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Critiques de Thierry Lenain (280)
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Mais que font les parents la nuit ?

Mais que font mes parents la nuit ?

Question existentielle pour la petite Sofia quand elle se retrouve seule dans son petit lit, lumière éteinte et porte fermée, à l’heure où tous les chats sont gris et rodent sur les toits.

Que font maman et papa la nuit après la dernière bise sur son front, après l’ultime câlin ?

De quoi lui filer ses premières nuits blanches, à la petite Sofia !

En profitent-ils pour regarder des dessins animés et se gaver de bonbons ?

Peut-être partent-ils sur la pointe des pieds pour aller faire la fête ?

Et s’ils se faisaient tout plein de bisous ? Tellement qu’il n’en restera plus un seul pour elle. Révoltant ! Inacceptable ! Insupportable !

Et s’ils lançaient des formules magiques pour éloigner les démons qui peuplent sa chambre ? Ou bien s’ils rejoignaient le pays des dragons ?

Peut-être partent-ils dans la forêt touffue chasser les dinosaures avec un arc et des flèches ?

Peut-être… Et s’ils…

Maman et papa répondent à toutes ces interrogations légitimes, sérieuses, fondées, avec beaucoup de calme et surtout, tellement de tendresse. Non non non la petite Sofia n’est pas oubliée, abandonnée, délaissée, quand elle est seule dans la nuit dans sa petite chambre…

Des dessins rigolos, des couleurs chaudes, tout l’amour du monde, voilà un joli livre qui rendra la nuit moins inquiétante pour nos chers bambins…

Perso, je ne prendrai pas le risque de le lire au moment de l'heure du coucher, mais ce n’est qu’un avis personnel…

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Je me marierai avec Anna

Quand Thierry Lenain avait écrit ce livre en 2004, il ne pouvait pas deviner que "le mariage pour tous" sera, presque dix ans plus tard, une réalité.



La maman de Cora espère que sa fille d'une petite dizaine d'années est un peu amoureuse de Bastien (... la mère de Bastien est une copine de celle de Cora...). Comme sa maman n'arrête pas de poser des questions (indiscrètes, je trouve) sur ses états d'âme, Cora lui fait savoir que plus tard, elle se mariera avec Anna. Point. Y'a pas à discuter là-dessus. Mais justement, la mère appelle le père à la rescousse...et la "discute" tourne en dispute...



Le texte de de premier roman qui s'adresse aux 6-8 ans ne sera pas aussi pertinent sans les illustrations d'Aurelie Guillerey qui a su souligner par quelques couleurs dominantes le sujet de la différenciation sexuelle et l'attirance amoureuse de deux personnes du même sexe.

Les personnages portent tous le même pull : celui de maman est rouge, bleu pour le papa, rose pour ceux de Cora et Anna, et gris (!) pour Bastien que Cora "ne peux pas voir en peinture". Bien que les dessins sont très simples, ils arrivent avec brio à exprimer les sentiments et attitudes de chacun(e).

J'ai beaucoup aimé l'illustration dans laquelle Cora visualise leur couple d'elle et Anna en deux petites vieilles aux cheveux gris, cannes à la main en train de danser... L'image que Cora se fait de ce mariage et leur vie de couple est le reflet d'une vie heureuse.



Le Bonheur avec quelqu'un du même sexe ?

Est-ce un sujet à aborder dans les livres pour enfants ??

Factieux, subversif, mal pensant...n'est ce pas ???



Ce petit ouvrage qui parle avant tout de l'amour, risque aussi de disparaître des rayonnages des bibliothèques...
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La fille du canal

Sarah, 11 ans est une bonne éleve. Mais depuis quelques temps, ses résultats dégringolent. Son institutrice s'en inquiète, elle a le regard triste.

A la maison, sa mère ne s'inquiète de rien, elle est pourtant sévère mais pas attentive à sa fille. Son père l'aime avec maladresse. Bref, Sarah se sent incomprise. Un jour, elle s'achète une poupée toute simple qui ferme juste les yeux et se rend chez le coiffeur et fait couper ses longs cheveux pour une coupe courte en brosse. Seule, son institutrice est inquiète pour Sarah. Elle-même a ressenti ce même malaise enfant.

Un joli livre sur la pédophilie traité sans violence mais avec une pédagogie appropriée.

Un ouvrage qui peut permettre de libérer la parole de l'enfant ou de l'adolescent.

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Pas de pitié pour les poupées B.

