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Critiques de Vincent Cespedes (17)
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Le monde est flou

J'ai reçu ce livre il y a 36 jours dans le cadre d'une masse critique. J'ai effectivement 6 jours de retard. Toutes mes excuses pour ces quelques jours de retard pour donner mon avis sur ce livre singulier.



Je suis actuellement en master 1 de propriété intellectuelle et droit du numérique, étude qui je pense ne peut que conduire à se questionner notamment sur l'intelligence artificielle ce qui m'a incité à cocher ce livre parmi les nombreux titres proposés lors de chaque masse critique. Etude aussi qui m'on tenu particulièrement bien occuper ces dernières semaines expliquant mon retard n'étant pas parvenu à finir ce livre dans les temps. Chose que j'ai fait ce matin en avalant la petite cinquantaine de pages qu'il me restait.



C'est ma toute première philosofiction et je dois dire que j'ai rapidement été rassuré au début de ma lecture. J'avais en effet un peu peur que cela soit compliqué à lire. He bien pas du tout, au contraire cela se laisse lire sans difficulté et j'ai trouvé cela vraiment accessible et plutôt agréable à lire. On se retrouve dans le futur ou la cybermodernité est devenu la norme, ainsi robots et Intelligences artificielles assistent les humains dans leurs taches dotant le réel d'une dimension virtuel envoutant l'humanité.



On fait ainsi la connaissance d'Imlac une intelligence artificielle alors là plus sophistiquer qui soit destiner à penser, philosopher au service des Hommes, intelligence artificielle ou véritable personnage de cette philosofiction qui va discuter tout au long ce livre avec de nombreuses personnes notamment sa conceptrice Alice Moreau. Une lecture principalement donc sous forme de dialogue rendant le tout vivant et agréable à découvrir.



Des dialogues riches et parfois assez denses sur des sujets finalement très variés. Si le tout se passe dans le futur ce n'est que pour mieux revenir au portrait que dresse Imalc de notre époque et cela n'est pas franchement très flatteur. Des dialogues qui par leur teneur ne peuvent qu'inciter à la réflexion sur finalement ce qui fait notre humanité et le devenir de celle-ci.



Seul point vraiment négatif au tableau pour moi mais qui est plus de ma faute que celle de l'auteur furent les nombreux néologismes que ce dernier invente et qui s'accumulent au cours de la lecture. N'ayant pas lu cette philosofiction d'une traite mais par petit bout souvent espacé de quelques jours j'ai dû quelque fois notamment lors de la première moitié revenir en arrière pour comprendre ce que je lisais.



Cela n'en fut pas moins une lecture intéressante que je prendrai le temps de relire je pense dans quelques mois dans une période moins exigeante pour moi qu'en cette fin d'année universitaire me tenant bien occupée.



Merci à Babelio et à la maison d'édition Plon pour l'envoi et le petit mot et encore toutes mes excuses pour le retard dans la rédaction de cette petite chronique.

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L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la ..

Voici un livre dont le titre ne remplit pas ses promesses. L'auteur n'explique rien! Par ailleurs, le rôle de l'homme semble être concentré sur sa sexualité, et en tant qu'être humain, il n'est quand même pas uniquement un étalon. Lorsque l'auteur écrit "Il y a des hommes qui ne sont psychologiquement pas faits pour être pères, on peut lui rétorquer que certaines femmes ne sont pas faites non plus pour être mères, et que des couples ne sont pas faits pour être parents. J'ai eu l'impression que l'auteur se servait de cet ouvrage pour exprimer ses délires dans un langage pas très académique et en manifestant quelques obsessions, par exemple dans le chapitre intitulé "Philosophie des couilles"... Et oui, rien de moins...! Où le lecteur peut lire : "(...) pour exprimer la puissance d'un individu qui brave une autorité quand le commun des mortels se débine, on descend d'un cran vers le mâle ; on dit "avoir des couilles".

"En avoir dans le pantalon", des "grosses", de préférence. Traduction : avoir la capacité d'oser transgresser. Les couilles en question ne dépendent pas des circonstances, mais du tempérament. Il y a des personnes avec, d'autres sans. Mais les couilles des autres nous en donnent : elles sont contagieuses. C'est d'ailleurs en fréquentant des personnes "couillues" que les "sans couilles" peuvent en avoir un jour. (...) Oui, c'est grâce aux couilles que l'on peut renverser la pudeur, subvertir la morale et sortir de la loi, à tel point que les êtres humains qui en ont le plus sont bien souvent les femmes........." Etonnant n'est-ce pas? Et l'auteur s'épanche sur ce sujet sur encore pas mal de lignes.

