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4.22/5 (sur 107 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) le : 18/08/1969
Biographie :

Titulaire d’un doctorat obtenu à l’Université d’Oxford, en 1997, Timothy D. Snyder est professeur à l’Université de Yale.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Europe du Nord-Est, notamment The Reconstruction of Nations: Poland, Ukraine, Lithuania, Belarus, 1569-1999 (Yale University Press, 2003).

Son ouvrage Bloodlands. Europe between Hitler and Stalin (London, The Bodley Head, 2010) (Terre de sang: Europe entre Hitler et Staline) a été nommé "Livre de l'année 2010" par The Atlantic, The Economist, The Financial Times, The Jewish Forward, The Independent.

Source : revuenouvelle.be
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Interview de Timothy Snyder (en anglais)


Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Abandonner les faits c'est abandonner la liberté. Si rien n'est vrai, nul ne peut critiquer le pouvoir faute de base pour le faire. Si rien n'est vrai, tout est spectacle. Le portefeuille le mieux garni paie les lumières les plus aveuglantes.

(page 53).
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Les utopies d’Hitler s’écroulèrent au contact de l’Union soviétique, mais plutôt que de les rejeter, il les remodela. […] Six mois après le lancement de l’opération Barbarossa, Hitler avait reformulé ses buts de guerre pour donner la priorité à l’extermination physique des Juifs.
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Timothy Snyder
(...) la postvérité, c'est le préfascisme.
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Si aucun de nous n'est prêt à mourir pour la liberté, nous mourrons tous sous la tyrannie. (p. 94)
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Prenez la responsabilité de ce que vous communiquez à d’autres.
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Aux premières étapes de l'opération polonaise, de nombreuses arrestations eurent lieu à Leningrad, où le NKVD disposait de larges effectifs et où des milliers de Polonais étaient à portée de main. La ville était un lieu d'implantation traditionnelle des Polonais depuis l'époque de l'Empire russe.
Ces premières arrestations devaient changer le cours de la vie d'une jeune Polonaise de Leningrad, Janina Juriewicz. Benjamine de trois sœurs, elle était très attachée à Maria, l'aînée. Celle-ci s'éprit d'un jeune homme, Stanilaw Wyganowski : tous les trois allaient se promener ensemble, la petite Janina faisant office de chaperon. Maria et Stanislaw se marièrent en 1936 et formèrent un couple heureux. Quand Maria fut arrêtée en août 1937, son mari savait apparemment ce que cela signifiait : « Je la retrouverai sous la terre », dit-il. Il alla aux nouvelles auprès des autorités et fut à son tour arrêté. En septembre, le NKVD perquisitionna le domicile de la famille Juriewicz, confisqua tous les livres polonais et arrêta l'autre sœur de Janina, Elzbieta. Maria, Stanislaw et elle furent tous trois exécuté d'une balle dans la nuque, et ensevelis anonymement dans les fosses communes. Quand la mère de Janina interrogea la police à leur sujet, elle eut droit au mensonge classique : ses filles et son gendre avaient été condamnés à « dix ans sans droit de correspondre ». Comme c'étaient une des condamnations possibles, les gens y croyaient et espéraient. Beaucoup continuèrent d'espérer des décennies durant.
Les Juriewicz et leurs pareils, qui n'avaient pas le moindre rapport avec aucune espèce d'espionnage, étaient « l'ordure » à laquelle Staline faisait allusion. La famille d'un jeune étudiant léningradois, Jerzy Makowski, connut un sort analogue. Ses frères et lui étaient ambitieux, aspirant à faire carrière en Union soviétique et, suivant le vœu de leur défunt père, apprendre un métier. Jerzy, le plus jeune, voulait devenir constructeur naval. Il étudiait chaque jour auprès de son aîné, Stanislaw. Un matin, trois agents du NKVD venus arrêter Stanislaw les tirèrent tous deux du lit. Tout en essayant de rassurer son petit frère, l'aîné était si tendu qu'il n'arrivait pas à nouer ses lacets. Jerzy ne devait plus le revoir. Deux jours plus tard, ce fut au tour du cadet, Wladyslaw, d'être arrêté. Stanislaw et Wladidlaw Makowski furent tous deux exécutés : deux des 6 597 citoyens soviétiques abattus dans la région de Leningrad dans le cadre de l'opération polonaise. Leur mère eut droit au mensonge habituel : ses fils avaient été expédiés au Goulag et privés du droit de correspondre. Le troisième frère, Eugeniusz, qui voulait être chanteur, dut trouver une place en usine pour entretenir la famille. Il contracta la tuberculose et mourut.
La poétesse russe Anna Akhmatova qui vivait alors à Leningrad, perdit son fils, avalé par le Goulag sous la Terreur. Elle évoqua le souvenir d'une Russie qui « se tordait, innocente, / sous des bottes ensanglantées, / et sous les pneus des fourgons noirs ».

