AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Trinh Xuan Thuan (121)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dictionnaire amoureux du ciel et des étoiles

C'est un dictionnaire complet écrit par l'astrophysicien très connu Trinh Xuan Thuan, dictionnaire qui s'adresse à toute personne curieuse du ciel et des étoiles.

Pas besoin d'avoir un bagage scientifique; Le langage est simple et clair.

Pour les concepts difficiles l'auteur a recours à des images de la vie courante, ce qui facilite notre compréhension.

Il nous rappelle où nous en sommes dans la connaissance des origines de l'Univers, né d'une fantastique déflagration il y a quelque 14 milliards d'années, le big bang, à partir d'un état extrêmement petit, chaud et dense.

Issu d'un vide rempli d'énergie, l'univers n'a cessé de montrer sa créativité et son inventivité pour gravir l'échelle de la complexité.

Naines blanches, trous noirs, géantes gazeuses, étoiles à neutrons, exoplanètes, galaxies cannibales, pulsars, quasars, supernovae, le "bestiaire" est large! Les entrées de ce dictionnaire sont aisées. On se repère facilement dans les nombreux thèmes traités.

C'est un excellent ouvrage de référence.
Commenter  J’apprécie          150
Le Cosmos et le Lotus

Cela faisait très très longtemps que je n'avais pas lu de vulgarisation scientifique. Ces retrouvailles avec Trinh Xuan Thuan sont dues au défi ABC, puisque celui-ci était mon dernier livre à lire pour le boucler.



Et je ne regrette pas ce choix. J'ai toujours aimé savoir ce qui amenait tel ou tel à faire ce qu'il faisait, et les biographies de scientifiques émérites m'intéressent, même si je n'en lis pas beaucoup, la dernière étant celle de Cyrulnik (Merci Babelio et son masse critique !). C'est donc avec plaisir que j'ai lu ces pages sur la vie et ce qui a amené l'auteur là où il est.



Outre que sa façon de vulgariser et rappeler les théories tout au long de l'histoire m'a permis de me remettre dans le bain en douceur, sans forcer, et sans difficulté particulière, j'ai adoré la vue d'ensemble qu'il nous offre de sa propre histoire personnelle. J'aime comment il parle simplement de lui, de sa jeunesse. Notamment sur le passage où il dit que,  très naïvement, il croyait que les grands scientifiques étaient aussi de grands doués en relations humaines et comment il est tombé de haut, cela m'a fait sourire, j'ai vécu exactement la même chose...



Il n'assène aucune vérité comme telle mais présente tout puis nous donne son avis, sans pour autant paraître prosélyte, que ce soit scientifiquement ou spirituellement. Il est le meilleur auteur actuel dans le domaine de la vulgarisation scientifique, à mon avis, loin de toute arrogance, hauteur ou pédanterie (Non non, si j'avais pensé aux Bogdanov, j'aurais dit "loin de toute mythomanie" en plus... Arf !), et laisse à chacun le soin de tracer son propre cheminement de pensée, avec toutes les dernières avancées qu'il met à notre portée grâce à des métaphores simples et des explications directes, sans vocabulaire incompréhensible. Même si la troisième partie de son livre donne le vertige, le même que lorsqu'on s'allonge et qu'on regarde le ciel par une nuit d'été sans nuage...



Bref, j'aime beaucoup cet auteur, et il n'est pas impossible que je réitère avec lui pour le X du prochain défi ABC !
Commenter  J’apprécie          150
Mondes d'ailleurs

Vous cherchez un livre pour faire le point de manière accessible sur la recherche de la vie dans l’univers.

Intelligemment, l’auteur ne saute pas directement au sujet des exoplanètes, de l’astronomie.

On fait bien sûr un petit historique de la vision du monde et des réponses apportées par l’humanité.

Un passage bien écrit.

Mention spéciale pour avoir rappelé les thèses très en avance sur son temps de Giordano Bruno.



Le livre couvre ensuite la vie sur Terre.

Trinh Xuan Thuan présente avec clarté ce que l’on sait sur les origines de la vie.

De la vie, nous n’avons qu’un seul exemple, mais cet exemple est bien plus riche que notre seule espèce.

Il y a de la vie au fond de l’océan et dans les profondeurs de la Terre.

Très bon plaidoyer pour élargir nos vues sur « Qu’est-ce que la vie ? »



De multiples sujets sont couverts comme nos découvertes scientifiques astronomiques, les sondes spatiales, la vie dans le système solaire… Évidemment, les exoplanètes avec l’accélération des découvertes récentes prennent une bonne part du livre.



En conclusion



Un livre très riche de toutes les thématiques traités avec un grand souci de vulgarisation.



Bémol



Je ne partage pas les opinions de l’auteur sur la justesse des « paramètres » de l’univers et sur sa compatibilité intrinsèque avec la vie et peut-être même l’intelligence.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
Commenter  J’apprécie          141
Désir d'infini : Des chiffres, des univers et..

Ouf, enfin fini, ai-je envie d'écrire. Car la lecture a été pour moi fort ardue et j'ai dû m'y reprendre à trois fois avant d'avoir le temps et le courage de rouvrir le livre et d'en arriver au terme.



Pourtant, la faute ne réside pas chez l'auteur, qui fait tout son possible pour vulgariser au mieux ces notions mathématiques, astronomiques et physiques de l'infini. Dès que je pouvais me concentrer suffisamment - car on est loin de la concentration nécessaire à un roman fût-il ardu -, le propos est tout à fait passionnant. Et effrayant aussi. Nous ne sommes véritablement pas grand chose.



