AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Thomas M. Disch (78)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Génocides

L’ennemi n’est pas toujours celui que l’on croit être. Ce récit de science-fiction le démontre avec adresse. La communauté mondiale est menacée par un envahisseur étrange et peu commun : la Plante. Celle-ci supplante toute autre forme de vie et ravage en peu de temps la surface de la planète (les méfaits de la monoculture sont ici illustrés de façon glaçante). Un petit clan familial va essayer de sauver ce qui peut l’être, au détriment de son unité et de sa santé mentale. Quelques passages sont assez durs à soutenir à cause de l’horreur qu’ils dégagent (la métamorphose finale de la pauvre Greta, les pulsions inavouables mais pourtant bien réalisées de Neil sur la tête tranchée d’Alice). Par moment les descriptions de ces organismes mutants aux formes et aux odeurs répulsives (les passages dans les racines de la Plante, les torrents chauds et visqueux de sèves, les orgies culinaires de pulpes) ramène aux séquences monstrueuses filmées par Cronenberg .

C’est un peu convenu (l’intelligence du citadin s’oppose aux rudiments campagnards) mais malgré tout l’œuvre laisse des traces. A découvrir donc.

Commenter  J’apprécie          80
Dix façons d'assassiner notre planète

Cette anthologie, sous la direction d'Alain Grousset introduit chaque nouvelle de science-fiction / anticipation par un texte présentant l'auteur et le thème abordé.

A mon goût ce n'était pas nécessaire mais ça n'enlève rien à la qualité des nouvelles qui courent sur les 50 dernières années.

L'ensemble est plutôt sombre et pessimiste à l'image de l'avenir de la Terre sans doute.

Il y est question de réchauffement climatique, de gestion des déchets, d'enfouissement des déchets nucléaires, de mutations génétiques et de surpopulation...

Des textes forts qui font réfléchir... et qui font froid dans le dos !
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
Commenter  J’apprécie          80
Dix façons d'assassiner notre planète

Parlons d’un sujet qui, étrangement, divise : l’écologie. Tandis que tous les compteurs climatiques sont au rouge, que de plus en plus d’espèces animales disparaissent à vitesse grand V, que les déserts avancent, les orages estivaux sont de plus en plus violents, que les cyclones se multiplient, une frange de la population mondiale refusent de mettre ça sur le compte d’un bouleversement climatique du à l’activité humaine. Du haut de leur cynisme ou de leur cécité intellectuelle, les climatosceptiques avancent le fait que des changements climatiques, il y en a déjà eu et, si en 2019 il y a eu de la neige dans le sud de la France en plein mois de mai, c’est bien la preuve que le réchauffement climatique est une pure invention des Chinois.

Je ne rejoins toutefois pas l’idée selon laquelle nous sommes définitivement voués à disparaître à cause de ça : ça donne l’impression qu’une force supérieure a décidé qu’on avait suffisamment fait de bêtises et qu’il fallait nous rayer de la carte. L’ésotérisme, très peu pour moi. Je vous invite à venir débattre dans l’espace commentaire en-dessous de l’article si vous vous sentez d’humeur à le faire ! En attendant, vu que nous sommes sur un site où l’on parle de science-fiction, j’aimerais vous parler de la réédition d’une anthologie publiée chez Flammarion. Car l’écologie est un sujet qui intéresse beaucoup la SF, au point que des sous-genres comme le cyberpunk ou le post-apo[calypse], questionnent parfois, si ce n’est souvent, notre rapport à la Nature. Editée une première fois en 2007, l’anthologie dont il est question ici est de nouveau sortie, dans un format plus moderne ; notons que sa réédition fait encore plus sens aujourd’hui. Une dizaine d’autrices et d’auteurs de science-fiction sont réunis ici pour nous faire questionner notre rapport à la Nature : certains d’entre eux sont connus du grand public, d’autres non. C’est aussi l’occasion de s’initier à leurs plumes ou de les redécouvrir.

