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EAN : 9782267032000
206 pages
Christian Bourgois Editeur (12/03/2020)
3.49/5   71 notes
Résumé :
Elle grandit au Nunavut dans les années 1970. Elle connaît la joie, l’amitié, l’amour des parents, l’art du camouflage et de la survie. Elle connaît l’ennui et l’intimidation. Elle connaît les ravages de l’alcool, la violence sourde, le courage d’aimer les petites peurs. Elle connaît le pouvoir des esprits. Elle scande en silence le pouvoir brut, amoral, de la glace et du ciel.

Dans ce récit venu de loin, d’un espace intime et profond où les frontière... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes dans le Nunavut des années soixante-dix, c'est une terre inuite, une contrée lointaine aux confins du Canada, un territoire autonome dont j'ignorais totalement le nom, l'existence, l'endroit, jusqu'à cette lecture de ce texte qui m'a dévoré, Croc fendu.
La narratrice qui, sans doute, ressemble comme deux gouttes d'eau à l'autrice Tanya Tagaq, nous entraîne dans un texte âpre, inconfortable, vertigineux, tout simplement beau au sens d'une écriture prête à laisser son empreinte indélébile en nous.
Tanya Tagaq est une chanteuse de gorge inuite et je vous invite à aller écouter ce qu'elle produit, vous aurez sensiblement, à quelques décibels près, l'écho de celle a écrit dans Croc fendu.
C'est un récit tout en oscillations et tangages. Il mêle de magnifiques contrastes qui ne cessent de dialoguer entre eux.
Ici des paysages magnifiques disent l'ivresse du décor et la nuit qui l'étreint.
La magie de l'enfance n'exclut jamais la douleur en revers.
Nous voyageons entre réalisme et étrangeté onirique…
Entre poèmes et prose.
Entre texte et dessins, puisqu'il y a des dessins de temps en temps, d'un certain Jaime Hernandez, dessins d'une douceur innocente, faisant penser à des dessins de mangas…
C'est dans un monde glacé, désoeuvré, blanc à l'extérieur, que la narratrice fait les yeux noirs à la vie, cherche son itinéraire. Elle aime les garçons. Elle aime les filles. Elle ne sait pas encore quelle direction prendre au début, d'ailleurs pour elle choisir n'est pas un vrai chemin.
C'est une immersion sidérante à laquelle l'autrice nous invite, nous happe, pour nous transpercer le coeur et l'âme de part en part.
Et lorsque l'arme est remise dans son fourreau, il reste encore un peu de mots qui saignent et traînent sur la neige des pages…
Il y a ici une alchimie qui transforme la banquise en désir, la banquise en soleil, la banquise en souffrance, la banquise en chagrin, la banquise en désespoir…
En lisant Croc fendu, j'ai pensé à cette phrase de Marguerite Duras qui disait : « Écrire, c'est aller dans ce périmètre où on n'est plus personne. »
Comme c'est tellement vrai ici, y compris pour le lecteur.
L'écriture de Tanya Tagaq a quelque chose d'animal, d'habitée par du vivant, par quelque chose qui ressemble à l'enfance et devient invisible sauf aux lecteurs par la grâce et la violence de son écriture, qui demeure pour autant à chaque page éprise de poésie...
Il y a une rage dans cette écriture, vorace, il est difficile de déceler où vient naître cette rage, où celle-ci vient se poser, autrement que sur ces pages. Cela semble à la fois spontané et ancestral…
Mais cela ressemble aussi à un journal intime, on entre et on en ressort plus secoué encore…
J'ai été sensible aux éléments glorifiés et mélangés aux sentiments humains, le temps devient astre, lumière, peur, âme, vie… Il y a un côté que j'imagine presque chamanique. En même temps je dis cela sans connaître le sujet. Je sais seulement que ce récit me rappelle une ancienne lecture, celle de Croire aux fauves de Nastassja Martin, une prochaine lecture m'y amènera encore, puisque j'envisage de lire un essai de Corine Sombrun, La diagonale de la joie… Alors je me dis que c'était prévu dans les astres, - ou tout simplement par le truchement du hasard qui fait si bien les choses, que ce livre me tombe dans les mains…
Dans ce texte, j'ai lu le parcours d'une enfant qui devient jeune fille puis femme puis mère dans le chaos d'un monde qui autour d'elle chavire dans la misère sociale, le désoeuvrement, l'alcool…. le monde des autres c'est celui-là, mais c'est forcément son monde à elle aussi, ce monde qui la façonne. Elle se tient debout dans ce monde, marche dans la nuit du Grand Nord, peut-être qu'elle va tenir debout par l'art de l'écriture et du chant guttural.
Ici l'obscurité est continue pendant trois mois en hiver, tandis que la clarté est absolue pendant autant de jours en été.
Sous la plume acérée de Tanya Tagaq, les mots se font aurores boréales, constellations, comètes, sortant de sa gorge comme le feu des cratères en éruption, traversant les pages pour les embraser et nos doigts avec…
C'est une écriture viscérale qui ne m'a pas lâché du début à la fin. J'ai été captif, happé par le récit de Tanya Tagaq.
Alors, on pourrait se dire que tout ceci se passe loin de chez nous, au Nunavut, hier c'est-à-dire dans les années soixante-dix. J'y ai vu cependant un texte féminin, féministe, mais aussi intemporel, universel…
Merci à toi Doriane de m'avoir invité à aller vers ce récit inouï.
Et merci à mes chères libraires préférées, les Julie, de la librairie Elizabeth & Jo dans ma petite commune, d'avoir innocemment ou insidieusement déposé sur leur étalage ce livre….
Tanya Tagaq dédie son texte aux femmes et aux filles autochtones disparues ou assassinées, ainsi qu'aux survivants des pensionnats. On imagine aisément dans cette dédicace sombre toute l'horreur des peuples minoritaires, opprimés, effacés.
Quant à moi, je dédie ce billet à toutes les femmes qui ont envie de mordre ou qui ont tant besoin de le faire…
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Parfois ce sont les livres qui nous choisissent. C'est ce qui m'est arrivé avec celui-ci : Croc fendu de Tanya TAGAK , auteur inconnue, livre jamais croisé nul part et jamais entendu parlé des éditions Christian Bourgois.
Un loup blanc aux yeux hypnotiques sur la couverture épurée et me voilà quelques heures plus tard plongée dans la lecture de cet étrange livre. En voilà un qui n'aura pas eu le temps de prendre la poussière.

