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Citations de Thierry Lenain (117)


Maman s'est ressaisie. Elle a éclaté de rire.
- Mais... ANNA EST UNE FILLE !
Ça se voit qu'Anna est une fille, je ne suis pas aveugle ! Et alors ?
- Enfin, ma chérie, ne sois pas idiote... Une fille ne peut pas se marier avec une fille...
Les autres filles, je n'en sais rien. Mais moi quand je serai grande, je me mariera avec Anna.
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L’enfant vit les guerres.
Il se dit il faudra peindre les uniformes des soldats.
II faudra, des canons de leurs fusils, faire des perchoirs
d’oiseaux et des flûtes de bergers.

L’enfant vit les famines.
Il se dit il faudra attraper les nuages au lasso et les faire pleuvoir sur les déserts.
Il faudra creuser des rivières d’eau et de lait.

L’enfant vit la misère.
Il se dit il faudra apprendre à additionner, soustraire et multiplier, et puis à diviser.
Il faudra apprendre à partager l’argent, le pain, l’air et la terre.

L’enfant vit les puissants se goinfrer, ordonner, clamer et décréter.
Il se dit il faudra leur ouvrir les yeux ou les chasser.

....
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"Autrefois, je croyais que les histoires d'amour duraient toute la vie. Aujourd'hui, je sais qu'il y a des histoires d'amour longues et des histoires d'amour courtes. Je préfère les longues.
Seulement on ne choisit pas, et encore moins l'histoire d'amour de ses parents. Les miens se sont séparés. Il se sont aimés beaucoup, mais pas longtemps.
C'était une histoire d'amour courte, et je suis née dedans. Il n'y a pas besoin qu'une histoire d'amour soit longue pour naître dedans.
Je suis née dans une histoire d'amour courte. Ça n'empêchera pas ma vie d'être longue.
Mais je me demande quand même : C'est quoi l'amour court ? C'est peut être un amour qui court plus vite que les gens, et qui les laisse un jour par terre, à ne plus savoir rien faire que se disputer. Et après les gens oublient qu'ils se sont aimés."
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Sarah ne grelotte pas. Elle est insensible au froid comme à la foule qui se presse autour d'elle et la bouscule. Le visage blême, Sarah marche. Ailleurs. Nulle part. Absente de son corps mécanique qui frôle les murs. Son image s'évanouit dans les vitrines des magasins. Sarah n'est qu'une ombre. L'ombre d'une enfant que personne ne remarque. L'ombre d'une enfant qu'on efface, et qui peu à peu disparaît.
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Au milieu de la nuit, le professeur de dessin regagne son domicile. Il est satisfait. A Paris, une galerie d'art en vogue expose ses œuvres les plus récentes. La série d'aquarelles intitulée "Petite fille nue endormie dans un vieux fauteuil" a suscité de nombreux commentaires admiratifs.
[Cette citation pour la révolte qu'elle entraine en moi : le peintre est le pédophile qui détruit Sarah, et ses œuvres subjectives sont plébiscitées...]
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(Le loup raconte)
Allez, du balai la mamie ! Les grand-mères, c'est trop dur à mâcher !
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Jamais la ville n'a été en proie à un tel hiver. Le gel la paralyse. On pourrait imaginer l'aube d'une nouvelle ère glacière. Une chute brutale d'encore quelques degrés, et chacun se retrouverait figé à jamais. L'histoire de chaque individu serait ainsi réduite au bref moment de bonheur ou de douleur vécu à cet instant précis. Les heures et les ans s'écouleraient, mais le temps n'y pourrait plus rien.
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Marion, tu allais naître.
J'avais les mains tendues vers toi.
Et tu es apparue.
Tu ne criais pas.
Tu ne pleurais pas.
Tu me regardais.
J'ai été ta première image du monde.
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La fillette fixe sa poupée et ses traits se figent jusqu'à ce que, dans la pénombre, l'immobilité de l'une réponde étrangement à celle de l'autre.
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La scène vieille de vingt ans, mais jamais cicatrisée, se rejoue seconde par seconde devant elle, projetée sur l'écran de ses yeux. L'institutrice décrit en sanglotant le drame auquel elle assiste, spectatrice adulte de son histoire d'enfant. Elle l'appelle 'il". Elle se nomme "elle". Il referme la porte. Elle est contre la baignoire. Elle parle si bas qu'à peine prononcés les mots se noient dans les larmes qui ruissellent sur ses lèvres.
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Et Raïssa dessine sur le tableau.
Elle dessine des avions et des bombes.
Elle dessine des immeubles écroulés.
Elle dessine des gens morts par terre.
Plus personne ne dit rien dans la classe.
Comme si tout le monde
avait perdu sa voix.
Puis madame Okili demande doucement :
C'était comme ça dans le pays d'où tu viens ?
( p 14)
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C'est sûr : au début, je ne voulais pas que mes parents se séparent.
Qui voudrait ça au début ?
Mais la vie était devenue impossible.
Ils ne s'entendaient plus, vraiment plus.
Ma mère criait toujours au moment des repas. Elle laissait tomber la vaisselle dans l'évier. Exprès. Eh bien, mon père continuait à manger. Comme s'il avait eu du coton plein les oreilles. Il n'entendait plus ma mère.
Le soir c'était au tour de mon père de hurler. Ma mère restait couchée. Elle lisait, comme si de rien n'était. Elle ne l'entendait plus non plus.
Sourd et sourde à tour de rôle. Bref, ils ne s'entendaient plus.
Seulement moi je les entendais tous les deux. Et je pleurais. J'aurais voulu leur dire d'arrêter.
Mais à force de ne plus s'entendre, ils ne m'entendaient plus non plus.
(p. 13 à 16)
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Que tu sois fille ou garçon, enfant adopté ou pas, que tu sois ici ou de l'autre côté de la Terre, ta vie a commencé avec la rencontre de la cellule de vie d'un homme et de la cellule de vie d'une femme.
Peut-être qu'au moment de cette rencontre, cet homme et cette femme se connaissaient, ou peut-être pas.
Peut-être qu'ils avaient déjà parlé de toi, ou peut-être pas.
Peut-être qu'ils se sont connus juste le temps de cette rencontre, ou peut-être qu'ils se sont aimés pendant longtemps après.
Peut-être qu'ils s'aiment encore aujourd'hui, ou peut-être pas.
Depuis, tu vis toujours avec ces parents, ou seulement avec l'un d'eux, ou peut-être avec d'autres parents.
Peut-être ou peut-être pas.
Mais ce qui est certain, c'est que c'est ton histoire.
Ton histoire à toi.
Elle t'appartient.
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Un jour, Radhija demande à sa maman :