Je recommande donc chaudement ce livre, même aux littéraires qui, comme moi, ont oublié leurs bases de mathématiques apprises il y a trop longtemps, car l'on découvre les merveilles des découvertes physiques, jusqu'au boson, avec une analyse critique de l'auteur qui plante sans hésitation une limite entre science et spéculations métaphysiques.
Commenter  J’apprécie          140
La mélodie secrète

Digne fils spirituel d'Hubert Reeves dont je suis fan, Trinh Xuan Thuan a lui aussi le don de nous faire toucher les étoiles, à nous pauvres mortels qui n'avons pas fait les études "pour".

Il y a même de la magie et de la poésie dans cette science-là, (par exemple, "il y a des endroits dans le cosmos où la gravité est tellement intense qu'elle réussit à freiner complètement le temps" ou encore qu'à l'origine l'univers était contenu dans une sphère de la taille "de la pointe d'une aiguille"), ce qui fait de ce livre un moment de plaisir en plus de nous apprendre plein de choses !

Un délice de vulgarisation scientifique comme je les aime !

(Juste une toute petite remarque négative : mon édition Folio Essais a une police tellement petite que d'ici une dizaine d'années ou peut-être moins, il me faudra sans doute une loupe pour arriver à le relire !!! J'aurais préféré un livre d'une centaine de pages de plus mais à la police plus lisible...)
Commenter  J’apprécie          143
L'Infini dans la paume de la main : Du big-..

Si l'on peut admettre relativement aisément que des loi similaires règlent l'infiniment petit et l'infiniment grand, que ces deux mondes ne sont qu'un et se ressemblent plus qu'ils ne se différencient, j'ai été autrement surpris par les concordances dans les conclusions entre approche scientifique et pure méditation. Evidemment nous sommes tous à la fois composés d'atomes, de particules élémentaires et de poussières d'étoiles, mais delà à imaginer que sans aucun support scientifique, sans vérification d'expérience, sans ordinateurs par la seule force de l'esprit grâce à la méditation il soit possible de découvrir le big-bang je suis abasourdi.

Un magnifique dialogue entre deux grands esprits, beaucoup de respect mutuel, un même émerveillement vis-à-vis de la beauté du monde. A lire aussi pour combattre l'effet de certains obscurantismes par la propagations d'idées et d'ondes positives.
Commenter  J’apprécie          130
La plénitude du vide

Pour faire avancer la science, quand toutes les vraies questions avaient été résolues, il a fallu s’intéresser à ce qui coule de source. Pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi je vois mon reflet dans la flotte ? Pourquoi le temps passe si vite sans qu’on n’en fasse rien ? On trouva bien vite des réponses à ces questions mais d’autres s’en vinrent à constituer progressivement de véritables énigmes ; ainsi en fut-il de la question concernant la nature du vide (et celle de la désinvolture de l’humain face au mystère du temps et de l’accomplissement spirituel).



Certains vieux grecs de l’Antiquité ont assez rapidement imaginé que l’univers était vide et que la matière était faite d’atomes (comme des pixels). Comme ça marchait pas mal, on aurait pu croire que c’était la fin de l’histoire. Eh bien non ! On ne s’ennuie jamais avec l’humanité. Dès qu’on a trouvé un truc bien qui marche à peu près, il faut qu’on pose de nouvelles questions et hop, tout s’effondre. Platon et Aristote, les deux emmerdeurs de service, ont été choqués par l’idée d’un vide uniquement vide face à la matière faite d’atomes. Aristote a même dit que la nature, si elle pouvait parler, dirait qu’elle a horreur du vide. Heureusement qu’il était là. Platon et Aristote ont donc imaginé que l’espace de l’univers n’était pas vide mais « baigné d’une substance informe, l’éther, qui s’ajoutait aux quatre autres éléments constituant l’univers, la terre, l’eau, l’air et le feu » (la matière noire actuellement est un peu l’éther de l’univers). D’autres mecs se sont mêlés au débat : c’est devenu le gros bordel à propos du Vide. Saint Augustin par exemple, qui n’est pas plus con qu’un autre, pensait que le Vide, c’était le Diable (privatio boni). Il faut attendre des siècles et des siècles jusqu’à Torricelli, Pascal et Newton pour que la science prenne ses distances d’avec la religion (jamais complètement quoiqu’on en dise). « En fait, les discussions théologiques sur Dieu, au lieu de porter sur son omniprésence comme auparavant, changèrent graduellement pour se porter plutôt sur sa transcendance. » Comme Dieu est au-delà de notre monde, on peut étudier et mesurer celui-ci avec des moyens finis sans que cela ne constitue une hérésie. Dieu laisse les enfants s’amuser avec la science, il voit que ça leur fait plaisir.



