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Critiques de Violaine Gelly (18)
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La vie dérobée de Sabina Spielrein

J'avais rencontré Sabina Spielrein à diverses occasions : dans des bas de pages, des notes... mais surtout "incarnée" par Keira Knightley entourée de Michael Fassbender en Carl Jung, du beau Viggo Mortensen en Sigmund Freud et du toujours très remarqué et souvent remarquable Vincent Cassel en Otto Gross ( un médecin "disciple" indiscipliné ( "hédoniste" polytoxicomane ) du père de la psychanalyse )... dans le film de David Cronenberg - A dangerous method -, que j'étais allé voir à sa sortie en salles... il y a dix ans.

Déjà à l'époque je m'étais promis d'essayer d'en apprendre plus sur cette femme, qui commençait tout juste à s'émanciper des grandes ombres que furent ses mentors et amour... Freud et Jung, pour ne citer que les plus tentaculaires et phagocytantes d'entre elles...

Le temps passa... et le monde de Sabina s'était éloigné, lorsque Sarah Chiche et son ouvrage - Une histoire de la psychanalyse - refirent récemment émerger de mon inconscient , "ce discours de l'autre", cette curiosité et par conséquent ce désir de connaître cette "illustre inconnue".

Sarah Chiche, en évoquant Sabina Spielrein, mentionnait la biographie qu'en avait fait Violaine Gelly.

Je piochai dans mon budget livres et acquis le bouquin en question.

En avant-propos, l'auteure explique les raisons, les chemins qui l'ont conduite à "la fameuse Sabina Spielrein".

D'abord la pièce de théâtre de Christopher Hampton - Paroles et guérison - ( que je me suis empressé de me procurer ), puis sa correspondance - Sabina SpIelrein, entre Freud et Jung - ( Aubier, 1981... là, il me faudra patienter... ), et enfin le film de Cronenberg.. qui "provoqua son agacement... sous les traits de Keira Knightley, Sabina Spielrein devenait une jolie folle, adepte de la fessée érotique, une passante dans l'histoire de la psychanalyse..."

Cela, Violaine Gelly ne l'accepte pas, car interroge-t-elle, "comment admettre que le simple qualificatif de "maîtresse de Jung" subsiste, cent ans après les faits ? Comment a-t-on pu laisser tomber dans l'oubli non seulement une personnalité de la sorte mais également une telle scientifique ?"

Et c'est avec ces mots de la romancière Yaa Gyasi qu'elle énonce son postulat et le sens, la vocation de cette biographie :

" Nous croyons celui qui a le pouvoir. C'est à lui qu'incombe d'écrire l'histoire. Ainsi quand vous étudiez l'histoire, vous devez toujours vous demander : "Quel est celui dont je ne connais pas l'histoire ? Quelle voix n'a pas pu s'exprimer ? " Une fois que vous avez compris cela, c'est à vous de découvrir cette histoire."

Et cette histoire s'ouvre le 11 août 1942 à Rostov-sur-le-Don, dans un bois qui borde la ville. Il y a des camions qui bâchent des mitrailleuses, des fosses, et des corps nus alignés devant. Des tirs et des corps qui vacillent dans les fosses. Il y a une femme, une mère d'un certain âge, qui enserre ses deux filles. Cette mère, c'est Sabina Spielrein. Ses deux filles se prénomment Eva et Renata. Elles font partie des 28 000 victimes ( majoritairement juives ) du Massacre de ZmievsKaïa Balka perpétré en août 1942 dans le cadre de ce qu'on appelle aujourd'hui la Shoah par balles.

Un flashback nous ramène le 18 août 1904 dans La clinique psychiatrique universitaire du Burghölzli à Zurich, dirigée par le docteur Eugen Bleuler, ancien élève de Charcot, connu pour ses méthodes respectueuses à l'égard des malades, avec lesquels, il en est convaincu, "il faut développer "un lien affectif" afin de les rejoindre dans leur folie, de comprendre leurs délires et de les interpréter."

Sa soeur Paulina est atteinte de démence précoce ; c'est Bleuler qui, en 1911, donnera à cette pathologie le nom de schizophrénie qu'on lui connaît de nos jours.

