteur du diaphragme
Tueur et allaiteur de l'espoir
Mariage de la moelle et du cartilage
Vomir
Emprisonner le coeur
Le maintenir en vie
Cage du sang et du souffle
Le sternum humain sert à tellement de choses
Les clavicules comme des poignées de guidon
Les Côtes comme un escalier
Le sternum c'est le bouclier
Même entravé
Même quand il étouffe le visage d'une petite fille
Et que les ressorts du lit grincent
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L’école reste ouverte : il ne fait pas assez froid dehors. Il faut que ça descende en bas de cinquante avec le facteur éolien pour qu’on mérite un jour de congé.
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La société édicte les normes régissant ce qui est acceptable, mais en réalité les seules règles sont celles de la nature. La Loi naturelle. C'est impoli de dévoiler un mensonge. Moi, je trouve que jouer le jeu des faux-semblants, c'est manquer de respect à notre être spirituel. En général, les visages et les mots de façade diffèrent tellement de notre être véritable, des vulnérabilités que les gens aiment dissimuler.
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La Honte, ils ont l’air d’aimer ça, les chrétiens: honte sur ton corps, sur ton âme, sur tes actions comme sur tes inactions.
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Des fois on se mettait à l’abri dans le placard quand les ivrognes rentraient du bar. Assis, cachés, les genoux collés, on espérait que personne ne nous trouverait. Chaque fois c’était différent. Des fois on n’entendait que des coups, des cris, des plaintes, des rires. Des fois la vieille venait nous rejoindre et nous enserrait dans son amour déchirant. Son amour si puissant, si lourd qu’il ressemblait à un fardeau. À l’époque, je savais déjà que l’amour peut être une malédiction. Son amour pour nous la faisait pleurer. Le passé se changeait en rivière qui s’épanchait par ses yeux. Le poison de l’alcool, porté par son haleine, emplissait la pièce. Elle nous agrippait en gémissant pour nous embrasser, embrasser les seules choses dont elle n’avait pas à se méfier.
Les murs plaqués de faux bois, l’odeur de la fumée, du poisson. Les tableaux peints sur velours, les plus souvent Elvis ou Jésus, mais aussi des ours polaires et des Esquimaux.
Une nuit, comme les ivrognes étaient revenus plus tapageurs que d’habitude, on a opté pour le placard. Ils commencent à crier, et nous, à ricaner fébrilement. Quand ils se mettent à cogner, on se tait. Toute la maison tremble. Les femmes poussent des hurlements, mais le bruit des objets brisés l’emporte sur celui-là. Bruit mouillé de la chair qui se rompt, bruit sec du bois qui craque, à moins que ce ne soit un os ?
Silence.
Un fracas de pas pesants. Fuck ! Quelqu’un vient vers nous. On arrête de respirer. Les yeux écarquillés dans l’obscurité, on se blottit, on frissonne, on croise les doigts. Il y a quelqu’un juste de l’autre côté de la porte du placard, quelqu’un qui halète.
La porte s’ouvre en coulissant et mon oncle passe sa tête à l’intérieur. Il nous domine de toute sa hauteur, il a de la difficulté à se tenir droit, il articule mal. Il est blessé quelque part au-dessus de la racine des cheveux, le sang coule sur son visage.
– Je voulais juste vous dire de pas avoir peur, les enfants.
Et il a refermé la porte.
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Inspire les petites peurs elles se chuchotent un chemin vers ta tête observe-les-dis-leur merci d'avoir essayé de te protéger.
Expire la reconnaissance pour la beauté lovée dans tes instincts pour le courage d'aimer les petites peurs.
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Je ne suis plus humaine; je ne suis que Lamentation. Le seul chant est celui du vent. Voilà pourquoi le vent hurle dans l’Arctique.
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Avant tout, rire de bon cœur de cette farce ridicule qu’on appelle réalité. C’est ça qui guérit.
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On se moque des ivrognes dans la rue, sachant fort bien qu’ils ne se rappelleront jamais qui a blessé leur amour-propre, eux qui ont déjà tué leur dignité.
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Nous sommes la réverbération de nos Ancêtres, le chant de notre être présent.
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La dépendance, ça peut être tout ce qui te fait du bien sur le coup, mais qui finit par te mettre dans un état encore pire, une flétrissure de la psyché qui se manifeste physiquement. Toutes nos faiblesses se réunissent pour devenir nos adversaires les plus redoutables. Elles apportent de l’eau au moulin de l’insécurité, de la haine de soi, et nous, pauvres martyrs, on s’apitoie sur notre sort.
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Ce n'est pas le traumatisme qui nous choisit : c'est à nous de choisir si on va se laisser traumatiser ou non, pas vrai ? p 122
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