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Citations de William Irish (279)


La mort avait donné à Lon Bradsley une dignité dont la vie l'avait privé - la mort, cette niveleuse. Qui saura après nous si nous étions intelligents ou faibles d'esprit ?
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Un nègre vint ouvrir lorsque l'écrivain souleva et laissa retomber le heurtoir de métal fixé contre le battant. Il accueillit Holmes avec la respectueuse familiarité d'un vieux domestique.
- Alors, vous avez trouvé une bonne fin pour ce chapitre qui vous préoccupait ?
- J'étais en train d'en trouver une, répondit Holmes d'un air sombre, mais j'ai tout oublié. Cette jeune dame a eu un accident ; aide-moi à la soutenir jusqu'à un fauteuil.
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Il était planté là, tête basse, un peu comme à un enterrement, devant un cercueil.
Et puis, sans qu'un son eût signalé son approche, sur le sol nu l'ombre ronde d'une petite tête se projeta, de quelque part derrière lui. Puis, le cou apparut, deux épaules. Puis le gracieux délié d'une taille. Après quoi, l'ombre chinoise s'immobilisa.
Une main effleura son épaule. Une caresse qui n'avait rien d'impérieux. Sur le sol, l'ombre avait tendu un bras d'ombre vers l'ombre de Durand, liant un instant les deux silhouettes, pour retomber aussitôt.
Il leva lentement la tête. Lentement aussi, il se tourna du côté d'où était venue cette légère pression...
C'était une créature minuscule ; mais il y avait tant d'harmonie et de perfection dans les proportions de cette miniature !
Durand regarda la main de la jeune fille, puis sa propre épaule, car il ne pouvait croire encore que cette main l'eût frôlé, ni, surtout entrevoir la raison d'un tel geste. Lentement, il ôta son chapeau, le maintint levé, en signe d'interrogation.
- Vous ne me reconnaissez pas, monsieur Durand, n'est-il pas vrai ?
Je suis Julia, Louis... Je puis bien vous appeler Louis ? Julia Russel, insista-t-elle sans départir de son sourire.
- Non, voyons... Comment pouvez-vous ?...
Il ne trouvait de que des mots sans suite.
- Ce n'est pas gentil à moi d'avoir fait cela, n'est-ce pas ?
- Mais le portait... les cheveux noirs ?...
- C'est celui de ma tante que je vous ai envoyé, au lieu du mien.
Oh ! je n'aurais pas dû ! Je le vois bien à présent. Mais sur le moment cela n'avait pas l'air si important : il n'y avait encore rien de sérieux entre nous. Il ne s'agissait alors que de simples rapports épistolaires. Ensuite, à plusieurs reprises, j'ai eu envie de vous envoyer le vrai portrait, à la place de l'autre. Un joli visage, cela suffit souvent pour faire perdre la tête à un homme! Je voulais faire naître entre nous un sentiment plus profond, plus durable, plus spontané. Je voulais, si vous deviez tenir à moi, que ce fût à cause de.. mon Dieu ! de ce que je vous écrirais, de ma forme d'esprit, de ma personnalité réelle et non à cause du portrait d'une jolie écervelée.
Vous êtes déçu ? demanda-t-elle timidement.
- Quelle question ! s'exclama-t-il.
- Vous me pardonnez ? Les mots tremblaient sur ses lèvres.
- C'était un mensonge adorable ! dit-il avec chaleur.
Je ne crois pas qu'on en ait jamais fait de plus adorable, à ma connaissance !
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Et puis ç'avait été cette nuit...On avait l'impression qu'elle était faite de goudron fondu qui vous dégoulinait dessus. En ce mois de juillet, il faisait chaud partout, mais dans Hold Street, c'était vraiment l'enfer. Buddy essayait en vain de trouver le sommeil ; les draps étaient moites et collaient à son corps. P'pa n'était pas à la maison, car il travaillait la nuit. Les deux chambres ressemblaient à un four dont tous les bruleurs auraient été allumés. Finalement, Buddy prit son oreiller et enjambant le rebord de la fenêtre, sortit sur l'escalier d'incendie, pour voir si l'on y respirait mieux.
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Howie m’attendait à la gare avec cet air mi-figue mi-raisin qu’ont les jeunes neveux lorsqu’une vieille fille de tante leur arrive de sa province. Moi, j’espérais bien qu’on se serait manqués, mais j’ai joué de malchance. 
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Je vais éliminer cette femme de mes calculs et de mes suppositions aussi complètement que si elle n'existait pas. Elle me gêne. Elle est comme un nuage de brume qui enveloppe toute l'affaire. J'ai l'intention de concentrer mes efforts sur les quatre hommes. Lorsque j'aurai découvert le point où leurs vies se sont rencontrées, la femme rentrera immédiatement en scène, et je ne tarderai pas à découvrir le motif qui l'a fait agir.
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J'ai une de ces pauvres choses qu'on appelle un mari, dit Joan. Il est très bien élevé, ne fait pas de bruit, mais le malheureux dépend de moi pour sa subsistance...
( Entre les mots)
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On se souvient toujours des gens qui vous tuent.
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Les premières lignes, tracées d'une belle écriture masculine, disaient : "Cher Monsieur, - En réponse à votre demande, nous avons le plaisir de vous communiquer le nom et l'adresse d'un de nos membres. Si vous avez l'amabilité de lui écrire personnellement, nous avons la certitude qu'il s'ensuivra un échange de correspondance satisfaisant pour les deux partis..."
