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Critiques de Yrsa Daley-Ward (25)
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La Vie précieuse

Après des débuts difficiles comme actrice et mannequin, la Britannique Yrsa Daley-Ward s’est fait connaître avec Bone, un recueil de poésie en spoken word, cette technique qui joue sur les sonorités et le rythme pour oraliser et musicaliser un texte. Cinq ans plus tard, en 2019, son autobiographie The Terrible, elle aussi très originalement stylisée, remportait le PEN/Ackerley Prize. Ce livre est aujourd’hui traduit en français sous le titre La vie précieuse.





Née d’une mère jamaïcaine et d’un père nigérian qui l’a abandonnée à la naissance, Yrsa grandit sur fond de discrimination raciale dans l’Angleterre des années 1990. Sa mère infirmière de nuit menant une vie instable et difficile, ce sont ses grands-parents, membres intégristes de l’Église adventiste du septième jour, qui, de ses sept à onze ans, l’élèvent avec son frère Little Roo dans l’outrance rigoriste de leur cadre moral et religieux. Le contraste est absolu avec la vie bohème et l’indépendance totale que les deux enfants retrouvent à leur retour chez leur mère. Leur parcours d’adolescents s’avère alors chaotique, entre drogue mais aussi prostitution pour Yrsa, alors que la précarité et son tempérament – « le terrible » dont elle raconte les frasques et les éclats comme s’il était une créature autonome en elle – la jettent dans une errance de tous les excès. Heureusement, du pire finit quand même par jaillir la lumière, lorsque la poésie devient son exutoire et sa bouée de sauvetage.





L’écriture d’Yrsa a la fluorescence d’un diamant noir. Elle irradie du fond de l’obscurité, accroche la lumière aux arêtes vives d’une voix qui a trouvé dans la stylisation poétique un mode d’expression aussi viscéral qu’élégant, frontal mais jamais cru, mêlant le silex de sa lucidité d’adulte à la tendreté de son ressenti d’enfant, pour un récit sombre où triomphent malgré tout espoir et résilience. Entre prose et vers libres, l’oralité poétique du texte sait si bien jouer du rythme des mots et de la mise en page, de ruptures en ellipses et accélérations, de passages développés en fragments lapidaires, variant autant les effets sonores que visuels au gré d’une composition de page variée et inventive, que d’emblée captivé par la sincérité, la force et l’originalité du récit, l’on y plonge dès son exergue déjà singulier pour ne plus en émerger avant son point final, surpris, impressionné, conquis.





En trouvant dans l’écriture le palissage qui manquait à son existence de plante poussée sauvagement dans une marge sociale et familiale, Yrsa Daley-Ward est aussi devenue une alchimiste des sentiments et des sensations, transmutés ici en une oeuvre poétique et littéraire réellement belle et singulière, puissante et profonde. Un livre étonnant et marquant, qui se dévore d’une traite. Coup de coeur.





Merci à Babelio et aux éditions La Croisée pour cette découverte en avant-première.
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La Vie précieuse

« The Terrible », c'est le titre original de ce livre et qui, maintenant que je l'ai terminé, prend beaucoup plus de sens que « La vie précieuse », titre choisi par les éditions françaises. Publié pour la première fois en 2018, ce roman autobiographique fort atypique a visiblement eu son petit succès, mais ce n'est que cette année qu'il a été traduit et publié en France (le 7 février prochain plus précisément).



Fort atypique vous disais-je, il l'est sans aucun doute. Yrsa Daley-Ward est poétesse et ça se ressent dans tout son récit, dans lequel elle nous raconte à sa manière son enfance, son adolescence et ses débuts dans la vie active. Élevés par une mère célibataire, infirmière de nuit qui se tue à la tâche et douée pour se trouver des hommes plus boulets qu'autre chose, Yrsa et son frère sont ensuite confiés à leurs grands-parents, où l'éducation ultra-religieuse et les règles strictes sont de rigueur. Plus tard, ce sont ses débuts à Manchester sur lesquels elle revient, puis à Londres, où soirées à n'en plus finir riment avec alcool et drogue. De son enfance à sa sortie du lycée et bien après, Yrsa se cherche, se découvre, se teste, parfois au-delà des limites.



Fort atypique donc, par une enfance et un passé familial hors du commun. Fort atypique, car Yrsa est également une enfant/ado/femme qui n'a pas toujours suivi les chemins les plus faciles et qui lui étaient destinés. Mais aussi fort atypique, par une mise en forme du récit inhabituelle. Et fort atypique, par un style propre à l'autrice, coupant et sulfureux.



L'autrice évoque des faits peu évidents à admettre/confier, enfin j'imagine, mais qu'elle assume entièrement. Avec ses mots et ses phrases parfois décousus, c'est avant tout ses ressentis qu'elle partage avec nous. Son récit transpire la sincérité et c'est ce qui nous accroche dès le départ. À chaque étape de sa vie, viennent s'ancrer des doutes et des questions, des envies et des besoins, des ressentis et des émotions qu'elle n'hésite pas à retranscrire dans son livre. Elle décortique toute son enfance et sa jeunesse : la découverte de son corps qui change, sa mère qui lui manque, son frère dont elle se sent très proche sans se sentir obligée d'être constamment là pour lui, l'euphorie des drogues et alcools sur son mal-être, son passé d'escort-girl et les factures qui s'accumulent. À la sortie du lycée, elle aurait dû aller à la fac et avoir une vie bien rangée, mais elle a fait un tout autre choix, a pris une toute autre voie, sinueuse, et c'est ça qu'elle nous conte.



