Vera-Anne Robin

Aucun médecin n'a jamais pu prouver que les personnes dans le coma sont totalement inconscientes. Mais j'ai toujours pensé que tout cela avait un aspect bien plus scientifique et physiologique que surnaturel.

- Rachel, respirez calmement, vous êtes... dans l'antichambre...
Elle leva les yeux vers les deux jeunes filles qui la scrutaient maintenant avec une certaine inquiétude, mais ce qui la cloua littéralement sur place, ce sont les deux paires d'ailes qui venaient d'apparaitre derrière elle.
Des ailes immenses, mobiles, qui frémissaient doucement... Des ailes tout ce qu'il y avait de plus réel et Rachel chancela pour de bon.
Elle bascula sur un fauteuil douillet qui ne se trouvait pas là une seconde plus tôt.
- Rachel écoutez... Je suis désolée de vous annoncer que vous avez eu... un accident...
- Qu... quoi ?
- Un accident, répéta la fille gothique comme si elle était demeurée.
- Vous avez été sérieusement blessé à la tête et... vous voilà dans l'antichambre... La juge va vous recevoir d'une minute à l'autre.
- La juge ?
- Oui, la juge suprême de l'univers.

Elle avait une vie super ! Alors pourquoi depuis quelque temps avait-elle la bizarre impression de jouer un rôle ?

L’homme était de taille moyenne, il portait un jean troué, un pull noir et une veste en jean usée, ses cheveux châtain clair lui tombaient sur le front de manière désordonnée.
Mais au-delà de son apparence de voyou, c’était ses yeux qui faisaient le plus flipper Liam… son regard bleu délavé ne reflétait pas la moindre émotion.
Son visage était marqué bien qu’il soit encore jeune, il avait la peau blanche et une fine cicatrice courait le long de sa joue droite, on distinguait des rougeurs sous ses yeux et dans son cou.
Liam savait qu’il ne dealait pas seulement de la coke aux gosses de riche comme lui, il en consommait également. Mais il ne l’avait jamais vu dans cet état, et il avait l’air d’avoir bu.

Il avait commencé à sortir avec Élisabeth peu de temps après la rentrée et il s’était avéré qu’elle ne supportait pas son amitié avec Summer et les filles, elle était folle de jalousie et ne voulait pas entendre qu’il les connaissait depuis le primaire… Il avait donc pris ses distances pour éviter les crises et aussi, il devait bien l’admettre, parce qu’il était jaloux de ce Nico qui avait dragué Summer dès la rentrée… Il évitait de la regarder à chaque fois qu’il la croisait dans les couloirs. Ils étaient amis depuis l’enfance et aujourd’hui ils étaient comme des étrangers. Ce qui arrivait parfois quand on grandissait… du moins, il le supposait.

Il se demandait pourquoi l’irrésistible attirance, qu’il éprouvait pour elle au début, était si vite passée.
Élisabeth était l’une des plus jolies filles du lycée et l’une des plus populaires aussi. Bien sûr il était conscient qu’elle était loin d’être la plus gentille, mais son caractère de peste égocentrique l’avait amusé au début.
Aujourd’hui cela faisait six mois qu’ils étaient ensemble et il se demandait comment il allait pouvoir la larguer… Lizzie n’était pas le genre de fille qui accepterait de se faire plaquer.

Il avait pris de la coke et fumé de l’herbe, un mélange qu’il ne retenterait plus à l’avenir… Le tout additionné à l’alcool qu’ils avaient consommé durant la soirée.
Liam avait perdu connaissance le temps d’un instant, ses potes l’avaient mis sous la douche et il était revenu à lui, il avait ensuite commencé à vomir… Dieu qu’il s’était senti mal ! Et pendant ce temps-là, il avait fallu que Lizzie appelle ses parents.

Elle portait une robe bustier rouge serrée à la taille puis légèrement évasée en bas, elle l’avait achetée lors d’une énième séance shopping avec Summer quand elles cherchaient leurs tenues pour le bal, celle-ci lui avait interdit d’acheter une robe noire de plus. Ely avait opté pour la rouge à contrecœur, mais finalement, elle ne le regrettait pas.

Sa liste des choses à accomplir était pour elle comme une étude qui mènerait à la définition d'une vie parfaite. Et elle ne croyait pas du tout à ce stupide adage qui prétendait que la perfection n'existait pas ! Parce qu'elle était convaincue que si l'on s'en donnait la peine, on pouvait l'obtenir, comme tout le reste !

C’est impossible, ils m’ont envoyé dans une réalité parallèle ! Un monde où mes proches sont des débiles !