On s’amuse bien chez les fous. Torricelli fait des expériences avec des tubes remplis de mercure ; Pascal fait des démonstrations publiques avec des demi-sphères d’un mètre de diamètre qu’il assemble et qu’il dépressurise avant de faire venir deux attelages de huit chevaux pour essayer de les séparer ; Newton se la coule douce dans la campagne chez sa daronne pendant que la peste sévit en Angleterre et il se prend une pomme sur la tronche alors qu’il se branle tranquillement sous un arbre - il élabore au passage les lois de la gravité. Sa théorie suggère un univers plutôt statique puisque, une fois que toutes les lois sont mises en place, une fois que Dieu a donné l’impulsion du mouvement, il peut laisser l’univers se démerder tout seul. Newton n’a toutefois pas réussi à comprendre ce qui permettait de transmettre la gravité. Ne serait-ce pas ce fameux éther ? Newton, qui concevait déjà la lumière sous forme d’une onde, a essayé de concilier son modèle corpusculaire de la lumière avec l’existence de l’éther. « La gravité accélèrerait ces particules jusqu’au moment où la force d’accélération serait exactement contrebalancée par la force de résistance exercée par l’éther, les particules de lumière se déplaceraient ensuite à une vitesse constante. » Mais son modèle était bidon parce qu’il aurait fallu une force gigantesque pour accélérer les particules jusqu’à la vitesse de la lumière.



L’éther ça nous semble désormais une drôle d’idée, à nous gens éclairés du siècle nucléaire, et pourtant sa disparition des manuels d’école date seulement d’Einstein qui, en publiant en 1905 ses quatre articles fondamentaux sur la théorie de la relativité restreinte, détruit le dogme newtonien d’un temps et d’un espace universels et absolus. « Le temps et l’espace peuvent se dilater, se contracter, s’étirer, se rétrécir avec la vitesse. Ils forment un couple indissolublement soudé dont les variations en fonction du mouvement sont toujours complémentaires. La mort de l’éther et le fait que la vitesse de la lumière est devenue une constante universelle, indépendante du mouvement de l’observateur, ont désormais doté l’univers de quatre dimensions. Aux trois dimensions de l’espace s’ajoute invariablement la dimension du temps. »



Bon, alors, ça veut dire que l’univers est de nouveau vide ? Vous faites chier. Maintenant même qu’on sait que le vide peuple abondamment l’atome, même la matière deviendrait du vent. D’ailleurs, que se passerait-il si on enlevait toute la matière de l’espace ? Est-ce qu’on obtiendrait un vrai vide de chez vide ? La physique classique dit : OUI ! Mais pas de bol, comme par hasard, c’est ce moment que choisit la physique quantique pour faire son apparition et ébranler la nouvelle petite certitude récemment acquise. La physique quantique dit qu’il existe plein de trucs qu’on sait pas et qu’on saura jamais si on veut que ça continue d’exister ; par contre, dès qu’on regarde pour voir ce que ça donne, pof, il ne reste plus qu’une seule chose. Bref, c’est l’inconnu, mais si vous regardez ça devient quelque chose de figé. Tout le monde sait ça, mais dans le domaine des sciences physiques, ce fut une sacrée découverte à se donner des frissons dans le dos. Ils sont cons ces physiciens. Prenons un exemple pour bien être sûr de rien comprendre. La lumière par exemple, est-elle corpusculaire ou ondulatoire ? Eh bien, elle peut être l’une et l’autre tant que personne n’a été la violer mais dès qu’on l’observe, on réduit sa nature à n’être qu’un point (si on veut connaître sa position) ou une onde (si on veut connaître son mouvement). Du coup, à la petite question de savoir si on obtiendrait un vrai vide si on enlevait toute la matière de l’espace, la physique quantique dit non : « la suppression de « tout » s’avère impossible dans le monde atomique et subatomique. Cette impossibilité est une conséquence de ce qu’on appelle le « flou quantique », lié au principe dit « d’incertitude » qui régit le monde de l’infiniment petit ».



L’univers de la physique quantique est rempli de particules virtuelles. Elles « apparaissent et disparaissent à un rythme effréné, selon des cycles de vie et de mort durant une infinitésimale fraction de seconde ». C’est la mousse quantique, miam, miam : « L’espace autour de nous n’est jamais totalement inerte ni lisse, mais perpétuellement mouvant et fluctuant. Seulement nous n’en sommes pas conscients, car cette activité fébrile se déroule à des échelles incommensurablement petites, inaccessibles à notre perception directe. » Ces particules virtuelles servent à transmettre des messages entre deux particules stables du monde réel. C’est un peu comme votre boulot que vous lâchez dès que vous avez suffisamment cotisé pour toucher le chômage : il n’était que virtuel. « Par exemple, c’est grâce à des échanges de photons virtuels, porteurs de la force électromagnétique, que deux électrons ressentent la force électromagnétique qui les repousse l’un l’autre ».



L’existence de ces violentes fluctuations quantiques met à mal la théorie de la relativité générale parce qu’à des échelles suffisamment petites, « le champ gravitationnel devient sujet à de violentes fluctuations quantiques » qui « provoquent à leur tour des variations aléatoires tumultueuses de la forme de l’espace, et sont à l’origine de fluctuations sans cesse changeantes de sa géométrie ». Nous à notre échelle, on ne remarque rien, heureusement parce qu’on a déjà du mal à gérer les tâches de la vie quotidienne alors s’il fallait encore s’emmerder avec une géométrie sans cesse fluctuante, on serait mal barrés. Pour comprendre comment que ça se fait que ça se passe comme ça, les gars des labos ont essayé de concilier gravité et quantique mais ils ont obtenu des résultats infinis et en langage de matheux, ça veut dire que c’est bien la merde. Pourtant, chaque théorie marche super bien lorsqu’on les vérifie chacune de leur côté. Je ne vais pas vous énumérer toutes les théories hypothétiques imaginées pour avancer dans la conciliation de l’impossible – nous sommes ici strictement sur le plan de la branlette mentale.



