Un nouveau bel ouvrage de la collection Photoroman, Nostalgia. Comme le titre le suggère, il y est question de souvenirs, de regrets, d'évocation de tendres instants et d'autres, plus douloureux, de ces moments qui nous construisent, et qui se rappellent à la mémoire avec une fulgurance indéniable.
Dans la ville de F., Fabrice, un danseur revient sur les traces de son enfance, pour présenter son dernier spectacle. Il se remémore alors son ancienne voisine, Marie-Sarah, dont il était fou amoureux étant petit et dont il avait intégré la famille, suivant les cours de danse de la mère. Marie-Sarah - dont la passion pour elle, l'a fait devenir chorégraphe, l'a fait se révéler à lui-même, son désir de la danse, son désir de bouger, du corps se projetant, son désir pour la jeune fille qui le rejettera froidement à l'adolescence.
En parallèle, bien sûr, on a les mots de Marie-Sarah, femme désormais, divorcée, dépassée par la vie, les événements brusques que le temps apporte. Elle revient dans la maison familiale, une demeure désormais vide. Tout lui évoque son enfance, son premier amour. Elle aussi repense à Fabrice...
Le roman débute sur la photographie d'une porte qui s'ouvre et laisse entrer la lumière, celle du passé qui éclaire subitement le présent. Nostalgia est un récit délicat, sur la mémoire qui rejaillie, sur celle aussi qui ne peut plus se dire (la mère de Marie-Anne est malade). Les photographies de Iris Aleluia sont belles, superbes vestiges du passé, prometteuses, peut-être un peu trop face au récit : je m'attendais à ce que la maison ait plus de présence dans l'histoire. Ou peut-être est-ce la durée - courte - du récit qui m'a donné cette impression de condensé, d'inachevé. J'aurais aimé plus de densité pour connaître mieux les personnages, j'ai été touchée certes, mais peut-être pas assez... Il en demeure une histoire poétique, aux photographies évocatrices et mystérieuses.
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