1O façons d’assassiner notre planète, c’est 10 sujets écolos que l’on croise régulièrement dans la SF : la glaciation, les inondations, le nucléaire, la surpopulation, les épidémies et les pandémies, etc. Dans ces dix nouvelles, la Terre est une planète franchement morte, ou dont l’agonie ne va plus durer très longtemps. Même si on n’en est pas encore là, il ne faut pas exagérer, ça fout la trouille de se dire que ça peut survenir.

Ces nouvelles sont courtes, certaines sont assez récentes, d’autres datent des années 40 – comme quoi déjà la question de la bonne santé de notre planète se posait. Toutes ne sauront charmer un lectorat peu habitué à la SF ; mais dans son ensemble l’anthologie est franchement abordable et, comme je le disais plus haut, elle peut être une porte d’entrée à ce monde littéraire, vidéoludique, cinématographique et j’en passe. L’anthologie est présentée par Alain Grousset, que personnellement je connais surtout pour son travail chez Fluide Glacial et dans la littérature pour la jeunesse. C’est un auteur de SF qui écrit pas mal d’uchronie – toute une littérature qui s’intéresse à l’Histoire en se posant cette question pertinente qu’on se pose aussi en Histoire : « Et si ça (ne) s’était (pas) passé comme ça ? ».

En espérant que vous ne soyez pas de ces sinistres individus qui, sur les réseaux sociaux, prônent l’extermination de l’humanité pour sauver la planète, je vous recomman… Ou plutôt si, si vous estimez que tout est perdu, que nous fonçons dans un mur, rendant vains par votre fatalisme tous les gestes du quotidien visant à limiter la destruction de la planète, lisez cette anthologie : vous vous apercevrez que vous n’êtes pas non plus dans le vrai, que la réflexion que ça demande est tellement complexe qu’elle n’attend pas de solutions simples, voire simplistes.

Définitivement, cette anthologie est à mettre dans toutes les bibliothèques car, même si son titre n’autorise aucune concession, elle incite à réfléchir autrement, peu importe votre positionnement sur la question de l’écologie, du climat, de la santé de notre planète.
Commenter  J’apprécie          70
Génocides

Petite plongée, petit retour, vers la littérature de l'âge d'or de la S.-F. Après tout, il s'agit de la littérature dont j'ai abondamment abreuvé mon adolescence. Mais j'y retourne moins par nostalgie que par dépit. La S.-F. d'aujourd'hui est bien pauvre. Quantitativement si ce n'est qualitativement (quoique). Je sais, je l'ai déjà dit, je me répète. C'est l'âge, voyez-vous.

Alors, ai-je bien fait de revenir à mes premières amours avec ce Génocides ? Pas sûr.

Mais d'abord, de quoi cela parle-t-il ?

Figurez-vous que la terre, pardon, la Terre (s'agissant de notre planète il y faut un T majuscule, surtout en S.-F.), a été envahie par un étrange végétal qui la recouvre quasi entièrement (la Terre). Il ne reste plus de l'humanité et des autres espèces en général et des autres végétaux que quelques rares survivants. Nous suivons plus particulièrement la vie d'un groupe d'hommes et de femmes, d'une tribu pour mieux dire, qui tente d'arracher à la terre (en minuscule cette fois-ci) de quoi manger. À la tête de cette tribu se trouve une espèce de patriarche, Anderson. Il dirige son petit peuple d'une main de fer et surtout grâce à des préceptes fort religieux. Il a, littéralement, la bible dans une main, un fusil dans l'autre. Il a de nombreux enfants et en particulier deux fils (de deux mères différentes). Buddy, l'aîné, intelligent et compétent mais rebelle, pas dans le moule. Neil, son cadet, bien plus proche des idées du père mais largement moins armé intellectuellement et totalement incompétent, voire dangereux. C'est pourtant ce dernier qu'Anderson a choisi (par défaut) pour lui succéder.