Dans cette école, il faut posséder au moins une poupée Barbie pour être acceptée dans 'le' groupe des filles. Et attention, une vraie, pas une pâle copie au rabais. Et qu'importe si les filles de ce petit clan sont de vraies pimbêches, l'enjeu est de faire partie de celles qui comptent, qu'on admire et qu'on envie, pour ne pas rester à l'écart. L'éternel problème de la 'norme', des modes, des lois qui régissent l'appartenance à un groupe, dès l'enfance.

Quand des poupées sont dérobées et retrouvées mutilées, c'est le drame. Mais le suspect semble tout trouvé.

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J'ai assisté à quelques rencontres avec Thierry Lenain en médiathèque, et lu plusieurs de ses ouvrages. Certains de ses textes peuvent surprendre et choquer. On pourrait s'indigner ici de l'identité du coupable, ça serait mal connaître ses idées et ses valeurs. D'autant que la logique est implacable.

On peut également trouver violentes les tortures infligées aux poupées. Il faut savoir qu'au même âge (8-12 ans), les enfants se régalent des romans de la série 'Chair de poule', assez terrifiants.

Et dans cette collection 'Mini Souris noire' (Syros), le côté politiquement incorrect de 'La fête des mères' (Didier Daeninckx) est tout aussi déroutant.

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J'ai aimé ces mots, en postface :

« Lorsqu'un enfant souffre en silence, ce n'est pas dans le sien mais dans celui des adultes, le silence dans lequel ceux-ci tentent d'enfouir leurs propres blessures d'enfance. La rencontre avec un enfant en souffrance devient alors pour eux risque d'une réminiscence possible contre laquelle il faut, pour survivre, se protéger. La parole est délicate. Mais le silence condamne. Et j'écris. »

Ils s'appliquent aussi au roman pour ados 'La fille du Canal', du même auteur.

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• trouvé dans une boîte à livres, avec cette étiquette 'Hébergez-moi ! Lisez-moi ! Relâchez-moi !' - j'attends que la pluie se calme et je vais le rapporter
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Mais oui, je vous aime toujours !

En 1986, la petite Elsa suppliait son papa de ne pas s'en aller, s'il l'aimait.*

Ah le vilain chantage affectif !

Hugo ne raisonne pas de cette façon. Bien sûr, s'il avait eu le choix, il aurait voulu garder ses deux parents avec lui. Mais maintenant que le couple est séparé, il se rend compte que l'ambiance pourrie à la maison, ça déglinguait tout le monde. Alors finalement, il préfère avoir deux maisons, passer une semaine avec maman, une semaine avec papa, et ne plus entendre les disputes, les cris. Du moment qu'on ne l'empêche pas de faire son bicross, il est heureux, peinard.



Par contre, empêtrés dans leurs propres difficultés et leur sentiment de culpabilité, les parents sont persuadés que leur fils ne va pas bien. C'est vrai qu'ils l'ont négligé, ces derniers temps, occupés à se bouffer le nez :

« [...] à force de ne plus s'entendre, ils ne m'entendaient plus non plus. »

Que font les parents dans ces cas-là ? Ils emmènent leur rejeton chez un psy. Excellente idée, parce qu'en général, les thérapeutes savent parler aux enfants... et aux adultes, et rassurer tout le monde, lever les malentendus quand on n'arrive plus à se parler/s'écouter entre proches.



Très bon livre qui dédramatise, pour petits et grands, le divorce et LA visite chez le psy auquel chaque enfant a droit au moins une fois dans sa vie, depuis quelque temps, et qui peut faire angoisser tout le monde - surtout, ne pas que ça se sache, on ne voudrait pas qu'il passe pour un 'enfant à problèmes', on n'est pas des mauvais parents !



* https://www.youtube.com/watch?v=TeaKAB-IxOE ♪♫
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Père Noël mes fesses !