Pour Bleuler, "médecins et malades doivent vivre ensemble pour s'accepter et se respecter. Aucune différence sociale ou mentale ne doit se manifester. Les aliénés sont non seulement associés à leur traitement, mais également à la gestion quotidienne de l'hôpital. Au Burghölzli, point de camisole de force ou de méthodes classiques de contention ... sauf si le patient présente un danger pour lui-même. Et même dans ce cas , le personnel privilégie la balnéothérapie et les bains prolongés afin d'apaiser la crise. Toute l'équipe médicale sait qu'un malade délirant cherche nécessairement à dire quelque chose, c'est aux soignants de faire l'effort de l'entendre..."

C'est dans cet établissement révolutionnaire que travaille, aux côtés de Bleuler (qui deviendra le directeur de thèse de Sabina), un proche de Freud, le pas encore trentenaire Carl Gustav Jung, marié à la deuxième fortune de Suisse. Séduisant, ambitieux, il veut montrer à sa belle-famille qu'il ne "dépend pas" de l'argent de sa femme.

Et c'est dans cet établissement révolutionnaire que Nicolaï et Eva, père et mère de Sabina Spielrein font hospitaliser leur fille, qui souffre de violentes crises "d'hystérie".

C'est une famille de Russes juifs, aisés et ouverts au progrès et à la science.

C'est dans cet établissement révolutionnaire que va "guérir" puis éclore celle qui de patiente de Jung, va devenir une brillante étudiante en médecine, un médecin, une scientifique, une chercheuse... celle qui va être la première et la vraie découvreuse de la pulsion de mort (cf la destruction comme cause du devenir).

"Mais la remarquable intuition de cette pionnière est que, selon elle, l'empathie n'est nullement une forme de projection mais représente une réelle compréhension des sentiments de l'autre. Elle a mis l'accent de l'empathie sur la connexion, la relation, une relation empathique. Pour elle, empathie ne signifie pas retrouver ses propres aspects psychologiques dans l'autre, mais reconnaître les aspects psychiques de l'autre comme vrais et en les distinguant à l'intérieur de soi-même comme appartenant à l'autre...". Il faudra du temps avant que "sa" communauté accepte et considère cette notion et cette approche comme allant de soi.

Toujours en avance sur ses confrères, c'est elle qui, la première, va affirmer que l'enfant est un être rationnel qui, par nature, cherche à créer une relation.

Hélas pour cette femme admirable, l'amour qu'elle porte et portera sa vie durant à Jung, qui fera d'elle l'objet, le sujet, le prétexte, l'enjeu de la relation confraternelle, rivale puis ennemie entre Freud et son "héritier", obèreront son travail, ses recherches, ses fulgurances et son génie.

Reléguée au rang de maîtresse de l'un, au faire-valoir de l'autre, une partie de cette vie-là lui sera dérobée.

La Première Guerre mondiale et la révolution bolchévique se chargeront de lui dérober le reste.

Mariée sans amour à un médecin juif, Pavel Scheftel, père de ses deux filles, elle tentera de s'imposer pendant quelques années encore dans l'Europe d'après-guerre... en vain !

C'est réduite à la misère, son aînée souffrant de l'absence d'un père et des conditions de vie difficiles qu'elle lui impose, animée qu'elle est par sa dévorante passion scientifique, qu'elle finira par se laisser convaincre par sa famille de rejoindre la Russie, devenue entretemps l'URSS !

Ses trois frères, ardents défenseurs de la Révolution et socialistes sincères, tenteront de lui faire croire au mirage léniniste, trotskyste... puis staliniste.

Jamais sa lucidité ne se laissera abuser par la machine infernale qui finira par broyer son père, et ses trois frères (scientifiques eux aussi),Jan, Isaac et Émile... qui finiront tous les trois dans les fosses communes de la Grande Terreur stalinienne.

Une fois encore, ce pan si important de sa vie lui aura été dérobé.

Enfin, le livre se ferme là où il s'était ouvert : dans cette forêt... où tout s'arrête et où l'Einsatzgruppe D, ces nazis de la Shoah par balles, finissent de lui dérober ce qui ne l'avait pas encore été : sa vie et celle de ses deux filles.

