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Citations de Victoria Hislop (505)


Famagouste, 15 août 1972
Famagouste était d'or. La plage, les corps des vacanciers et les existences de ceux qui s'y étaient établis, tout était doré par la chaleur et la bonne fortune.
L'union du sable fin, pâle, et de la mer turquoise créait la plus parfaite des baies du Bassin méditerranéen, et l'on venait du monde entier jouir de ses températures douces, goûter le plaisir voluptueux des eaux calmes qui venaient gentiment vous caresser.
On y avait un avant-goût du paradis.
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[Thessalonique, Grèce, 1917. Un terrible incendie vient de ravager la ville. Olga Komninos vivait rue Irini avant de se marier, elle retrouve d'anciens voisins en s'y réinstallant provisoirement. Olga vient d'avoir un bébé, Dimitris.]

Olga aperçut au passage les carcasses hantées des bâtiments les plus importants, leurs fenêtres aveugles tournées vers la mer, ainsi que les vestiges de l'hôtel particulier des Komninos. Elle atteignit la rue Irini aux environs de midi. C'était la mi-septembre, pourtant le soleil était aussi fort qu'en août. (...)

- Ma chérie, je suis si heureuse de te revoir ! (...)
- Merci, Roza. Je me réjouis d'être de retour. (...)
Elles ne s'étaient pas vues depuis plus de deux ans, pourtant elles en vinrent vite à échanger des plaisanteries et à se raconter les faits marquants de leurs existences.

- Tu verras, la rue n'a pas beaucoup changé, l'informa Roza.
Nous avons tellement de chance que l'incendie n'ait pas pris cette direction. Nous avons perdu notre synagogue mais, je vais être honnête, mieux vaut ça que notre maison ... Ne répète à personne ce que je viens de dire !

- Et l'atelier ? demanda Olga, comme Roza lui rendait Dimitris.
- Des dommages bien sûr, cependant rien d'irréparable !
Les Moreno, des juifs, vivaient au numéro 7 et tenaient l'une des affaires les plus prospères de la ville : ces clients de Kostantinos Komninos fabriquaient des vêtements sur mesure. Le mari de Roza, Saul, avait hérité le commerce de son père et, un jour, il le transmettrait à ses fils, Elias et Isaac.
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Léonidas s'était enrôlé dans l'armée et sa vie d'officier lui convenait davantage que celle de commerçant.
Ces deux frères n'avaient absolument rien en commun sinon leurs parents, et depuis la disparition de ceux-ci il y avait plus d'aversion que d'amour entre eux.
Quand ils étaient petits déjà, leur parenté semblait difficile à croire. Léonidas, grand blond aux yeux bleus, était Apollon ; son frère, Héphaïstos.
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Komninos aimait traverser la salle silencieuse, laisser courir ses doigts sur les rouleaux de soie, de velours, de taffetas et de laine. Pour en connaître le prix au mètre, il lui suffisait de tâter un tissu. Il ne connaissait pas de plus grand plaisir dans la vie. A ses yeux, l'étoffe était bien plus sensuelle que la peau d'une femme.

Il y avait du textile du sol au plafond ; des échelles montées sur des rails courant sur toute la longueur de la pièce de cinquante mètres permettaient d'accéder aux strates supérieures.

L'ensemble était classé par couleur, d'une extrémité à l'autre, la soie rouge foncé voisinant avec la laine écarlate, le velours vert avec le taffetas émeraude.
Ses vendeurs, qui n'avaient pas de compétence particulière en matière de texture, étaient chargés de l'organisation de ces gammes colorées, et Komninos pouvait d'un simple coup d'œil constater que l'un d'eux avait mal fait son inventaire.

La symétrie parfaite de cet espace sans la pagaille qu'y semait son équipe lui procurait un plaisir extrême. Son père, dont il avait hérité l'affaire, l'avait toujours encouragé à venir jouir de l'ordre et du calme des lieux en l'absence des employés et clients. "Considère cet endroit, disait-il à son fils de cinq ans, comme l'alpha et l'oméga de nos vies." (...) "Dans notre famille, ce sont les seules lettres qui comptent."
Chaque jour, Komninos se rappelait les paroles de son père et, dorénavant, il pouvait attendre celui où il les répéterait à son propre fils.
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Voilà comment allait la vie rue Irini, où la tolérance etait le maître mot et où tous savaient faire preuve de discrétion.
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Une jolie histoire qui se passe pendant la guerre d'Espagne. Plaisir sans prétention.
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La gaieté de cette danse détourna l'esprit de chacun des vies déchiquetées et des foyers réduits en cendres, des images de cadavres et des visages cruels qui les avaient chassés de leur ville. Plusieurs se joignirent à elle, en tapant des mains avec plus d’enthousiasme au fil des minutes.
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ils aspiraient le pathos de ces notes ( de musique) aussi profondément que les vapeurs de haschisch
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Santé publique
Giannis adorait son métier bien que les heures soient longues et que ses conditions de travail soient devenues presque insupportables. Comme dans n'importe quel endroit en Grèce, suite aux coupes budgétaires gouvernementales, la plupart des hôpitaux avaient atteint un point critique et les médecins surmenés tombaient malades eux-mêmes du fait du stress ou de leur total épuisement.
p. 120
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Le grand-père et la guerre civile
Ce soir-là elle prit un numéro de son journal, et le lut attentivement, se rendant compte pour la première fois à quel point Alexandros Dexidis était vraiment d'extrême-droite. Les éditoriaux étaient ouvertement fascistes et elle dût se résoudre à admettre que son "pappous" aux cheveux blancs n'était pas du tout le gentil vieillard que les grand-pères sont censés être. Si c'était bien lui "le Boucher", cela expliquait son manque d'amis et la réticence de son propre père à rester trop longtemps dans cette ville. Elle ne savait pas grand chose de la guerre civile, juste que des atrocités avaient été commises et elle ne parvint pas à écarter l'idée que son grand-père n'avait pas été impliqué d'une façon ou d'une autre. C'était une petite ville, après tout. Peut-être qu'elle ne saurait jamais la vérité.
p. 106
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Rue grecque en temps de crise
Les boutiques se dissimulaient derrière leurs rideaux de fer qui étaient tous recouverts de graffitis. Ici ou là on pouvait voir une déclaration d'amour isolée au milieu de tout ce déversement de colère à l'encontre des politiciens et du reste du monde. À cette heure creuse, la rue ressemblait à une galerie d'art abstrait, mais sans visiteurs. Seule une "œuvre" avait une signification claire : "On crève la faim".
p. 69
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Les hommes politiques affirment une chose puis son contraire en moins d’une minute.
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La guerre avait donné, mais elle avait aussi pris.
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L’attentisme était le maître mot. Beaucoup avaient succombé à la maladie et chacun courait le risque d’être la prochaine victime. Quelle ironie du sort ! Avoir survécu à de terribles épreuves pour atteindre Smyrne et mourir ici…
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Nous avons perdu notre synagogue mais, je vais être honnête, mieux vaut ça que notre maison…
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Malgré les grondements distants de la guerre, la plupart des habitants n’en étaient pas affectés. Le conflit fournissait même à certains une occasion supplémentaire de s’enrichir.
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