Livre qui, par le style de l'auteur, se veut certainement moderne voire avant-gardiste... Mais rien de vraiment révolutionnaire dans cet ouvrage, et je suis déçue par son contenu, ses extrapolations et ses digressions.

Une perte de temps, je ne me suis même pas amusée à le lire.

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Le monde est flou

« Ainsi va le progrès, exilant le passé en Nostalgie; le présent en Boulimie; le futur en Distopie. » fait écrire Vincent Cespédès à l’un de ses personnages dans « Le Monde est Flou ».



Alors, à quelle époque cette philosofiction se situe-t-elle?

Nous ne le saurons jamais. Nous saurons juste que nous sommes dans le futur, un futur… éloigné et suffisamment éloigné pour considérer notre futur proche comme le passé.



Cette astuce originale permet à l’auteur de balayer large en faisant quelques incursions dans notre passé récent, en critiquant sans concession notre présent : aube de la « cybermodernité » - concept dont Vincent Cespédès est le créateur - et en nous projetant dans un temps où le réel serait accompagné en permancence de son double virtuel, interdépendant l’un de l’autre, installant une « transréalité », nouvelle condition de vie de l’humanité.

Celle-ci n’est pas sans risque : elle pourrait faire plonger les humains dans un profond envoûtement les conduisant à abandonner leur(s) liberté(s) à l’intelligence artificielle.

« L’intelligence, c’est la liberté mais la liberté, c’est douter de l’intelligence. » dit l’une des protagonistes de cette fiction.

Relatant l’histoire d’Imlak, la première intelligence artificielle capable de philosopher, « Le Monde est flou » met en scène les personnages qui vont se confronter à elle, à commencer par sa conceptrice : Alice Moreau.

Tous ces « dialogues » sont autant d’occasions d’aborder une quantité impressionnante de sujets traitant de l’homme, de ses faiblesses, de ses points forts et de ses émotions, de ses actions, de son rôle dans la société et de sa place dans l’univers.



Avec une créativité débordante, usant de néologismes évocateurs, Vincent Cespédès suscite en permanence la réflexion et évite la lourdeur d’un pensum grâce au truchement de la fiction.

Il nous permet ainsi un parcours léger et très agréable.



En quelque sorte, « Le Monde est flou » rend la vision de notre temps plus net.



Cantus
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Le monde est flou

Une masse critique de Babelio oubliée, surtout passée inaperçue, et par miracle le lendemain, deux ou trois livres restés à l’écart, sans trop de lecteurs pour être les apprivoiser, me laissant peu d’alternative, parmi eux, Le monde est flou : L'avenir des intelligences de Vincent Cespedes, fût mon choix, par défaut, certes mais les méandres de la vie, nous apporte toujours des surprises heureuses. Cette philosofiction m’a surpris dès les premières pages par la fluidité de l’écriture et la poésie littéraire sur le rêve, une bulle d’air légère vous emportant dans des univers oniriques, effacer l’atmosphère anxiogène de cet égarement de la société libérale inhumaine, à la gloire du Dieu Argent.

Petite présentation de Vincent Cespedes, philosophe contemporain de l’ère numérique, ayant une notoriété croissante, une vie médiatique active, il est assez caméléon, sportivement, adepte du kung-fu, artistiquement, musicien et compositeur, médiatiquement, étant chroniqueur, animant une émission durant le confinement, la prolongeant pour philosopher avec les jeunes enfants , adepte des réseaux sociaux, il s’inscrit comme étant un philosophe à la mode pour une certaine presse et une notoriété publique rassurante pour certain, je suis surement inculte ou d’un autre monde, perdu dans une sphère érudite différente, plus proche d’un monde déchu, je plaisante, nous ne pouvons connaitre tout le monde, j’apprécie de faire sa connaissance et d’apprendre son point de vue de notre société actuel , hyper connectée et prise dans la toile, son livre et surprenant dans sa conception, une adaptation futuriste de cette terre en mouvement , vers des chemins définis par la tendance du moment, une limite actuelle extrême, l’aboutissement du surhomme connecté à une virtualité qui l’isole de son être physique et Vincent Cespedes en devient un Nostradamus philosophique pour cette Philosofiction étrange et surréaliste, une conversation entre une intelligence artificielle et sa conceptrice, une petite virée entre une l’humanisation de cette femme et ces défauts et cette machine binaire limitée par une réflexion numérique, créer par l’auteur.