C'est ainsi que nous allons suivre le quotidien de ce groupe qui doit faire face jour après jour aux difficultés de vivre auprès d'un voisin aussi envahissant que mystérieux. Personne ne sait d'où il vient ni comment il «fonctionne». Lorsque le clan rencontre un groupe d'aventuriers, Anderson, pour protéger les siens, du moins c'est ainsi qu'il explique son geste, décide d'exterminer les « étrangers ». En fait, il en épargne deux, Alice, une infirmière et Orville, un ingénieur des mines. Ce dernier, qui a perdu sa compagne lors de l'attaque, simule la docilité mais ne pense en fait qu'a se venger d'Anderson et des siens. Mais bientôt des sphères volantes attaquent le groupe et ils doivent tous se réfugier dans le seul endroit sur Terre offrant un abri naturel : les racines géantes du végétal qui a colonisé le planète. Orville va-t-il devoir réviser ses plans ?

Avouons-le, la lecture de ce roman est assez plaisante et les personnages juste assez attachants pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout de l'histoire. Pourtant, il y a un je-ne-sais-quoi qui m'a empêché d'y adhérer complètement. Sans doute est-ce dû au traitement, somme toute assez décevant, qui est fait de cette situation post-apocalyptique. Je me serais attendu, en vieux lecteur de science-fiction, a un traitement plus en profondeur des conséquences de la catastrophe. Au lieu de cela, l'auteur se contente en quelque sorte, de nous décrire l'existence sur une courte période du petit groupe. On a davantage l'impression de lire un roman d'aventure et on se prend à penser que cela aurait pu se situer dans des contextes fort différents sans vraiment changer l'histoire.

Mais pour dire la vérité, Dish aborde tout de même un sujet important dans son récit. Il y traite de religiosité, de fanatisme religieux. En la personne d'Anderson, il dénonce tous ces chefs religieux, tous ces prédicateurs, tous ces moralisateurs qui sont tellement persuadés de détenir la Vérité, même si celle-ci est parfaitement indémontrable, qu'ils ne peuvent admettre qu'on puisse en détenir une autre.

En conclusion, Génocides est un roman certes agréable à lire, mais qui n'a pas su, à mes yeux du moins, allumer la petite étincelle qui jailli habituellement des œuvres de S.-F. Dommage.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          70
Black Alice

Dans le Maryland, dans les années 60. Alice Raleigh est une petite fille de 11 ans. Elle est l’héritière de la grande fortune de son grand-père, gérée par son oncle Jason. Ses parents s’intéressent plus à son héritage qu’à elle. Mais, un jour, elle est enlevée et déguisée en Noire pour être cachée aux yeux de tous…

Je ne suis pas fan des romans policiers mais l’intrigue avait l’air intéressante. Une fois, l’histoire se lit bien mais mon intérêt pour le livre était un peu retombé. Je m’attendais à autre chose. Mais le contexte est captivant, l’Amérique, le Ku Kux Klan et le racisme. C’est effrayant de voir à quel point, à quel point il était présent à cette époque.

Ce n’est pas souvent que je lis un quatre mains mais l’ensemble est assez cohérent même si j’ai eu du mal à rappeler quelques personnages. J’ai bien aimé le ton humoristique malgré le contexte un peu rude. Je lirais bien les autres œuvres des auteurs !

Commenter  J’apprécie          70
Génocides

"Génocides" de Thomas M. Disch.

Déjà je voulais revenir sur le titre du roman. Certes il convient parfaitement au livre et à son histoire mais je continue à penser que d'avoir des romans s'appelant "Le Prisonnier", "Camp de Concentration" et "Génocides" peut paraître assez bizarre de première vue.



Ce roman est mon première de Thomas Disch et je ne sais pas si celui-ci sera mon dernier.

Je ne vais pas vous résumer l'histoire, de nombreuses personnes l'ont déjà fait.