« Ce qui est sûr, c'est qu'à dix ans on peut prendre des décisions pour plus tard, quand on sera parent. Moi, par exemple, quand j'aurai des enfants – et j'en aurai plein – je ne leur ferai pas croire au père Noël. Les autres parents raconteront ce qu'ils voudront, moi je leur dirai la vérité. Tout de suite. Il ne faut pas mentir aux enfants. Jamais. Même pas une seconde. On m'a menti à moi. Je n'ai pas aimé ça. Peut-être que les autres enfants à qui l'on a aussi menti s'en fichent, mais moi je n'ai pas aimé ça. Je vais vous raconter. » Ainsi s'exprime Alex, au début de cette histoire. »



Si comme moi vous n’avez pas vraiment apprécié qu’on vous mente au sujet de l’existence du père Noël quand vous étiez gamins, ce livre pourrait vous rappeler quelques souvenirs…



A quelques jours de Noël, Alex apprend de sa sœur Juliette une terrible nouvelle : « Le père Noël n’existe pas ! Il n’a jamais existé, c’est du flan ! ». Illico, il file chez son copain Marco justement occupé à rédiger sa lettre au vieux barbu. Quel choc pour lui aussi ! Surtout que sur les conseils de la sœur, ils doivent continuer à jouer la comédie devant les parents.



La soirée du réveillon qui réunit leurs familles respectives permet aux enfants de constater plus encore l’étendue de la supercherie, l’affabulation des parents. Bien plus tard, feignants de s’être endormis, les enfants se relèvent et assistent à la mise en place des cadeaux, aux visages ravis des parents, les traitres !



Écœuré par l’ampleur de ce mensonge, Alex aura sa petite vengeance en glissant un petit paquet spécial sous le sapin, histoire de leur fait comprendre qu’il n’est pas dupe et bien décidé, plus tard, à ne pas mentir à ses propres enfants.



Je n’avais jamais lu d’album abordant ce sujet et je trouve celui-ci plutôt bien fait. Idéal pour aborder ce thème avec des enfants, connaître leur point de vue et savoir ce qu’ils envisagent de dire à leurs propres enfants. Et j’ai eu la surprise de retrouver le trait, un peu moins abstrait ici, de l’illustrateur canadien Bruce Roberts dont j’ai découvert les illustrations dans Le Noël de Florent Letourneau.



Et vous comment avez-vous réagi ? Et qu’avez-vous dit à vos enfants ?


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Eclipse : les enfants assassins

Ceci n'est pas une critique, mais un interview.



DÉSIRER LA MORT DE QUELQU'UN

CE N'EST PAS LE TUER

Le Temps, Genève

1998



Dans Les enfants assassins, de Thierry lenain, un vieil homme enquête sur une série de meurtres terribles, commis par des enfants. N'est-ce pas irresponsable de faire germer de telles idées dans les têtes blondes? .





Une interview de Ariane Racine



Parce que des éditeurs le jugeaient trop cru, Les enfants assassins de Thierry Lenain a attendu plusieurs années sur la voie de garage des livres de jeunesse, faute de trouver un éditeur. Hachette lui a finalement donné le feu vert. Il est vrai que les faits divers imaginés par l'auteur sont très violents, même si les scènes passent comme des flashes d'info. Ici, c'est une fillette qui lance un sèche-cheveux vrombissant dans le bain de sa mère. Elle meurt. Là, alors qu'ils jouaient aux Indiens, un fils balance son père ligoté dans la Seine, à Paris. Plouf! Le vieux commissaire Canardin cherche à comprendre. Ces actes insupportables le bouleversent: «Dans le registre de la monstruosité, rien ne pouvait plus guère impressionner Canardin. Tout au long de sa carrière, il y avait été si souvent confronté qu'il avait fini par comprendre que l'horreur était en chacun d'entre nous.» Une question le taraude: «Pourquoi ces enfants tuent-ils?» A l'occasion d'une visite à sa fille qui vit en famille à Paris, ce grand-père aussi affectueux que lunatique reprend du service, sans bruit. [...]



Le Temps: Ce livre est jalonné de crimes commis par des enfants contre leurs parents. Avez-vous hésité avant de l'écrire?



Thierry Lenain: A 10-11 ans, les sentiments troubles, les enfants connaissent ! Ils sont assez mûrs pour lire un livre qui traite de la différence entre le désir et l'acte. Désirer voir quelqu'un mort n'est pas tuer. Ce polar parle de cela. Mon écriture est d'abord parentale: j'écris pour assumer ma fonction d'adulte. Avant de devenir père, puis écrivain, j'ai enseigné au niveau primaire. Si les enfants apprennent à décrypter ce qui se passe autour d'eux et en eux, ils agiront mieux sur leur vie. A force de dénoncer la violence gratuite des jeunes et de s'en repaître, on oublie qu'il y a derrière eux des adultes immatures. Une société a la jeunesse qu'elle mérite.