J'avais à coeur de vous parler de Sabina Spielrein, de contribuer à mon petit niveau à faire raisonner son nom. À essayer de rendre à Sabina ce qui lui appartient.

Au-delà de ce destin hors du commun, il y a un devoir de juste mémoire que nous devons à cette femme extraordinaire. Ce travail de réhabilitation, de justice, de vérité a commencé. Il faut qu'il se poursuive, et je fais confiance aux historiens pour que le monde sache enfin qui était, qui est Sabina Spielrein.

Je sais gré à Violaine Gelly de s'être montrée digne de cette "cause", et qui comme tant d'autres, est persuadée à juste titre qu'il reste encore énormément à apprendre sur et de Sabina.

PS: j'espère n'avoir été ni trop long, ni trop brouillon, ni trop fastidieux.



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Karen Blixen

Une biographie certes brève en nombre de pages mais qui retrace bien toute la vie de Karen Blixen, de son enfance à Rungstedlung, en passant par l’Afrique on y découvre une Karen « amoureuse » des indigènes, une femme menant son exploitation vouée à l’échec, et son retour au Danemark ou elle deviendra cette grande romancière.

Une belle introduction pour découvrir, pour avoir une première approche de cet auteur et entrer dans son œuvre.

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La vie dérobée de Sabina Spielrein

Une belle histoire à la "Camille Claudel".

Belle ? Pas tant que cela. Sa vie, fut, effectivement, dérobée.

J'ai beaucoup aimé cette vie, cette histoire.

Celle de Sabrina Spielrein.

Un grand destin mais pas de chance.

Née en 1885 dans une famille juive, internée à Zurich, offrant un tableau clinique effrayant, avec des postures hautement psychotiques, elle guérit pourtant grâce à Carl Gustav Jung, disciple de Freud, avec une cure par la parole, psychanalytique. Elle avait 19 ans.

Elle deviendra la maîtresse de Jung, et très brillante, deviendra psychanalyste elle-même, innovant par, entre autre, ses idées sur les souffrances et les maladies mentales des enfants. On pourrait même dire qu'avant Mélanie Klein et d'autres femmes psychanalystes, elle a oeuvré pour le bien-être des touts-petits souffrants.

Mais c'était sans compter sur la misogynie de Jung et son confort petit-bourgeois, qui, après l'avoir séduite, l'a abandonnée. Sans compter également sur l'ego surdimensionné de Freud qui l'a traitée comme une petite chose fragile, une femme, et qui lui dérobera sans vergogne sa théorie sur les pulsions de mort, pendants des pulsions de vie sur lesquelles il avait travaillé. Elle est allée plus loin que le maître, et cela, il ne l'a pas supporté. Elle inventera un terme, "l'anima", pour nommer le concept de la part féminine présente en chaque homme.

Elle essayera sans grand succès en Russie de pratiquer son art, mais il est très mal vu à l'époque de pratiquer la psychanalyse, cette science trop bourgeoise et pas assez communiste. Un grand nombre de médecins la pratiquant furent d'ailleurs assassinés.

Elle finira fusillée, comme des milliers d'autres, par la Shoah par balles en août 1942.

Une vie, trois vols.

Celui de sa jeunesse par Jung, celui de son talent par Freud, celui de sa vie par les nazis.

Le destin d'une femme pas comme les autres.

Très bien documenté et très bien écrit, ce livre réjouira tous ceux qui s'intéressent à la psychanalyse.

Et aux femmes dont le destin a été brisé en mille morceaux.









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Charlotte Delbo

Qui est Charlotte Delbo ? La question se pose réellement en France, où les paroles des rescapés des camps fut longtemps tue, puis plus encore lorsqu'elle émanait des femmes. Et surtout des femmes résistantes, dont les actions furent minimisées. Et surtout celle-ci : elle a décidé de vivre après, malgré, les camps. Elle a écrit, elle a inventé une manière de raconter l'indicible, avec des poèmes, des apostrophes ; elle donne à voir sans analyse : on s'y croit. Elle a ensuite continué sa route, le plus possible en accord avec ses engagements intellectuels, sans jamais s'encarter dans un parti (elle tient le parti communiste en partie responsable de la mort de son mari et de sa déportation). On pourrait rajouter qu'elle fut la secrétaire de Louis Jouvet, prenant en note TOUT ce que le metteur en scène disait à ses comédiens (et qu'elle fut "oublié" comme auteur sur la couverture du livre qui est paru de ces cours...)

