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Critiques de Wang Dulu (10)
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Tigre et Dragon, Tome 4 : Xiulian, l'épingle ..

Quoi écrire sur ce quatrième tome de la série Tigre et dragon que je n’ai pas déjà signifié dans mes critiques des livres précédents ? Xiulian l’épingle d’or est exactement pareil. L’auteur Dulu Wang est certes créatif, il « a inventé » un genre littéraire, mais il n’a pas une plume particulièrement belle. On est loin des jolies fioritures si caractéristiques des œuvres orientales. C’est assez sec, on y retrouve peu de descriptions, mêmes les émotions des personnages sont limitées au strict minimum. Et elles sont faciles à saisir, ces émotions, l’auteur se sent obligé de les nommer. À croire qu’il ne croit pas ses lecteurs capables de deviner la détresse ou la peine de l’un à ses pleurs… Non, tout ce qu’il nous présente, c’est une suite ininterrompue d’actions.



Huang Jibei est un grand seigneur de Pékin, un marchand aussi, qui cherche à prospérer (pas toujours de la façon la plus honnête) et à s’assurer une position prédominante dans la ville. Évidemment, ce genre de personnage ne peut qu’en vouloir à tous les honnêtes hommes des environs. Et c’est précisément ce qu’est le vertueux, Li Mubai, un vaillant chevalier, maitre du gongfu et des arts martiaux en général. Le conflit qui oppose ces personnalités fortes occupe tout le roman, et plusieurs seront pris entre les deux, comme Yu Xiulian et De Xiaofeng. Heureusement qu’ils peuvent compter sur le soutien d’un autre grand seigneur, Tie Shandong.



Ce que je n’aime pas de ce genre de romans, c’est la pauvre caractérisation des personnages. Huang Jibei ne peut qu’être fourbe, malhonnête, méchant alors que Li Mubai et ses amis, qui représentent le bien, ne peuvent qu’être bienfaisants, généreux, sages. On pourrait se croire dans un conte merveilleux avec tous ces individus qui manquent de nuance…



Un autre aspect important du roman est tout ce qui concerne Meng Sizhao, le fiancé disparu de Yu Xiulian. Li Mubai a retrouvé sa trace mais l’a perdu à nouveau. Est-il mort ou vivant ? Tant que l’on demeure dans l’incertitude, jamais l’affection entre les Li Mubai et Yu Xiulian ne pourra évoluer. Resteront-ils des éternels confidents, se refusant un amour évident pour tous ?



Xiulian l’épingle d’or se termine quelques années avant l’épisode raconté dans le fameux film tiré de la série de romans. Malheureusement, les autres tomes ne sont pas encore traduits en français. Mais bon, ce n’est pas comme si on manquait un chef d’œuvre…
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Tigre et Dragon, tome 7

Ce septième volet de l’adaptation en mangas Tigre et dragon est à l’image des précédents. J’ai peu à ajouter. Le duel entre Li Mubai et Renard aux Yeux Verts se termine abruptement par un stratagème de la combattante et de son amant. Après tout, le renard n’est-il pas l’animal le plus rusé de la Création ? Mais, la participation de Gao Langqiu attire sur lui les soupçons et, quelques heures plus tard, le Li Mubai le provoque pour tester les habiletés au combat de l’érudit. Est-ce que sa double identité et sa connaissance secrète des techniques de Wudang seront découvertes ? À part cela, je trouve regrettable que Yu Xiulian soit confinée à un rôle de second plan, essentiellement spectatrice des combats des autres. Pourtant, elle est douée au combat.



Toutefois, un point fort que je dois reconnaître au dessinateur, Andy Seto, c’est la façon dont il représente les duels. En effet, dans les arts martiaux, les attaques et parades, les différentes techniques sont non seulement nommées mais exprimées à travers les dessins. Par exemple, on voit quatre Li Mubai quand il utilise la forme de ‘’l’épée en quatre temps’’, puis une cigogne quand il emploie ‘La blanche cigogne dans le vent’’ et, enfin une immense créature quand vient le temps d’évoquer ‘’Le dragon des mers’’. De pareilles personnifications rendent visuellement plus attrayant des combats qui finiraient par se ressembler après plusieurs tomes.
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Tigre et Dragon, tome 8