Bref, maintenant qu’on sait que l’univers n’est pas vide, il faut inventer de nouvelles questions à se poser, par exemple celle-ci : comment est apparu l’univers ? Le vide primordial était-il lui aussi pas tout à fait vide ? TXT nous dit que l’univers part d’un vide microscopique rempli d’énergies (les trucs quantiques) qui bouillonnent si bien que l’espace se dissout en une multitude de fluctuations (pouvait-on imaginer tout cela avant l’arrivée des DVD blu-ray de Jurassic Park ?). En un rien de temps, l’inflation amplifie de façon exponentielle ces fluctuations pour faire émerger les galaxies dans le monde macroscopique (on ne sait pas trop d’où sort l’inflation à ce moment donné mais c’est ainsi). A 10^-10 seconde, l’univers entre dans l’ère électrofaible. Les particules et leurs antiparticules élémentaires apparaissent. Elles s’annihilent pour devenir de la lumière qui se reconvertit en paires de particules et d’antiparticules, tout ça plusieurs fois de suite, on sait pas trop combien. Par contre, on sait que la nature se montre légèrement plus favorable à la matière qu’à la lumière et c’est pour ça qu’on est là aujourd’hui pour en parler. L’univers s’agrandit, il se dilue, il se refroidit. Les structures sont de plus en plus complexes. A une milliseconde, les quarks se combinent par trois pour former des protons et des neutrons. Au bout de trois minutes, les protons et les neutrons forment des noyaux d’hydrogène et d’hélium. Ensuite, il ne se passe plus rien pendant 380 000 ans. C’est un peu comme le récit de la Création dans la Genèse seulement qu’au lieu de se payer un jour de repos le dimanche, l’univers se fout au pieu pendant des centaines de milliers d’années. Bref, à l’an 380 000, les électrons se combinent avec les noyaux pour former des atomes d’hydrogène et d’hélium. Les électrons n’entravent plus le passage de la lumière. C’est à partir de cette date qu’on peut voir le rayonnement fossile. Après quelques centaines de millions d’années (niveau branlette, c’est de pire en pire), les semences de galaxies attirent par leur gravité d’autres semences et grandissent en nuages de gaz d’hydrogène et d’hélium assez massifs pour qu’ils s’effondrent sous l’effet de leur propre gravité. Le gaz comprimé s’échauffe, les réactions nucléaires s’enclenchent. Les premières étoiles apparaissent. Elles s’assemblent en galaxie. Et depuis là, tout part en couilles. Mais ça reste une belle histoire. Il y a eu des ratés, bien sûr, et des gens de notre planète se sont mêmes demandés : « se peut-il que l’énergie du vide soit déterminée par le simple fait que nous existions ? ». Ces questions, bien qu’elles soient puériles et qu’elles témoignent d’un besoin d’affection presque pathologique, restent toutefois légitimes car les paramètres permettant l’éclosion d’un univers tel que le nôtre demandent un ajustement qui relève du miracle. « Ainsi la densité initiale de matière de l’univers doit être réglée avec une précision de 10^-60. Changez un chiffre à la soixantième décimale, et tout basculerait : l’univers serait vide et stérile. »



Après ça, TXT, visiblement gavé du charabia scientifique, se tourne vers le bouddhisme et le taoïsme et, en quelques mots (qu’il aurait mieux fait de nous annoncer tout de suite pour qu’on se fasse moins chier) il nous annonce que tout ce que la science vient seulement de découvrir était déjà contenu dans les textes traditionnels : le vide n’est pas un néant mais traduit plutôt l’interdépendance de tout phénomène (principe de complémentarité) et leur impermanence (comme des particules virtuelles). « Le Tao engendre l’Un », et les physiciens sont d’accord pour dire qu’au début de l’univers, les quatre forces fondamentales étaient unies en une seule et unique superforce.



« Comprenant l’interdépendance, on comprend la vacuité,

Comprenant la vacuité, on comprend l’interdépendance,

Telle est la Voie du Milieu,

Qui échappe aux terrifiants abysses du nihilisme et du réalisme. »



La voie médiane rappelle un peu le principe de complémentarité de Niels Bohr : les aspects d’onde et de particule ne sont pas dissociés mais complémentaires. « Ce n’est donc pas la réalité qui est duelle, mais les résultats d’interactions expérimentales. »



Maintenant, je sais que le vide ne sera jamais vraiment vide auprès de moi. La solitude n’existe pas ! Mon néant prend soin de moi. Longue vie à vous les amis.

Commenter  J’apprécie          128
Le monde s'est-il créé tout seul ?

6 auteurs prestigieux pour tenter d'apporter des bribes de réponses à l'une des questions que l'homme s'est sans doute le plus posé.

Et bien entendu, pas de réponses certaines, unique, car les recherches avancent, s'opposent et ouvrent de nouvelles questions.

Mais quel débat, chacun apporte des éléments riches et pertinents et d'autres sème le doute et le trouble.

Il n'en fallait pas moins pour oser aborder ce sujet avec la modestie et la hauteur de vue requises.