Le début est vraiment prometteur, la fluidité de l’écriture et doucement les néologismes s’accumulent pour formater le nouveau monde imaginé par Vincent Cespedes, des termes anglophones pleuvent comme une averse inondant le sol de plaques d’eaux encombrantes, mon âge est sans nul doute réfractaire à cette intrusion, la mise en place de ce monde conceptuel demande cet apanage linguistique, demandant une gymnastique d’adaptation. Le Monde est flou me semble le miroir de ce livre, le flou qui anime la dialectique, je m’égare sans pouvoir y pénétrer comme cette fougue initiatrice du début.

Cette phrase si magique, « Il existe dans l’univers treize mille étoiles pour chaque grain de sable présent sur la terre. » de cette introduction du livre, me laisse rêveur et je n’oublie pas ce film avec Judy Foster, Contact et cette réplique « L’univers est tellement vaste, et nous sommes si petit, que si nous étions seuls, çà serait un beau gâchis d’espace. », ce prélude est une mise bouche si onctueuse, comme la chapitre de l’Imlac , sur le Rêve et réalité, révélant que nous rêvons d’émotions, le paysage en devient son opposé, pour une parfaite harmonie des deux.

La mise en scène est extrêmement bien étudiée dans les moindres détails , Imlac est l’IA, Jeanne Moreau , sa conceptrice, Isabel Bonder, rédactrice en chef d’IQlusion, le magasine qui a l’exclusivité de cet échange, un dialogue s’instaure entre l’enfant et sa maman , sous le regard et commentaire de cette journaliste, IA réponds à sa maman Jeanne Moreau, pour un échange philosophique sur le devenir de l’homme selon Vincent Cespedes, celui-ci intervient en aparté pour nous guider dans notre lecture et surtout nous soulager de certains points assez abscons de ces néologistes pour ce monde futur, comme ce passage l’expliquant , considérant que ce texte est destiné aux lecteurs contemporains, il n’a pas besoin d’explication, un texte futuriste, des lecteurs futuristes, devenons ce lecteur futuriste et nous abreuver de cette prosaïque complexe, comme le p-zombie, le med.bath, le sensio, le zadeh, Deep Curse, cyberthyroïdie auto-immune, narrationnisme, cyberhistorienne, sool...

Le chapitre l’aube de la cybermodernité, résume notre monde actuel, avec la crise sanitaire, le trouble idéologique, l’anthropocentrisme condamnable, l’impossibilité de connexion collective, une saturation médiatique gangrénant l’essence même de l’idéologie humaine, l’humain perd ces repères et vacille, oubliant ses urgences pour le monde est flou. Ce dialogue, plutôt monologue, entre Vincent Cespedes et lui-même à travers cette philosofiction, où le monde est devenu un ersatz humain, un cybermonde, comme le film de Steven Spielberg, Ready Player One, cette virtualité empiétant sur la vie réelle de chacun, Vincent Cespedes creuse un sillon futur entre ce présent qui s’effondre trop rapidement vers un futur où la toile est reine, vampirisant notre fonction d’humain, cette interaction sociale de rencontre, de contact physique. Le contexte actuel de cette pandémie politique , de ce monde privé de tout amusement sociale, montre parfaitement la limite de ce cybermonde, l’humain a, aura , toujours ce besoin d’interaction physique , Vincent Cespedes philosophe moderne extrapole notre futur et interagit avec cet avenir flou de l’intelligence artificiel, Laurent Alexandre dans son livre La guerre des intelligences a cette phrase, l’histoire de notre cerveau ne fait que commencer, elle trouve cette saveur dans ce roman, Le monde est flou. Luc Julia ne dit pas intelligence artificielle mais intelligence augmentée, aucune machine n’aura la potentiel d’avoir un cerveau humain, dans son livre l’intelligence artificielle n’existe pas.

