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Citations de Xavier Patier (44)


C'est à moi que les gendarmes de Bugeat ont annoncé l'accident, et ils étaient si ennuyés en arrivant que je m'en suis voulu de ne pas savoir les consoler. Ils étaient descendus de l'estafette, képi à la main, dans la cour. Ils ont dit : "condoléances" . J'ai balbutié : " ce n'est pas grave" pour les mettre à l'aise . La phrase était mal choisie, ils m'ont pris pour un mauvais fils.
( p 11)
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Xavier Patier
Il ne faut jamais se taire. La parole est un sucre lent de la démocratie. Elle finit toujours par faire son œuvre. Le meilleur service à rendre à la vérité est de la répéter inlassablement. Il faut parler sans se lasser. Tant qu'on vous persécute, c'est que vous existez. Et si l'on vous insulte, alors réjouissez-vous.
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Il se disait : " J'arrête la politique, je pars en vacances" Ou alors il s'imaginait menuisier, bibliothécaire, bistrotier, avec une fille simple qui lui ferait une cuisine grasse et traditionnelle. Le fait qu'il n'ait pas su parvenir à un objectif aussi modeste, il le vivait comme une injustice.
( p 63)
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Il raconte que depuis l'âge de dix huit ans, il n'a pas passé une journée sans souffrir.
Certaines heures la douleur est tellement insupportable qu'il la combat en résolvant des exercices de mathématiques. Ou alors il se met dans son lit et sa sœur vient à son secours avec un bol de lait d'ânesse.
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Les Peyrelade forment un couple intéressant : lui est maigre et sec, pâle de teint ; elle est grasse et rouge. Pourtant ils doivent avoir le même régime alimentaire depuis trente ans, et la même lecture des mêmes pages du Sud-Ouest, et le même point de vue sur les choses. Beaucoup de ménages en vieillissant ont un physique qui converge vers un modèle interchangeable : le mari prend des rondeurs, la femme du poil au menton, et ils pensent pareils.

( p 26 )
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Comment, disait-il en lui-même, font-ils donc pour aller tous les jours d'un bureau à un appartement et d'un appartement à un bureau; pour partir le dimanche en vallée de Chevreuse avec une femme et des enfants, et au retour rester bloqués à Clamart dans des embouteillages; et aussi sortir dîner chez des raseurs qu'ils appellent leurs amis, et parler leur politique éperdument, comme si leur vie en dépendait, et aussitôt après descendre la poubelle et le samedi faire les courses, et pour tout dire s'acheminer vers la mort sans y penser jamais ? (p.7)
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Mais nous sommes toujours aimés pour l'aspect que nous ne voudrions pas révéler de nous-mêmes, pour nos faiblesses, quand nous voudrions que l'amour que nous inspirons ne soit qu'une version exacerbée de l'admiration.

( La Table Ronde. 2000, p.166)
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La communauté nouvelle fondée par Guilbert Daillard tournait à l'empire immobilier, mais dans un genre " Relais et Châteaux" plutôt qu'habitat social. En se convertissant, Guilbert avait changé sa vie mais pas ses goûts : il était devenu chrétien sans cesser d'être bourgeois.
( p 131)
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De mes cours à l’institut catholique de la rue de la Fonderie j'ai retenu cette phrase de Bergson : " Dormir, c'est se désintéresser." Il me tardait de dormir.
(p 159)
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Un vieux seul, ça choque moins qu'un solitaire entre deux âges. Il n'y a que la vieillesse pour remettre les ratés dans le peloton. Le nivellement par la décrépitude...
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Après tout, il n'y avait pas de honte à être casanier pour un avocat pénal, Des voyages, il en faisait assez à l'intérieur des hommes qu'il défendait, et le savoir qu'il pouvait en acquérir n'était pas amer.Il faut bien être de quelque part.Être de partout, c'est être de nulle part.

( La Table Ronde, 2000)
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Ce n'est pas qu'il est paresseux, mais il a peur.Il a horreur d'un travail achevé.Il n'aime que les brouillons.Il ne supporte que les commencements. Il ne tient pas en place.Même en amour, la durée lui fait peur.Dès que les choses vont bien, l'envie lui prend de casser son jouet.

( Table ronde, 2000 , p.111)
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J'étais furieux : Une foire aux célibataires ! Une foire aux bestiaux plutôt. C'est d'ailleurs ce qu'ils disent dans le journal. Popurquoi ils s'organisent pas ça à La Guierle, à Brive ? Je ne suis pas un veau ! Pour qui me prends-tu ?
( p 71)
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Ma seule raison de vivre, c'est que tu sois encore là, comme mon petit garçon, à ton âge, à quarante-trois ans. Tu te rends compte ! je ne veux pas partir avant que tu sois un homme.
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Les yeux mouillés, je n'en connais que des sombres : ce sont les regards noirs des maigres espagnols fusillés de la guerre civile. Ces regards hurlent sous les rafales et nous laissent muets. Ils concentrent jusqu'à la braise l'humanité perdue des pauvres carcasses de poil et d'os cambrées contre les murs blancs.
( p 39 )
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Le trajet qui sépare la rue Darquier de la place du Capitole n'est pas long, mais il est téméraire de prétendre le parcourir en voiture par temps de pluie. Dès qu'il tombe trois gouttes la circulation est bloquée. Le centre de Toulouse, qui n'a connu ni baron Haussmann ni bombardement, est un enchevêtrement de ruelles médiévales qu'on a mises en sens unique, quand on ne les a pas rendues piétonnes, et que barrent de proche en proche des camions de livraison qui ont l'éternité devant eux.
( p 18)
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J'étais encore enfant; jouant sur le Vultur, ce mont apulien, j'avais passé les limites de ma terre nourricière, l'Apulie, et de fatigue j'avais cédé au sommeil. Vinrent des oiseaux merveilleux, des colombes, qui me couvrirent de frais feuillage. On s'en étonna chez tous les habitants du nid d'Acherontie, des bois de Bantia, des plaines fertiles où est l'humble Forente : on admira que j'eusse pu dormir sans crainte et sans danger parmi les noires vipères et les ours ; que le saint laurier, que le myrte se fussent amoncelés sur moi, enfant hardi, et protégé des dieux.
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Lucrèce a tout dit sur ce point: si les voyages ne nous sont d'aucun profit, c'est que nous ne faisons que déplacer ici et là le mal qui est en nous.Il nous faudrait guérir d'abord, et partir ensuite.Mais une fois guéri, à quoi bon s'en aller ? Voilà pourquoi le vrai défi, c'est de savoir commencer un voyage autour de sa chambre, comme Xavier de Maistre, ou dans cette brasserie, ou même sur cette banquette, tout seul.

( La Table Ronde, 2000, p.32)
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Je n'arrive pas à oublier (…) que je n'intéresse aucune créature, sauf maman qui me dévore vivant. Je ne suis précieux à personne. J'ai 43 ans et demi, mais pour moi il ne s'est rien passé depuis que j'en avais 18.

(Table Ronde, 1998)
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En pensée, je reprenais une nouvelle fois de zéro mon histoire de Chavanac, quand Ferrasse rompit le silence.
- Un peu avant 1900, me dit-il, Poincaré avait dit quelque part : " Je sens la guerre ". Et Léon Blum, le petit jeune du Conseil d'état à qui on relatait ce mot, aurait répondu : " Il n'a qu'à se désinfecter".
( p 74)
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