Très didactique, intéressant, parfois étonnant, ces condensés de savoir pour une question hors sol, sont un peu des états de nos savoir, des temps où l'on lève la tête pour en revenir aux questions fondamentales.
Commenter  J’apprécie          121
Le Cosmos et le Lotus

Première lecture de cet auteur et très bonne surprise. Tout d'abord la première partie, axée sur son expérience au début de ses études scientifiques auprès des plus grands et en tant que vietnamien lorsque son pays d'origine était ravagé par la guerre. C'est une partie touchante, dans laquelle l'auteur fait part de ses ressentis, de tout ce qui l'a amené à devenir astrophysicien, de ce qui l'a poussé à poursuivre son rêve, malgré la situation de sa famille au Vietnam, malgré les États-Unis, qui lui étaient totalement étrangers. Et tout ceci ne peut que pousser à l'admiration. Cette partie est d'autant plus intéressante que Trinh Xuan Thuan nous fait part de ses rêves mais aussi de ses désillusions en tant que jeune scientifique, de tout ces émerveillements que la science nous apporte et que tout passionné ressent à un moment donné.



S’ensuit une part de vulgarisation scientifique intéressante, non pas pour les thèmes traités (les galaxies, la matière noire etc...), puisque l'auteur ne s'attarde pas avec de grandes explications scientifiques mais plutôt pour tout ce qui entour la science. Toutes les réflexions qu'elle suscite, ses méthodes, les mouvements philosophiques qui l'ont accompagné et qui l'accompagne encore. L'auteur partage ses points de vue et ses prises de positions, entre déterminisme, « relativisme social », théorie du chaos etc... pour se concentrer dans la dernière partie sur le bouddhisme et le lien qu'il en fait avec la science.



Et cette dernière partie est très intéressante, puisque elle développe un aspect peu commun entre le monde de la science et de la spiritualité. Trinh Xuan Thuan y énonce clairement ce en quoi il croit, l'union entre les différents principes du bouddhisme et certaines théories scientifiques, d'un certain point de vue. Même si certains détails entre mes convictions personnelles et ceux de l'auteur divergent (principe anthropique, darwinisme...), cette dernière partie est un fabuleux développement, qui pousse à la réflexion, permet d'élargir un peu notre champs de vision sur les sciences et permet également de découvrir un peu plus cette philosophie-religion qu'est le bouddhisme.
Commenter  J’apprécie          113
Fabienne Verdier : Le chant des étoiles

Cet ouvrage bilingue, consacré à l’exposition monographique de Fabienne Verdier au Musée Unterlinden de Colmar, retrace le cheminement intellectuel et artistique de l’artiste ayant donné vie aux soixante-seize peintures de l’installation monumentale Rainbows. Le livre est richement illustré avec des photographies des tableaux, mais aussi de Fabienne Verdier en plein travail dans son studiolo ou dans la fosse créative de son atelier personnel. Différentes personnalités du monde de l’art ainsi que l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan prêtent leurs mots pour remonter aux sources de cette exposition, explorer le processus créatif de l’artiste, ou nous éclairer sur la magie des arcs-en-ciel ainsi que sur la somptueuse mécanique de vie et de mort des étoiles.



Aux origines de Rainbows, dont les panneaux aux halos colorés évoquent les nuages gazeux des trépas stellaires, se trouve la fascination de Fabienne Verdier pour le Retable d’Issenheim, du maître allemand Matthias Grünewald. Sur le panneau de la Résurrection, s’élève un Christ nimbé d’un « halo d’or en fusion » où « la lumière se déploie en d’immenses courbes qui passent du jaune intense au pourpre, finissent dans de lentes dégradations par se muer en un bleu dont le ton clair se fond à son tour dans l’azur foncé du soir » selon les mots de Huysmans. La symbolique de la résurrection se retrouve dans la métaphore d’une étoile massive se dispersant à sa mort en une nébuleuse chatoyante.



Mon âme de chercheur ne peut être que séduite par la démarche créative de Fabienne Verdier qui, avant de se confronter à la matière de son inspiration dans la grande fosse de peinture, mène de consciencieuses recherches dans les ouvrages d’histoire des sciences et de l’art, traque les symboles et les phénomènes dans l’observation contemplative de la nature. Mais après l’acte de création vient le moment de nommer les choses, et l’artiste puise alors dans la richesse des langues et des mythologies du monde entier. Devant vous se dressent Barakiel et Al-Sarab, Bagdasar et Celestino, Nonkanyamba et Anangookwe, tant d’autres encore, faisant vibrer les sons après la lumière…
Commenter  J’apprécie          100
Vertige du cosmos

Beaucoup de thèmes classiques déjà décrits par d'autres auteurs mais cet essai est tout de même une bonne lecture
Commenter  J’apprécie          100
Vertige du cosmos

Excellent ouvrage de vulgarisation sur notre Univers. L'auteur décrit de façon chronologique la relation de l'être humain avec le cosmos depuis la préhistoire jusqu'à nos jours.

Dans une première partie sont décrits les différents aspects de la connaissance des astres dans l'Antiquité, puis au Moyen Âge. L'apport majeur des Grecs y est bien expliqué, soulignant ce point essentiel de l'émergence d'un esprit scientifique qui vise à comprendre les faits et non à s'en tenir à une explication mythique.

Puis, l'auteur nous décrit le virage extraordinaire que représentent les travaux de Copernic puis de Galilée. La terre n'est plus le centre du monde mais est un astre qui, comme d'autres tourne autour du Soleil.

Puis la théorie de la gravitation de Newton, et la découverte de l'électromagnétisme par Maxwell.

La partie la plus passionnante est celle consacrée aux travaux prodigieux d'Einstein, d'abord la nature corpusculaire de la lumière puis les deux théories d'Einstein: la théorie de la relativité restreinte puis celle de la relativité générale. Les explications données sont les plus claires que j'ai jamais lues.