Bref, et même si parfois cette biographie est un peu trop sentimentale dans ses formulations, elle rétablit Delbo pour ce qu'elle est/fut. Une résistante, une rescapé, une femme, une militante, une écrivaine, amie... Une personne complète, qui refuse de se laisser déterminer par quoi que se soit, une battante jusqu'à la fin.

Une modèle, une exemple.
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Karen Blixen

Vite ouvert, vite lu. Une biographie intelligente sur cette femme hors du commun. J'ai aimé approfondir ma découverte de l'héroïne de out of Africa.

Cette femme moderne, courageuse ayant subit pas mal de déboires.

Bien documenté, bien écrit. Un petit livre court et intéressant
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Karen Blixen

Voilà une femme écrivain Danoise fort connue par son roman : La ferme africaine, portée à l’écran par Sidney Pollack. Son livre a été nominé pour le Nobel, mais c’est Ernest Hemingway qui a remporté le prix.



Ingeborg née Westenholz et son mari Wilhem Dinesen, les parents de Karen, étaient un couple très dissemblable, elle stricte, lui cool. Ce ménage eut 5 enfants, d’abord trois filles, ensuite deux garçons. Karen était la deuxième et la chouchoute de son papa. Karen naquit en 1885. Wilhem consacrait beaucoup de son temps à Karen dont de longues promenades en tête-à-tête nourrissant l’amour inextinguible de l’enfant pour la terre et la nature. Il lui apprenait le nom des arbres, le chant des oiseaux, les flux du Sund, le maniement des armes de chasse, le nom des étoiles et les phases de la lune. Ce père découragé par la vie décida d’en finir. Il jeta une corde sur une poutre, en passant le nœud coulant autour du cou, et se jeta ensuite dans le vide. Karen avait alors 10 ans. Il lui restait alors à supporter sa mère ou à faire l’impossible pour lui tenir tête, c’est dire que sa vie commençait par un enfer. Nous verrons que les années suivantes seront parcourues par beaucoup de déceptions et de souffrances.



A l’âge de 17 ans, elle sort, non sans difficultés, de son carcan familial pour mener des études de beaux-arts à Copenhague. A cette occasion, elle est éprise de liberté.



A 27 ans, elle rencontre les frères jumeaux Hans et Bror Blixen apparentés à ses cousines suédoises Frijs. Follement amoureuse de Hans mais en vain. Elle se tourna alors vers son frère Bror. Elle ne voulait à aucun prix vivre avec lui en Suède, elle voulait s’expatrier et en faisait une condition pour le mariage, il accepta. Ce mariage ne put avoir lieux qu’avec l’assentiment de sa mère Ingeborg, ce qui ne fut pas chose facile. L’acquisition de la permission de la mère fut l’objet de disputes entre mère et filles, qu’elle retraça dans sa nouvelle « tempêtes » faisant partie du recueil de nouvelles du : « diner de Babette ».



La maman de Karen et un de ses oncles, finança l’achat d’une ferme au Kenya où Bror et Karen partirent exploité une plantation de café.



En 1915 Karen contracte la syphilis. Le soir où elle l’a appris, elle avale un puissant barbiturique. On imagine son envie d’en finir à 30 ans, alors qu’elle apprend les infidélités de son mari avec des massaïs. Elle se rend en Europe pour suivre un long traitement à l’arsenic et au mercure non dépourvu d’effets secondaires comme maux de ventre, dommages au système nerveux, notamment à la moelle épinière, insensibilité dans les jambes et dépressions nerveuses qu’elle connaîtra sans répit. En 1916, la maladie fut considérée comme non contagieuse et n’hypothéquant pas la fertilité.