Je vais plutôt vous donner mon avis : je suis mitigé. On sent que le roman a quelque chose à nous raconter sur l'écologie et la manière dont l'homme fait n'importe quoi avec celle-ci. Mais en même temps je trouve que le message et assez dépassé de nos jours de par les actions faites pour luter contre le dérèglement climatique.

Le deuxième point est que j'ai eu énormément de mal à apprécier tous les personnages présentés dans ce roman. Que ce soit les personnages principaux comme les secondaires. Je trouve que c'est assez rusher mais également que la motivation des personnages sont pas assez fortes (les gens cherchent quand meme à survivre à une extinction de l'espèce humaine quand même).

Comme point positif j'ai trouvé que les extra terrestres jamais présentés mais si destructeurs ajoute un effet d'impuissance important dans le roman.

Le fait également qu'un mec de 40 ans tombe amoureux d'une gamine de 14 ans est vraiment dérangeant. Le seul personnage trouvant cela immoral est considéré comme "méchant", donc niveau morale sur le sujet on peut repasser.



En bref, j'ai trouvé ce roman très moyen. Même si de nombreuses personnes considèrent ce roman comme une base de la SF et un très bon roman, je trouve personnellement qu'on tombe dans la "nostalgie de la belle époque" avec un roman presque adulé car sorti pendant l'âge d'or de la Science-Fiction mais qui finalement reste vraiment moyen comparé à d'autres œuvres sorties à cette même époque.

Également le fait que monsieur Disch voit une fin imminente de l'espèce dans tous ses romans (de ce que j'ai compris) n'est vraiment pas une vision en laquelle je suis d'accord et cela ne me donne pas forcément envie d'en lire plus de celui-ci.



(5/10)
Commenter  J’apprécie          60
Dix façons d'assassiner notre planète

10 façons d'assassiner notre planète; touchant, qui fait réfléchir ou tout simplement une bonne leçon pour notre avenir que nous donne l'auteur, Alain Grousset.

je suis en 3eme et chaque année je dois lire un livre imposé mais qui ne m'intéresse pas forcément mais quand j'ai commencé a lire ce livre je me suis tout de suite plongé dedans.

Ce livre est composé de 10 chapitres dont de 10 petites histoires touchantes sur la façon dont notre terre pourrait périr (pollution, réchauffement...)

Je ne suis qu'au deuxième chapitres mais je vous donnerais des précisions si se livre m'a plut ou pas.
Commenter  J’apprécie          60
Black Alice

Thomas Disch est bien connu des amateurs de Science Fiction. On lui doit dans ce domaine deux forts romans, très personnels : Sur les Ailes du Chant et Le Businessman. Il est également l'auteur d'un recueil de nouvelles intitulé 334, dont chaque texte concerne un habitant de l'immeuble n°334. Ces livres témoignent de la grande érudition de son auteur, de son humour subtil et d'une vision très noire mais très réaliste d'un futur proche. Ils témoignent aussi de la qualité d'écriture de Thomas Disch, aux phrases ciselées, aux formules incisives. Thomas Disch a un talent monstre. Dommage qu'il soit si discret.



Associé à John Sladek, il aborde ici le monde du polar. Mais il le fait à sa manière, évite détectives classiques, duo d'inspecteurs ou serial killer, pour transposer le thème d'Alice au Pays des Merveilles dans les années soixante et nous écrire une histoire originale et drôle. On retouve dans ce roman les caractéristiques de l'auteur décrites plus haut : humour raffiné qui sied si bien à son sujet, style parfait, art de la nuance et du détail qui fait mouche. Il nous brosse aussi quelques savoureux portraits de personnages dont émerge un couple irrésistisble : Roderick (Rodipou pour les intimes), si fabuleusement, si naturellement égocentrique, et son épouse Delphinia, qui ne lui cède en rien.



On pourra reprocher à ce livre charmant sa légèreté et considérer qu'il est surtout un exercice d'écriture. Sans doute. N'empêche qu'un sourire amusé nous accompagne tout au long de ses 296 pages. Alors on ne va pas bouder son plaisir.