Que dire du huitième tome d’une série de manga ? J’ai évoqué à quelques reprises déjà les dessins, tant le style général, l’esthétique qui émane des albums que la caractérisation des personnages et la représentation de leurs mouvements. Au fil de mes critiques, j’ai noté les quelques éléments qui m’agaçaient mais surtout tout le bien que j’en pensais. Le même constat est à faire ici. Je pourrais ajouter que j’ai trouvé plusieurs angles bien choisis. En particulier vers la fin, quand Li Mubai jette un coup d’œil vers le haut, la toiture, alors que les silhouettes de Renard aux Yeux Verts et de sa jeune disciplice se perdent dans la lueur du soleil couchant. Aussi, les représentations du Qi, l’énergie vitale, étaient réussies particulièrement. C’est difficile de transposer sur papier des concepts abstraits.



Là où Andy Seto s’est également démarqué, c’est dans la sélection des aventures. En effet, le mangaka n’est l’auteur de Tigre et dragon, et il ne s’est pas inspiré du film du même nom. Le mérite en revient à Wang Dulu, qui a écrit sa saga d’arts martiaux au milieu du siècle dernier. Le manga comme le film s’en inspirent très librement et c’est pour le mieux car j’ai été plutôt déçu des romans. Au nombre de cinq, ils mettent en scène des centaines de personnages qui vivent (et revivent) de très, très nombreuses aventures sur deux-trois générations. Ouf !



Ainsi donc, comme je l’écrivais plus haut, Andy Seto a choisi les éléments qu’il préféraient, dont plusieurs recoupaient certaines présentes dans le film. Jusqu’à maintenant, ces ces m’avaient convaincu. Dans le cas de ce huitième tome, je le suis un peu moins. Le duel entre Li Mubai et Gao Langqiu me semblait un peu répétitif puisque les deux hommes venaient de s’affronter dans l’aventure précédente. Mais, pour le reste, je suis preneur. Les combats me rappelaient ceux de l’adaptation cinématographique, comme une danse. D’ailleurs, plusieurs cases mettent l’accent sur les pieds, comme pour nous le rappeler. Et la fin tragique, on peut dire le sacrifice d’un personnage, rachète tout. Puisque l’intrigue ne suit pas complètement la même chronologie que le film, je serai curieux de lire la troisième saison de cette série, soit les tomes 9 à 12, et voir où Seto nous amène. Quand elle sera traduite…
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Tigre et Dragon, Tome 2 : La danse de la gr..

La danse de la grue et du phoenix, c’est le deuxième tome de la série Tigre et dragon. (En français, du moins, car j’ai cru comprendre que les bouquins étaient divisés différemment en anglais et en mandarin.) Les événements racontés dans le film populaire sont relatés dans le tome suivant, alors ne cherchez pas trop de liens directs entre les deux. En fait, n’y cherchez pas grand chose. J’ai été très déçu de ce roman constitué essentiellement d’actions. Ah oui, et de l’action, de l’action et encore de l’action. Notez bien que, j’aime ça aussi, les combats épiques, mais mélangé à d’autres éléments comme des descriptions et des historiques.



Les personnages ne connaissent qu’une émotion : le désir de vengeance. C’est le seul élément qui semble propulser les protagonistes vers l’action. On n’assiste à aucune évolution psychologique chez les personnages. La danse de la grue et du phoenix n’est qu’une longue série de combats. L’un se fait tendre un piège en embuscade, en sort indemne, veut se venger, tend un piège à son tour, provoque un autre en duel, etc. Puis ça recommence, un duel par-ci, un duel par-là. Parfois contre un seul adversaire, d’autres fois contre deux ou plusieurs. Mais toujours des combats.



Pendant un moment, j’ai crue que l’histoire d’amour entre Petite Grue et Aluan allait sauver un peu ce bouquin qui ne semblait se diriger que vers une répétition du premier tome. Mais non, hélas ! Ça ne devient qu’une raison de plus de se battre. La petite-fille de Bao Zhenfei se fait capturer par les brigands des montagnes Qinling puis plus tard par la nonne Daocheng. Encore une fois, des répétitions.



Tout le long du roman, les personnages voyagent dans différentes régions de la Chine. J’aurai cru que ça aurait été l’occasion d’un dépaysement. Hélas ! L’auteur ne fait que mentionner les noms des lieux. Certains sont mythiques ou appartiennent à l’histoire (les monts Wudang, les montagnes Qinling, etc.) alors un bref historique aurait été apprécié et des descriptions, d’une grande utilité. Et pas seulement pour ces lieux quasi-sacrés. Quand les protagonistes s’arrêtent dans des petites auberges, dans des chaumières de paysans, à un tas d’endroits, des descriptions auraient aidé à établir une ambiance, une atmosphère. C’était trop demander.