– Votre coupable est un médecin pervers qui injecte un poison ultradésinhibant à ses jeunes patients grippés. Les parents ne se doutent de rien. Pourquoi avoir choisi un pédiatre dans le rôle du méchant?



– C'est inquiétant, mais nécessaire. Nous faisons une confiance trop aveugle aux médecins. L'affaire du sang contaminé, le vaccin contre l'hépatite B sont deux exemples. Il est convenu de dire aux enfants: «C'est normal si le docteur touche ton corps.» Je ne suis pas d'accord. L'enfant a le droit de rester critique, même avec un médecin.



– Pourquoi l'étonnant commissaire cite-t-il Freud?



– Il n'est pas nécessaire d'être un érudit pour avoir un regard freudien. J'ai été un grand lecteur de polars et comme beaucoup de gens, j'ai une lecture spontanément et naïvement psychanalytique des choses. Canardin fait partie des perdants magnifiques. Il a entendu parler de Freud. Il pense qu'il est possible d'agir pour que les enfants ne soient pas victimes des transferts automatiques des adultes. Il s'oppose à la répétition aveugle. Moi aussi.



(Livre lu en 2005...)







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Quand l'amour court...

Un très beau texte sur le divorce vu par une petite fille. Des dessins plein de sensibilité et de poésie.
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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Touche pas à mon corps Tatie Jacotte !

Album lu suite à une demande d'infirmière scolaire dans le cadre du 'Touche pas à mon corps'

Rien qu'en voyant cette Tatie sur la couverture, effectivement on n'a pas envie de s'en approcher ni de l'embrasser comme cette gamine qui ne supporte plus les bisous de Tatie Jacotte.

Le sujet est assez bien traité dans le cadre du Mon corps est mon corps. Mais les dessins sont vraiment très sombres et les personnages pas jolis à regarder.

En conclusion : Avis aux auteurs d'albums un vide existe sur ce sujet. J'ai bien conscience qu'il est difficile à traiter et que peu ont envie de s'y coller.



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C'est ta vie

« C'est ta vie ! » - Que signifie ce titre ?

« Voilà comment tu es né » (le foetus en couverture semble le suggérer) ou bien « c'est toi qui choisis » ? Les deux, et même beaucoup plus...



Cet album te parle de toi avec les autres : toi et les gens que tu côtoies sans avoir le choix, que tu peux aimer ou pas - mais tu dois rester poli, correct. Parmi ceux que tu apprécies, il y en a que tu as envie de voir souvent, il y en a que tu embrasses, certains qui font battre ton coeur un peu plus fort, c'est peut-être de l'amour, tu auras peut-être envie de faire des câlins, ou pas. C'est ta vie, tu choisis, mais tu laisses aussi l'autre choisir : « Un câlin obligé, ce n'est pas un câlin. »



Cet ouvrage est un bel hymne à la tolérance. L'auteur fait le tour de toutes les relations possibles entre deux individus, de l'indifférence à l'amour (via l'amitié, bien sûr), déclinant tous les choix offerts, insistant sur le respect - respect mutuel entre deux personnes, mais aussi respect à l'égard des comportements d'autrui.



Les dernières pages, plus axées sur la sexualité et le corps humain, m'ont semblé plus classiques. Mais le ton de l'ouvrage m'a beaucoup plu, ouvert et subtil : on voit par exemple que des amoureux peuvent faire le choix de ne pas vivre ensemble, de ne pas avoir d'enfant, qu'un enfant peut n'avoir qu'un parent, ou bien deux du même sexe. En clair qu'il y a plein de modes de vie possibles, parfois très éloignés de ceux que l'on connaît, mais respectables tant qu'ils concernent des adultes consentants : « Dans la vie, il n'y a pas qu'une seule façon d'être normal, il y en a beaucoup ! »

Tout ceci est d'autant plus clair que l'auteur rappelle les interdits dans les relations aux autres (insulte, exhibition, inceste, pédophilie) - rappel important puisque la loi est parfois en décalage avec ce que la société est censée autoriser : « Dans certains pays, la loi interdit aux gens d'avoir des relations homosexuelles, ou d'avoir des relations sexuelles sans être mariés. La loi peut même les punir très sévèrement pour ça. »



Thierry Lenain a su trouver le ton juste pour parler aux enfants sans les infantiliser, sans en faire des tonnes non plus et sans être moralisateur. Les dessins chaleureux et colorés de Benoît Morel mettent parfaitement en valeur ces propos sur l'amitié, l'amour, la tolérance.



