Faire le tour du monde sur un mini-bateau ! Yann Quenet raconte.
...au bout d'un certains temps, je ne vois presque plus les jours passer. J'ai l'impression de flotter sur le temps comme je flotte sur l'eau. Le temps ne se résume plus qu'à l'instant présent...
- Mais pourquoi vous n'avez pas d'étrave ?
- Heu, ça sert à rien, les étraves.
- Haaa ! Eh mais dites donc, vous n'avez pas de haubans pour tenir votre mât ?
- Des haubans ? Non, ça sert à rien.
- Mais vous n'avez pas de bôme non plus ?
- Non, ça sert à rien, les bômes.
- Mais vous avez un moteur, tout de même ?
- Heu non, ça s...
- OK, OK, j'ai compris.
Je m'en veux aussi un peu de ne pas apprécier comme il faut ce dernier tronçon de ma balade. C'est pendant ces interrogations et dans cet état d'esprit que je l'ai croisé...un gros canard en plastique...un frère du large.
Je souhaitais donc un bateau simple à faire naviguer, économique et fiable (un bateau de fainéant, donc). Mais même en écumant tous les salons nautiques du monde, un tel bateau est tout bonnement introuvable, pour la simple et très bonne raison que ceux qui les conçoivent et les construisent, tout comme ceux qui les achètent, veulent des bateaux compliqués, chers et peu fiables. [...]
N'étant jamais aussi bien servi que par moi-même, j'ai donc décidé de dessiner et de construire moi-même ce bateau.
C'est ma faute, si je ne veux pas être malade, il y a deux règles à respecter impérativement : surtout pas d'alcool le soir précédent et pas de café le matin, sinon c'est vomi assuré. Or, la veille, quelqu'un m'a offert une caipirinha d'adieu qu'il aurait été très malpoli de refuser, et ce matin mon sympathique voisin de ponton m'a gentiment proposé un café à son bord. Tout faux, mon gars !
Attends-toi au pire, comme ça tu n'es jamais déçu.