Et que dire de tous ces noms et prénoms chinois ? Mélangeant ! Notez bien que je m’attendais à quelques difficultés avec ces mots étrangers (pour moi) mais ce n’est pas tant cela qui m’a dérangé. C’est que plusieurs se ressemblent et, compte tenu qu’on retrouve beaucoup de personnages (plus de 120 !), le degré de difficulté de la lecture en est augmenté. Et cela malgré le petit index situé à la fin de la traduction.



Le seul point que j’ai beaucoup aimé, c’est un clin d’œil : l’annonce de l’arrivée de Li Mubai à la toute fin. Ce fait m’encourage à me lancer prochainement dans la lecture des tomes suivants qui ont inspiré les films à succès. Je dois reconnaitre que c’est tout de même à Wang Dulu que l’on doit l’essor des romans d’arts martiaux. Ce n’est pas un mince accomplissement. Toutefois, il est heureux que les disciples, les émules aient dépassé le maitre et qu’ils aient fait progresser le genre…
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Tigre et Dragon, tome 3

Avec ce troisième tome, j’ai l’impression que la série de manga Tigre et Dragon prend vraiment son envol. On y retrouve beaucoup d’action et de combat, au pourrait croire que c’est au détriment de l’intrigue mais c’en est plutôt une extension. Dans tous les cas moi, j’ai aimé ça. Dès les premières pages, le noble et valeureux Li Mubai croise le fer avec Wei Fengxiang, un bandit de grand chemin qui possède la fameuse épée «Destinée», celle que tous se disputent dans le film du même nom qui se déroule quelques années plus tard. Le combat est tellement intense et la technique de Mubai si incroyable (parfois, on dirait qu’il ne fait aucun effort !) que Fengxiang, même en canalisant son Qi, son énergie, n’arrive pas à en venir à bout, il s’incline. Toutefois, Mubai l’épargne. J’aurai pensé que le bandit en profiterait pour se débarrasser traitreusement de son adversaire mais non ! Il en est tellement inspiré qu’il promet de mener une vie meilleure, les deux devienennt amis. Ça tombe bien puisqu’un nouvel ennemi se pointe : Zhang Yujin. Ce dernier veut lui aussi «Destinée». Donc, d’autres duels, d’abord entre Fengxiang et Yjin, puis entre Yujin et Mubai. Et, même si on ne le croyait pas possible, les scènes de combats sont toujours plus époustouflantes. On y retrouve des éléments propres aux mangas (comme des lignes de mouvement) mais d’autres propres aux arts martiaux, surtout les style Wu Tang et Shaolin. Un peu comme dans le film, les duelistes peuvent provoquer des grimper le long des murs, sauter de hautes distances, mais aussi provoquer des coups de vent et des tornades qui emportent des tuiles des toitures des maisons. Encore plus, quand ils canalisent leur qi et s’en servent comme une arme, cette manifestation d’énergie colorée, belle et destructrice, c’est incroyable. C’est un concept difficile à transposer sur papier et Andy Seto le réussit à merveille. Au début, je n’en étais pas certain, ça me semblait un peu trop coloré, un peu dans le genre des histoires de fantasy (plus magiques que réalistes), mais je m’y suis habitué mais, finalement, je suis preneur. J’ai hâte de lire le prochain tome.
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Tigre et Dragon, Tome 3 : Troisième époque : Li..

Avec Li Mubai l’épée précieuse, ma déception continue de grandir. Ce troisième tome de Tigre et Dragon est tout à fait à l’image des précédents. De l’action, de l’action et… ah oui, de l’action. Je croyais que l’arrivée de Li Mubai allait bouger un peu les choses. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce jeune homme est un expert en arts martiaux, le protagoniste du personnal principal du film remarquable qu’a tiré Ang Lee de cette saga. Visiblement, le film a été adapté d’un tome ultérieur car, ici, on s’attarde aux année « de jeunesse » du Chinois. Ce qui sauve le roman, c’est que le jeune homme est attachant (posé, réfléchi, presque parfait), davantage que le Petite Grue aveuglé par son désir de vengeance.