Puis l'auteur nous emmène sur le chemin des grandes découvertes du 20 ème siecle: comment on a découvert les galaxies, puis le Big-Bang, l'expansion de l'Univers, la courbure nulle de ce dernier, la matière noire et l'énergie noire.

Un autre chapitre est consacré à la relation de l'Univers au monde de l'infiniment petit, le monde quantique, aussi aux interactions à grades distances dans un Univers qui est un tout.

La dernière partie est plus sujette à caution, car l'auteur nous expose sa vision panthéiste, "spinoziste" de l'Univers et de son histoire. Je ne partage pas l'opinion de l'auteur qui fait de l'Homme en quelque sorte la magnifique perle d'un univers ordonné dont il ne pouvait qu'émerger. Certes, c'est merveilleux de se dire que nous sommes les seuls à pouvoir rendre compréhensible cet Univers où nous sommes. Mais on pourrait aussi se dire que l'apparition de l'espèce humaine a été la pire chose qui puise arriver à notre Terre, et que de toute façon l'humanité disparaîtra dans un Univers qui se refroidira sans fin. Et, donc je trouve que le destin de l'espèce humaine et de l'Univers semble bien absurde et vidé de sens
Commenter  J’apprécie          100
Le Cosmos et le Lotus

Je ne connaissais pas Trinh Xuan Thuan et j’ai beaucoup apprécié ce livre conseillé par un ami.

On y apprend énormément sur l’organisation de l’univers dans lequel nous vivons sans y porter le plus souvent la moindre attention. On apprend aussi beaucoup sur l’histoire contemporaine du Vietnam que je connaissais un peu mieux pour avoir un ami vietnamien. On apprend encore sur le parcours international d’un scientifique de très haut niveau et sur un homme d’exception.


Fait rare également, cet homme ose dire en quoi il croit, nous livrer ses convictions personnelles que l’on y adhère ou pas cela ouvre notre connaissance.

Pourtant clair et didactique, cet ouvrage nécessite malgré tout une attention soutenue et je dois dire que, d’abord, je n’ai pas tout compris, ma formation scientifique n’ayant pas été très bonne et qu’ensuite pour comprendre certains concepts passionnants abordés ici, j’ai eu recours à l’incontournable Wikipédia.

Mais que cela ne m’a jamais pesé dans la continuité d'une lecture très instructive.
Commenter  J’apprécie          100
La plénitude du vide

Trinh Xuan Thuan passe en revue les grandes étapes et théories sur l'atome, la physique des particules, l'astrophysique en mentionnant les initiateurs de ces étapes. Il part de Platon et Aristote, continuant avec Leucippe et tous les grands suivants tels Copernic, Galilée, Lavoisier, Thompson, Newton, Bohr, Schrodinger, Einstein, pour finir avec le boson de Higgs. Les explications sont didactiques, il faut arriver à la fin pour être très attentif aux raisonnements qui deviennent plus ardus aux alentours du big bang et des constantes de Planck. L'auteur termine par les philosophies asiatiques Taoiste et Bouddhiste du Yin Yang, qui sont bien plus constructives que nos rétrogrades et dépassées religions occidentales.
Commenter  J’apprécie          90
Le Cosmos et le Lotus

j'ai découvert cet auteur grâce à une émission de radio. Ce qu'il disait, ses réflexions sur son parcours m'ont impressionnée, je me suis donc précipitée pour acheter le livre. Ma version neuve en livre de poche est de très mauvais qualité pour la mise en page (il en manque une soixantaine, et les parties sont dans le désordre, j'attends d'ailleurs à ce sujet des nouvelles de l'éditeur), mais passons au contenu.



Le parcours de ce chercheur montre un homme passionné, au chemin atypique, mais totalement ancré dans son époque. Né au Vietnam, éduqué dans des écoles françaises, il souhaitait poursuivre ses études en France. Les vicissitudes diplomatiques entre la France et le Vietnam l'ont obligé à faire ces deux ans de classe préparatoire en Suisse, avant de poursuivre ses études supérieures aux États-Unis.Il vit la guerre du Vietnam à la fois de l'extérieur, étant installé en Amérique, mais aussi de l'intérieur, étant vietnamien, étudiant accueilli dans un pays engagé dans le conflit.

Il témoigne des problèmes de ségrégation raciale. On sent que ces considérations le touchent, même si cela apparait en arrière plan dans le livre. Il est d'autant plus sensible aux valeurs morales qu'elles le guident dans ces choix universitaires (les qualités humanistes de tels fondateurs d'universités ou de tels présidents entrent en ligne de compte dans ces choix professionnels)

Son ouvrage est ponctué de mise au point sur les avancées scientifiques dans le domaine de l'astrophysique. Les grandes théories de la physique quantique m'échappent, je ne saisi pas tout l'agencement et le fonctionnement de la mécanique de l'univers, mais on ressent la passion de l'auteur.

J'ai particulièrement été intéressée par le parallèle entre les recherches scientifiques et la perception bouddhiste de l'univers. Il aborde aussi le rôle du scientifique dans le devenir de ses découvertes, surtout lorsqu'elles ont une application concrète dans la vie des hommes (le nucléaire, la génétique...). Il dénonce les dérives de certains scientifiques et place l'éthique au cœur de sa démarche. Dans ce passage, les qualités humaines et morales de Trin Xuan Thuan ressortent et on a envie d'en savoir plus sur l'homme et le chercheur.