A découvrir dès six ans en lecture accompagnée.
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Mademoiselle Zazie a de gros nénés

Zazie et Max sont amoureux.

En principe, parce qu'aujourd'hui, Max ne voit même pas Zazie : il n'a d'yeux que pour les dames en sous-vêtements, dans la rue. Sur les affiches.

Zazie n'est pas contente : Max se régale, attribue des notes à ces jolies femmes, et embrasse même la poitrine de l'une d'elles. Alors Zazie le provoque.



Ce petit roman veut dénoncer les pubs racoleuses, la femme objet, le sexisme, le diktat de la beauté (et de la minceur et des jolies formes, tant qu'on y est). Et rappeler une valeur essentielle : les qualités morales et les talents d'un individu sont plus importants que son apparence.

Bonne idée. Mais la fin ne justifie pas ces moyens-là.

Thierry Lenain peut être génialement subtil (cf. 'C'est ta vie'), mais ici, je trouve qu'il avance lourdement avec de gros sabots. Vous avez déjà vu un petit garçon embrasser des seins sur une pub (excepté un futur tueur/violeur en série, éventuellement) ? Etre curieux pour en voir, oui, éventuellement en toucher sur des mannequins de magasin, oui, se blottir contre ceux de sa maman/mamie/tante pour apaiser un gros chagrin, encore oui. Mais en embrasser !? Il me semble même qu'on trouve ça moche et répugnant quand on est petit - mais je n'ai jamais été un garçon...



Qu'on se rassure, Zazie se révélera plus futée que ce macho en puissance et saura lui démontrer par A+B que les apparences, c'est nul. A mon avis, il retiendra que ça ne suffit pas, au mieux...
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Loup lis-tu ? : pourquoi les enfants ont ra..

Tout d'abord je remercie Babelio et Oskar éditeur pour cet album dont le titre m'a tout de suite attirée lors de la dernière opération Masse Critique.

Si la lecture est pour moi une activité primordiale, pour ne pas dire vitale, je ne me contente pas de la pratiquer en solitaire : j'ai à cœur de partager autour de moi mon amour des livres et ma passion des beaux textes.

La découverte de la lecture par les enfants est une étape capitale dans leur développement, le point de départ d'une grande aventure qui durera toute la vie.

On trouve tout dans les livres : les connaissances, bien sûr, mais aussi le plaisir, l'évasion, toute la gamme des émotions.

On y découvre toute une galerie de personnages que l'on aime ou que l'on déteste, que l'on envie ou que l'on plaint, qui nous font rire ou pleurer.

On y découvre les autres et l'on développe de l'empathie, mais l'on s'y découvre aussi soi-même.

Voilà.

Toute cette introduction pour dire que les livres pour enfants ont un rôle capital à jouer, rôle qui va bien au-delà de la simple distraction. Et pour expliquer pourquoi je suis très exigeante sur la qualité, d'autant plus que la production "littérature jeunesse" est pléthorique.



L'histoire est simple et inspirée du Petit Chaperon Rouge.

L'idée que la petite fille ne tombe pas dans le panneau tendu par le loup et soit sauvée grâce à la bibliothèque et aux livres qu'elle y trouve me plaît. Quelques petites touches d'humour comme lorsque le loup envoie un SMS : eh oui, nous avons là un loup moderne et plutôt amusant.

Mais (souvenez-vous : je suis exigeante !) le texte est assez pauvre et s'avère décevant. L'un des intérêts de l'écrit n'est-il pas de faire découvrir une langue différente de celle qui est pratiquée à l'oral ? D'autant plus que les enfants sont tout à fait capables de l'apprécier.

Pour finir, le gros point négatif de l'album. Quand le loup demande à la petit fille où elle va, celle-ci répond qu'elle porte un hamburger à sa mamie ; dessin à l'appui, avec le sachet de frites dans le sac, au milieu des livres.

Vous y croyez, vous ? La petite fille part de chez elle, va à la bibliothèque, y passe un temps conséquent, alors qu'elle apporte un hamburger et des frites ? Vous imaginez l'état de cette nourriture en arrivant chez la grand-mère ? Moi, à la place de l'aïeule, je n'aurais vraiment pas envie de recevoir un steak tout froid et des frites écrasées.

Et puisque j'ai commencé à râler, j'assume jusqu'au bout.

Pourquoi un hamburger ?

