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Citations de Victoire Tuaillon (79)


« Si on envisage toutes les relations comme une lutte de pouvoir, alors il ne peut pas y avoir d’amour. Si on n’envisage les autres que comme des moyens alors on ne les aime pas vraiment. » (p. 150)
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Je suis féministe, c'est-à-dire : je crois à cette idée révolutionnaire que les femmes sont des êtres humains. Je veux, et je crois que c'est possible, que quel que soit notre genre, nous puissions mener des vies libres et heureuses, à égalité. Je suis convaincue que cette question des rapports de genre, et donc de masculinité, nous concerne absolument toutes et tous, dans tous les aspects de notre vie.

[p9]
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Et puis, plus généralement, je me dis que quand on dit qu'on aime les femmes, qu'on adore les femmes une preuve de cet amour serait de s'intéresser à ce que pensent, font, produisent les femmes. De lire des rommans écrits par des autrices. De regarder des films et des séries réalisées par des femmes. De les écouter pour de vrai
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Je crois que le féminisme n'est pas une guerre contre les hommes, mais une lutte contre ces structures qui permettent à la domination masculine de perdurer.
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Sans aller jusqu'au meurtre, tous nos mythes amoureux contribuent à romantiser des situations de violence, de harcèlement, de non-respect des limites. Ils entretiennent la confusion entre l'amour et la violence, l'amour et la domination, l'amour et la peur.
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Je crois à cette idée révolutionnaire que les femmes sont des êtres humains.
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[à l'adolescence] Les filles se censurent, font semblant de ne pas savoir ce qu'elles ressentent. Les garçons se détachent, font semblant de ne rien ressentir. Alors forcément, dans une relation amoureuse, c'est souvent un désastre.
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À la différenciation des genres se superpose une hiérarchisation. Dans la quasi-totalité des sociétés connues, ce qui est masculin est considéré comme supérieur au féminin. Cette dichotomie imprègne toute notre manière de voir le monde, tous nos systèmes de représentation. On valorisera ce qui est codé comme masculin : une petite fille qui joue au foot ou aux voitures sera généralement encouragée, mais on verra souvent d'un mauvais oeil des petits garçons faire de la danse ou jouer à la poupée.
(...)
Puis, à l'adolescence, l'obligation à l'hétérosexualité devient de plus en plus pressante : c'est en ayant des relations sexuelles avec des femmes que le garçon est censé prouver qu'il est un homme. (...) Et quand on assemble cette obligation à l'hétérosexualité à l'infériorisation du féminin, on comprend ce paradoxe tragique : on apprend aux garçons qu'ils doivent désirer ce qu'on leur a d'abord appris à mépriser.
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Je crois que le féminisme n’est pas une guerre contre les hommes, mais une lutte contre ces structures qui permettent à la domination masculine de perdurer. Et donc contre ce qui, dans la construction de la masculinité (première partie) en fait un privilège (deuxième partie), une exploitation (troisième partie), une violence (quatrième partie)… Il n’y a aucune fatalité ; ce sont des questions structurelles, et les structures, on peut les défaire ou les esquiver (cinquième partie)
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(...) prendre conscience que nous ne sommes jamais de purs individus, mais que toutes nos interactions sont influencées par la position de pouvoir que l'on occupe dans l'espace social, permet d'avoir une vision plus claire des enjeux d'une relation de séduction ou sexuelle. Il faudrait donc toujours pouvoir évaluer comment les différences d'âge, de profession, de notoriété, de force physique, de capital économique ou culturel, de personnalité, de beauté, de santé physique et mentale... participent aux dynamiques de pouvoir d'une relation.
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Comme on ne connaît qu'un seul schéma, toute autre relation sexuelle est déconsidérée, méprisée, vue comme honteuse ou sans importance. Là encore on pense sur un mode binaire, avec d'un côté le légitime couple amoureux, de l'autre le méprisable plan cul. Cette expression m'a toujours semblé atroce : comme si la tendresse et l'intimité ne pouvait être vécues qu'en couple. Comme si le sexe avec quelqu'un avec qui on ne veut pas s'engager ne pouvait impliquer aucun véritable respect. Ca me semble surtout révéler le mépris avec lequel on considère le sexe, comme si le sexe n'était pas important, pas digne.