Et elle le fait bien, à sa manière certes, mais c'est percutant, honnête et profond. C'est un style auquel il faut s'habituer mais je m'y suis rapidement fait. Certains chapitres font trois pages, d'autres ne comptent qu'une dizaine de lignes. Certaines phrases sont coupées à un ou plusieurs endroits pour mieux en retrouver la suite après un saut de ligne. Certaines sont ponctuées normalement, d'autres au contraire brillent par l'absence de virgules. On pourrait croire, comme ça, que ça part dans tous les sens. Et pourtant, ce n'est absolument pas le cas, l'histoire d'Yrsa est structurée et le récit bien organisé, bien que d'une manière inhabituelle. Tel un grand poème en vers libre, très introspectif, c'est ainsi que l'autrice se raconte et ça a bien fonctionné sur moi.



C'est souvent sombre, mais pas si oppressant. La lecture se veut facile et rapide, les pages se tournent toutes seules, et on en arrive au bout sans crier gare. Je n'ai pas vu le temps passer, le récit est happant et joliment écrit, poétique et pesant tout à la fois.



Je remercie Déborah de Babelio et les éditions La Croisée pour cette jolie découverte, en avant-première qui plus est, dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

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La Vie précieuse

Le titre original de ce récit à l'écriture inoubliable qui restera en moi très longtemps était «  The Terrible » paru en 2018 , traduit de l'anglais seulement en 2024 , je ne ne sais pas pourquoi.

Les éditions françaises ont choisi un autre titre.



Un roman autobiographique passionnant de bout en bout ,écrit par une poétesse reconnue dont on sent l'âme incandescente, la passion , la sincérité, une écriture atypique, touchante, ultra moderne , il me semble , une explosion de chapitres fort différents, une déflagration, : phrases coupées à un ou plusieurs endroits, saut de ligne, parfois absence de virgule, sans majuscules , ça part dans toutes les directions parfois , tel un poème infini ,libre, unique qui donne une impulsion , un souffle, de la vitalité , de la force , aux propos .



Une expérience de lecture unique , jouant avec les formes , la typographie, un style profond, audacieux, étincelant, pétri d'envolées pleines de vie , de rage ou de désespoir…..des mots , des phrases parfois décousues, sombres , intenses .



Dans les années 80, elle nous conte à sa manière son enfance et son adolescence , elle détaille avec grâce ces années, où elle grandit entre son frère Roo, et sa mère, infirmière de nuit dans un quotidien où elle grandira tant bien que mal .

Leur mère les confiera un jour à ses grands - parents , adventistes , férus de religion, très stricts aux rituels sévères dénués de fantaisie …

Plus tard , elle nous livre ses débuts à Manchester , la découverte de son corps qui change , ses désirs naissants ,ses passions , sinueuses, l'intensité de ses émotions, une ado rebelle, l'extraordinaire euphorie des drogues et de l'alcool , son frère qui lui manque …..



Elle devra s'en sortir assez seule dans un milieu raciste, blanc, surtout exposée aux regards concupiscents d'hommes très sensibles à sa beauté .

Elle se cherche, , se teste , à la limite du danger ….. ses mémoires d'escort perdue à Londres, les factures amoncelées.









Elle s'affranchit de toutes les règles , sauf , bien sûr , celles de l'orthographe , elle imposera sa voix de femme libre…..

Une sorte de liberté dans l'art de l'écriture .

Je n'en dirai pas plus .

Une vraie , authentique artiste , une femme déterminée , vivante , en pleine conquête d'elle - même , militante , féministe en diable , intersection elle .

Elle évoluera par la force de son caractère et son intelligence aiguisée.

Elle impose sa voix : «  La beauté fait rester les gens , pensai - je .

La beauté pousse les gens à écouter La beauté fait tomber les gens amoureux et les rend patauds » .



«  sa respiration change

elle la sent chaude, qui gronde

qui grandit dans son ventre

jusqu'à ses orteils

ses jambes commencent à trembler

et

voilà » .

«  Tout ce qui me vient c'est

La beauté rend tout supportable » …….



Un récit impressionnant maîtrisant à la perfection les sensations et les sentiments , impossible à lâcher., étincelant , au style envoûtant, libre , fort et sulfureux .

Un gros coup de coeur , vraiment .

Mais ce n'est que mon avis, bien sûr .

Je remercie chaleureusement Déborah, Masse Critique , Babelio et les éditions

«  la croisée » pour l'envoi de ce récit inventif et réjouissant, à l'originalité sans égal, édifiant, astucieux , surprenant , sans complaisance, vif , qui touche au coeur .

Peut - être ne plaira t- il pas à tout le monde tellement il est atypique ….





..





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La Vie précieuse

Gros (très gros) coup de coeur.