Avec lui, la science n'est pas un monde fermé réservé aux initiés. Il la fait découvrir et vous l'explique de manière accessible.

Un homme à découvrir.
Commenter  J’apprécie          90
Mondes d'ailleurs

C'est de loin la synthèse le plus complète que j'ai pu lire sur le sujet et surtout la plus large et actualisée.

Il est important sur de tels sujets de rester objectif et de ne pas se laisser embarquer par ses envies et croyances.

J'avais dans ce cadre déjà beaucoup apprécié le livre d'André Maeder, professeur d'astrophysique à l'observatoire de Genève, L'unique Terre habitée ?, et celui de Florence Raulin Cerceau, A l'ecoute des planètes.

A l'instar de ces derniers, Trinh Xuan Thuan, que j'ai déjà eu la chance de croiser et de voir en conférence, nous rappelle qu'il s'agit là d'une des plus anciennes quête des sciences, philosophies et religions et pour laquelle certain l'ont payé de leur vie comme Giordano Bruno qui fût brûlé vif par le feu de l'inquisition en Italie amenant Galilée à être plus prudent sur ses positions.

Mais aujourd'hui, plus de 5000 exoplanètes ont été découvertes dont certaines dans la zone dite habitable de leur étoile et les estimations statistiques du nombre de ces planètes telluriques et habitables, au sens où la présence de l'eau liquide y serait possible affiche des nombres d'autres mondes dans notre galaxie, la voie lactée qui donne le tourni.

Depuis les années 60, l'humanité tend l'oreille et espère capter des signaux extraterrestres sans succès jusqu'à ce jour, alors que nous n'avons pu écouter qu'une infime fraction du ciel.

Le principe copernicien invoque le fait que notre place au fil des découvertes est toujours plus anecdotique et nous deloge d'un centralisme que les religions défendent contre vents et marées.

Trinh Xuan Thuan prend aussi position et nous partage ses convictions qu'il détache objectivement des faits scientifiques.

Un très beau livre, très agréable à lire, particulièrement didactique et à la portée de tous, sans notions scientifiques trop complexes à appréhender.

Je recommande vivement sa lecture.
Commenter  J’apprécie          80
L'Infini dans la paume de la main : Du big-..

"La «réalité» est-elle à jamais soustraite à notre connaissance? Oui, si nous persistons à vouloir faire émerger du monde phénoménal des «choses» qui existent en elles-mêmes. Non si nous nous attachons à connaitre leur nature ultime, leur vide d'existence propre."



Rien ne nous empêche de penser que tous les humains possèdent une conscience hologramme leur permettant de voir la même chose au même instant.



Telle la vision d'un arc en ciel manifestant sa présence par des phénomènes inconsistants que chacun d'entre nous matérialise de la même manière par des perceptions sensitives.



Nous nous évertuons à tout nommer alors qu'a l'origine tout n'est que vacuité et le restera pour toujours.



Sauf si nous acceptons de nous délocaliser de l'emprise perpétuelle de toutes les choses sensibles qui nous entourent et que nous prenons plaisir à définir afin d'en fortifier les différentes matrices émotionnelles dont dépendent nos determinations thématiques.



Notre monde dépendant de son énergie le forçant à se réaliser sans cesse dans le contexte historique de son époque ne peut s'empêcher de fonctionner sans concepts sensoriels.



Tout un monde thématisé revisité et entretenu continuellement par les ressources temporelles de sa propre substance dans l'incapacité de dérouler sa phénoménologie dans un vide sans devenir.



Un vide pourtant fédérateur d'un confort intuitif novateur transportant quelques audacieux vers un nouveau monde. Un silence dont il ne faut pas prononcer le nom afin de l'empêcher de se découvrir un sens détériorant à jamais sa chose en soi.



La sauvegarde impérative d'une nudité cérébrale ayant conquis son apaisement en se réfugiant dans la conscience de son inconscience.



Le délice intense de ne plus avoir l'apparence d'une enveloppe charnelle devant toujours lutter pour exister.

Commenter  J’apprécie          80
Une nuit

Cette fois je ne vais pas rédiger une « critique » directe, mais procéder par comparaison avec l’ouvrage d’Hubert Reeves « Le banc du temps qui passe », que j’ai lu juste avant, les deux livres ayant paru chez leurs éditeurs respectifs à la fin de l’année 2017.

Nous avons donc deux astrophysiciens, également vulgarisateurs talentueux, qui publient non pas la relation de découvertes scientifiques, mais plutôt leur réflexion personnelle sur leur métier et leur vision du monde et de la société humaine. Mais assez vite, les optiques divergent, non que ces deux auteurs ne soient pas d’accord, mais ils ne se focalisent pas sur les mêmes sujets. (C’est le moment d’utiliser des termes d’optique, puisqu’on parle d’astronomie…)

Pour comparer les deux livres, c’est assez facile, car les deux auteurs ont structuré leur livre de façon comparable : Hubert Reeves nous livre ses pensées alors qu’il médite sur son banc, tandis que Trinh Xuan Thuan situe son récit dans le courant d’une nuit d’observation au Mauna Kea, sur l’île d’Hawaï. Curieusement, chacun d’eux place à la fin de son livre une table des matières détaillée, qui permet de repérer très vite les thèmes traités au fil des pages, et de s’y reporter pour, en quelque sorte, « picorer » dans l’ouvrage ce qui correspond à la préoccupation actuelle du lecteur.