Commenter  J’apprécie          60
Dix façons d'assassiner notre planète

Ce recueil de dix nouvelles m'a interpellée par la variété des sujets choisis. En plus, les nouvelles se lisent très vite, les explications en début de chaque nouvelle sont très riches et captivantes. C'est un bon recueil de science-fiction, d'anticipation, de dystopie, il nous fait réfléchir, il est bien écrit, la pluralité des styles me donne envie de découvrir certains auteurs.



Le petit lapin tondu (Danielle Martinigol) : une nouvelle très touchante et effrayante autour du thème de la glaciation. Denilo est un petit garçon très touchant à qui il arrive quelque chose d'effroyable, l'on compatit sur son sort et celui du lapin qu'il avait trouvé un jour et alimenté depuis. Il prend le signe de la radioactivité pour une fleur étrange, je vous laisse imaginer ce qui va lui arriver. C'est une belle nouvelle écrite avec une plume fluide et soignée.



Aquella (Donald A. Wollheim) : sur le thème des inondations, l'auteur nous présente le futur de la planète Terre, une île bien étrange, où les phénomènes météorologiques liés à l'eau sont omniprésents et la rend quasi hostile. Même si je l'ai moins apprécié que la première, elle a tout de même le don de nous faire réfléchir sur l'eau et son usage, les conséquences également de notre consommation d'eau.



Les Oiseaux (Thomas Disch) : sur le thème de la pollution, l'auteur nous livre une nouvelle très dure et pourtant très jolie dans son écriture. J'ai beaucoup aimé ces deux canards qui tentent de s'en sortir malgré tout le mal qui leur arrive. Elle est très triste et se termine fort mal pour nos deux protagonistes, mais elle reflète la réalité, les oiseaux sont les premières victimes de la pollution.



Dans le silence du soir (Lee Hoffman) : une nouvelle grinçante et dérangeante. La régulation de la population est traitée de façon à nous faire réfléchir. La surpopulation est ainsi le thème majeur et l'on ne peut qu'être effrayé devant la manière dont elle est réglée. La fin est terriblement triste, on espère ne jamais en arriver là. La plume est fluide et simple à lire.



Le jour se lève (Robert Bloch) : une fois de plus, nous voici confronter à un thème grave aux lourdes conséquences, la guerre atomique. Le texte est très dur, c'est certainement le plus sombre et le plus dur à lire, à cause de ce que le personnage principal voit sous ses yeux. La bombe atomique tombe non loin de chez lui, les descriptions nous plongent dans un chaos sans nom. Une belle leçon à retenir.



Homo jardinus (Christophe Lambert) : une nouvelle vraiment drôle, très surprenante après toutes ces petites histoires sombres. Néanmoins, le sujet demeure grave, la disparition totale de la faune et de la flore occupe toutes les pensées de l'auteur. Ce dernier aura choisi le trait de l'humour, mais parvient tout de même à nous faire réfléchir. J'ai adoré cette nouvelle, une de mes préférées, parce que ce pauvre vieil homme voit un bout de son gazon disparaître ainsi que son nain de jardin en céramique et c'est tellement drôle quand on voit arriver l'explication.



Dans le regard des miens (Pierre Bordage) : une nouvelle qui nous rend irrémédiablement triste tant elle est effrayante et tant le personnage principal nous est sympathique. Elle est très bien écrite, dès le début nous plongeons dans cette Terre méconnaissable infestée de manipulations génétiques et de pandémies. Le fait que la nouvelle soit écrite à la première personne nous rend plus facilement proches de cette histoire et de cet homme, on se sent touché. Et la fin nous rend encore plus maussades. Une nouvelle poignante qui est à lire, une autre dont je me souviendrais longtemps.