Ce passage obligé pour soins en Europe laissa son mari aux commandes de l’exploitation au Kenya, un instable, paresseux, sans attache profonde à l’entreprise



Elle divorça et appris la mort de son bien aimé dans un accident d’avion.



Au Kenya, elle rencontra Denys Finch-Hotton, un anglais. Elle aima cet homme mais ne le vit que de façon intermittente. Il ne savait pas rester en place, il voyageait et n’apportait aucune contribution dans la gestion de la ferme. Lorsqu’ils se virent l’amour physique était limité au profit de longues discussions au coin du feu.



Karen a par intermittence des phases de découragement, de dépression, de pensées de suicide. Elle rencontre diverses épreuves.



Avec Denys, Karen devient-elle enceinte ? Elle prétend que oui. A-t-elle eut une fausse couche, c’était-elle fait avortée ? On ne le saura jamais. On a rien retrouvé dans les archives à ce sujet.



Karen attend une certaine récolte de café mais une forte sécheresse condamne le tonnage escompté. La production avoisine 60% de celle attendue. Elle ne rentre pas dans ses frais, c’est la faillite, mais elle s’obstine à tort, espère ce faire aider financièrement pour relancer l’entreprise, mais les avances financières sont aux abonnés absent, même Denys décline toute aide se disant désolé. C’est la faillite de Karen Coffee Compagny. L’entreprise est vendue aux enchères et Karen est contrainte de revenir au pays de son enfance qu’elle avait tout fait pour fuir et cela après 17 années d’Afrique. Elle y passa l’essentiel de son temps à écrire.



Cette femme était-elle désagréable, instable, obstinée, difficile à vivre, despotique ? Je crois qu’il ne convient pas de s’interroger en ces termes mais plutôt ce rendre compte que la vie n’a pas gâter cette femme et que si sa vie passée eut pu être plus souriante avec un père et une mère aimante de longuse années à ces côtés, il en serait autrement. C’est, je crois un drame qui existe dans nos sociétés et auquel on n’est pas suffisamment attentif. Par certains comportements, des personnes sont détruites, ne croient plus en la vie, où est la responsabilité et à quoi convient-il de prêter attention pour rendre notre humanité meilleure ?



Dans ce livre est décrite avec erreurs la production du café. Il y a bien des étapes avant la torréfaction dont le but est de dégagée les arômes du café. Les cerises mûres c’est-à-dire rouges sont cueillies, on en retire la chair, le grain est ensuite mis en fermentation 24 heures pour éliminer des résidus de chair, malgré tout, il en reste encore qui sont éliminées par lavage. Le grain est ensuite sécher et c’est seulement après que l’on pense à le torréfier. Je sais de quoi je parle mon père a été à la tête d’une exploitation de café.



Il me parait utile de signaler que Bror Blixen, surnommé Blix était chasseur qui inspira plus tard Ernest Hemingway dans son livre : L’heure triomphale de Francis Macomber ».



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Charlotte Delbo

Charlotte Delbo est arrêtée le 23 ami 1942, en même temps que son mari Georges Dubach, après une longue et patiente filature de résistants communistes par la milice française. Georges fut torturé et fusillé au Mont Valérien, Charlotte emprisonnée, puis envoyée au fort Romainville avant de faire partie d'un convoi de 230 femmes en janvier 1943 pour Auschwitz-Birkenau, sans que l'on ait jamais compris pourquoi, puisque ce fut le seul convoi politique vers cette destination, le convoi des 31 000. Les auteurs ont reconstitué une partie de leur calvaire et la solide amitié, le soutien constant et indéfectible de six d'entre elles. Danielle Casanova, la seule qui bénéficia d'un traitement de faveur en raison de son statut de dentiste des kapos, mourut du typhus, incomba alors à Charlotte la charge de "tenir" pour raconter et transmettre après...Un séjour à Rajko, où les conditions étaient moins extrêmes, puis à Ravensbrück, camp de rendement plutôt que camp d'extermination comme à Auschwitz, permit à Charlotte de revenir d'entre les morts. Elle reprend alors quelque temps son travail de secrétaire et assistante de Louis Jouvet, avant de sombrer dans une période de dépression, puis entreprend la rédaction de plusieurs récits de témoignages et de poèmes. Elle ne publiera son livre "Aucun de nous ne reviendra" que près de 20 ans plus tard suite à l'incompréhension et le refus de l'atroce réalité. Elle-même sera dans le déni face aux crimes de Staline, avant de les dénoncer. Toute son oeuvre parle de cette expérience sont on ne revient jamais complètement. Il me faut à présent lire Charlotte Delbo, trop peu connue en France, et entendre à travers elle la voix des femmes résistantes et déportées.
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Charlotte Delbo