D'entrée le style, libre, les pensées claires, la détermination, la poésie du texte, tout m'a enchantée. Une déflagration, une révélation. Je l'ai lu d'une traite cette nuit et là au réveil, je veux écrire cette critique pendant que je suis encore sous le choc.

L'histoire: dans les années 80, Marcia, une jeune fille de quatorze ans enceinte, débarque de Jamaïque pour rejoindre ses parents installés en Angleterre. Sa mère va étudier et deviendra infirmière, et elle aura encore deux enfants, de pères différents. Yrsa, la seule fille, va devoir grandir et s'en sortir dans un milieu inconnu, blanc et souvent raciste, au milieu d'hommes qui ne restent pas insensibles à sa beauté précoce. Pour la protéger, sa mère l'éloigne provisoirement en la confiant à ses grands parents, des adventistes très religieux, terrorisant. Par la force de son caractère, par l'intelligence, et par la beauté dont elle se sert quelques fois, elle va s'affranchir de tous ces obstacles pour devenir une femme libre.

L'histoire en elle-même est édifiante à tous points de vue mais surtout c'est le style de l'autrice qui donne du souffle, de la vie au récit: c'est comme si le livre était écrit en 3D.

J'ai déjà eu ce genre de choc une ou deux fois, toujours avec des autrices contemporaines (et souvent britanniques ou canadiennes) qui défiaient la langue et le roman ou la poésie en s'affranchissant d'à peu près toutes les règles (sauf celle de l'orthographe) pour sublimer la liberté dans l'art et c'est vraiment ce que j'ai ressenti, là, cette nuit.

Je ne peux rien dire de plus sinon qu'à mon sens, une porte s'est ouverte sur l'avenir de l'écriture en tant qu'art.

Je tiens à remercier avec la plus grande sincérité Babelio et les éditions La Croisée, pour m'avoir offert l'honneur de cette nuit blanche, fiévreuse, et le bouleversement que cette lecture m'a procuré.

NB: ce livre a été publié en 2018. Je ne sais pas pourquoi il n'apparait qu'aujourd'hui?
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La Vie précieuse

Dans les années 80, en Angleterre, Yrsa et son frère, Little Roo, grandissent avec leur mère infirmière. Mais le quotidien est trop dur avec le travail de cette dernière, elle les envoie chez ses parents, membres de l'Eglise adventiste du septième jour, qui ont une éducation sévère avec leurs petits-enfants. Yrsa raconte son enfance puis son passage à l'âge adulte, entre prose et poésie.

J'ai beaucoup aimé cette autobiographie d'Yrsa Daley-Ward. J'ai découvert sa sensibilité, sa fragilité à travers ses courts chapitres : son enfance entre ses grands-parents intransigeants et sa mère trop absente. Heureusement, elle a son frère qui a une place tout près de lui. L'adolescence est plus difficile, elle a du mal à se retrouver, la découverte du sexe, de la drogue, elle sent le Terrible en elle qui prend parfois le contrôle sur elle. Elle n'a pas eu la vie facile, il lui faut appréhender son corps qui change vite, ses sentiments, ses envies changeantes, son désir de ne plus penser, juste se laisser porter... et puis sa passion qui sort comme une bouée de sauvetage.

Ce n'est pas un roman linéaire, Yrsa se laisse porter par ses émotions, aussi bien dans sa vie que sur le papier. C'est fort, intime, bouleversant, on n'en ressort pas indemne.

Merci à Masse Critique et aux éditions La Croisée pour cette autobiographique poignante.





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La Vie précieuse

✨Chronique✨



« Et Dieu sait qu’il y en a eu »



Il a des choses terribles de par le

Monde

Des choses qui sont incompatibles

Avec l’idée du bonheur

Et alors The Terrible débarque



Il est terrible

Selon l’endroit où tu vis

D’être une petite fille

D’être pauvre

D’être femme

D’être noire

D’être issue d’une famille monoparentale dysfonctionnelle

D’être belle

D’être dehors

D’être

Le Terrible a beau l’accompagner

Cette terrible réalité lui fait emprunter d’autres chemins

Des chemins obscurs, des chemins escarpés

Des chemins défoncés, des chemins mauvais

Des choses terribles s’y passent

Des choses pires que pires que le blizzard

Mais la vie continue de dérouler

Ses couleurs ses points de ruptures

Ses cauchemars ses césures

Des preuves des commencements

Des fins abruptes de vrais mensonges

Et la violence toujours

Mais où est cet amour? Où est-ce qu’il se planque? Où est-ce qu’il manque? Qui le fait ou qui le donne? Qui l’en prive ou qui l’ordonne?



J’imagine une licorne la liberté le terrible

Tout est là

Dans l’éclat dans l’excès dans le trop-plein

Tout est vérité

Dans le souvenir dans le désir dans le déséquilibre

J’entends je vois je devine je comprends j’examine je vis au travers du terrible

Je retrouve des ajustements des similitudes

Sans arriver à en pleurer

Tout est là et rien n’y est

Mon cœur était déjà coupé donc

Les mots d’Yrsa rentrent accrochent

Brillent comme des étoiles

Les mêmes interrogations m’interpellent

Et dans la personnification du terrible

Je sais pourquoi la poésie s’y glisse

Et elle m’impressionne

Son audace frontale son style rebelle

Elle me parle

La nuit le jour et tout l’entre-deux

Elle est extraordinaire

Magique

De couleur

Une supernova

Une supernova c’est une implosion

Tout est là dans la lumière

Dans l’ici et maintenant

Je crée mon coup de cœur

Autour de La Vie précieuse

Et je dis qu’il serait terrible

De passer à côté de cette merveille!