Que la lumière soit (Horace B. Fyfe) : une nouvelle bien sympathique nous conduisant au cœur d'une guerre contre les machines. Un sujet souvent traité en science-fiction, mais j'ai quand même bien aimé cette nouvelle, notamment les personnages présentés. L'histoire est bien écrite et l'on se prend de compassion pour ces hommes qui tentent de subsister devant des machines qui ont pris leur place dans le monde du travail.



Le sacrifié (Philip K. Dick) : cette fois-ci, nous avons une nouvelle sur la guerre contre les insectes. Ils étaient là avant nous et nous prennent pour des envahisseurs. J'ai eu beaucoup d'affection pour le personnage principal qui est pris malgré lui pour cible, la fin est touchante. De l'autre côté, nous avons le point de vue des insectes, certains sont sympathiques et d'autres moins, en tout cas, ce fut une immersion intéressante.



La grande décharge (Rita Kraus) : une courte nouvelle, courte, mais dont la fin aussi tragique soit-elle reste belle. Une bonne leçon autour du thème de la Terre comme décharge publique. La montée grandissant des ordures dont on ne peut plus se débarrasser, cet homme qui tente n'importe quoi pour retrouver la femme qu'il veut. La fin nous glace le sang.



En somme, les nouvelles nous interpellent toutes ! Elles sont drôles, touchantes, effrayantes, mais elles ont le don de nous faire réfléchir sur notre avenir et celui de la planète. Les différents styles sont agréables à lire, le recueil est fluide, soigné dans sa présentation et l'on prend plaisir à découvrir ce que nous ont concocté les auteurs selon les sujets donnés. L'ouvrage se lit rapidement et avec plaisir, je le recommande volontiers, il ne vous laissera pas indifférent !
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
Commenter  J’apprécie          60
Black Alice

Il était une fois une petite fille blonde aux yeux bleus, potentiellement riche héritière, qui avait beaucoup d'imagination et qui s'ennuyait ferme.

Il était une fois des parents complètement nuls. Une mère nombriliste et dépressive, un père hâbleur et dépensier, vivant tous deux aux crochets du richissime oncle Jason.

Il était une fois une préceptrice afro-américaine élégante et avisée, embauchée par l'oncle pour remettre de l'ordre dans les idées d'Alice, suite à une crise de schizophrénie embarrassante .

L'appât du gain, la ségrégation raciale dans l'Amérique des années 60, l'appel du rêve et la candeur de l'enfance: tous les éléments sont réunis pour faire de ce livre un bon moment de lecture. Une histoire haletante, autour d'un enlèvement d'enfant, mais pas seulement . Une histoire qui montre les profondeurs de l'âme humaine, la bêtise des mouvements de foule, la vérité brutale d'un pays désaxé.
Commenter  J’apprécie          50
334

Trop méconnu, Thomas Disch n'aura vraisemblablement jamais la reconnaissance qu'il aurait mérité.

Tiraillé par les questions de société, son oeuvre parle d'un futur proche, presque de nous, avec un humour féroce qui fait mouche à chaque fois.

On se prend d'affection pour ces anti-héros, des loosers magnifiques qui se débattent dans un monde qui perd toujours un peu plus de son sens.

Toutes les nouvelles de 334, dont l'éponyme qui raconte la vie d'un immeuble et n'est pas sans rappeler "La vie mode d'emploi" de Georges Perec sont touchées par la grâce.
Commenter  J’apprécie          50
Génocides



L'humanité est gentiment éradiquée par des envahisseurs venus d'outre-espace. Un pitch on ne peut plus classique qui est traité d'une façon originale et réussie. Les envahisseurs, ils restent dans l'ombre. On ne sait strictement rien d'eux, si ce n'est que la Terre est apparemment un très bon terrain pour cultiver... la Plante. La Plante est un végétal qui prend la forme d'un arbre gigantesque. Extrêmement invasif, il se répand partout, extrêmement rapidement, et résiste à la plupart des assauts humains. Après sept ans de culture et une élimination systématique des formes de vies locales par des drones, les aliens inconnus sont prêts pour leur première récolte.