Et si j'étais le rêve de quelqu'un, de quelqu'un qui rêve ?

Et quand il se réveillera, voilà, je n’existerai plus …
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- Tu sais papa, je la porte tous les jours
maintenant, comme un paquet fragile... Mais
je ne sais pas quoi faire d'autre...
- Berce-la, Marion... Chante-lui les chansons
que ta mère te chantait quand tu étais petite...
Raconte-lui les histoires que je te racontais...
- Je ne sais pas parler sa langue !
- Qu'importe la langue, Marion, seuls
comptent les mots...
- Elle est peut-être sourde !
- Serre-la davantage contre ton cœur, Marion.
Même sourde, elle t'entendra.
[A propos d'une petite orpheline gravement traumatisée.]
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Mes parents s'inquiétaient pour moi. Chacun de leur côté, parce qu'ils étaient séparés, mais il s'inquiétaient pour moi. Du coup, mon père avait pris rendez-vous avec le maître. L'air soucieux, il a demandé :
- Et le travail d'Hugo, ce n'est pas très brillant, n'est-ce pas ?
Le maître s'est étonné :
- Mais si. Toujours de petits problèmes en maths... Mais Hugo fait des progrès.
- Vous êtes certain ? a insisté papa.
- Je vous assure...
[...]
Ma mère, elle, avait le nez plongé en permanence dans les livres. Elle en avait une grande pile sur sa table de chevet :
'Les enfants de divorcés', 'L'enfant et le divorce' et des titres comme ça. Elle les lisait en fronçant les sourcils. C'était le signe qu'elle réfléchissait beaucoup. Et quand je voulais lui parler, elle répondait :
- Plus tard, Hugo...
(p. 5 à 8)
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- Allo, la lune ? Envoyez l'enfant !
Madame Okili dit toujours ça quand un élève est perdu dans ses pensées. Elle le dit par exemple pour qu'il redescende sur terre faire la dictée avec les autres.
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Question :
C'est dégoûtant ce que font les adultes pendant les relations sexuelles !
Réponse :
Peut-être que lorsque tu seras adulte, tu ne trouveras plus ça dégoûtant. Mais si tu trouves ça encore dégoûtant, tu ne seras pas obligé de le faire.
(p. 76)
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Mon corps et mon corps, ça veut dire que personne n'a le droit de me faire un bisou ou une caresse si je ne suis pas d'accord. J'étais bien contente d'entendre ça.
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L'amour est plus fort que la guerre.
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