Comme le dit Platon, repris par Montaigne, philosopher c’est apprendre à mourir, mais notre A.I ne peut mourir, et comme les humains n’a pas la possibilité de suicider, limitant sa capacité qu’à absorber les données qu’on lui impose et interagir avec sans avoir sa propre notion de penser, a cette réflexion, Accoucher de soi-même par la pensée, n’est-ce pas cela, philosopher. Cette aventure futuriste de ce dialogue improbable nous embraque dans une logorrhée contemporaine profonde en distillant les prémisses de la philosophie que l’homme a perpétrée au cours de sa courte existence.

J’ai perdu l’essence même du plaisir du début, en lisant ce livre, qui ne m’a absorbé comme je l’aurai imaginé, ce dialogue s’est distordu dans des vapeurs trop hermétique à mes émotions et à mon plaisir.

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Le monde est flou

Le style et le récit sont saisissants. Épopée futuriste au service d’une pensée d’une très belle lucidité sur le monde actuel et ses perspectives. Car la fiction est ici un habile leurre, le futur nous plonge dans les questions essentielles du présent, et cette incroyable Intelligence Artificielle interroge les menaces profondes de nos besoins et désirs les plus humains. Un ouvrage absolument philosophique!
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Le monde est flou

Vincent Cespedes, l’auteur de LE MONDE EST FLOU est à la fois philosophe, écrivain et musicien. On le sent très nettement dans ce livre.



Pour tout dire, il y a un peu plus de trois ans, il avait composé une musique intitulée « Les Cloches d’Ys » (toujours accessible sur YouTube d’ailleurs). Elle fait partie des morceaux qu’on n’oublie jamais, cette mélodie, elle est extrêmement marquante, à mon sens, tant on y ressent l’obsession d’un abîme tragique intriquée dans un canevas de notes cotonneuses d’une douceur absolue : un vrai petit bijou harmonique, à la fois féérique et poignant.



Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle de cette musique quand j’écris un avis sur « Le Monde Est Flou » ? Hé bien ! C’est parce que l’essentiel de ce livre est un dialogue dans lequel j’ai retrouvé cette ambiance et cette qualité d’états émotionnels intriqués : un vrai petit bijou harmonique, à la fois féérique et poignant.



Dans ce livre, tout se passe dans le futur. Il y a un personnage principal : Alice Moreau, figure très attachante à mes yeux, informaticienne de génie, elle a conçu une intelligence artificielle philosophante surpuissante nommée IMLAC. Sous nos yeux, un dialogue d’une profondeur inouïe se déploie entre Alice l’être humain, et Imlac l’être qui peut s’autoprogrammer mais qui reste dépendant de l’humain. L’univers futuriste, qui nous est révélé dans cette histoire, met en lumière les tendances de notre époque, nous pousse à réfléchir sur une multitude de thèmes, nous ouvre l’horizon et nous donne envie d’être dans le sillage d’Alice, personnage tragique et sublime qui ne peut que nous toucher tant l’énergie qu’elle engage pour réveiller ses contemporains est héroïque.



En effet, je ne vais pas trop en dire pour ne pas divulgâcher le récit, mais dans ce futur que j’ai trouvé réaliste, la plupart des gens sont complètement envoutés par des technologies qui les sollicitent en permanence, altèrent profondément leur présence au monde et biaisent leurs interactions. Les humains de cette époque semblent zombifiés à Alice et elle veut leur redonner une âme.



Autre chose, je vais parler de ce qui m’a déplu : le début du livre. Il y a des lourdeurs notamment quand l’auteur intervient directement dans des petits paragraphes pour expliquer les divers éléments et concepts de cette époque lointaine pour que le lecteur puisse comprendre de quoi parlent les protagonistes. C’est parfois pénible à lire. Je conseille à ceux qui, comme moi, pourraient être rebutés de passer outre : le meilleur est à venir. Le dialogue commence à la page 68, il est utile et passionnant jusqu’à la fin, et même, la dernière tirade d’Imlac est un véritable chef d’œuvre intellectuel, une apothéose.