Dès les premiers mots j'ai senti une tension, une urgence. L'écriture est dense, racée, elle claque, se brise, explose, semble mourir avant de renaître comme un phoenix. Mais qu'est-ce que c'est que cet OLNI (objet littéraire non identifié) ? L'auteur alterne prose et vers. Il y a quelque chose de viscéral et d'instinctif dans cette plume. C'est primaire, brut il y a une animalité à peine contenue. Chaque passage est plein de sens, tellement dense que ça en devient perturbant presque douloureux.

Besoin de souffler et de comprendre. Je pose mon livre et fait quelques recherches, l'auteur Tanya TAGAQ est Inuit et chanteuse de gorge, on la surnomme La punk polaire. Elle a travaillé notamment avec Björk. Une chanteuse de gorge ? J'écoute et là tout s'éclaire. Son chant est à l'image de ses écrits : primitif. Les spécialistes salueront certainement la performance vocale mais moi ce qui m'a frappé c'est que ce chant est un écho à ses écrits. Deux moyens d'expression un seul message.

Je reprends mon récit avec sa voix en tête. le récit de la vie de Tanya mais aussi celui de la vie de ses ancêtres. Une vie racontée par ellipse. Un puzzle qui mèle réalité et fiction. Un mode de vie tribal fait d'instinct et de communion avec la nature. Des croyances sans âge et un récit à la fois intimiste et universel. le bien, le mal ne signifient rien, la morale n'a pas sa place dans la nature ni dans la façon de vivre de ce peuple ancien qui se souvient qu'il fait partie intégrante de l'univers, ni plus ni moins. Tanya grandit et appréhende la connaissance des anciens jusque dans ses entrailles. Un monde de mythologie où on parle par image et où les mots réel et imaginaire n'ont pas vraiment de sens. J'oublie parfois que le peuple Inuit est composé entre autre d'indiens qui ont fuient les Etats Unis, ici la filiation est flagrante. Tanya a connu les instituts, ceux qui tentaient d'extraire l'indien de l'enfant et où sont morts des milliers d'enfants. Des enfants violés, maltraités, affamés. Tanya dédit d'ailleurs son livre « Aux femmes et aux filles autochtones disparues ou assassinées, ainsi qu'aux survivants des pensionnats ».

Ce livre est d'une délicatesse et d'une violence surprenantes. C'est un cri de rage poussé par une voix cristalline. Poétique et cru, magnifique et cruel. Une lecture violente tout en contradiction qui bouscule et interroge notre rapport au monde.

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Avis mitigé. Bien aimé les réflexions sur le réchauffement climatique avec la fonte des glaces et sur l'existence de l'être humain. Un peu déroutée par le côté imaginaire, notamment sur la grandeur des ours et de ses jumeaux à la naissance et certaines pratiques inuites. Un roman atypique pour une écrivaine qui l'est aussi puisqu'elle est chanteuse de gorge. Étonnant non ?
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Mélange de dure réalité et de rêves fantastiques au Nunavut canadien.

On y trouve aussi bien des ados qui sniffent de la colle que des envolées mystiques et poétiques. On y laisse une large place à la nature et la spiritualité.

Le mélange des genres est un peu déconcertant. Pendant la lecture, des moments d'émotions peuvent être suivis de moments d'admiration devant les images poétiques ou d'indifférence incrédule devant certains passages qui donnent dans le rêve et le fantastique.

Un avis mitigé, même si je ne regrette pas de l'avoir lu.
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[Critique de l'édition VO]
Tanya Tagaq est davantage connue pour sa musique. La chanteuse de gorge offre pourtant avec Split Tooth un premier roman remarqué, puisqu'il a notamment remporté le prix Indigenous Voices Award en 2019 (catégorie Prose publiée en anglais).

Split Tooth est un livre qui se joue des cases. C'est un collage de morceaux de vie, peut-être de la même jeune fille, peut-être de plusieurs jeunes filles différentes. Entre deux passages décrivant la vie de cette jeune fille qui grandit dans le Nunavut des années 70 se trouvent des poèmes. Un texte rédigé en Innuinaktun (un dialecte Inuit) figure aussi sur l'une des pages. Quelques illustrations en noir et blanc de Jaime Hernandez parsèment le texte.

Split Tooth se joue aussi des genres. Fiction ? Autobiographie ? La mythologie Inuit et les esprits animaux comme ceux de la Terre s'entrelacent avec des scènes réalistes. On pourrait donc étiqueter le livre dans la catégorie du réalisme magique, mais ce sera là réduire le contenu de cet ouvrage.

Split Tooth est rédigé par une Inuite et il évoque sans fard les problématiques rencontrées par ce peuple. Les effets délétères de la colonisation, les traumatismes générationnels, les ravages de l'alcool et de la drogue, la difficulté de vivre alors que le gouvernement vous coupe de votre héritage culturel, occasionnant des blessures psychologiques profondes qui se répercutent de génération en génération. Split Tooth évoque aussi une spiritualité encore vivace, avec cette jeune fille qui voit des esprits, un renard humanoïde, qui tombe même enceinte d'une aurore boréale. Les croyances Inuites sont ainsi inextricablement liées au quotidien de cette jeune fille.