Cela ne me dérange pas qu'on change la galette et le petit pot de beurre, mais pitié, pas pour les remplacer par un hamburger et des frites ! Déjà que l'histoire perd en crédibilité, elle contribue à susciter des envies de "malbouffe" dont les enfants sont déjà abreuvés par la publicité.

Alors, non, non et non, le hamburger et les frites me sont restés en travers du gosier !

Une petite idée, en passant : la petite fille aurait pu ramener un livre à sa grand-mère, non ? Et même plusieurs, soyons généreux !

Plutôt que de donner aux lecteurs l'envie de manger de la nourriture de fast-food, j'aurais préféré qu'on leur donner envie de partager des livres.

Alors : oui, les enfants ont raison d'apprendre à lire et d'aller à la bibliothèque. Mais ils peuvent y trouver des albums de meilleure qualité que celui-ci.

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La fille du canal

C'est l'hiver, Noël est passé, il fait froid, le canal est gelé... Sarah a onze ans, elle marche, insensible au froid, à la foule... Ailleurs... Nulle part... Ce n'est qu'une ombre, "l'ombre d'une enfant que personne ne remarque, l'ombre d'une enfant qu'on efface". Elle vient de se faire couper les cheveux, courts, en brosse, comme un garçon... Elle vient aussi d'acheter une poupée, une poupée qui ferme juste les yeux, une poupée qu'elle a allongée, qui a baissé ses paupières pour ne pas voir ou savoir... Elle a approché un briquet de son ventre et une fois le plastique ramollit, elle a appuyé l'extrémité de son index sur la blessure. "Il ne faut rien dire" a-t-elle soufflé en sanglotant.

Dans le même temps, l'institutrice de Sarah tient un journal... Elle note les changements chez sa jeune élève, cette coupe... cette chape de tristesse... Pourquoi cela l'interpelle-t-elle tant ? Au point d’avoir une entrevue avec cette maman, si ferme, si tranchante... au point de s'imposer un retour en arrière, dans sa propre enfance, dans sa propre souffrance...

Mon avis : Régulièrement dans une médiathèque, s'il est une tâche ingrate à accomplir, c'est bien celle que l'on nomme le désherbage. Il s'agit de supprimer les ouvrages qui n'attirent plus le public et qui ne sortent plus des rayonnages, encombrant une place pour de nouveaux documents et en rendant d'autres presque invisibles parce que trop "serrés". On appelle cela les mettre au pilon. Je me suis donc livrée à ce triste exercice et c'est ainsi que j'ai découvert "La fille du canal". Il faut bien reconnaître que la couverture n'est pas très attractive mais à la lecture de la présentation éditeur j'ai su que je ne pourrais faire sans lire ce roman, très court par ailleurs. C'est un indéniable coup de cœur. Le thème si douloureux de la pédophilie y est traité de façon très pudique mais efficacement. Les sentiments de Sarah sont très bien exprimés. La présence de l'institutrice, elle-même ancienne victime, et ses réactions envers le désarroi de sa jeune élève, montrent à quel point un tel vécu marque au fer rouge pour l'existence entière. Une chose est certaine : je vais donner une deuxième chance à ce livre, en le présentant différemment et me permettre également de le suggérer au plus grand nombre !!!

Public : à partir de douze - treize ans mais à proposer, aussi, sans hésitation, aux adultes.

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Le jour où on a arrêté de faire la guerre



L'histoire de Raïssa arrivée d'un pays en guerre. En entrant dans la cour où les enfants jouent à la guerre pendant la récréation elle va se cacher et rester muette face aux questions des élèves. Les enfants et madame Okili vont essayer de comprendre ce qui lui arrive. Et décider de trouver une solution pour que " plus jamais la guerre". Un livre tristement d'actualité, pour mettre des mots sur la peur et le traumatisme et permettre une discussion surement indispensable avec les enfants. Pour réfléchir, rassurer et surtout parler comme le continu de ce livre, dans la collection premier roman, pour les jeunes lecteurs. Belle allusion à Picasso et à la colombe de la paix.

Un livre fort.







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Maman, Papa, comment vous vous êtes rencontrés ?

Sofia demande un jour à ses parents comment ils se sont rencontrés. Même s'ils lui ont expliqué à plusieurs reprises cette rencontres faites d'imprévu, Sofia on-site et ses parents réexpliquent... L'accident quand papa a essayé d'éviter le piéton et qu'il s'est pris le mur, l'arrivée de maman dans sa dépanneuse... Sofia se met alors en tête de remercier chaque personne avec un dessin, le piéton, l'amie de maman qui était malade qu'elle a remplacé, le mur même.