« jusqu’ici, j’ai tout aimé,

Même les choses les plus terribles. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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La Vie précieuse

Lorsque j'ai vu la couverture de ce livre, j'ai tout de suite eu envie de le lire parce que je trouvais la couverture vraiment magnifique et poétique.



Poétique, elle l'est, en effet, et pour cause... Yrsa Daley-Ward est une poétesse reconnue qui, dans cet ouvrage, nous raconte son enfance, son adolescence et le début de sa vie d'adulte. Élevée par une mère célibataire, puis par ses grands-parents très religieux et plutôt sectaires, Ysra grandit aux côtés de son petit frère Little Roo, dans l'Angleterre des années 80. Elle tentera de s'émanciper et de gagner sa vie, malgré tous les obstacles qu'elle rencontrera...



Si j'ai été attirée par cette autobiographie sans même connaître l'autrice, c'est parce que, comme je le disais au début de cette chronique, j'ai trouvé la couverture très belle et que j'avais envie de découvrir une histoire poétique. Aussi, j'étais intriguée parce qu'elle a collaboré avec Beyoncé et que je souhaitais découvrir le parcours d'Ysra Daley-Ward !



Cette lecture surprenante m'a laissée un peu perplexe par moments. L'autrice a un style assez particulier qui est, certes, poétique, mais auquel je n'ai pas pleinement adhéré. J'ai souvent eu du mal à comprendre où elle souhaitait nous emmener. Malgré les thématiques abordées - le racisme, le sexisme, la pauvreté, les addictions... -, je n'ai pas été suffisamment touchée par l'écriture. Cependant, c'était une belle découverte !



Je remercie les éditions La Croisée de m'avoir envoyé cet ouvrage dans le cadre d'une Masse Critique Babelio !
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La Vie précieuse

J’ai reçu ce livre de Babelio lors d’une masse critique, que je remercie, ainsi que les éditions « La Croisée ».



J’ai tout de suite été séduite par la 1ère de couverture qui est vraiment superbe, et le bandeau violet.



J’étais intriguée par le texte qui m’a donné envie de le lire dès que je l’ai reçu. Une soirée a suffi. Il est facile à lire.



Sur le bandeau il est écrit « la naissance d’une voix étincelante, audacieuse et profonde ». Certes. Le problème c’est que je n’ai pas ressenti du tout cela. En fait, Je n’ai pas ressenti d’émotion à la lecture de ce livre.



Yrsa Daley-Ward parle de son enfance difficile auprès d’une mère qui travaille de nuit en tant qu’infirmière, qui a bien du mal à joindre les deux bouts, qui enchaîne les petits amis, et qui finit par confier ses enfants à ses parents, très religieux, membres de l’église adventiste. Yrsa finira par partir en vrille.



Je ne dévoile rien, tout est dit dans le 4ème de couverture. Il y en a qui la compare à Kate Tempest. Pas du tout d’accord. Il y avait une force, une âpreté que je n’ai pas du tout retrouvé dans l’autobiographie d’Yrsa.



L’histoire est trop diluée, trop évasive, pas assez consistante pour créer une émotion. Peut-être est-ce dû à la traduction ? Ce livre a été vite lu, vite oublié.



Je pourrais comparer le style à « Souviens-toi de ne pas mourir sans avoir aimé » de Oho Bambe, que je vous recommande si vous ne l’avez pas encore lu, d’une toute autre facture. J’ai tout aimé dans ce livre tant l’écriture et le style que la poésie, et l’émotion qu’il propage aux lecteurs, ce que n’a pas réussi à faire Yrsa Daley-Ward.

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La Vie précieuse

Roman autobiographique et de formation La Vie Précieuse pulse de l'énergie de son autrice et narratrice. Jouant avec la typographie, la page, usant avec virtuosité des ellipses, sans jamais perdre son lecteur en route, Yrsa Dale-Ward  se livre avec franchise, n'occultant ni le racisme dont elle a été victime dans les années 80 dans le Nord de l’Angleterre, ni les addictions dont elle a souffert , ni la prostitution . 

J'ai particulièrement été marquée par la dissociation dont elle use dans son récit, passant du "je " au "tu" pour mieux relater "unenuitputaindefroide" et par la manière dont elle évoque sa relation à son corps et comment, très tôt, il est envisagé par les hommes.

Sans pathos, elle évoque sa mère qui l'élevée sans père à proximité, se tuant littéralement au travail, ses grands-parents extrêmement religieux, son petit frère aussi, tant aimé. Un texte puissant traduit par Julia Kerninon.

Merci à Babelio et à l'éditeur pour cette découverte.
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La Vie précieuse

Un grand merci à Babelio et aux éditions La croisée pour cette belle découverte.