La jeune fille n'a pas de nom. Quasiment aucun personnage n'en a. Ils reflètent un peuple. Ils reflètent l'expérience de l'autrice comme celle de son entourage.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage. Il oscille entre poésie et crudité, entre instants de grâce et moments cruels. À l'image des paysages arctiques, magnifiques de blancheur mais sans pitié pour le voyageur impréparé. C'est le cri du coeur d'une artiste qui évoque par là de multiples facettes de son peuple, sans en occulter les aspects les plus sombres. le cri de colère d'une femme pour faire écho à ceux, nombreux, des femmes indigènes victimes de viol ou meurtre. le livre leur est d'ailleurs dédié, ainsi qu'aux survivants des écoles où le gouvernement a envoyé des Inuits pendant de nombreuses années, pour les déculturer. Des écoles où de nombreux abus ont été commis. Des écoles que Tanya Tagaq elle-même a connues.

Split Tooth est un magnifique livre, sans concession, aussi beau et mordant que la glace qui recouvre l'Arctique, aussi poétique et dangereux que les ours blancs, aussi délicat et froid que la neige. Entre phrases de pure poésie et vocabulaire cru se dessine la vie quotidienne de cette jeune fille du Nunavut, profondément entrelacée avec le folklore mythologique Inuit, vivant dans un environnement hostile où la frontière entre le bien et le mal, entre le réel et l'irréel, est brouillée.

