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3.78/5 (sur 51 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Saint-Petersbourg , le 24/01/1893
Mort(e) à : Moscou , le 6/12/1984
Biographie :

Victor Borissovitch Chklovski (1893-1984) - Виктор Борисович Шкловский - est un romancier, essayiste et scénariste russe. Il fut un des grands animateurs du formalisme russe.

En tant que lycéen, il a commencé à publier dans le magazine "Spring". Il a étudié à l'Université de Saint-Pétersbourg à la Faculté d'histoire et de philologie, a assisté à des conférences de scientifiques célèbres tels que les académiciens Krachkovsky et Baudouin de Courtenay . Il a lu des livres de Vasily Rozanov , qui ont influencé la formation de son propre style.

En 1916, Chklovsky devient l'un des fondateurs de la "Société pour l'étude de la théorie du langage poétique" ( OPOYAZ ), qui réunit des théoriciens de l'école formelle de critique littéraire.

Au plus fort de la persécution de Pasternak (automne 1958), Chklovsky est en vacances en Crimée . De sa propre initiative , il se présente à la rédaction de la Kurortnaya Gazeta et publie un article déclarant que « la séparation d'avec l'équipe de rédaction, d'avec le peuple soviétique a conduit Pasternak dans le camp de la réaction impérialiste...".

Dans les années 1960, Shklovsky a développé la théorie du cinéma, écrivant abondamment sur Sergei Eisenstein et Léon Tolstoï . En 1962, il visite l'Italie dans le cadre d'une délégation d'écrivains. À cette époque, l'Occident s'intéressait aux œuvres de Shklovsky des années 1920. Dans les années 1970, il collabore avec la télévision, joue le rôle de narrateur dans les séries télévisées Il était une fois (1972) et Le Conte de Léon Tolstoï (1978).