Publié pour la première fois en 2018, ce roman autobiographique n'a été traduit et publié en France que le 7 février de cette année.

Yrsa Daley-Ward nous raconte son enfance, son adolescence et ses débuts dans la vie active. Sa mère célibataire est infirmière de nuit et elle a le don de tomber sur de bons gros boulets pour partager sa vie. Ysra et son frère sont ensuite confiés à leurs grands-parents, et là c'est un grand changement de style : l'éducation ultrareligieuse et les règles strictes sont de rigueur. Devenue adulte, elle partage ses débuts à Manchester, puis à Londres, et ses soirées composées essentiellement d'alcool et de drogue.

On comprend son cheminement, sa recherche de limites et d'identité, elle partage ses émotions, ses doutes et ses interrogations, que ce soit sur son corps, son travail d'escort, son frère, ...

Ce qui m'a particulièrement plu, hormis ce parcours de vie hors du commun et cette forte personnalité, c'est le style de la narration : des mots et des phrases décousus, peu ou pas de ponctuation parfois, des chapitres de taille aléatoire ... Une forme totalement décousue pour un fonds très organisé !

Maintenant que j'ai lu ce récit, je comprends mieux le titre original, "The Terrible", qui me semble bien plus adapté que le titre retenu en français.

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La Vie précieuse

Yrsa Daley-Ward est née en Angleterre, d'une mère (Marcia) jamaïcaine et d'un père nigérian. Avant elle, est né (d'un autre homme) son frère ainé (Samson) qui sera élevé par ses grands-parents. Après elle, naîtra d'un troisième géniteur (Sonny) son petit frère « little » Roo. Marcia est infirmière, elle va finalement s'installer avec le dernier petit ami en date (Linford) et ses deux plus jeunes enfants.



Mais Yrsa grandit trop vite. Yrsa est trop belle … Alors, encore toute petite, on l'éloigne de la maison maternelle. Elle va vivre à son tour chez ses grands-parents Adventistes … Son éducation sera dès lors on ne peut plus rigoureuse …



Yrsa deviendra l'artiste accomplie qu'elle est aujourd'hui (poésie, musique, cinéma …) après s'être un temps perdue dans un gros mal de vivre … En passant par la case Afrique du Sud.



Cette (courte) autobiographie (l'auteure n'a que trente-cinq ans !) se lit comme un roman. C'est une perle littéraire. L'écriture est finement ciselée, le style poétique, les mots choisis avec grand soin. La typographie particulièrement agréable …



(Jusqu'à la couverture qui est – à elle seule – une petite « oeuvre d'art » !) J'ai vraiment pris un IMMENSE plaisir à découvrir ce superbe ouvrage ! Un grand merci à la Massse Critique Privilégiée de Babelio et aux Éditions La Croisée !
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La Vie précieuse

Je termine cette lecture assez perplexe et j'ai du mal à me faire un avis. C'est un livre totalement atypique, surtout de par le style littéraire. On peut dire que l'auteure prend une grande liberté dans l'écriture et cela m'a donné le sentiment qu'elle laissait sa plume suivre ses émotions, ses envies, son ressenti à l'instant T. Et ça c'est plutôt chouette et réussi. Elle n'enchaine pas les phrases, de gauche à droite, car dans sa tête, dans sa vie, cela ne s'enchainait pas, ou pas au même rythme. Alors son écriture vit, danse, accélère, freine au rythme qui est le sien.

Ca c'est pour la forme. Mais ce n'est pas négligeable et je trouve que juste pour cela, cela mérite d'être lu. Comme une expérience à part entière. Certains lecteurs y seront réceptifs et pour d'autres, cela peut être très gênant.

Sur le fond, l'auteure nous raconte d'abord la vie de sa mère, puis la sienne. Une enfance assez dure, une mère absente. Puis rapidement la jeune fille va plonger dans les drogues et l'alcool. Tout comme son petit frère qui va lui ajouter une dose de délinquance. Le tableau s'obscurcit au fil des pages et c'est cette partie qui m'a moins plu. Je n'ai pas réussi à la suivre dans ces passages flous et fous qui m'ont presque parfois dérangée.

Mais je ne regrette vraiment pas d'avoir lu ce livre, c'est une véritable expérience encore une fois. Et je pense que pour l'auteure, cela a du être cathartique.

Merci à Babelio de m'avoir offert l'opportunité de découvrir Yrsa Daley Ward, car je ne serai peut-être pas allée seule vers son livre et je suivrai désormais ses prochaines publications.
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La Vie précieuse

Yrsa vit avec son petit frère Little Roo et leur mère infirmière. Celle-ci ne pouvant plus parfaire à leur éducation décide de les confier à leur grands-parents. C'est ainsi que les deux enfants se retrouvent dans un foyer très pieux.

Yrsa et Roo doivent trouver leur place dans cette maison avec une éducation différente de celle que leur mère leur a apportée. Une mère qui leur manque et qu'ils espèrent  bientôt retrouver.

Et puis il y a ce père absent qu'elle ne connaît pas et qu'elle idéalise. un père qu'elle rêve de rencontrer dont elle n'a pas de nouvelles et qui creuse un vide en elle qu'elle n'arrive pas à combler.