J'ai lu cette biographie complète d'une grande dame de l'histoire de la résistance française, Charlotte Delbo, et j'ai apprécié. Comme elle le dit page 212, Charlotte n'écrit pas pour ses contemporains, elle écrit "pour les générations futures". J'espère que les jeunes liront ses écrits et ils auront matière à réflexion.
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Charlotte Delbo

Certaines personnes, parfois, vous imposent des lectures. Exigent que vous lisiez certains livres. Vous reprochent de ne pas l’avoir fait. En temps normal, et par esprit de contradiction, je ne les lirais bien évidemment pas. Mais là il s’agit de Christine, alors, forcément, je me lance, j’achète le livre, je le pose sur l’étagère à côté du lit, je le regarde longuement dans le blanc de la couverture et je finis par me lancer un matin, de retour d’une grande messe de la librairie pendant laquelle j’ai surtout profité du vin et du soleil. Heureusement, d’ailleurs, que j’avais fait le plein de soleil avant de commencer, parce que « Nacht und Nebel » ne sont pas des termes que l’on rapproche d’une lecture extatique et heureuse.



La Seconde Guerre Mondiale est habituellement une période sur laquelle je lis peu de romans et aucun essai. Une culpabilité sourde, probablement, un espèce de mélange de « qu’aurai-je fait » et de « me plaindre de ma vie alors que je ne suis pas dans un camp de concentration ». Toutefois, je crois, j’ose espérer même, que j’aurais pu être une espèce de Charlotte, une chieuse attachée à la vie et dont elle ne s’en va pas parce que le caractère, ça attache. Sa vie est impressionnante parce que dominée par cette volonté à laquelle on ne peut qu’aspirer, cette pugnacité qui fait qu’on tient à travers tout, la mort du mari, l’Occupation, les camps, le retour, le cancer …



Ce n’est pas une lecture joyeuse, ce n’est pas une lecture heureuse, mais c’est une lecture très nécessaire, une biographie qui se lit comme un roman, sauf que ce roman est fait de réalité et que, quand on le referme, on a la boule au ventre et les larmes aux yeux.
Lien : http://www.readingintherain...
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Charlotte Delbo

C’est la biographie d’une femme forte, qui a vécu la mort de son mari (fusillé à la guerre) et qui en tant que communiste a dû subir les horreurs du camp d’Auschwitz. Elle a été la secrétaire de Louis Jouvet, a vécu plusieurs années à Genève. Son livre « Aucun de nous ne reviendra » n’est sorti que 20 ans après son écriture. Elle a écrit plusieurs livres et des pièces de théâtre. H.S.
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La vie dérobée de Sabina Spielrein

Je ne connaissais pas le personnage de Sabina Spielrein et cette biographie me permet de comprendre comment les premiers grands hommes de la psychanalyse (Young et Freud) y sont un peu pour quelque chose. Tout en s'appuyant sur ses travaux, ils n'ont pas oeuvré pour sa reconnaissance. Cette biographie redonne à cette scientifique son importance.

Le sujet est passionnant, mais l'écriture participe de beaucoup au plaisir de lecture. C'est une biographie et c'est presque un roman. Et puis c'est aussi une réussite en matière de vulgarisation des grands principes de psychanalyse.

C'est tellement triste que cette intelligence ait été oubliée de l'histoire. Le dernier chapitre m'a fait pleurer. Merci de la faire revivre.