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C'est d'ailleurs en partie parce que l'amour est si important pour moi que je suis féministe. Parce que je ne vois pas comment l'amour peut circuler si nous restons enfermé.es dans des rôles de genres étriqués - les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, les uns au-dessus, les autres en dessous. (...) Je crois que les luttes féministes sont aussi des luttes pour l'amour ; pour que l'amour soit possible.
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Personnellement, malgré tout mon optimisme, je choisis la seule solution qui me paraît cohérente : refuser fermement toute proposition de mise en ménage. Emménager avec un homme, quand on est une femme, c’est prendre le risque de voir son temps de travail doubler. Quelle ironie, quand on pense que ce sont souvent les femmes qui insistent pour emménager ensemble, alors qu’il est très probable que ce sont elles qui y perdront. Mais je reconnais que cette solution est difficilement généralisable ; toutes les femmes n’ont pas envie de vivre seules. Ou tout simplement… pas vraiment les moyens (et on en revient aux inégalités de salaire).
p. 128
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Ce n’est pas nouveau, cette idée que les hommes sont en danger. Dès que les femmes ont eu un peu plus de droits, ou qu’un changement s’est produit dans l’ordre du genre, à cause de bouleversements politiques, ou économiques, sont apparus des discours sur la crise de la masculinité. Quelques exemples, donnés par le politologue Francis Dupuis-Déri, qui étudie depuis 15 ans ces discours et les démonte dans un essai génial (et souvent drôle) : dans la Rome antique, au IIème siècle av. JC, Caton l’Ancien se plaint que les hommes soient dévirilisés car des femmes demandent à avoir le droit de conduire des chars et de mettre des vêtements colorés ; à la cour d’Angleterre du XVIème siècle, on déplore que les femmes s’habillent comme des garçons, et portent les cheveux courts ; aux Etats-Unis, dans les années 1930, au moment du mouvement des suffragettes qui se battaient pour le droit de vote des femmes, le président Wilson les qualifie de « monstres » exécrables, asexuées et masculines. C’est comme si les hommes avaient toujours été en crise… et c’est bien compréhensible, car la masculinité telle que la définissent ces hommes ne peut qu’être en crise : forcément instable, incertaine, fragile, parce que toujours susceptible d’être contestée. (p. 47)
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Cette culture du viol, c'est l'ensemble des idées reçues sur les violeurs, les victimes de viols, et les violences mêmes ; ce sont nos représentations de ce qu'est un "vrai viol", une "vraie victime", un "vrai violeur" (cf p.159)
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Je suis féministe, c'est à dire : je crois à cette idée révolutionnaire que les femmes sont des êtres humains.
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je me suis dit que cette table sur laquelle il était valorisé de les poser, on pouvait la transformer en table d’examen, de discussion, de dissection de la masculinité
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Tous les hommes sont en position de domination, mais ils le sont plus ou moins. Ce n'est pas la même chose d'être un jeune homme dans un milieu populaire en ville, d'être un jeune de cité, ou d'être élevé dans un milieu rural. Parce que la masculinité blanche, hétérosexuelle, riche, celle, disons, du "jeune cadre dynamique" ne donne pas les mêmes avantages dans notre société que celle d'un homme gay pauvre, ou celle d'un ouvrier noir qui vit en banlieue - l’État, la police, la justice, les médecins, les employeurs, les propriétaires, etc. ne vont pas les traiter de la même manière. Et ces normes changent selon le contexte, selon l'époque, les pays... mais sans que ça ne remette jamais en cause la domination masculine.

[p12]
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Le harcèlement de rue est la performance de masculinité qui consiste pour les hommes à user de leur droit à commenter le corps des femmes, à les mettre mal à l'aise, à les insulter, et, plus largement, comme droit à disposer de leur temps et de leur attention.

[p81]
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Aucun bénéficiaire de privilège n'a objectivement intérêt à le remettre en question.

[p106]
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