Ce roman autobiographique s'articule surtout sur Yrsa. On comprend rapidement qu'elle a du mal à trouver sa place en ce monde et surtout au sein du foyer. Tout d'abord par sa couleur de peau qui la fait sentir différente. Mais surtout par son corps. Un corps qui évolue, qui change à mesure qu'Yrsa grandit. Les formes qui apparaissent la font sortir de l'adolescence et elle comprend le pouvoir de ce corps sur les hommes.



C'est un roman à la construction originale dans lequel l'autrice retrace ses mémoires de l'âge enfant à jeune adulte.

J'ai été touchée par son histoire. Jeune fille qui essaie de sortir de sa condition, de se battre mais qui revient toujours dans les travers.

Avec beaucoup de poésie, elle nous raconte sa vie, sans en omettre aucun détail. Yrsa a connu pas mal de déboires, des relations désastreuses, des soirées où sexe drogue et alcool étaient au rendez-vous.

C'est un livre court et puissant que je ne peux que vous inviter à découvrir pour connaître cette jeune femme.

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La Vie précieuse

On quitte les Etats-Unis, pour retrouver Londres et l’autrice anglaise Yrsa Daley-Ward dans ce roman autobiographique, paru chez La Croisée. Autrice d’un premier recueil de poésie Bone, elle aurait travaillé pour Beyoncé sur l’un de ses albums. Yrsa Daley-Ward a également publier ses poèmes par le biais d’Instagram. Ce livre témoigne d’une certaine recherche stylistique, déjà présent dans son recueil de poèmes Bone, rédigés selon la méthode appelée spoken word poétique, je cite ici Wikipédia « L’expression spoken word comme telle nous vient des États-Unis, inspirée des traditions jazz, soul et blues, et surtout de la Beat Generation, symbolisée par Kerouac, Ginsberg et Burroughs. » On nous explique plus loin, qu’en France, ce mouvement de poésie orale se distingue du slam par le fait qu’il est accompagné de musique.



L’histoire, pour commencer : celle d’une jeune femme d’origine jamaïcaine par sa mère, nigériane par ce père, abandonnée par ce dernier, qu’elle ne connaîtra jamais. Avec son petit frère Little Roo, elle vit chez sa mère qui peine à boucler les fins de mois. Surchargée de travail, la mère les laisse chez ses parents, pas loin d’être des fanatiques religieux pour qu’ils s’en occupent. Au bout de quelques années, les enfants finissent par revenir chez leur mère, mais celle-ci n’en finit plus, entre son travail de nuit, et celui de jour, sa vie intime avec les compagnons qui se succèdent, les enfants sont livrés à eux-mêmes et vont devoir se débrouiller tant bien que mal. Mais quand on est pauvre, et qu’on a la peau noire, les préjugés ont vite fait de vous mettre des bâtons dans les roues. Et c’est cet apprentissage de la vie que l’autrice londonienne met en texte, chapitre après chapitre, dans différentes formes textuelles, en tordant la forme narrative, en modelant son texte, et lui donner, à certains passages, une forme d’oralité. Une narration déformée pour illustrer une existence instable, émotionnellement, autant que matériellement, où son seul point d’ancrage reste ce frère cadet, lui-même autant dans la houle qu’Yrsa l’est.



La vie de l’autrice anglaise est décousue, aux côtés d’une mère qui faisait ce qu’elle pouvait, des grands-parents partis dans un délire pentecôtiste un poil extrémiste, un père aux abonnés absents, un aîné parti faire sa vie, un petit frère pour seul compagnon, le peu d’argent du salaire de la mère, et surtout des absences à combler, un sens à sa vie à trouver. Toutes ces épreuves ne pouvaient pas se retranscrire dans un texte linéaire et continu, à la topographie justifiée, aux mots en majuscules. Cette recherche d’une forme différente, de formes différentes, fait écho à cette vie en dents de scie, avec ses béances souvent, ces « choses terribles » que l’autrice évoque en guise de prélude, son refuge dans la drogue, l’abandon de son corps aux mains d’inconnus qui passent, à la dépression dans laquelle elle s’enfonce de plus en plus.