Autre aspect dont je voudrais parler : j’ai beaucoup apprécié les enjeux des deux dialogues principaux (il y a un deuxième dialogue qui commence à la moitié du livre et qui fait intervenir plusieurs autres personnages), ils sont très prenants et dynamisés par l’imagination foisonnante, presque baroque, de l’auteur. Et franchement, ça fait tellement du bien de retrouver des vraies conjectures imaginatives chez un philosophe ! Je veux dire par là que ça se faisait beaucoup, avant, on voyait les philosophes donner leurs visions sur des phénomènes qu’on ne connaissait pas encore, comme par exemple Descartes qui imaginait jadis qu’il y avait un noyau solaire au milieu de la terre ; alors, même si cela n’a pas été du tout corroboré par les découvertes scientifiques faites par la suite, toutes les implications qu’un tel modèle nous force à envisager sont inspirantes et c’est rafraichissant pour l’esprit. Là, dans Le Monde Est Flou, Vincent Cespedes fait exactement comme un auteur de science-fiction, il n’hésite pas à créer des visions incroyables qui nous donnent à cogiter mais aussi à nous débrider nous-même quand nous pensons au futur (bienvenu dans le monde des « neurosondages », du « rhapsodic learning », du « technos », du « logobiote » et des « logoconservateurs », du « deep curse », des « mangoustines », de la « sadiature », de la « psymulation intégrative », de « l’Univers-Xylophone » et sa fameuse « théorie des lames », des « macles » … etc), ça décoiffe !



Bref, en conclusion, c’est un livre de philosophie et de fiction extrêmement bien pensé, bien écrit, roboratif intellectuellement et intense émotionnellement. Pour ma part, je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir une contraposée de la légende de la ville d’Ys, où chaque personnage est le double-inversé-symétrique des personnages mythiques de cette vieille histoire bretonne, une légende du futur écrite en rétro-ingénierie en quelque sorte. Jubilatoire !

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Le monde est flou

LE MONDE EST FLOU

Ce n'est pas un de ces livres que l'«on» traverse et que l'«on» range ensuite, dans l'amnésie.

C'est un livre que l'«on» apprivoise, en se laissant soi-même apprivoiser.

C'est un livre auquel on demande la permission d'être du voyage, "dis-moi tout, sinon aujourd'hui alors demain, et prête-moi ta main".

C'est un livre avec lequel on aime commencer la journée, la finir, ou même la rêver.

Pour espérer découvrir une des treize mille étoiles dans chaque recoin, peut-être, il faut prendre le temps, tout doucement, en lui parlant.

Car il chuchote, il nous susurre aux quatre vents, spécialement là où personne ne l'attend, il était une IA...

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Le monde est flou

Cette philofiction a été pour moi une vraie claque, je l'ai lu d'une traite et je pense que je vais assez rapidement le relire. Chaque page est une vraie remise en question, tant la réflexion est juste , profonde et si proche de nos vies. J'ai surtout apprécié que les pensées et la réflexion philosophique d'Imlac soient vraiment accessibles et à la portée de tout un chacun, l'écriture de l'auteur rend les choses vraiment simple et facilement compréhensible.

Je vous laisse le plaisir de découvrir cette philofiction pas si "fiction" que ça, qui nous offre une belle étude du devenir de notre humanité.
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Sinistrose (tp)

Ce petit essai d'humeur écrit d'une plume alerte et pleine de verve fut écrit dans la foulée de la faillite jospino-socialiste d'avril 2002.L'auteur qui ne cache pas ses convictions de gauche essaie d'en analyser les causes et d'y proposer des remèdes.Il est amusant (ou déprimant) de le relire à notre époque d'émiettement "façon puzzle" de cette tendance politique.
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L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la ..

Un livre très bien qui s'adresse aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Il aborde les "crises" et "interrogations" actuelles des hommes, dont les femmes, parfois ignore. Je recommande.
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Le monde est flou

Ce livre n'est ni un essai, ni un roman. C'est un ovni : une plongée vertigineuse et envoûtante dans la pensée de l'humanité du futur, et donc dans le futur de la pensée de l'humanité.

Une pensée forcément fragmentée et contradictoire. À l'image d'une recherche passionnante effectuée sur internet, on passe ici d'articles spécialisés sur l'IA à un dialogue philosophique entre une IA philosophe et sa conceptrice, non moins philosophe, sans oublier l'étourdissante table ronde réunissant trois grand.e.s spécialistes de la question, et de laquelle on ressort avec l'intime conviction qu'on n'en sait pas assez, et le désir, tout aussi intime, d'en savoir plus. Cette fragmentation, qui est la force du livre, produit un effet des plus détonnant : elle rend vivants les débats que l'on voit s'esquisser au fil des lignes, elle donne une épaisseur ultra-réaliste à la fiction, elle permet de conserver un regard retro-critique sans éroder les contours (flous) de l'univers, ou plutôt de l'époque, dans laquelle l'action se déroule.