La Russie innocente était un pays multinational. Leningrad était une ville cosmopolite, et les minorités nationales étaient les populations les plus exposées. En 1937-1938, à Leningrad, le risque pour les Polonais d'être arrêtés était 34 fois plus élevé que pour leurs concitoyens soviétiques. Une fois arrêté, un Polonais léningradois risquait fort d'être abattu : 89 % des personnes condamnées dans le cadre de l'opération polonaise furent exécutées, habituellement dans les dix jours. Ailleurs, la situation des Polonais était juste un peu moins pire : en moyenne, dans l'ensemble de l'Union soviétique, 78 % des personnes arrêtées lors de l'opération polonaise devaient être exécutés. Les autres, bien entendu, n'étaient pas relâchées : la plupart devaient purger des peines de huit à dix ans de Goulag.
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Les symboles d'aujourd'hui permettent la réalité de demain. Repérez les swastikas et autres signes de haine. Ne detournez pas le regard, ne vous y habituez pas. Retirez-les vous-mêmes et donnez ainsi l'exemple aux autres, qu'ils fassent de même. (p. 27)
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L'obéissance anticipée est une tragédie politique. (p. 16)
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« A partir de 2013, les dirigeants et propagandistes Russes, tenant d’un nouveau colonialisme, ont imaginé d’anéantir les Ukrainiens voisins, ou les ont présentés comme des »sous-Russes« . Dans des tableaux qui rappellent ce que Hitler disait des mêmes Ukrainiens (et Russes), les dirigeants Russes ont décrit l’Ukraine comme une entité artificielle, sans histoire, sans culture ni langue, soutenue par un conglémérat de Juifs, de gays, d’Européens et d’Américains.

Dans la guerre contre l’Ukraine que cette rhétorique était sensée justifier, les premiers gains furent les gisements de gaz de la mer Noire, près de la péninsule de Crimée, que la Russie envahit et anexa, en 2014. Les terres fertiles d’Ukraine continentale, sa terre noire, en font un pays exportateur de nourriture très important, ce que n’est pas la Russie. En matière de politque étrangère, le président Poutine a élaboré une doctrine de guerre ethnique.

Ce raisonnement, qui mène du language à l’invasion, celle de la Tchéchoslovaquie par Hitler, ou de l’Ukraine par Poutine, réduit à néant la logique de souveraineté des états, et prépare le terrain à leur destruction. Il transforme des régimes politques reconnus en cibles d’agression délibérées, et les individus en objets ethniques dont les intérets présumés sont déterminés de l’étranger. Poutine s’est placé aussi en tête des forces populistes, fachistes et neo nazis en europe.

Tandis que les migrants du sud continuent d’arriver sur le continent européen, poussés par le changement climatique et l’effondrement des états qui va de pair, l’extrème droite européenne gagne en popularité et en voix. .... Tout en soutenant des politiciens qui imputent à la communauté juive mondiale les problèmes planétaires et en appliquant des techniques de destruction des états,Moscou a engendré un nouveau bouc émissaire : Les homosexuels. La nouvelle idée Russe d’un »lobby gay« responsable de la décadence du monde n’a pas plus de sens que la vieille idée nazies d’un »lobby juif« responsable de la même chose, mais cette idéologie se répand largement aujourdh’ui dans le monde ». « Terre noire » ( la terre d’ukraine) reprend la génèse de l’extermination des juifs, avec pour fond d’écran le « lebensraum », cet espace vital à conquérir, en particulier sur les terres très riches d’Ukraine, qu’Hitler jugeait indispensable au développement de « la race Allemande »
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L'image des camps de concentration allemands comme pire élément du nazisme est une illusion, un mirage noir dans un désert inconnu. ... Les camps de concentration tuèrent des centaines de milliers de gens à la fin de la guerre, mais, à la différence des usines de la mort, ils n'étaient pas faits pour tuer en masse .... C'est une des raisons pour lesquelles ces camps nous sont familiers : ils ont été décrits par des survivants, des gens promis à mourir au travail, mais qui ont été libérés à la fin de la guerre. La politique allemande d'extermination de tous les Juifs d'Europe fut mise en œuvre non pas dans les camps de concentration, mais au bord des fosses, dans des fourgons à gaz et dans les usines de la mort de Chelmno, Belzec, Sobidor, Treblinka, Majdanek et Auschwitz.
... Auschwitz fut un mélange inhabituel de camp industriel et d'installation de tuerie. Il reste un double symbole de concentration et d'extermination, ce qui crée une certaine confusion.
... La plupart des Juifs morts à Auschwitz furent gazés dès leur arrivée, sans avoir passé le moindre temps à l'intérieur du camp. Le cheminement des Juifs du camp aux chambres à gaz n'est qu'une petite partie de l'histoire du complexe d'Auschwitz, et demeure un guide trompeur de l'holocauste ou de la tuerie de masse en général.
Auschwitz fut bien un site majeur de l'Holocauste : c'est là que près d'une victime juive sur six trouva la mort. Mais quoique l'usine de la mort d'Auschwitz fût la dernière installation à fonctionner, elle ne marqua pas l'apogée de la technologie de la mort : les pelotons d'exécution les plus efficaces tuaient plus vite, les sites d'affamement tuaient plus vite, et Treblinka tuait plus vite. Auschwitz ne fut pas non plus le principal centre d'extermination des deux plus grandes communautés juives d'Europe, les Polonais et les Soviétiques. Quand Auschwitz devint la grande usine de la mort, la plupart des Juifs soviétiques et polonais sous occupation allemande avaient déjà été assassinés.

Conclusion - p.577-579
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