Assez logiquement, Hubert Reeves, assis sur son banc de Malicorne, contemple son jardin et parle beaucoup de nature terrestre, d’écologie et de biodiversité, alors que TXT (qu’il me pardonne cette abréviation de son nom, mais c’est ainsi que nous le désignons dans notre club d’astronomie…) observe le ciel, soit à l’œil nu, soit grâce aux caméras reliées au télescope, et la plupart des sujets abordés dans « Une Nuit » sont directement en lien avec les étoiles, les galaxies et les planètes. D’un chapitre à l’autre il nous fait découvrir ou redécouvrir le Système Solaire, le mécanisme des éclipses, les astéroïdes et les comètes, en arrivant peu à peu, à mesure que la nuit s’écoule, vers l’expansion de l’univers, le Big Bang et les diverses théories qui essaient de prévoir l’avenir du cosmos.

Hubert Reeves prend pour sa part un peu de temps pour détailler la démarche scientifique en général, et l’humilité nécessaire à tout chercheur (« Il ne faut jamais sous-estimer la précarité de nos connaissances » - p. 278). Son analyse du mécanisme de la connaissance est passionnante et limpide.

Fatalement chacun de nos astrophysiciens évoque les rapports entre physique et métaphysique, avec la question : y a-t-il une puissance, une volonté derrière les lois qui semblent gouverner l’Univers ? Si Reeves montre alors un agnosticisme tolérant, TXT opte plus franchement vers une réponse, sinon religieuse, du moins spiritualiste : « Si nous acceptons l’hypothèse d’un seul et unique univers, comment expliquer alors ce réglage si précis du cosmos ? Je fais le pari de l’existence d’un principe créateur pour ce réglage. » - p. 216

Enfin, ne négligeons pas la partie « artistique » : chaque auteur cite au long de son texte des œuvres d’art qui illustrent le propos. Pour Reeves on trouve essentiellement de la musique et de la philosophie, alors que TXT nous propose plutôt de la poésie et de la peinture, avec de plus quelques magnifiques photos astronomiques.

En conclusion, loin d’opposer les deux livres, je pense plutôt qu’ils se complètent, et qu’il faut les laisser en permanence à portée de main, pour saisir de temps en temps une page de l’un ou de l’autre. Donc à ranger plutôt sur la table de nuit que dans la bibliothèque.

Commenter  J’apprécie          80
Le monde s'est-il créé tout seul ?

Une série d'entretiens avec des d'éminents scientifiques. La vision de la création de l'univers set surtout de "l'avant", est très différente selon les sensibilités de chacun. Certitudes pour les uns, comme Jacquard par exemple, où interrogations et doutes pour d'autres, Thuan , Pelt. Partant du principe anthropique fort Thuan lance le débat...Le monde s'est il crée tout seul, où une main invisible lui a-t-il rendue la tâche plus facile? Que l'on soit convaincu d'une théorie ou d'une autre, la question ne manquera pas d'agiter les consciences e de pousser les réflexions et recherches pendant encore de très nombreuses années... Passionnant !!!
Commenter  J’apprécie          80
Le monde s'est-il créé tout seul ?

L'univers est né du Big Bang qui a permis l'arrivée de l'espèce humaine.

En 1974, l'astrophysicien Brandon Carter développe le « principe anthropique ». Ce principe est opposé à l'auto-organisation du monde.

« Le monde s'est-il créé tout seul ? » est la question point de départ posée par Patrice Van Eersel dans les entretiens qu'il a eus avec d'éminents scientifiques.

Hormis Trinh Xuan Thuan (astrophysicien) et Jean-Marie Pelt (botaniste), les autres spécialistes : Ilya Prigogine (physicien et chimiste prix Nobel), Albert Jacquard (biologiste), Joël de Rosnay (cybernéticien) et Henri Atlan (médecin et philosophe) n'adhèrent pas à ce principe anthropique fort.

J'ai été interpellée par le discours d'Albert Jacquard, la notion de temps. « La sensation proportionnelle au logarithme de l'excitation » explique cette sensation du temps passant de plus en plus vite, sensation bien réelle et explicable. Il développe l'idée de notre propre « big-bang » qui amène à réfléchir sur le principe et l'origine de notre existence.

Je retiendrai aussi de ces entretiens un immense respect de l'homme : son humanité et son inhumanité si nous n'y prenons garde, de la nature, des progrès et surtout du doute qui n'arrête pas de le faire grandir (seules les certitudes sont sclérosantes).

Dieu, la science, Dieu et la science, principe créateur conscient ou pas, des visions s'offrent à nous et à nous d'y réfléchir.

Certains entretiens demandent à être lus et relus, le crayon en main, des recherches à faire... tant les notions scientifiques pour qui ne les possèdent que superficiellement rendent la compréhension difficile.

Cependant même si certaines notions nous échappent, d'autres nous éclairent.



Commenter  J’apprécie          81




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Trinh Xuan Thuan (1036)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz des Zombis

Vers 1497, une gravure intitulée Incabus ou Femme attaquée par la Mort représente un cadavre animé barbu en décomposition , qui agresse une femme et tente de soulever sa robe. Qui en est l'auteur?

Leonard de Vinci
Albrecht Dürer
Brueghel l'ancien

8 questions
28 lecteurs ont répondu
Thèmes : zombies , morts vivants , vaudou , littérature , horreur , fantastique , cinema , adapté au cinéma , adaptation , musique , hollywoodCréer un quiz sur cet auteur

{* *}