AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Terrill Lankford (3)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Shooters

Je vois sur la quatrième de couv : "Lisez-le, sinon vous vous priverez de quelque chose", signé James Ellroy.

Beaucoup à dire sur cette phrase. Elle est valable pour absolument tout. La plus belle phrase-tiroir du monde. C'est vrai qu'après avoir lu ce livre, j'ai réalisé que je ne m'étais pas privée de la lecture de ce livre.

J'ai ensuite pensé que les éditeurs américains ont cherché dans l'annuaire s'il y avait des gens qui s'appellent James Ellroy, à part James Ellroy, et qu'ils en ont trouvé un qui acceptait de signer cette sentence.

Alors j'ai l'air de dire du mal, comme ça. Non, j'ai plutôt pensé que c'était trop jeune. Comme du vin qui n'aurait pas eu le temps de se bonifier, ou de la viande qui aurait eu besoin de mâturer avant d'être mangée.

Comme si l'auteur s'était dit "je vais bourrer le roman de 8468 "connard", ça va le faire. Surtout si je me l'applique à moi-même pour montrer combien je suis lucide sur mon compte".

Puis "Je vais placer de la sodo (non, paaas "soda" comme le propose le correcteur) bien comilfo, et de la sévère, ça va me donner cette exquise sulfurence dans le texte, genre Ellroy va apprécier". Si on ajoute du snuff-movie, tu vois pas comme la sulfuration du souffre va faire un groooos effet, et je passerai pour un sacré défonceur de la bienséance avec mon polar qui dénonce. Ouiii, ça dénonce que Hollywood c'est du faux semblant et que la coke, c'est mal quand on en abuse.

C'est jeune. Une des filles du livre se fait assassiner et découper en morceaux avant d'être empaquetée dans des sacs-poubelles dégoulinants de sang afin de remplir la poubelle du coin. Le personnage (le connard, comme il le dit lui-même) s'en émeut parce que ça le met dans la merde, mais sinon, ni chaud ni froid que la poulette ait subi ça. Alors que quand même, si on y pense, c'est triste, non ?

C'est jeune. Le gars parle énormément de ses séances de baisouille, se plaçant entre le connard, le mec fatigué mais troublé, et le gars qui peut pousser loin l'expérience lorsqu'il est motivé. Et toutes les filles, à Hollywood notamment, pratiquent la fellation comme qui rigole, limite ça les amuse de mettre le conducteur de la Lamborghini en danger alors qu'il roule à 860km/h dans la ville de tous les excès.

C'est jeune. Excès encore, avec la drogue, ben oui il y en a partout, c'est du lourd, des fois y'a des mafias derrière, tu le sens mon gros burné coké ?

Et niveau évolution psychologique, y'a du défaut. Moi j'aime bien quand ça colle, à ce niveau. Mais là, bof. C'est pô intéressant. Tous ces personnages ne sont pas intéressants. Bon OK, sauf la fin, plutôt inattendue. Même si ce dénouement est un peu jeunot aussi.

Bref, je comprends que ça ait pu provoquer l'excitation de James Ellroy, et sans doute de tout autre lecteur même en sachant que c'est pas très sain, mais de là à dire que c'est génial, faut pas pousser.

Noté quelques trucs : quand on parle de Malibu dans le milieu californien, on dit "le Boo". J'aime bien. Un "shooter", c'est tout caméraman de films porno en général, mais des "loop" en particulier, ces films X courts plutôt amateurs.

En 1997, il y avait déjà des gros incendies en Californie.

Voilà voilà...

Commenter  J’apprécie          21
Shooters

Nick Gardner fait son trou dans la photo de pub à L.A. ; c'est une vedette, il roule en coupé Lamborghini et habite une superbe maison coincée entre la mer et la PCH (pacific coast highway). C'est un bellâtre célibataire, un cynique pur jus, un égocentrique, un baiseur qui louvoie sans aucune gêne dans la dépravation ambiante alimentée sans mesure par d'impossibles quantités de dollars. Mais il évite soigneusement la dope. Et l'animal n'est pas stupide, il fait même preuve d'une lucidité étonnante concernant l'absurdité de son comportement.



Nick est invité avec sa nana du moment à une fiesta tendance orgie dans une superbe propriété de Malibu. Il lève Candice Bishop, une fille d'une beauté épurée et démoniaque, assoiffée de coke et de sexe très hard. La nuit est volcanique. Le matin qui suit, Nick se lève seul, la tête détruite et le bas ventre totalement essoré. Il prend sa voiture pour aller bosser et a juste le temps de voir un clodo soulever de son conteneur-poubelle un sac plastique sanguinolent : la dernière prestation de Candice, en kit. C'est là que les ennuis de Nick commencent... et que son passé de shooter (c'est ainsi qu'on nommait dans les années 60 et 70 ces réalisateurs de petits films porno, avant l'avènement de la vidéo) va remonter à la surface comme une vieille carcasse putréfiée gonflée par les gaz.



Terrill Lankford habite L.A.; il travaille comme réalisateur et Shooter est son premier roman. Court et percutant. Pour le style, la construction et le personnage de Nick, on ne peut s'empêcher de penser à l'excellent Douglas Kennedy. L'efficacité de la narration donne à la dégringolade de Nick une perspective assez affolante. On se délecte au passage des piques à l'adresse de la foule de crétins qui se ruinent pour en jeter un max, blaireaux en 4x4 et consorts. Mais le roman passe un peu trop vite : le personnage de Nick est rapidement brossé au départ, puis on embraye sur de l'angoisse et de l'action, un peu au détriment de notre gaillard qui ne s'épaissit pas suffisamment dans la suite. Malgré un récit à la première personne, Nick Gardner ne nous devient pas aussi indispensable que le Ned Allen ou le Ben Bradford de Kennedy. De ce point de vue, Lankford travaille comme un pointilliste qui ne remplirait pas complètement sa toile. Il nous ouvre un appétit énorme sans assurer tout à fait au plat de résistance. C'est un peu dommage, car il y avait là matière à un chef d'œuvre du genre. Un bon roman donc, malgré cette réserve.

Commenter  J’apprécie          20
Shooters

Un photographe de mode de Los Angeles qui a un lourd passé dans le milieu porno couche avec une bombasse nymphomane et toxico au retour d'une soirée jet-set. Après lui avoir fait toutes les choses possibles et imaginables, il s'endort, et il se réveille sans elle le lendemain. Logique, puisque son cadavre est découvert dans sa poubelle, soigneusement démembré. Alors que tout l'accuse, il va essayer de démontrer son innocence.

C'est un bon thriller, très bien écrit et qui se lit très vite. Il y a du suspense et une description de la pourriture du milieu porno américain et, surtout, de Los Angeles, qui n'est pas sans rappeler James Elroy. C'est un peu léger à côté de ce dernier quand même, mais c'est hautement recommandable pour les amateurs du genre.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Terrill Lankford (19)Voir plus

Quiz Voir plus

Paul Auster

Sous quel pseudonyme a-t-il publié un roman ? (indice : ce pseudonyme est également le nom de certains de ses personnages)

Paul Dupin
Paul Retsua
Paul Benjamin
Paul Palace

10 questions
276 lecteurs ont répondu
Thème : Paul AusterCréer un quiz sur cet auteur

{* *}