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Citations de Tom Rachman (25)


Internet... Quelle invention incroyable, non ? dit-il en s'éclaircissant la voix. Vous saviez que ça a été mis au point par l'armée américaine ? Non, c'est vrai. J'ai lu ça quelque part. Ils voulaient été sûrs qu'en cas de guerre nucléaire, les gens pourraient toujours avoir accès au porno.
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"on naît seul et on meurt seul" - rien n'est plus faux. Nous sommes cernés de monde au moment de naître et cernés de monde au moment de mourir. C'est entre les deux que nous sommes seuls
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- Non, ce que je redoute vraiment, c'est le temps. Le voilà, le vrai démon : toujours à nous cravacher quand on préférerait flâner, si bien que le présent défile à toute allure, impossible à saisir , et que soudain tout est du passé, du passé qui ne tient pas en place, qui se glisse dans tous ces récits mensongers. Mon propre passé - pas un seul instant il ne me paraît réel. La personne qui l'a vécu, ce n'est pas moi. Comme si celle que je suis ne cessait de se dissoudre.
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Vous connaissez ce dicton idiot : "On naît seul et on meurt seul" - rien de plus faux. Nous sommes cernés de monde au moment de naître et cernés de monde au moment de mourir. C'est entre les deux que nous sommes seuls.
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Le vrai choc des civilisations n'oppose pas l'Islam et l'Occident, ou encore la Chine et les États-Unis. Il a plutôt trait à ce que les gens étaient et à ce qu'ils sont devenus.
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La moquette sale fut remplacée, les lieux rendus à leur blancheur virginale, et le bar à cocktails céda la place à un distributeur d'eau fraîche; il en résulta une décrue spectaculaire du nombre de coquilles dans les pages du journal.
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Mais, ce que je voulais dire, voyez-vous, c'est qu'il y a un grand malentendu sur la mort. Perdre la vie n'est pas la plus grande perte. Ce n'est même pas une perte. Pour les autres, peut-être, mais jamais pour soi-même. Selon notre propre perspective, l'expérience s'arrête, tout simplement. Selon notre propre perspective, il n'y a pas de perte.
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Ce qui explique, peut-être, que notre pire frayeur soit non pas la disparition de la vie, mais la disparition des souvenirs.
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Une chose est sûre : rien, dans toute l'histoire de la civilisation, n'a été aussi fertile que l'ambition la plus basse. Peu importe ses vices, rien n'a créé autant qu'elle. Cathédrales, sonates et encyclopédies - ce n'est pas la passion divine qui leur a fait voir le jour, ni la passion de la vie, mais la passion de l'homme cherchant à se faire vénérer par l'homme
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"Nul homme ne se baigne deux fois dans le même fleuve, car ce n'est plus le même fleuve et ce n'est plus le même homme" disait Héraclite. Et c'est vrai. Nous aimons nous laisser perdre à cette illusion de la continuité, et nous lui donnons le nom de mémoire. Ce qui explique, peut-être, que notre pire frayeur soit non pas la disparition de la vie mais la disparition des souvenirs
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C'est comme avoir été esclave toute sa vie, puis apprendre un beau jour qu'on n'a jamais eu de maître, et retourner pourtant au travail comme si de rien n'était.
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Léo, correspondant à Rome d'un quotidien de chicago, avait acquis la parfaite maîtrise des clichés du journalisme ; sous sa plume , on trouvait à tout bour-t de champ des pavés dans la mare, des affaires qui faisaient couler beaucoup d'encre, et des hommes politiques qui caracolaient en tête des sondages.
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Les étagères de la bibliothèques sont parfaitement remplies, sans le moindre interstice, telle une résidence où la direction n'accepte plus aucun nouvel occupant.
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Boyd avait à peine connu son père - il n'avait que onze ans quand Ott était parti s'installer en Europe. Il n'était même pas encore né, aux temps légendaires de la gloire de son père, à l'époque où ce dernier, parti de rien, avait bâti son empire. Boyd ne connaissait de cet âge d'or que ce que lui en avaient raconté les divers courtisans occupés à chaparder les rogatons de la fortune familiale.
Mais il n'en était pas moins inspiré par cette époque mythique. Il était téméraire parce que son père l'avait été. Et il était orgueilleux pour la même raison. Mais la témérité de Boyd manquait de panache, et son orgueil manquait de dignité. Il se voulait un homme du peuple, proche du peuple, proche des gens, comme son père ; mais les gens n'avaient pour lui que méfiance, et Boyd, en retour, n'avait pour eux que mépris.
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- Entre nous soit dit, confie-t-il, c'est une pute. Attention, ce n'est pas moi qui le dis, hein, c'est les gens. Juste entre toi et moi. Personnellement, je n'aime pas le mot "pute". Mais bon, c'est aussi parce que je suis féministe.
Il vérifie son portable.
- Ça reste entre nous, OK ?
- Que tu es féministe ?
- Non, non, ça tu peux le dire à qui tu veux.
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- Non, ce que je redoute vraiment, c'est le temps. Le voilà, le vrai démon : toujours à nous cravacher quand on préférerait flâner, si bien que le présent défile à toute allure, impossible à saisir , et que soudain tout est du passé, du passé qui ne tient pas en place, qui se glisse dans tous ces récits mensongers. Mon propre passé - pas un seul instant il ne me paraît réel. La personne qui l'a vécu, ce n'est pas moi. Comme si celle que je suis ne cessait de se dissoudre.
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Ca me facilite la vie, nous n'avez pas idée.
- Et moi, ca va me faciliter la mort ?
Il essaie de rire.
- Ne faites pas attention, dit-elle. Mauvais jeu de mots. quoi qu'il en soit, ça ne me fait pas peur. Pas le moins du monde. On ne saurait redouter ce qu'on ne saurait connaitre. Or la seule mort qu'il nous sera jamais donné de connaitre, c'est celle des autres.
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Je crois que pour tout le monde, partout sur la planète, le contact humain, c'est quelque chose d'essentiel pour rester normal, pour ne pas devenir fou.
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Internet est à la presse, ce que le klaxon est à la musique (p. 323)
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Winston Chueng s'installa pendant quelques temps chez ses parents, au sous-sol, puis se fit embaucher dans un refuge pour animaux exotiques dans le Minnesota. Il adorait son travail, sauf quand il fallait tapisser le sol des cages à singes avec de vieux journaux - la seule vue des grands titres le mettait dans tous ses états. Ce menu désagrément fut toutefois de courte durée : le journal local fit faillite, et le papier fut remplacé par de la sciure. Les singes eux-mêmes oublièrent les joies de la presse.
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