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Citations de Tristane Banon (36)


Puis il y a eu l'accident, le trois tonnes qui percute mes certitudes, l'homme qui devient méchant. C'est celle d'après ça qu'ils appellent catin, celle qui apprendra à dissocier le corps de l'esprit, car c'est le seul moyen de s'en remettre, peut-être, de supporter en tout cas.
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Je ne sais pas pourquoi je suis si pessimiste. Quand je vois le paysage apparaître et qu'il ne reste presque plus de pièces à y ajouter pour finir la boîte de mille cinq cents, quand j'ai passé des jours et des heures la nuque baissée pour reconstituer tous les bleus du ciel ou de la mer, alors je découvre toujours qu'il en manque un morceau, et ce morceau, c'est toujours le soleil, ou une étoile, ou autre chose d'aussi essentiel.
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L'aube est arrivée trop vite, mais Martin ne s'inquiète pas de la disparition d'hier. Il veut des lendemains à la fin de chaque jour et, quand je me réveille, je ne suis plus seulement une maman, je redeviens Sasha.
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Maman a peur. J'essaie de ne pas l'effrayer, je lui montre que je suis en pleine forme. Je remue les bras quand on me le demande. Puis les jambes. Je crie un peu, mais pas trop fort, maman est encore fragile, je ne veux pas la casser, j'en ai besoin pour longtemps.
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Mais maman, elle ne va pas y arriver sans papa, elle dit qu'elle va y arriver, mais je ne la crois pas.
Je voudrais lui parler, lui chanter une berceuse, l'emmener loin en licorne, la faire voler sur un albatros, je voudrais tout plutôt que de la sentir si triste. Si seulement je pouvais au moins dire quelque chose, si je pouvais articuler quelques mots, je lui murmurerais comme elle, mais en y croyant vraiment, je lui répéterais : "Tout va bien se passer".
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L'ancien gros a pris de la hauteur. Il s'est glissé dans un costume de presque président. Il dit qu'il pense à "l'homme" et là, je pense qu'il oublie babouin... l'homme-babouin. C'est plus exact et il le sait.
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"Je suis un radar à paumés." (p-62)
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Mon téléphone sonne, ne fait que sonner, je vis dans le sas d'entrée d'un magasin. Le jour, la nuit, ça ne s'arrête pas. Les amis soutiennent, certains s'en vont, comme celui qui m'écrit, alors que je n'ai rien fait, rien dit : "Que ce soit vrai importe peu, faire ça est honteux, c'est une flèche plantée dans le dos de la gauche, tu n'en sortiras pas grandie"... L'ancien ami est journaliste. Il y a encore quelques jours, il déjeunait chez moi, s'asseyait sur ma chaise, caressait mon chien, appréciait un repas que je lui avais cuisiné. Alors quoi ? De quoi suis-je responsable ? Je me suis juré le silence, pourtant je l'appelle, je ne peux pas croire ce que je lis. Comme il ne répond pas, je laisse un message, m'insurge, faire " ça ", c'est faire quoi ? Rester terrée chez soi, un " chez-soi " qui n'est même pas chez moi ? Ne pas répondre aux sollicitations ? Se taire ? Refuser les interviews, les directs, les semi-directs, les différés, les enregistrés, les d'ici, les d'ailleurs, les du monde entier ? Faire " ça ", c'est faire quoi ? Ne rien faire, se faire toute petite, minuscule, une poussière ? Tu t'en fous de la poussière, comme de l'amitié que tu balayes au nom de la gauche qui souffre. Et moi ? As-tu pensé que je pouvais souffrir de tout ce cirque, que j'étais innocente ? Que je n'avais rien demandé, ni il y a huit ans, ni depuis deux semaines, pas même répondu que je ne voulais pas répondre, pas même confié un morceau de mot sur lequel un journaliste pourrait prendre appui pour écrire ? Faire " ça ", c'est faire quoi ? Exister ? Depuis le 15 mai, c'est la seule chose que j'ai tenté de continuer à faire. Vivre, ou plutôt survivre. Pardon.
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On ne rencontre jamais les gens par hasard. Ils sont placés sur notre chemin car on a quelque chose à vivre avec eux.
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Les jeunes ne pensent jamais à demain, instinct de survie, ils préfèrent oublier que leurs enfants auront peut-être des enfants, parce que alors il faudrait aussi penser au réchauffement climatique, au problème des retraites, à l’aggravation du chômage, et pas sûr qu’ils aient encore le courage de faire des bébés après ça.
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J’aime les premiers jours de l’été, ils sont une promesse, tout est à venir, les jolies choses sont devant nous. Le milieu de l’été me plaît bien moins, commence déjà à m’effrayer, j’entrevois la fin, le vent glacial et les arbres rouges en ligne de mire.
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Martin est moins doué pour les langues étrangères, il préfère le silence plutôt que le risque de décevoir, redoute tellement la peine qu’il pourrait faire qu’il repousse aux jours lointains le moment de parler.
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Je n’aime pas les cas où. La vie m’a toujours paru être une suite d’anticipations de cas où. On se marie en imaginant la possibilité d’un divorce, on se soigne en imaginant la possibilité d’une opération, on vit en imaginant la possibilité de la mort. Les cas où me font peur.
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J’ai lu sur Internet que la société concevait les femmes comme des êtres incomplets tandis que les hommes, eux, se suffisaient à eux-mêmes. J’essaie de comprendre cette affirmation. Une femme n’est considérée comme entière qu’avec des enfants, au moins un, et un amoureux quand ce n’est pas un mari. Sans quoi on la perçoit comme un être en devenir, en formation. Petite chenille deviendra papillon, peut-être. L’homme, lui, est d’emblée entier.
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Les couples se rencontrent comme les cocaïnomanes découvrent la came. Ils ne prennent à chaque shoot que le merveilleux et l’extraordinaire, vivent des expériences paranormales et pleurent toutes les larmes de leur corps au moment où s’estompent les effets des produits. Un jour, ils se réveillent sans vraiment comprendre ce qu’ils ont pu aimer chez cet être sans charme, accros malheureux, priant qu’on les sorte d’une addiction destructrice.
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(...) les débuts sont un espace-temps parallèle où les manies sont des mignonneries qui font sourire et les défauts des détails insignifiants.
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Elle m’assène qu'il y a suffisamment d’années prévues dans la vie pour être vieille, qu’elle en sait quelque chose, que je ne suis qu’une enfant inconsciente de sa chance.
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Être « patient », « interné » est sans doute ce qui rapproche le plus de l’état d’enfance.
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Pour maman, je veux le papa parfait, et ne plus jamais sentir tout son intérieur qui s'effrite, même de dehors. Dedans, Maman, c'est un jolie maison, mais les murs tiennent comme ils peuvent, et le papa que je vais lui trouver, il va falloir qu'il cimente, qu'il colmate, qu'il consolide tout ça, parce que là c'est sens dessus dessous. Je n'y suis plus, mais je le sais, j'ai bien vu le bazar que c'était quand j'en suis partie. Ce papa-là, faudra qu'il soit en béton armé !
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Pourtant, elle aurait pu tout me demander, de décrocher la lune pour jouir d'une nuit noire, de me taire pour ne pas la déranger, de me tenir droite pour lui faire honneur, de lui cueillir des fleurs introuvables. Elle aurait pu me demander de me sacrifier et tout le reste avec. Mais j'ai filé dans ma chambre pour pleurer, parce que, parfois, il n'y a plus que ça à faire.
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