C’est une véritable expérience, que de lire ce livre : entre l’épitaphe et le prologue, se trouve une page. En haut de cette page, une phrase simple « jusqu’ici, j’ai tout aimé, même les choses les plus terribles. » De suite, votre œil est attiré par une phrase inscrite en bas de la page, mais il vous faut retourner le livre pour la déchiffrer, cette phrase étant imprimée à l’envers de la pagination normale, que je vous laisserai découvrir. C’est inattendu et déconcertant, l’autrice cherche à provoquer des interrogations et des émotions, c’est réussi. Le récit est n’est jamais justifié, si vous êtes un-e lecteur-rice maniaque, cela risque d’être dérangeant – je ne le suis pas forcément et j’avoue que cela m’a chatouillé l’œil d’un bout à l’autre du texte – mais j’imagine que c’est le but recherché. Les vies de Yrsa et de son jeune frère sont ponctuées de traumatismes, et les années passées entre deux grands-parents fanatiques n’ont rien arrangé à l’affaire, qui auraient laissé n’importe qui en rade. Il me semble justement que l’autrice a entièrement assimilé la limite du pouvoir des mots et du langage et a choisi de modeler la mise en forme du récit, comme un reflet, ou même mieux comme une extension des mots qui sont les siens. Elle pousse le lecteur hors de ses retranchements : elle le force à tourner et retourner son livre, la non justification du texte le contraint à adopter un autre rythme de lecture, un rythme scandé par les ressentis de Yra. Car ce texte est véritablement empreint d’une musicalité, scandée par un rythme propre, pas celui auquel on est habitué, auquel on s’attend, mais celui de phrases interrompues soudainement, des phrases qui se détachent des lignes en s’étalant sur trois d’entre elle. Parfois, l’autrice CRIE, parfois, elle « chuchote », quoi qu’il en soit cela ne gène en rien la compréhension du texte.



Je n’ai jamais autant manipulé un livre qu’à travers la lecture du texte autobiographique de Yrsa Daley-Ward, je ne me suis jamais autant entendu lire à haute voix (mais dans ma tête) un texte, comme une composition à plusieurs voix ou instruments, criant ou chuchotant. Comme dirait l’autre, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, notre autrice a décidé que son récit ne le serait pas, comme sa vie ne l’a pas été : elle détruit cette linéarité, factice et classique, pour recréer les gouffres, les nuances, les intonations de sa vie, de sa santé mentale. Virginia Woolf a développé le flux de conscience pour retranscrire le déroulement des pensées au plus près de ce qu’il est en réalité, Yrsa Daley-Ward est allée encore un peu plus loin et a mis à un niveau au-dessus ce travail du style littéraire, en innovant elle aussi, en osant casser une narration classique, en s’affranchissant des règles et frontières du récit formaté, allant jusqu’à bouleverser la mise en page, jusqu’à la contribution même de l’imprimeur qui j’imagine a dû sortir de ses repères aussi pour confectionner cet ouvrage hors-norme.
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La Vie précieuse

Dans ce roman autobiographique, Yrsa Daley-Ward, aujourd’hui poétesse reconnue, revient sur le tortueux chemin qui l’amène finalement à cette maîtrise d’elle-même.

Sa mère, Marcia, d’origine jamaïcaine, n’a jamais pu construire un foyer stable. A quatorze ans, enceinte de Samson, elle quitte ses grands-parents jamaïcains pour rejoindre sa mère en Angleterre.

A vingt-six ans, étudiante infirmière, elle rencontre un nigérian marié et père. Quand il rentre dans son pays, Marcia se retrouve seule leur fille, Yrsa. Plus tard, elle aura un troisième enfant, Little Roo, avec Sonny. Vivant ensuite avec Linford, un homme violent, elle confie Yrsa, dix ans et Little Roo, six ans à ses parents, des adventistes du septième jour.

Quand elle reprend ses enfants, c’est pour les élever dans une maison mal entretenue avec ses amants de passage.

Little Roo, enfant hyperactif, peine à trouver sa place dans la vie. Yrsa, belle fille aux longues jambes succombe facilement aux flatteries des hommes.

Si Yrsa est maître du récit dans la première partie, l’auteur passe à le seconde personne du singulier pour évoquer son entrée dans la vie sociale.

Yrsa écrit des livres et des chansons mais rien ne marche. Alors elle suit Peter, un réalisateur qui la propose comme mannequin.

Les nuits d’ivresse et de défonce s’enchaînent. Yrsa entre dans une agence d’escort. Elle aurait pu vivre une belle histoire d’amour avec William. Condamnée à échouer, le bonheur lui fait-il peur ?

Yrsa Daley-Ward a une écriture particulière. Elle joue avec les formes, avec la poésie, avec les rythmes. Son parcours est une formidable matière pour un roman autobiographique. Il sera intéressant de voir si elle peut aller au-delà de cette confession.

Mes origines et mon passé tout à fait banals ne m’aident pas à appréhender les tourments liés à ce parcours . Sauf si l’auteur véhicule de fortes émotions. Bien sûr, je comprends les blessures d’enfance. Malheureusement, l’auteur ne parviens pas à me les faire ressentir. Et pour avoir lu ensuite le roman d’Abnousse Shalmani, je mesure la différence sur la capacité à faire passer des émotions dans un texte.

Un récit original, la découverte d’une poétesse et de son inspiration mais un récit qui ne me marque pas suffisamment.
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La Vie précieuse

Ce livre, une autobiographie de l’anglaise « Yrsa Daley-Ward », né d’un père nigérian qui l’a abandonnée et d’une mère jamaïcaine, cette adepte de la poésie a traversé les débuts de son existence dans les nuages de l’incompréhension, et de sa recherche en tant que femme. Et qui a sans doute trouvé son équilibre en adéquation avec ses capacités littéraires, loin de son passage dans le commerce d’Escort-girl et de mannequinat.