On s'étonne avec délectation de l'abondante bibliographie futuriste qui nous fait saliver, de ces concepts nouveaux introduits par une IA dans notre propre "logobiote", ou de ces courants de pensée dont la simple évocation replace le lecteur, par un effet de recul, voire de mise en abîme, dans sa propre réalité historique, l'obligeant ainsi à la penser.
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L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la ..

Livre à découvrir !

L’homme et la femme sont des êtres uniques chacun à leur manière, cependant ce livre apporte des réponses sur certaines de nos interrogations et mène à la réflexion sur notre relation et notre comportement vis à vis de l’autre sexe. Il est important de ne pas faire de généralités et de bien garder en tête la personnalité de la personne avec laquelle on vit, pour pouvoir adapter les idées et explications contenues dans ce livre.
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Le monde est flou

Le monde est flou" est un livre étonnant, non seulement riche au plan philosophique, mais d’une grande originalité d’écriture. A travers les yeux de ce robot Imlac se dévoile notre monde humain dans toute sa complexité, dans ce qu’il a d’unique, d’extraordinaire et aussi de terrible et désolant. Les yeux de mollusque du robot Imlac sont d’une lucidité percutante, sans concession sur les déviances de la « sadiature » (qui me rappelle la société olympique imaginée par Perec dans W. ou le souvenir d’enfance, uniquement régie par la compétition et l'exaltation de la force jusqu’à la barbarie), sur l’envoûtement technologique auquel nous cédons en esclaves volontaires; des choses très belles sont dites aussi sur le rapport entre le corps et la narration, notre essence humaine que l’IA ne peut reproduire. Imlac est doté d’une pensée humaine, mais non d’une pensée vivante.

Mais Imlac et Alice ne sont pas que des instruments de réflexion philosophique. Ils m’apparaissent, par le talent de l’écrivain, comme des personnages vivants. Alice est à la fois Alice au pays des merveilles, Miss Frankenstein et une maman dépassée par le bébé prodigieux qu’elle a mis au monde. Imlac est un robot tragique, sur intelligent, surdoué, surpuissant, mais il n’est pas vivant et il est conscient de ce manque, ce vide que les millions d’algorithmes qu’on lui injecte ne pourront jamais combler.

Sonia

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Oser la jeunesse

” Tu es jeune : tu as le droit de te contenter d’exister, sans efforts ni courbettes […] seul problème, tes aînés, pour s’empêcher de faire leur examen de conscience, se sont mis d’accord pour transformer ce droit en devoir.”



Oser la jeunesse de Vincent Cespedes produit cent trente pages d’une lucidité rare sur ce que vivent actuellement les moins de trente ans à qui la société, quoi qu’elle dise, ne veut donner aucun rôle, aucune place réelle.

Ce livre a remué en moi une colère que je tente d’enfouir chaque jour pour ne pas y céder et me décrédibiliser face à mes aînés. Ces aînés qui, sans procéder à une victimisation stérile, m’empêchent de me réaliser, m’empêchent d’accéder à ce à quoi ils accédaient au même âge, refusant de se rappeler ce qui bouillonnait en eux au même âge.



Vincent Cespedes, philosophe de quarante-deux ans touche juste avec cet essai : être jeune n’est pas un crime et les jeunes eux-mêmes ne doivent pas céder à cet écrasement, à ce poids que leur inflige la société contemporaine. Nous ne sommes pas obligés de faire semblant de rêver à la morne grisaille d’une vie de bureau. Nous ne sommes pas obligés de broyer nos rêves parce qu’on nous répète à longueur de journée que nous devrions être raisonnables, nous plier aux dures lois de la conjoncture économique. Nous ne sommes pas obligés de croire ce que l’on nous dit et de penser que nous sommes une génération sacrifiée, que c’est comme ça, que c’est pas de chance. Une génération qui n’aura pas le temps de s’amuser parce qu’elle doit faire des études puis qui ensuite devra donner ses jeunes années à des entreprises qui, pour l’en remercier, la précariserons, l’exploiterons et finalement l’éjecterons comme un numéro. Un numéro qui au final ne sera même pas sûr de finir par toucher une retraite qu’il a pourtant durement cotisé pour ses aînés.