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Source : wikipedia.ru
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Ils se serviront de nos noms pour opprimer les générations à venir. C'est ainsi que l'on fait des conserves. Reconnaître un artiste - c'est le moyen de le neutraliser.
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Le but de l'art est de délivrer une sensation de l'objet, comme vision et non pas comme identification de quelque chose de déjà connu; le procédé de l'art est le procédé d'"étrangisation" [ostranenié] des objets, un procédé qui consiste à compliquer la forme, qui accroît la difficulté et la durée de la perception, car en art, le processus perceptif est une fin en soi et doit être prolongé; l'art est un moyen de revivre la réalisation de l'objet, ce qui a été réalisé n'importe pas en art.
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Il existe en Chine des pierres noires qu'on extrait des montagnes, comme le minerai de fer, et elles brûlent comme du bois. Leur feu est plus fort que celui des bûches. Si vous les mettez au feu la nuit,, le matin vous trouverez encore du feu. Et ces pierres valent mieux et coûtent moins cher que le bois. Les assistants se mirent à rire.
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Je crains de céder à l'époque. Tout ira pour le mieux et soudain on s'apercevra qu'on a accepté l'idée que "c'est encore mieux sans les jambes".
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Deux minutes plus tard, la sirène hurlait dans l’usine et, du perron (de style moscovite – fantaisie de l’architecte), l’ingénieur Chi, chancelant de douleur et de rage, lança ce cri :
– Camarades ouvriers, un espion blanc a volé le secret de fabrication de la cellulose en s’introduisant dans notre usine. J’en appelle à votre aide !
En deux secondes, trois mille bleus de travail tombèrent de leurs épaules.
Deux mille vélos, cinq cents motos et trois cents piétons s’élancèrent des portes de l’usine. Le mandat oublié par le détective était resté sur la table du directeur.
Vingt minutes plus tard, deux mille huit cent photographies de la copie du mandat furent entre les mains des poursuivants. Une demi-heure après, Ipatievsk assistait à un étrange spectacle.
Des gens surgissaient dans les rues, les ruelles, les cafés, sur les places, exhibaient à tout instant la photographie d’un Chinois et scrutaient du regard les passants. Des marchands ambulants, des vendeurs de fruits, des importateurs de matières premières, des joueurs d’orgue de Barbarie et des danseurs faisaient irruption dans des appartements privés. Tous étaient animés du désir inexplicable d’examiner chaque appartement (de la cave jusqu’à la literie) et tous s’intéressaient d’une manière incompréhensible à la Chine et aux Chinois. Et tous les marchands, les joueurs d’orgue de Barbarie, les vendeurs de glace tenaient entre leurs mains la photographie d’un Chinois. Tout cela aurait dû paraître étrange en admettant que la ville ait observé la photographie avec attention. Et pourtant, croyez-moi, la ville la regardait avec attention et ne trouvait rien d’étrange dans le fait que des gens passassent dans les rues brandissant le portrait d’un Chinois. Pardonnez-moi, mais pour un Européen, les Chinois ont tous le même visage, comme des petits pois. Qui examine la photographie voit un visage animé, celui du célèbre dirigeant chinois de la révolution communiste en Orient. Il voit et admire. Puisqu’une nouvelle ère a commencé pour l’Europe et l’Asie, alors pourquoi n’admirerait-on pas un Chinois, et pourquoi ne poserait-on pas cette question :
– Y a-t-il des Chinois dans cet appartement ?
Peut-être que le joueur d’orgue de Barbarie, le vendeur de glace ou le facteur ne voulaient-ils qu’embrasser fraternellement ce Chinois.
Voilà pourquoi la grande Ipatievsk, qui disparaissait sous la fumée des usines chimiques et qui conservait le coeur joyeux et l’esprit lucide, ne s’étonna pas.
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"C'est pourquoi, si l'on tient à conserver son originalité d'auteur, il faut lire non pas un peu, mais beaucoup, et surtout lire en décortiquant le textes de autres, an l'analysant, en s'appliquant à comprendre la raison d'être de chaque ligne, et quel effet l'auteur a compté qu'elle produirait sur le lecteur."
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De même que la vache broute l'herbe, de même on consomme les sujets littéraires, de même on rumine et on triture les procédés.
L'écrivain ne peut-être un laboureur: il est un nomade qui se déplace sur de nouveaux herbages avec son troupeau et sa femme.
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Les pythagoriciens disaient que les hommes n'entendaient pas la musique des sphères parce qu'elle était ininterrompue. De même, les riverains de la mer n'entendent pas le bruit des vagues. De même encore,nous n'entendons pas les mots que nous prononçons. Nous parlons le langage pitoyable des mots inachevés. Nous nous regardons l'un l'autre en pleine figure et nous ne voyons pas.
Le monde a quitté notre champ de vision, nous ne faisons que reconnaître les choses.
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L'histoire de l'art n'est pas une bibliothèque toujours encombrée de nouveaux volumes où l'on pourrait puiser n'importe quel livre au gré de l'étagère; j'en veux un d'hier, j'en veux un du temps de Gutenberg. L'art détruit son passé ou demeure vivant, tantôt s'embrasant, tantôt tombant dans la pitoyable existence d'une collection où tout a même valeur, tableaux ou cigarettes avec des embouts bizarres, "comme on n'en fait plus aujourd'hui".
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- Rokotov est un espion bolchevique ! criaient des gentlemen d’âge mûr en levant leurs cannes vers le ciel.
- Rokotov est un salaud, il est ami avec les Chinois ! criaient des commis à moustaches.
- À bas Rokotov ! glapissaient des petits garçons.
Les portes de l’hôtel étaient closes. La foule l’avait pris d’assaut par deux fois déjà, mais les valets que Slovokhotov avait soudoyés la repoussèrent par des jets de lances d’incendie.
- Tarzan ! s’écria soudain quelqu’un dans les rangs du fond.
- Tarzan ! s’écria la foule entière, et l’air s’obscurcit soudain, comme si une nuée de corbeaux s’envolait d’un champ après un coup de feu : c’était des chapeaux melon qui volaient dans les airs.
- Les amis, dit Pachka en se montrant au balcon au bras de Rocambole, les amis, quand Tarzan a-t-il sollicité une aide de l’étranger ?
Pour toute réponse : un tonnerre d’applaudissements.
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