Et le début était pourtant prometteur. Li Mubai avait été élevé pour devenir un homme de la cour et, juste avant de passer les examens pour entrer dans l’administration impériale, il a opéré un 180 degré et s’est lancé dans les arts martiaux. Quoiqu’il fasse, il y excelle. Le jeune entend parler de Yu Xiulian, la fille d’un garde d’escorte renommé. Elle manie vraiment bien l’épée et le jeune chevalier espère attirer son attention en la provoquant en duel. Malheureusement, elle est déjà promise à un autre alors la romance tant espérée n’aura pas lieu. (Je sais que les traducteurs changent souvent les noms, je crois que cette Yu Xiulian est la fameuse Yu Shulien du film). Dans tous les cas, un respect mutuel les lie à jamais. Et plusieurs aventures, évidemment.



L’auteur insiste souvent, en particulier quand il fait référence à Li Mubai, ou Petite grue et d’autres grands maitres du gongfu, sur des codes d’honneur, un sens de la justice, la sagesse. Et c’est souvent ce que nous, les Occidentaux, nous associons à cet univers d’arts martiaux. Étrangement, ce n’est pas ce qu’il ressort de ces bouquins de Wang Dulu. Après tout, pourquoi tant de chevaliers s’entretuent, cherchent à se venger ? D’un côté comme de l’autre, c’est qu’il doit y avoir des experts de gongfu qui n’agissent pas avec honneur ou qui ne soient pas justes ni sages. N’est-ce pas ? Je veux dire, tous les mécréants ne sont pas des saoulards sans morale, des criminels impis. Ou bien j’ai manqué quelque chose…



Toutes ces histoires de vengeances… c’est pire que les vendettas des Corses. Un premier se venge d’un second qui ripostait contre les faits d’armes du premier qui voulait réparer une insulte du second qui exerçait des représailles contre le premier qui voulait se faire justice contre le second qui prenait sa revanche contre le premier… Vous saisissez ? Un peu d’imagination, SVP ! L’évolution psychologique des personnages, connaissez ?



Et si au moins Dulu Wang nous transportait dans un décor, dans un univers aussi enchanteur qu’Ang Lee. Mais non. Son écriture est sèche, on y retoruve peu de descriptions de lieux, de paysages. Les meilleures informations, je les tirais des notes du traducteur (excellentes, en passant !), qui expliquait certaines références du roman, et de mes recherches personnelles sur l’internet. C’est beaucoup dire. Je m’encourage en me rappelant qu’il ne reste qu’un tome (traduit en français, car il y en a davantage dans la langue d’origine, et ils sont divisés autrement).
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Tigre et Dragon, Tome 1 : Première époque : la ..

Wang Dulu a écrit cette romance wuxia dans les années 30.

Elle est devenue célèbre pour les gens comme moi quand Ang Lee a réalisé le film du même nom.

Tigre et Dragon : des hommes qui bondissent sur des toits ou qui tiennent en équilibre sur des bambous qui ploient lentement.

J'ai donc attaqué la lecture de ces deux livres avec une vive avidité : j'avais envie de lire une histoire aussi poétique que le film qui m'avait introduit au wu xia pian.

Comme d'habitude, ma déconvenue est à la hauteur des mes attentes.



Or donc, dans la Chine d'autrefois, un vieux maître de gonfu très sévère interdit à ses disciples de convoiter la femme d'un autre. Mais l'un des disciples se laisse tenter. Le maître se fache et le tue. Le fils du disciple réside un temps avec le vieux maître, mais finit par partir car il est maltraité. Il s'enfuit en se faisant une promesse : il va devenir un grand adepte des arts martiaux et reveneir venger son père.



Bon, c'est de la littérature populaire, datée qui plus est, et issue d'une culture qui m'est étrangère. Mais ma lecture a été douleureuse. Évidemment, les personnages portent des noms assez semblables et difficilement prononçables, du coup je ne savais jamais qui était qui par rapport à qui. Surtout que beaucoup ont des surnoms en plus : "Le Bodhisattva au visage d'or" ou "le Dragon qui aspire l'eau". À la fin du livre, les noms des 115 protagonistes sont récapitulés, mais c'est quand même galère.



Ensuite, il ne se passe pas grand chose. Disons que c'est toujours la même chose. Le héros (Petite Grue) passe deux heures à se demander si son gonfu est plus fort que celui de son prochain. Il hésite, mais finalement, il se dit qu'il va facilement lui casser la gueule. Manque de pot, ça foire, et il fuit le combat... et là il rencontre un nouvel adversaire.