Cette histoire est adorable et pleine de douceur et d'amour. Mon petit loulou l'aime beaucoup et se plaît à nous demander comment son papa et moi nous nous sommes rencontrés. Il est moi dans le questionnement que Sofia, mais aussi dans une période dessin.



L'histoire est très jolie, on passe un doux moment avec notre enfant. L'importance du partage et du lien font un effet baume, car on ferme le livre avec le sourire.



J'ai beaucoup aimé les dessins. Mon fils aussi. L'effet est imprécis mais clair. Cela semble étrange, mais ça m'a fait cet effet. Les couleurs sont lumineuses.



En bref : Un très bel album et une histoire de famille.
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C'est ta vie

Cet ouvrage m'ayant été fortement recommandé par mon amie lepointcul, j'ai hésité plusieurs fois avant de lire, l'empruntant à la médiathèque à plusieurs reprises... Et ce week-end, je me suis - enfin - lancée !



Ce livre s'adresse aux enfants pour leur expliquer l'amitié, l'amour et la sexualité. Contrairement à ce qu'on peut trouver ailleurs, ici il y a une VRAIE représentation : des personnes, mais aussi des anatomies. Sur un schéma, le clitoris est même dessiné ! C'est si rare dans un "album" (je le nomme ainsi, faute d'un meilleur terme) destiné aux plus jeunes que je me dois de le souligner.



À plusieurs reprises, Thierry Lenain écrit qu'un·e n'a pas le droit de toucher un·e enfant, que les relations sexuelles sont interdites avec les enfants... et j'ai trouvé ça bien ce rappel que "notre corps nous appartient". C'est primordial d'enseigner aux nouvelles générations les notions de désir et de consentement.



Et à côté de cela, l'auteur parle aussi des relations amicales, amoureuses (hétérosexuelles et homosexuelles), ce que j'ai trouvé plutôt bien. J'émets un petit bémol parce que la bisexualité est évoquée mais n'est jamais citée, ce qui peut laisser penser qu'un jour on est hétéro, le lendemain homo...



Malgré cela, la représentation est plutôt réussie et les illustrations de Benoît Morel permettront de prendre plus conscience de ce qui est écrit.



Il n'y a pas de jugement, le texte est profondément bienveillant, et ça fait du bien. Ce documentaire me semble indispensable pour les enfants.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Maman, papa, il y avait qui avant moi ?

Après "Maman papa comment vous vous êtes rencontrés ?", on retrouve la petite Sofia, toujours pleine de curiosité. Aujourd'hui, ce qui l'interroge, c'est ce qu'il y a pu y avoir avant elle, et encore avant ses parents, et encore avant... On parlera des générations qui se succèdent, des atrocités de l'esclavage, du temps des Pharaons et des hommes préhistoriques... On en parle car chaque page est l'occasion de répondre à une multitude de questions.



Et avant, au moment où il n'y avait pas d'être humain, cette magnifique planche présentant l'immensité de l'océan et de ses animaux nous a conquis.



C'est un livre qui prête beaucoup plus aux échanges que le précédent en ce qui nous concerne, l'occasion de revoir certains livres, faire des recherches et regarder à quoi ressemblaient les pharaons, ce que les hommes préhistoriques ont dessiné dans les grottes.



Et que dire des dessins que nous apprécions toujours autant. Les coups de crayon sont même source d'imagination pour mon loulou qui a dessiné des personnages sans que se soit "lisse".



En bref : un joli livre qui nous fait voyager dans le temps et l'Histoire.

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La fille du canal

Sarah, onze ans, n’est plus la même. Elève brillante, elle se renferme sur elle-même et semble vouloir « disparaître » dans le silence. Elle coupe ses cheveux, mutile sa poupée. Si ses parents ne voient pas les signes, son institutrice, elle, les reconnaît. Car elle-même, depuis des années, renferme la même blessure que Sarah. Mais parviendra-t-elle à la surmonter pour venir en aide à la jeune fille et ne pas la laisser sombrer ?



Comme vous l’aurez deviné, ce roman aborde le thème de la pédophilie. L’auteur présente les faits de manière très sobre et place le mal-être de la victime au centre de l’histoire. Un très beau roman, court mais fort, qui montre combien lorsque l’on est victime d’agression sexuelle, qui plus est lorsque l’on est un enfant, le désespoir submerge tout. Et parler, dire avec des mots ce que l’on a subi, c’est comme revivre ce cauchemar.