Si vous ne lisez pas l'anglais, la version française de cet ouvrage paraîtra mi-mars aux éditions Christian Bourgois sous le titre Croc fendu.
Lien : https://lullastories.wordpre..
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critiques presse (2)
LaPresse
14 octobre 2019
Premier roman de la chanteuse de gorge inuit Tanya Tagaq, Croc fendu transperce le cœur, touchant droit à l’âme. Traduisant la solitude et l’isolement sur fond de paysages magnifiques, disant toute la magie de l’enfance, la douleur de grandir, la force de la maternité, et le désir de trouver sa place dans un monde glacé.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
07 octobre 2019
Avec ce premier roman, la chanteuse inuite Tanya Tagaq nous ouvre les portes d’un monde qu’on connaît trop peu.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Inspire les petites peurs elles se changent en doutes en mots en idée en colère en haine en violence.
Expire les grandes peurs et les grands mots ils te retombent à l'intérieur c'est facile d'être ensevelie sous nos miroirs.
Insipre les petites peurs elles se chuchotent un chemin vers ta tête observe les dis leur merci d'avoir essayé de te protéger.
Expire la reconnaissance pour la beauté lovée dans tes instincts pour le courage d'aimer les petites peurs.
Inspire la dureté de l'amour inspire le parfum récompense récolte et mange mâche avale dévore tout le bon et l'amour qu'on te donne.
Expire le calme en reconnaissance de la beauté lovée dans le courage qu'il faut pour ne pas fuir l'amour.
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Le ciel est occupé par une Aurore boréale. Il ne fait pas trop froid dehors. Soleil brille plusieurs heures par jour en ce moment, bientôt elle éclipsera complètement les Aurores. Je sors marcher sur la banquise et quand la ville n'est plus qu'un tout petit globe lumineux à l'horizon, je m'étends. Terre plate et glace lisse effacent les limites du Ciel. On dit que le temps est relatif. C'est vrai. Les humains n'ont rien compris au temps. Le temps ne se hâte jamais. Le temps n'écoute pas les horloges. Le temps obéit aux lois de la physique, tout comme la matière, mais peut aussi la contrôler. Le temps est Matière. Le temps est vivant. Le temps à un poids. Le temps s'accouple avec la gravité pour nous ramener sur terre. On ne voyage pas dans le temps, c'est lui qui passe à travers nous et nous mène devant lui. Le temps nous dirige à la baguette ; il nous envoie au tombeau. Endormi près de mon corps allongé sur la surface gelée, le temps aide mon cœur à battre moins vite et ma température à baisser.
La Paix me pénètre. À l'instant où le Corps entre en dormance, l'Âme s'éveille. Le Corps est tellement brut, visqueux, mal dégrossi. L'Âme a appris à hiberner dans son cachot de morve et de tendons. Notre viande distrait l'Âme et la tient occupée. Notre électricité prend l'Âme dans ses filets, et notre chair, dans son piège. On a beau passer notre vie à tenter de contempler et de canaliser la divinité de notre Âme, on chemine à pas hésitants sans jamais se déraidir suffisamment pour la Communication s'établir.
