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3.13/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 05/11/1975
Biographie :

Journaliste, écrivain et co-fondateur du magazine culturel Transfuge dont il est le directeur de rédaction.

2012 "Noël, quel bonheur"
2013 "Le New York des écrivains"

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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Les gens qui savent disent que New York s’est « boboïsé », c’est sûrement vrai. Que, comme partout, il n’y en a que pour l’argent et les fringues, que les moins fortunés se sont expatriés à Brooklyn et Williamsburg. C’est sûrement vrai aussi. Ce qui est certain, c’est que j’y ai senti une ambiance moins électrique qu’en 1992. Joyeuse et énergique, oui ; électrique, non : on n’a pas l’impression que quelque chose d’important est en train de se décider dans ce coin du monde, plutôt que les gens savourent le plaisir d’y vivre et de s’y amuser. Ce qui est certain, c’est qu’il existe là-bas, comme à Paris et à Londres, un sous-monde fantastique qui n’est pas mort, des esprits souterrains qui vont et viennent, et des forces de furie et de folie qui vibrent encore, emprisonnées dans ces murs au silence trompeur.
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On a vu New York, lu New York, entendu New York, jusqu’à saturation. Et pourtant, c’est étonnant, rares sont les écrivains français qui s’y sont colletés. Certains la traversent comme on traverserait n’importe quelle ville. Chateaubriand, dans son Voyage en Amérique, juge la ville joyeuse mais ne s’y appesantit pas. Cendrars en a fait un long poème, Les Pâques à New York, mais le héros de L’Or n’y fait qu’étape avant de partir vers la Californie. Céline, bien sûr, et sa ville debout dans Voyage au bout de la nuit.
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Des garçons et des filles se tenaient sur la petite place qui donnait sur les grilles de l’entrée. Ils fumaient, bavardaient, flirtaient, riaient. Étaient-ils si différents de nous ? Avaient-ils les mêmes aspirations ? Je m’approchai de la cour d’entrée en gravillon, pour voir si les lieux avaient changé. J’aperçus avec bonheur le nom des classes qui étaient identiques, sur les bâtiments au premier plan à gauche et à droite : la salle Pierre-Lafue et la salle Georges-Normandy. La première était, à l’époque du moins, celle des sciences ; la seconde, ma préférée, celle de l’histoire et de la géographie.
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Elle était ce genre de personne qu’on aimait écouter une fois mais qu’on préférait ensuite éviter. Elle allait faire paraître un livre à compte d’auteur : Les Caniches et leur élevage. La dernière fois que nous la vîmes au Mathis, elle nous avait tenu la jambe : savions-nous que Churchill vouait une passion à son caniche, Rufus, qui le conseillait pour ses décisions militaires et politiques ? Savions-nous que les pauvres bêtes avaient été délaissées très injustement pendant la Seconde Guerre mondiale ? Et que des caniches, tondus en lions, furent offerts à Cléopâtre par César ?
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Cette ville est l’exact contraire de Paris. Mike Wallace écrit dans son livre Gotham : « Son temps préféré est l’avenir. Puis vient le présent. » Le temps préféré des Parisiens est plutôt celui du passé, c’est-à-dire, le plus souvent, celui de la déploration. À ce titre, New York est une sortie de secours.
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Il fuyait les femmes qui l’avaient brisé, et n’aimait plus les hommes qu’il jugeait fades. Seuls ses enfants gardés une semaine sur deux empiétaient sur son temps. La monotonie des jours ne semblait pas lui peser. Au contraire, il s’y enfonçait comme dans quelque chose d’agréable. Il vivait une révolte paisible. L’intensité de la vie l’angoissait, il s’installait dans la patience et la lenteur. Les idées, monde plus noble et plus subtil, regorgeant de richesses, devenaient sa seule et unique passion. Elles le traversaient et le rendaient plus vivant. Chaque soir, il touchait du doigt cette merveilleuse théogonie, à côtoyer Isis et sa pléiade de dieux et de déesses.
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Cette activité théâtrale lui procurait allégresse et consolation. Aussi confessa-t-il que certaines lycéennes de classe de terminale lui plaisaient beaucoup. Des décolletés des filles du premier rang l’émoustillaient, l’odeur des jeunes corps lui faisait tourner la tête. Mais il me jura qu’il demeurait prudent par peur d’être radié de l’Éducation nationale. Je sus plus tard qu’il m’avait menti. Il avait eu une histoire avec une de ses élèves, une soirée trop arrosée ; une jeune fille au corsage échancré qui laissait apercevoir ses seins durs. Il y avait eu des étreintes, des baisers passionnés et fervents, la nuit sur une plage déserte.
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La vie sociale ressemblait de plus en plus à un désert. Ces clients aux yeux rivés sur leur téléphone portable l’inquiétaient sincèrement. Comme si l’air que nous respirions ne suffisait plus. Alors il se réfugiait de plus en plus dans ses livres, des livres de philosophie, où il trouvait la beauté qui s’était échappée du monde contemporain. Lors de nos rencontres, je compris qu’il se sentait seul, très seul. Quelque chose s’était brisé en lui ; un invivable désespoir l’habitait. Cette flamme qui l’animait autrefois paraissait éteinte. Nous, ses amis, nous étions mariés, avions eu des enfants, n’étions plus si disponibles.
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Sans bien les connaître, nous les aimions beaucoup, l’argent ne les rendait pas vulgaires. Leur seul objectif dans la vie semblait être la recherche du plaisir ; s’éclater. Une jeune fille élancée et au crâne rasé vint se frotter à eux. Le genre de fille qu’on ne voyait qu’au Mathis, venue d’on ne sait d’où, allant nulle part, quoiqu’elle eût l’air de savoir exactement ce qu’elle faisait. Elle avait des talons aiguilles, une jupe courte, un nez insolent et un tatouage à la nuque. Un ange terrible. Elle passa sa langue sur les lèvres de l’un et l’autre. Les deux célébrités se sentaient désirés, ils étaient béats.
 
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Son adolescence fut un long chagrin, bien qu’il jouît déjà de ses maintes lectures, Les Nourritures terrestres d’André Gide et La Nausée de Jean-Paul Sartre comme livres de chevet. Quand il parlait de ses lectures, il était le garçon le plus heureux qui soit. Ses yeux s’illuminaient. Il avait aujourd’hui un peu plus de vingt-cinq ans, et ses premières amertumes d’adolescence semblaient encore lui peser. La misogynie de ses propos trahissait une souffrance. Son ton se durcissait un peu quand il en parlait ; il pouvait tenir des propos aigres, même si son besoin d’amour l’emportait encore sur son ressentiment.  :
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