Au milieu de ce monde qui tourne mal, une petite communauté paysanne tente tant bien que mal de survivre. Pour la plupart, ils sont superstitieux et pas très futés. Leur nombre baisse à vue d’œil. Génocides est le récit de leurs tentatives de survie. Comme toujours, l'homme devient un loup pour l'homme. On retrouve beaucoup de scènes classiques du genre, mais Thomas Disch parvient à imposer sa patte grâce à son ton qui n'est pas à proprement parler humoristique, mais qui a sans conteste le don de provoquer des sourires grinçants. Je pense notamment à cette scène de cannibalisme. Pas du cannibalisme barbare, oh, non, du cannibalisme très civilisé, autour d'une table. La chair humaine est mélangée à de la chair de porc pour former de charmantes petites saucisses. Et il est de bon ton de complimenter la cuisinière.



Plus tard dans le récit, les survivants plongent dans le gigantesque réseau des racines des Plantes et se nourrissent de sa pulpe. Pendant des mois. Comme des vers. C'est sans doute la vision la plus marquante du roman : les résidus de l'humanité transformés en une sorte de parasite qui grignote les récoltes de l'intérieur. Des larves qui rongent l'intérieur d'un fruit bien plus grand qu'eux. Et la Terre qui n'est rien d'autre qu'une plantation comme il doit y en avoir bien d'autres dans l'univers. Un roman apocalyptique qui parvient à sortir du lot.


Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
Commenter  J’apprécie          50
Génocides

La Plante a recouvert la Terre, annihilant toute forme de vie, recouvrant les villes, affamant l’humanité entière. En Amérique, une petite communauté de deux cents âmes survit grâce à la culture du maïs qui échappe encore au pouvoir destructeur de la Plante. La communauté est regroupé autour d’Anderson le patriarche rigoriste et ses deux fils Neil et Buddy. Les pillards et gens de passage sont systématiquement éliminés. Mais un jour des objets sphériques les attaquent de leurs lance-flammes réduisant une grande partie des survivants en tas de cendres. Il ne reste plus qu’à la vingtaine de rescapés de se réfugier au cœur de la Plante dans les profondeurs de ses racines.

Roman post apocalyptique écrit en 1965, Génocides laisse peu de place à l’espoir d’un renouveau de l’humanité. Court mais dense, profondément nihiliste, il laisse un goût amer au lecteur.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          50
Camp de concentration

Le poète Louie Sacchetti se retrouve en prison parce qu'il refuse de partir à la guerre. Il passe son temps en écrivant une espèce de chronique de ce séjour carcéral.

Jusqu'au jour où il est transféré sans en être averti dans un camp appelé "Archimède" dans lequel des expériences sur l'intelligence sont faites sur les prisonniers.

les Etats-Unis dans un futur proche et sous régime totalitaire, et une guerre en filigrane qui fait fortement penser à celle du Viet-Nam.

Un formidable roman, très érudit, sur la nature humaine, la bêtise, l'aliénation... avec en toile de fond la question des manipulations scientifiques. Et une chute surprenante à laquelle je ne m'attendais absolument pas.
Commenter  J’apprécie          50
Dix façons d'assassiner notre planète

Un recueil intéressant. J'avais déjà lu un certain nombre des nouvelles... Dommage de ne pas retrouver Barjavel, mais il y a tellement de possibilités et d'auteurs qui ont écrit sur le sujet... Même Christian Grenier (qui n'est pas dans le recueil) avec sa vigie qui crie contre les mauvaises actions des générations précédentes !
Commenter  J’apprécie          40
Au coeur de l'écho

Avec Au coeur de l'écho, Thomas Disch a fait un thriller.



Le compte à rebours est d'autant plus angoissant que le protagoniste n'est pas le héros, mais son écho. Quand le héros a utilisé la téléportation, il est bien parti sur la planète Mars comme prévu. Ce qui l'était moins, c'est qu'il a laissé sur Terre un "écho", un autre lui-même qui évolue dans une sorte de dimension parallèle. Les seuls qui le voient sont d'autres échos. Et ils ne sont pas tous aimables, bien au contraire.