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Charlotte Delbo

Très belle évocation de la vie de cette grande dame de la littérature et du théâtre que fut Charlotte Delbo. a lire pour comprendre mieux ses écrits qui sont très souvent consacrés à la déportation .
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La vie dérobée de Sabina Spielrein

Sabina Spielrein, un nom qui ne parlera pas forcément à tout le monde, et pourtant... Ayant "grandi" dans l'ombre de deux grands personnages de la psychologie que son Sigmund Freud et Carl Jung, elle ne cessa de les inspirer, avant de devenir elle-même psychanalyste et médecin, mais qui s'en souvenait vraiment ? C'est cette injuste lacune que vient rectifier Violaine Gelly dans cette excellente biographie, qui ne se contente pas de narrer l'histoire de Sabina et de sa famille, elle y dépeint également une époque, un contexte, violent et terriblement cruel pour elles. Une vie dérobée oui, et incomprise ! Sinon de celles et ceux qui lui étaient proches, dont ses filles qui furent comme elle assassinées par les nazis. Ses frères assassinés, mais les soviétiques... Cette vie tragique qui pourtant fut riche d'une féminité révoltée, volontaire, au travers de cette femme courageuse qui brava les réticences d'un temps où la psychologie était surtout un monde d'hommes. le livre de Violaine Gelly se lit très bien, sa belle plume nous immerge vraiment dans l'univers de cette grande dame. C'est à la fois émouvant et instructif, dans le sens où l'on comprend quels furent les apports théoriques de Sabina, hélas trop longtemps passés dans l'ombre des géants de la discipline. Ce livre honore la mémoire de celle qui passa du stade de la jeune femme "névrosée", "hystérique", à celui de psy et médecin, avec une volonté aussi belle que motivée. Je vous recommande vivement ce livre, pour moi il y a trop peu de biographies sur les femmes psychanalystes pour passer à côté de celle-ci, surtout quand elle est aussi remarquable !
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La vie dérobée de Sabina Spielrein

Une autre vie de femme dérobée et le parcours étonnant d'une femme dans la psychanalyse. Pour beaucoup, il ne reste rien de S. SPIELREIN sauf l'image "actualisée" si l'on peu dire, d'une jolie jeune fille qui aimait les fessées dans le film de D. Cronenberg "A most dangerous method" qui raconte le lien amoureux que S. SPIELREIN eu avec C. JUNG, élève bientôt dissident de S. FREUD.

Et pourtant, cette jeune femme russe qui entra en clinique psychiatrique à Zurich (Burghölzl) sur demande de ses parents, inquiet du comportement destructeur de leur fille, fut non seulement soignée et guérie, mais devint ensuite médecin, psychanalyste et est à l'origine de nombreux traits de génie dans ce secteur d'activité: entre autres, la pulsion de mort que Freud refusa dans un premier temps, avant de reprendre son travail et l'importance de la psychanalyse des enfants.

L'auteur restitue Sabina SPIELREIN dans intégrité : souffrances psychiques, famille complexe, relations avec les hommes, vie de mère, engagement sincère et profond en ce qui concerne la psychanalyse qui l'amèneront à se battre pour cette discipline dans la Russie soviétique jusqu'à sa mort avec ses enfants, sous les balles d'un commando SS. Une femme de combats d'un grand courage pour oser dans un univers toujours masculin.
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La vie dérobée de Sabina Spielrein

Violaine Gelly, psycho-praticienne et journaliste, raconte avec passion toute l’histoire de la jeune Russe, après un travail d’enquête qui l’a conduite à «remonter la longue chaîne de ses errances», de Rostov-sur-le-Don à Varsovie, Vienne, Berlin, Moscou…
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Karen Blixen

Plutôt déçue par cette biographie très superficielle de cette femme de lettres à la vie très mouvementée
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Charlotte Delbo

je vais juste de terminer ce livre, formidable témoignage de cette femme magnifique et courageuse
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Charlotte Delbo

Ils cherchent à comprendre pourquoi cette «voix est tombée dans un oubli quasi complet alors que, bien après leur mort, continuent de résonner celles de Primo Levi, de Jorge Semprun, de Robert Antelme». Ils avancent un faisceau d'hypothèses, dont celle-ci: «Il s'agit d'une femme.»
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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