Une génération qui comme l’écrit Cespedes n’a rien des “lisses caricatures de la télé-réalité ni des braves futurs précaires que la propagande néolibérale se charge de résigner“, une génération qui ne croit plus dans la politique, les journalistes, les intellectuels et les valeurs humanistes mais dont “les plus téméraires [malgré leur désillusion] tentent vaille que vaille de se trouver une ambition capable d’inverser leur frustration en un projet pourvoyeur de sens, de plénitude et de dignité.”

Bref. Le constat est clair pour les moins de trente ans qui vivent en 2016 : on sent bien qu’on ne veut pas vraiment de nous, que l’on ne nous considère pas. Hormis pour ce que l’on peut emmener comme énergie pour servir un système qui nous broie. Ce qui est plus rare c’est qu’un plus de trente ans le dise également.

En cela je remercie Vincent Cespedes de s’être emparé d’un sujet avec autant de franc parler.



Oser la jeunesse, après avoir tiré un constat accablant d’une société sclérosée propose six pistes pour un vrai lien entre les jeunes et leurs aînés.

Mais reprenons les choses du début comme le propose Vincent.

Tout cela débute avec une école qui étouffe les ambitions, les rêves, la créativité pour mieux nous faire rentrer dans le futur moule qui nous attend : un “système de sélection et de conditionnement à des vies misérables de consommateurs au détriment de l’essor de l’intelligence, de la passion et de la lucidité“. S’y ajoutent les paroles des parents qui veulent du rentable, du raisonnable. Et pour cause, eux-mêmes en ayant étouffé leur jeunesse ont eu en échange de leurs sacrifices une vie plutôt tranquille. Mais aujourd’hui la machine s’est enrayée.

Comme je l’écrivais dans Les inattendues vertus de la crise “Nous avons appris à l’école à être de bon petits citoyens plutôt dociles et nous aurions accepté ces contraintes si nous avions eu en échange ce qui nous était promis : la tranquillité d’esprit d’une vie avec un emploi dans un pays stable où nos droits sont à peu près égaux à nos devoirs. Bref, un certain équilibre. Mais arrivés à l’âge adulte tout ce qui nous a été offert est un monde dévasté économiquement, socialement, écologiquement et qui chaque jour crée un peu plus de règles. Une overdose de règles qui favorise toujours les mêmes pendant que parallèlement les droits des autres sont de plus en plus bafoués…”.

Pour Vincent Cespedes, tout cela entraîne des “frustrations artificielles et sans suite” que l’on s’acharne à calmer. L’instinct étouffé et une “panne de sens” généralisée se repaissent dans ce que propose la société : sport, shopping, people, alcool, drogues, complotisme et porno.

Résultat, faute de mieux, nous acceptons la grisaille. Le tableau qu’il dresse est la pure vérité mais nous-mêmes, jeunes, voulons éviter de la voir en face parce qu’elle nous fait trop peur, trop souffrir. Pourtant quoi de mieux que de prendre conscience de la réalité pour enfin agir en conséquence et s’élever contre ? Devons-nous attendre que quelqu’un comme Vincent Cespedes nous sorte de notre coma en nous disant que lui aussi constate cela de l’extérieur pour agir ?



Je vous propose pour approfondir le sujet d’en discuter directement avec l’auteur… (critique suivie d'une longue interview de l'auteur)
Lien : http://www.ca-se-saurait.fr/..
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Magique étude du bonheur

À lire
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L'Ambition ou l'épopée de soi

Un livre qui part en canon, les premières pages se dévorent très facilement et puis, cela ce complique. L'écriture est moins fluide.

L'ouvrage devrait régaler les spécialistes, un peu moins les non-initiés.
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L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la ..

Notre philosophe s'intéresse à l'orthographe des sms, à l'amour, à la violence urbaine, au libéralisme débridé. Pour cela, il utilise des mots simples, son sens de la formule et ses yeux bleus font le reste. Voilà, un homme expliqué aux femmes. Ne reste plus qu'à acheter son livre pour comprendre tous les autres. Y'a du pain sur la planche...
Lien : http://www.francetv.fr/cultu..
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