Heureusement, à un moment, il devient super balèze car il rencontre un maître qui lui apprend ses techniques secrètes. Et là, badaboum, Petite Grue peut enfin casser la gueule à tout le monde sans passer par l'interminable discours intérieur et l'incontournable scène de fuite. Il remplace donc ses hésitations par des états d'âme amoureux ou moraux.



Le monde de la chevalerie décrit est entièrement basé sur la réputation : "Si je perds, la honte va rejaillir sur mon école et mon maître". Du coup les personnages passent beaucoup de temps à essayer de se situer dans la pyramide de puissance des adeptes des arts martiaux. Poigne de Fer est plus fort qu'Hirondelle du Printemps qui se pense plus fort que Poigne de Fer. Là dessus, vous pouvez rajouter des alliances qui durent 10 pages : deux clans s'unissent pour casser la gueule à un chevalier, mais finalement s'embrouillent, du coup ils sont adversaires, mais redeviennent alliers autour d'un bon verre d'alcool.



Et tous ces types passent leur temps à changer de région. C'est normal, ils sont tous soit garde du corps, soit voleur de grand chemin, soit chevalier errant. Mais c'est insupportable : ils sont toujours en train de galoper ou de vadrouiller entre deux régions pour rencontrer tel maître mystérieux ou tel allier martial. Et comme ils fuient dès qu'ils perdent un combat pour aller se cacher dans la région d'à côté, l'auteur passe son temps à raconter comment Lance de Bambou a traversé les montagnes du bout du monde pour se faire agresser par des voleurs, en blesser 4 et finalement fuir devant leur nombre.



Évidemment, il y a de la romance. Petite Grue est amoureux de la petite-fille du vieux maître qu'il veut tuer. C'est peut être le truc le plus réussi de l'histoire : ils sont embringués chacun dans des histoires de fidélité, de piété et de promesse, c'est une vraie histoire d'amour impossible. Mais là encore, ça pinaille pendant des plombes à grand coup d'incompréhension mutuelle : dès qu'ils pourraient s'expliquer, il y a un combat, l'un des deux fuit et laisse l'autre avec une fausse impression.



Il faut rajouter à ça un caractère très versatile des personnages. Les gars changent d'avis toutes les 3 pages. "Je vais le tuer". "Non, je vais l'adopter." "Plutôt, je vais le marier avec ma fille." "Laisse tomber, je vais me battre avec lui." "Ah ben non, je vais envoyer mes disciples." "Laisse faire, je vais m'allier avec le premier venu pour lui foutre sur la gueule." "Non, je vais me sacrifier, je vais l'affronter moi-même." "Ouille, il est fort, je vais aller visiter la région voisine." "Merde, il me poursuit, le con. Je vais essayer de m'humilier et lui demander de m'épargner." "Oh et puis merde, on va se battres à l'ancienne." Ad nauseum.



Le style de Wang Dulu est de plus loin d'être transcendant : il décrit les combats avec un rare manque d'imagination et de chorégraphie. Et comme les combats se suivent et se ressemblent, c'est très vite lassant.



Après 2 livres (soit plus de 1 000 pages) je ne trouve absolument pas le moindre rapport avec le film Tigre et Dragon. Je wikipède donc en anglais et découvre que la saga s'étale en fait sur 5 volumes. Les volumes qui ont inspiré le film sont ceux qui viennent après mon expérience. Et je ne me sens pas le courage de me fader encore 1 500 pages aussi répétitives.



Ceci dit, j'imagine aisément qu'un lecteur chinois qui lit Les trois mousquetaires, Vingt ans après et Le Vicomte de Bragelonne doit se dire que c'est bien bavard, que l'auteur s'écoute écrire et que tout ceci est bien démodé.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Tigre et Dragon, Tome 3 : Troisième époque : Li..