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Des fois on se mettait à l’abri dans le placard quand les ivrognes rentraient du bar. Assis, cachés, les genoux collés, on espérait que personne ne nous trouverait. Chaque fois c’était différent. Des fois on n’entendait que des coups, des cris, des plaintes, des rires. Des fois la vieille venait nous rejoindre et nous enserrait dans son amour déchirant. Son amour si puissant, si lourd qu’il ressemblait à un fardeau. À l’époque, je savais déjà que l’amour peut être une malédiction. Son amour pour nous la faisait pleurer. Le passé se changeait en rivière qui s’épanchait par ses yeux. Le poison de l’alcool, porté par son haleine, emplissait la pièce. Elle nous agrippait en gémissant pour nous embrasser, embrasser les seules choses dont elle n’avait pas à se méfier.
Les murs plaqués de faux bois, l’odeur de la fumée, du poisson. Les tableaux peints sur velours, les plus souvent Elvis ou Jésus, mais aussi des ours polaires et des Esquimaux.
Une nuit, comme les ivrognes étaient revenus plus tapageurs que d’habitude, on a opté pour le placard. Ils commencent à crier, et nous, à ricaner fébrilement. Quand ils se mettent à cogner, on se tait. Toute la maison tremble. Les femmes poussent des hurlements, mais le bruit des objets brisés l’emporte sur celui-là. Bruit mouillé de la chair qui se rompt, bruit sec du bois qui craque, à moins que ce ne soit un os ?
Silence.
Un fracas de pas pesants. Fuck ! Quelqu’un vient vers nous. On arrête de respirer. Les yeux écarquillés dans l’obscurité, on se blottit, on frissonne, on croise les doigts. Il y a quelqu’un juste de l’autre côté de la porte du placard, quelqu’un qui halète.
La porte s’ouvre en coulissant et mon oncle passe sa tête à l’intérieur. Il nous domine de toute sa hauteur, il a de la difficulté à se tenir droit, il articule mal. Il est blessé quelque part au-dessus de la racine des cheveux, le sang coule sur son visage.
– Je voulais juste vous dire de pas avoir peur, les enfants.
Et il a refermé la porte.
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Dans notre petite ville, il y a une sirène qui retentit pour annoncer le couvre-feu. À midi et à vingt-deux heures. Chaque fois qu'elle crie, tous les chiens de traineau se mettent à glapir et j'imagine qu'ils croient à un énorme dieu canin tonitruant qui fait régner la loi de ses hurlements. Je vois ça comme une religion. Une tentative désespérée pour instaurer un ordre raisonnable dans un univers qui nous échappe complètement. La vérité toute simple, c'est que nous sommes la pure expression de l'énergie du soleil. La glorieuse manifestation de la puissance de l'univers. Nous sommes le bout des doigts d'une force qui propulse les étoiles, alors fais ton boulot et ressens*.

[* en italique]
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Les humains le placent sur des horloges, mais le temps est relatif. Une minute peut durer une heure quand on parle à la mauvaise personne. Et passer en un éclair quand on fait l’amour avec la bonne.
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Video de Tanya Tagaq (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tanya Tagaq
Avec l'ami Gilbert Chevalier de Franceinfo, de modestes conseils de lecture... Avec lalibrairie.com et LIBREST - "Mauvaise graine", Nicolas Jaillet Ziziquettes, La manufacture de livres - "Croc fendu", Tanya Tagaq, Éditions Christian Bourgois - "Le cafard", Ian McEwan, Gallimard - "La vie mensongère des adultes", Elena Ferrante, Gallimard
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