L'écriture de la suivante était encore plus raffinée. Cette fois, c'était celle d'une femme : "Mon cher monsieur Durand..." Et c'était signé : "Très sincèrement vôtre, Miss J. Russel."
La troisième : "Cher monsieur Durand... Sincèrement, Miss Julia Russel."
La quatrième : "Cher Louis Durand... Sincèrement, votre amie Julia Russel."
Puis : "Cher Louis... Sincèrement, votre amie Julia."
Ensuite : "Cher Louis... Sincèrement vôtre, Julia."
Et encore : "Louis cher... Votre Julia."
Finalement : "Louis bien-aimé... Impatiemment, votre Julia."
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Les amitiés fleurissent rapidement, dans l'atmosphère de serre des compartiments ; en quelques heures, parfois, elles atteignent leur pleine floraison. Puis, tout aussi brusquement, elles sont interrompues par l'inévitable séparation des voyageurs, et rares sont les cas où elles survivent à cette première rupture. C'est pourquoi, à bord des trains et des bateaux, les gens sont moins réticents les uns avec les autres ; ils échangent plus volontiers des confidences et se racontent leurs vies respectives ; ils n'auront sans doute jamais l'occasion de revoir ces mêmes gens, ni de s'inquiéter de leur opinion, bonne ou mauvaise, qu'ils peuvent s'être formée.
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- [...] Vous arrêtez les gens, et pour vous c'est la routine. Vous ne pouvez savoir ce qu'on ressent lorsqu'on est dans sa chambre, en sécurité, heureuse, en paix avec la terre entière, et que l'instant d'après on vient vous chercher. On vient chez vous, on vous emmène devant tout le monde, on vous traîne dans la rue jusqu'au bureau de police, et là on vous apprend que vous avez tué un homme !
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Intérieurement, elle se sentait complètement flétrie, flétrie et vieillie; comme si son cœur s'était creusé de rides profondes.
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Buddy dut raconter son affaire une seconde fois, mais la répétition ne la rendit pas plus facile à dire. L'homme se contenta de le regarder. Dans son esprit, Buddy avait imaginé que, son récit à peine terminé, se déclencherait une sorte d'alerte générale, une ruée de tous les occupants du commissariat vers les voitures de police dont les sirènes hausseraient leur clameur au milieu des ordres frénétiquement hurlés. C'était toujours comme ça que les choses se passaient dans les films. Mais, dans la vie réelle, l'homme assis derrière le bureau se contentait de le regarder.
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Elle ne fut tout d'abord qu'une silhouette lointaine s'avançant vers moi, parmi d'autres. Un instant plus tard, c'était une jeune fille. Puis je vis qu'elle était jolie et impeccablement habillée. Ensuite, ce fut un être aguichant dont les yeux demandaient "vous êtes seul?", et dont le vague sourire précisait "si oui, dites-le moi".
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Il arrive quelquefois qu'une ligne de démarcation tranche une existence en deux. Une ligne nette, presque réelle, comme le trait noir d'un pinceau ou le tracé d'un bâton de craie. Cela arrive quelquefois, mais pas souvent.
La vie d'Helen fut ainsi scindée. La ligne fut tracée sous ses pas, quelque part sur le bref parcours, dans le couloir du wagon, entre la fenêtre du compartiment et le marchepied de la voiture, à un moment quelconque, alors que sa silhouette était dérobée aux regards du groupe qui l'attendait sur le quai.
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- Au fond, moins la famille sera au courant de cette affaire, moins elle aura lieu de se faire du souci... rétrospectivement , vous comprenez ? Alors, je crois que je ne vais rien leur dire du tout.
Et il me donna un coup de coude, que je m'empressai de lui retourner.
( un pied dans la tombe)
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Paine sentit ses genoux se dérober sous lui et sa gorge se serrer affreusement - véritable impression d'agonie ignorée des professionnels, et réservée aux seuls amateurs pris la main dans le sac à leur coup d'essai.

Extrait de l'Engrenage
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- Regarde l'étui, maintenant. Tu vois où tu l'as prise ? A droite. Comme tout le monde. Et tu continues de droite à gauche. Or, sur son étui à lui, c'est le contraire qui s'est produit. Tu vois ce que je veux dire, maintenant ? L e type qui était assis dans ce fauteuil, en face de Graves, était gaucher.
Bricky en resta bouche bée.

p.99
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Ils avaient rendez-vous chaque soir à huit heures, qu'il pleuve ou qu'il neige, qu'il fasse clair de lune ou non. Et ça n'était pas nouveau. L'année précédente, il en était déjà ainsi, et l'année d'avant aussi, et encore celle d'avant. Mais ça n'allait plus durer longtemps maintenant. Bientôt, c'en serait fini de ces huit à douze, et ils seraient ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. En juin, très exactement. Mais jamais juin n'avait semblé aussi long à venir !
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La foule est bizarre. Elle est étonnamment prompte à tirer une conclusion trop hâtive, mais elle est remarquablement lente à revenir sur son erreur.
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