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Citations de Tristan Tzara (148)


“les soucis que nous portons avec nous
qui sont nos vêtements intérieurs
que nous mettons tous les matins
que la nuit défait avec des mains de rêve »
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Tristan Tzara
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné
aux pieds des murs dans les bars léché des vies
alléché les faibles lié des tentations tari des extases
creusé au fond des vieilles variantes
et délié les sources des larmes prisonnières
les sources servies aux quotidiens étouffements
les regards qui prennent avec des mains desséchées
le clair produit du jour ou l’ombrageuse apparition
qui donnent la soucieuse richesse du sourire
vissée comme une fleur à la boutonnière du matin
ceux qui demandent le repos ou la volupté
les touchers d’électriques vibrations les sursauts
les aventures le feu la certitude ou l’esclavage
les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes
usés les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes
se suivent serrés autour des rubans d’eau
et coulent vers les mers en emportant sur leur passage
les humaines ordures et leurs mirages…
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Tristan Tzara
POUR FAIRE UN POÈME DADAÏSTE

Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal
Prenez des oiseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voici un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire.

Manifeste sur l'amour faible et l'amour amer - 1921
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Je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau de rêve qu'on appelle nous.
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Je parle de qui parle qui parle je suis seul
Je ne suis qu’un petit bruit j’ai plusieurs bruits en moi
Un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide
Aux pieds des hommes pressés courant avec leurs morts
Autour de la mort qui étend ses bras
Sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil
Je pense à la chaleur que tisse la parole
Autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous.
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le loup embourbé dans la barbe forestière
a trouvé son berger l'immobile berger
celui qui mène tous les yeux plantés au faîte des acropoles mouvantes de la foi
le berger des incommensurables clartés d'où naissent la vie et la dérive
il se lève
émigre vers les célestes pâturages des mots.
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Tristan Tzara
Il y a des paroles filantes
laissant une trace légère trace de majesté derrière leur sens à peine de sens...
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de tes yeux aux miens le soleil s’effeuille
sur le seuil du rêve sous chaque feuille il y a un pendu
de tes rêves aux miens la parole est brève
le long de tes plis printemps l’arbre pleure sa résine
et dans la paume de la feuille je lis les lignes de sa vie
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Tristan Tzara

Dans l'eau de mon rêve fleurissent de splendides inutilités.
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Tristan Tzara
Vacances en province

Sur le ciel des oiseaux immobiles
Comme les traces des mouches
Des valets bavardent devant la porte de l'écurie
Les traces des bêtes, bouse et crottin ont fleuri sur le sentier

Passent dans la rue le monsieur en noir avec sa fillette
Joie des mendiants à la tombée du soir
Mais j'ai à la maison un polichinelle à clochettes
Pour distraire ma tristesse quand tu me trompes

Mon âme est un maçon qui rentre du travail
Souvenir à odeur de pharmacie propre
Dis-moi vieille servante ce qu'il y avait autrefois et qui ne sera plus jamais
Et toi cousine appelle mon attention quand chantera le coucou

Descendons dans le ravin
Qui est Dieu lorsqu'il bâille
Mirons-nous dans le lac
Plein du frai vert des grenouilles

Soyons pauvres au retour
Et frappons à la porte de l'étranger
Comme le bec des oiseaux dans l'écorce du printemps
Ou bien n'allons plus nulle part
Deuil blanc chez la fille du voisin

(Traduit du roumain par Claude Sernet)
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Tristan Tzara
Miró avance sur une corde raide où toute maladresse lui serait mortelle. Cependant c'est la joie de la terre, sang de notre chair, que baigne un soleil unanime, qui s'offre à nous dans son innocence victorieuse. Miró a dépassé le risque et, sur la voie de la conquête, il ne regarde pas ce qu'il laisse derrière lui. C'est plutôt sous l'angle de l'action que sous celui de la contemplation qu'il entend se servir du gazouillis des choses.

"Joan Miró et l'interrogation naissante", 1948.
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Tristan Tzara
rêves rêves
au silence de braise

pourrais-je oublier l'attente comblée
le temps ramassé sur lui-même
le jour jaillissant de chaque parole dite
le long embrasement de la durée conquise

sève sève
ma soif s'en souvient

(" Juste présent")
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Dimanche lourd
Couvercle sur le bouillonnement du sang
Hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles tombés à l’intérieur de soi-même retrouvé
Les cloches sonnent sans raison et nous aussi.
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J’avance lentement…


Extrait 6

les blés n’ont pas encore mûri
les bras plus pâles que chardons
au vent d’automne

la vigne est encore en friche
l’homme a couché sa magnificence
au pied du gouffre

le soleil prépare de paisibles coupes
les forêts vont blêmir
à l’explosive soif de verdure

où es-tu jeunesse naissante
les pourpres fleurs de l’innocence
sur les joues fines

comme cri perdu de goéland
je t’ai perdue peine profonde
le vent la nuit

c’est vrai j’avance lentement
mais dans chaque visage riant
s’est découvert prunelle de mes yeux
mon amour
l’amour présent et l’avenir
le poids du monde
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matin matin
matin scellé de cristal et de larves
matin de pain cuit
matin de ventaux en folie
matin gardien d’écurie
matin d’écureuils et de polisseurs de vitres fraîches à la rivière
matin qui sent bon
haleine attachée aux stries de l’iris
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homme approximatif te mouvant dans les à-peu-près du destin
avec un cœur comme valise et une valse en guise de tête
buée sur la froide glace tu t’empêches toi-même de te voir
grand et insignifiant parmi les bijoux de verglas du paysage
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Terre terre terre – et vogue le navire
vague après vague te tend la main promise
homme sur la terre à l'amitié blessée
ce sont des aubépines en robes de reveil
les feuilles insensées et les oiseaux perdus
le ciel de leur beauté soudainement visible
qui marchent avec toi par de nouveaux
sentiers.
Printemps à l'est, extrait.
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Tristan Tzara
Quel est ce chemin qui nous sépare
à travers lequel je tends la main de ma pensée
une fleur est écrite au bout de chaque doigt
et le bout du chemin est une fleur qui marche vers toi

("Indicateur des chemins du coeur")
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les lourds battants de ta jeunesse s'ouvrent
un vent à perte de jours circule en toi
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et dans les ports la terre finit les bras élancés
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