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Lali l'orpheline où l'on se demande si l'on..

Marion a vingt ans et elle a décidé de quitter la France pendant trois mois et de se consacrer aux enfants d'un orphelinat, celui des Cœurs-oubliés de Sainta-Anita, en Inde. Dans l'indifférence et l'ignorance du personnel de l'établissement qui semble ne pas approuver sa présence, elle découvre un endroit hostile où réside une multitude d'enfants, à même le sol. Pour se donner du courage, elle téléphone régulièrement à son père. C'est ainsi qu'elle lui raconte sa rencontre avec Lali, une enfant muette et qui ne sait pas tenir debout, enfermée dans son lit parce qu'elle se cogne volontairement la tête dès qu'on la laisse sur le carrelage. Elle a décidé de s'en occuper tout particulièrement jusqu'au jour où une infirmière lui dit qu'elle fait montre d'égoïsme, qu'elle ne pense pas à l'enfant qui va devoir vivre sans elle après son départ et qui lui reproche de faire du mal en croyant faire du bien... Marion est vraiment désemparée et se retrouve devant un cas de conscience...

Mon avis : Il y a déjà quelques mois de cela, je vous présentais un roman de Thierry Lenain, intitulé "La fille du canal". Toujours sous le coup de l'émotion ressentie en lisant ce livre, c'est avec plaisir et, je dois bien l'avouer, curiosité, que je me suis vu attribuer ce nouveau titre dans le cadre de mon comité lecture du mois de septembre prochain. Il s'agit plus exactement d'un roman graphique de la collection Trimestre aux éditions Oskar, collection dirigée par Benoît Morel et ... Thierry Lenain !!! Le concept en est simple : "4 textes, 4 auteurs, 4 illustrateurs, 4 couleurs… par an, pour réfléchir et s'émouvoir". Rien de tel pour me mettre en appétit ! et je ne suis vraiment pas déçue, c'est un coup de cœur... L'auteur a choisi comme narrateur le père de Marion qui l'a régulièrement au téléphone. Le texte est plein d'humanité, la jeune fille donne de son temps et de sa tendresse mais elle va devoir se poser la question qui se trouve en complément de titre : où l'on se demande si l'on peut faire du mal en croyant faire du bien et surtout y trouver une réponse personnelle qui puisse l'aider à épargner Lali, sa petite protégée, celle dont elle pense, parmi toutes ces détresses infantiles, qu'elle a atteint la limite du point de non retour si rien n'est fait. Les illustrations, comme sur tous les livres de la collection sont en deux couleurs : le noir et ici le jaune d'or se taillent la part belle sur un papier épais couleur crème. Elles occupent toutes les pages de gauche face au texte en page de droite et lui donne toute sa dimension en faisant naître, elles aussi, plein d'émotions. Les éditions Oskar destinent ces ouvrages pour des enfants à partir de sept ans ; en ce qui me concerne, je crois que, pour celui-ci, c'est un peu optimiste, ils risquent de ne pas en apprécier toute la richesse.

Public : à partir de dix - onze ans mais peut séduire les adultes.

Si vous voulez visiter le blog de l'auteur, Thierry Lenain, vous pouvez suivre cette adresse :

http://thierrylenain.hautetfort.com/

Si vous voulez visiter sur le blog de l'illustrateur, Olivier Balez, vous pouvez suivre cette adresse :

http://olivierbalez.blogspot.fr/

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La fille du canal

Sarah, 11 ans, est une enfant discrète et studieuse, que sa mère pousse au travail. Elle lui fait d'ailleurs suivre des cours particuliers de dessin pour l'inciter à développer au maximum ses facultés. Quand Sarah lui dit qu'elle ne veut plus se rendre chez son professeur de dessin, sa mère s'emporte, de même qu'elle se méprend sur la véritable cause des résultats scolaires en baisse de sa fille. Alors Sarah coupe ses cheveux très courts, s'achète une poupée qu'elle ne quitte plus, passe de longs moments à regarder le canal gelé. Et bien sûr elle se tait, ne laisse rien paraître. Seule l'institutrice entend ses silences, parce qu'elle les connaît bien.

Un très beau roman court sur la pédophilie et les traumatismes sexuels.
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