En 1492, le pape Innoncent VIII est à l’agonie, et déjà, autour de lui, les complots commencent. Surtout pour le cardinal Rodrigo Borgia qui souhaite être son successeur et est prêt à toutes les bassesses pour cela.
Homme d’église, il cumule pourtant les aventures et les enfants non reconnus, mais n’aura que deux vrais amours : Vanozza qui lui donnera plusieurs enfants dont les plus importants : Juan, Cesare et Lucrezia, et Guilia La Bella, une femme mariée avec laquelle il aura une fille pendant son « règne » en tant que Pape.
Une fois élu, il se servira de ses enfants pour assoir son pouvoir, tout en étant persuadé de faire au mieux pour Rome et l’Eglise.
J’ai découvert ce livre un peu au hasard, et la chronique de Mélusine m’a convaincue de ne pas passer à côté, et je ne le regrette pas.
J’apprécie beaucoup ce genre de roman historique, et suis une fan de Mireille Calmel ou Bleuette Diot qui nous en offre de magnifiques.
Ce roman en est un magnifique exemplaire.
La couverture est à la fois simple et très belle avec ses « gravures » brillantes. Et les premières pages nous offrent un listing des personnages ainsi que des arbres généalogique qui permet de mieux appréhender la complexité des relations entre les différents protagonistes.
L’auteur a une plume efficace, rythmée et parfois un peu heurtée, avec une narration multiple nous faisant découvrir l’Histoire de différents points de vue. Ce procédé est déroutant dans un premier temps mais on s’immerge très vite dans l’histoire et à en oublier l’égarement du début.
Les personnages sont tout bonnement splendides! Tous, sans exceptions, ont des caractères bien décrits et déterminés, et on se prend vite de compassion pour le pauvre Cesare qui ne recherche que l’amour d’un père et la reconnaissance de ses atouts, de dégout devant un Juan lâche, égoïste et meurtrier et une Lucrezia touchante de son optimisme forcené dans l’amour qui se transformera en cynisme aussi vif que ne l’était sa candeur.
Mais le personnage le plus fascinant est sans contexte Rodrigo Borgia. On ne peut déterminer s’il est bon ou mauvais. Il possède un côté bien sombre qui lui permet de montrer une énorme froideur devant ses enfants, de faire preuve d’une cruauté et d’une injustice extrême, de montrer un sang -froid et un art de la manipulation parfaitement maitrisé. Mais il peut également être foncièrement attachant, comme quand il ressent le besoin d’avoir ses enfants autour de lui, qu’il s’inquiète de leur santé, ou qu’il nous montre un amour démesuré pour son ainé et pour Guilia Bella.
J’ai lu ce livre d’une traite, tant je me suis projetée dedans. J’étais au côté de Lucrezia dans son couvent, de Cesare lors de son sacrifice, de Rodrigo pendant sa fuite devant les français.
Un magnifique ouvrage qui me donne maintenant très envie de découvrir la série télévisée dont il est tiré.
Lien :
http://vanytheque.fr/?p=2075