Le jeune Li Mubai est torturé entre la volonté de sa famille d’en faire un lettré et son don pour les arts martiaux. En se rendant à Pékin pour chercher un poste dans l’administration impériale, il est amené à escorter le vieux garde Yu Xiongyuan, ainsi que sa femme et sa ravissante fille Xiulian dont il tombe bien vite amoureux. Mais Xiulian est promise à un autre et l’honneur oblige Li Mubai à se retirer pour poursuivre sa route…



Cette suite à la pentalogie Titre et Dragon est conforme à l’édition française du premier tome. Découpée en deux volumes pour l’occasion, on y suit les aventures de jeunesse de Li Mubai, appelé à vivre une destinée exceptionnelle. Le lecteur y découvrira aussi qu’Ang Lee y aura puisé quelques idées pour son adaptation cinématographique d’un roman plus tardif dans le cycle. Quant à la prose de WANG Dulu elle est sans surprise, mais mieux mise en valeur par une traduction plus travaillée que pour le premier tome. Pour cette raison, et parce que Li Mubai est un personnage véritablement attachant, on considérera Li Mubai, l’épée précieuse et Xiulian, l’épingle d’or supérieurs à La vengeance de Petite Grue et La danse de la grue et du phénix.



Notons enfin que si ce roman se positionne en deuxième position dans le cycle, il est le premier dans l’ordre d’écriture.
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Tigre et Dragon, Tome 1 : Première époque : la ..

Au fur et à mesure que j'avançais cette lecture, je ne pouvais m'empêcher de songer à la saga “Musashi” de Eiji Yoshikawa et de regretter que ce livre de Dulu ne lui arrive pas à la cheville. Les deux sont centrés sur des héros mythiques d'arts martiaux, de questions d'honneur et de code de chevalerie.Mais là où le premier dose savamment action et réflexions, fait grandir peu à peu son héros et utilise judicieusement ses personnages secondaires, le deuxième n'offre qu'un cafouillis sans queue ni tête de réactions intempestives, un ballet quasi perpétuel de poules sans tête qui brandissent constamment sabres et épées sans trop savoir pourquoi. Ce livre est le premier d'une quadrilogie.

Pensez-vous vraiment que je vais poursuivre?
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Tigre et Dragon, Tome 2 : La danse de la gr..

WANG Dulu est un auteur chinois populaire et prolixe dans la première partie du XXème siècle, jusqu’aux prémices de la Révolution culturelle. Il est même considéré comme l’un des pères du wuxia moderne, ces récits alliant arts martiaux et chevalerie fortement ancrés dans les traditions littéraire puis cinématographique de la Chine.

Cette reconnaissance n’est arrivé jusqu’en Occident que tardivement par le biais du cinéma et l’adaptation par Ang Lee de l’un de ses romans en 2000 : Tigre et Dragon. Encore est-il que ce dernier n’est que le quatrième tome d’une pentalogie dont Calmann-Lévy a entamé en 2007 la traduction française.

Dans l’édition qui en découle le premier tome de ce cycle est composé de La vengeance de Petite Grue et de La danse de la grue et du phénix. Il est consacré au jeune Jiang Xiaohe dont le père est assassiné par le clan Kun Lun pour avoir eu une relation avec une femme mariée. Le garçon n’aura de cesse de se venger et deviendra pour cela le disciple d’un maître des arts martiaux…

Le personnage principal du roman est conforme à ce que l’on peut attendre d’un héros de wuxia. Il s’agit d’un guerrier vagabond, plein de courage et d’honneur, qui a de précieux dons pour le combat. Très jeune au début du roman, il manque alors quelque peu de rigueur ; mais sa formation va lui en donner et il n’aura alors plus qu’à lutter contre le dilemme posé par son devoir et ses désirs personnels. Car l’amour est également présent dans ce roman, là où il est le plus problématique, dans le clan même où il doit assouvir sa vengeance.

L’écriture est elle aussi conforme à ce que les habitués du genre peuvent connaître. Les vingt chapitres débutent par quatre vers résumant ce qui va s’y passer. Le vocabulaire utilisé est simple et très descriptif. Les phrases étant courtes, le rythme de la narration est très rapide.

Les innombrables scènes de combat peuvent parfois paraître répétitives, mais c’est aussi ce qui fait le charme de cette littérature qui montre que les arts martiaux ne sont pas uniquement des techniques de combat, mais un réel mode de vie qui ne fait pas seulement appel à la force physique mais aussi à la psychologie. Cette dernière peut certes sembler simpliste, mais le lecteur qui se laisse prendre au jeu passera un agréable moment à la lecture de cette première partie de cycle.

Alors on regrettera plutôt que le roman original soit découpé sans raison apparente, et que les deux morceaux de roman qui en sont issus soient publiés à trois mois d’intervalle, et ce sans avertissement de la part de l’éditeur.
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