Comment, alors qu'on n'est plus qu'une ombre, sauver le monde réel ? Double défi.



NB : le résumé éditeur est authentique, mais il est erroné. Soit celui qui l'a écrit n'a rien compris, soit il avait abusé de substances au moment de rédiger.
Commenter  J’apprécie          42
Génocides

Tout d'abord merci à Babelio et Mnémos pour cette masse critique.

Comme toujours avec Mnémos l'objet est de très bonne qualité. Belle couverture, papier de qualité.



Nous allons y suivre la famille Anderson ainsi que les survivants d'un village aux États unis. Le monde est dévasté par "la plante". Une plante gigantesque qui fait lentement mourir la terre. On pourrait dire que le livre comporte deux parties.



La première prend place dans le village des survivants. Nous allons découvrir le mode de vie de ses survivants dirigé par le vieil Anderson (qui est très porté sur la religion) et mène hommes et femmes d'une main de fer. Cette partie est vraiment de très bonne qualité et décrit à merveille ce monde post-apocalyptique. Meurtre, cannibalisme on a le droit à quelques passages assez hards mais très bien écrits.



Puis viens la deuxième partie. J'avoue avoir complètement décroché de l'histoire à ce moment là.

Les survivants vont se faire chasser de leur village et se retrouver au cœur de "la plante". Cette partie est tellement tirée par les cheveux que j'ai vraiment dû me forcer à finir le roman.

Grosse déception car la première moitié était vraiment prometteuse.
Commenter  J’apprécie          40
Génocides

Des arbres immenses à la croissance quasi surnaturelle, d'origine extra-terrestre ou divine, ont envahi la terre. Asséchant les rivières, étouffant les autres plantes et cultures, ils détruisent peu à peu la civilisation humaine. Nous assistons à la lente décrépitude d'un groupe de villageois agriculteurs qui bientôt se réfugieront dans les racines creuses des plantes géantes pour survivre.



Publié pour la première fois en 1965, « Génocides » avait transformé du jour au lendemain son auteur un grand nom de la littérature de science-fiction américaine. Publié à plusieurs reprises en français, ce classique n'était cependant plus disponible depuis de nombreuses années dans la langue de Molière. Les éditions Mnémos répare cette erreur en rééditant en poche dans leur collection Hélios ce roman post-apocalyptique désespéré, sorte de « Guerre des mondes » agricole qui sent bon l’Amérique puritaine des campagnes et ses personnages bourrus brossés au vitriol.



J'aime la misanthropie allègre qui se dégage de ces pages, c'est assez jubilatoire. Il n'y a pas vraiment de personnage positif, à l'exception de Buddy, mais son inaction à contrer les horreurs commises par les autres personnages lui donne un côté exaspérant et ne lui permet pas de "racheter" l'humanité aux yeux du lecteur. "Génocides" est un roman méchant.



Un classique de la SF à redécouvrir.
Commenter  J’apprécie          40
Brave petit grille-pain

Mon tout premier roman, qu'est ce que je l'ai adoré! J'ai toujours eu l'esprit transporté par le fantastique, là, c'est mignon tout plein, et touchant!
Commenter  J’apprécie          40
Dix façons d'assassiner notre planète

La première nouvelle m'a semblé la plus percutante. Les autres, par des aspects tels que l'humour, l'irréalisme ou le type de narrateur, atténuaient l'urgence censée passer dans ce livre. Un bon titre néanmoins, il faudrait refaire le même projet avec de meilleures nouvelles.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Thomas M. Disch (545)Voir plus

Quiz Voir plus

Viviane Moore, Le seigneur sans visage

Quel est l'animal de compagnie de Michel ?

une hermine
un chat
une salamandre
un chien

15 questions
821 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur sans visage de Viviane MooreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}