La sortie de Look Back a été un des événements manga du mois de mars. Il faut dire que cette sortie est précédée d’une solide réputation et a reçu de nombreux éloges. Le one-shot était déjà disponible en ligne gratuitement et légalement en japonais et en anglais à l’été 2021 sur Shônen Jump+.
Les éloges venaient bien évidemment des fans de Tatsuki Fujimoto qui sont nombreux depuis Chainsaw Man, peut-être d’un public plus large s’intéressant au manga mais surtout de beaucoup de professionnels du monde du manga. Look Back étant d’après certain.e.s mangakas et une partie du public un magnifique témoignage sur le métier d’auteur.
J’ai beau m’intéresser à de plus en plus de genres, de styles graphiques et de mangakas très différent.e.s depuis ces dernières années, je suis bien loin d’avoir les connaissances sur le média et l’industrie du manga pour me prononcer sur l’exactitude ou non de cela. Je suis toujours un lecteur amateur et ma capacité d’analyse reste faible, je vais rester en surface sur Look Back et sur le talent de Tatsuki Fujimoto.
Oui, je considère que Fujimoto a un véritable talent pour l’écriture et la mise en scène. Il le démontre très bien avec ce one-shot mais… bien sûr il y a un mais… ce n’est pas si simple et j’ai encore quelques réserves sur l’auteur.
Je n’ai pas encore lu Fire Punch et je ne suis pas totalement convaincu par Chainsaw Man notamment sur les phases d’action ou d’horreur qui sont pour moi le point faible du manga alors qu’elles sont la base-même de l’oeuvre, elles manquent souvent de lisibilité.
Par contre, je n’ai rien à redire sur la manière qu’a Fujimoto de raconter son histoire, de la mettre en scène ou l’écriture de ses personnages. En quelques cases et sans bulles, il arrive souvent à dire beaucoup. Son talent pour le découpage, la gestion de l’espace, des cases, associé à son trait suffit à appuyer le message qu’il veut passer.
C’est quelque chose que l’on retrouve beaucoup dans Look Back. Des planches de 4 cases avec le personnage dans la même position, dans le même endroit avec seulement des éléments du décor ou le paysage qu’on voit par sa fenêtre qui changent pour nous montrer tout simplement mais avec efficacité le temps qui passe et la volonté inchangée du personnage à progresser dans son art. Tout le propos du manga est là, la détermination d’un.e artiste à travailler son style pour lui-même, pour la reconnaissance du public ou de l’un.e de ses pairs et les sacrifices que cela peut entrainer.
La bonne idée vient aussi que Fujimoto nous donne un duo d’artistes qui se retrouve sur le plaisir de dessiner et de s’améliorer alors qu’elles ont des personnalités opposées et des aspirations différentes.
Rien que pour ça, Look Back comme un excellent one-shot alors que je suis sûr d’être passé à côté d’une partie du message que voulait passer l’auteur.
Maintenant, j’ai de grosses attentes sur ce que Fujimoto fera par la suite et je ne parle pas de la seconde partie de Chainsaw Man mais bien de l’après. J’aimerai qu’il nous offre plus de tranches de vie dramatique comme Look Back. Je trouve que ce genre de récit lui va très bien, mieux que l’action mais encore une fois je ne juge cela qu’avec un one-shot, des histoires courtes et une seule série, Fire Punch me fera peut-être totalement changer d’avis. Une relecture de tout Chainsaw Man pourrait aussi me faire voir les choses différemment.
J’ai pas mal digressé et je me rends compte que si j’ai évoqué le sujet de Look Back, je n’ai pas vraiment parlé de l’histoire en elle-même mais c’est peut-être mieux ainsi, le manga est très court, il serait dommage de trop en dire. À moins d’être totalement allergique aux dessins de Fujimoto, je conseillerais ce one-shot à tout le monde si vous voulez un récit à la fois doux, mélancolique et un peu triste.
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