Un début difficile, une mère absente – infirmière de nuit – un père reparti dans son pays d’origine, de fréquents amants, n’aident certainement pas à se constituer un équilibre psychique. Ni pour Yrsa ni pour son frère Little Roo. D’autant que le séjour chez les grands-parents, membres de l’Église adventiste du septième jour, rigoristes dans l’âme, ne vont pas favoriser un plein épanouissement intellectuel ; mais plutôt des règles de vie obsolètes.



Tous les ingrédients nécessaires pour une perte de repères dans la vie, qui expliqueront une période propice à l’utilisation d’alcool, de drogues dures, et ce, sans réserve. Une vie sous la prééminence de plaisirs hypothétiques et qui finalement ne procurent qu’une descente en enfer...Est-ce une raison pour Yrsa :« J’ai besoin d’être libre pour me retrouver ». À chacun sa vérité !



Or donc, un récit que je n’ai pas apprécié ; apparemment à l’inverse de beaucoup de lecteurs. Le style certes original, création d’un texte de poésie, de paroles de musique, n’a guère emporté mon enthousiasme. Intrication d’un style spécifique de traduction, écriture inclusive, intérêt insipide digne d’un journal intime, bref, aucune accroche possible. Un manque évident d’appétence de « La vie précieuse ».



Un grand merci à « Babelio » pour ce livre reçu lors de l’opération Masse Critique et aux Éditions « la croisée ».


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La Vie précieuse

Je ressors de ma lecture (je l’ai lu tout à l’heure) un peu mitigée. Le terme n’est pas le plus approprié, mais « déçu » ne l’est pas non plus. J’étais très attirée par ce livre et lorsque je l’ai reçu, j’avais hâte de plonger dedans. Mais au final, ça n’a pas été le moment inoubliable que j’étais sûre de vivre.



J’ai apprécié le style atypique. À la base, je n’étais pas sûre, mais très vite, exactement comme pour une danse, une fois qu’on a saisi le rythme, il suffit de se laisser aller et ça en devient même très plaisant. Satisfaisant dans un sens. Le texte est très structuré et ce n’est qu’en apparence que le chaos y règne. Yrsa Daley-Ward sait parfaitement où elle va et comment elle veut nous y emmener. Cependant, je comprends parfaitement que la forme peut déboussoler, voire déplaire.



Je n'ai pas eu de souci avec la plume, non plus, c’était facile à lire, très abordable, mais ne manquait ni d’identité ni de caractère.



Le propos, comme prévu, m’a réellement intéressée, j’ai voulu suivre le récit de cette enfant, de cette adolescente et de cette femme, de sa difficulté à se trouver, à s’aimer, à accepter de l’être, malgré son besoin d’amour. Et je me suis parfois retrouvée un peu, en me souvenant (entre autres) que j’ai également été une petite fille de couleur qui a eu des seins, des fesses et des hanches très jeune, sexualisée très tôt, tandis que ses copines avaient encore des « corps de petites filles » et étaient traitées comme telles.



Le problème, c’est que le plus important m’a manqué jusqu’au bout : l’émotion. Je n’ai rien ressenti lors de ma lecture. Malgré tout ce que cette femme à vécu depuis l’enfance, tous les moments douloureux, tout le mal-être qui l’habite et la suit au long de son existence. Malgré les moments où j’ai pu me retrouver un peu ou beaucoup, les sentiments ne sont pas arrivés jusqu’à moi. Vraiment rien.



Voilà pourquoi je peine à mettre un mot sur mon ressenti final. Je ne regrette pas ma lecture (la première de l’année) et j’ai vraiment apprécié la forme et trouvé le fond intéressant, mais c’est un peu comme lorsqu’on entend quelque part une chanson qu’on trouve jolie sur le moment, mais qui ne laisse pas d’impact émotionnel assez fort pour qu’on s’en souvienne une fois rentrée chez soi, afin de la chercher et de la réécouter.



Cependant, nous ne sommes pas tous sensibles aux mêmes choses et je comprends parfaitement les gens qui auront un coup de foudre pour cette œuvre.



Un merci sincère à Babelio et aux Éditions La Croisée pour cette découverte, dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.
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La Vie précieuse

Une magnifique couverture pour ce texte poétique, dont j'ai eu envie de lire des pages à haute voix.

Nous sommes en Angleterre, dans le Nord, pendant les années 80, Yrsa grandit avec son frère Little Roo et sa mère infirmière, qui travaille principalement de nuit, dans un quotidien que leurs rêveries d’enfants illuminent, quelquefois les enfants voient une licorne dans le jardin. Le frère aîné est parti dans l'armée et est quasiment absent. Mais leur mère les confie un jour à leurs grands-parents, très religieux. Tiraillée entre une éducation sévère et ses désirs naissants, Yrsa va vivre, de manière sourde puis frontale, l’emprise des hommes sur son corps transformé. Il va falloir partir. Il va falloir se battre.

Ce texte est autobiographique, l'auteure est une poétesse reconnue, collaboratrice de Beyoncé. Elle va, avec ses mots, ses dialogues, ses souvenirs nous raconter sa vie de petite fille, d'adolescente, de sœur. Elle va chercher sa voix, elle va travailler dans des bars, être escort girl à Londres, essayer le mannequinat, essayer d'écrire des textes..

Certaines pages m'ont inspirées, elles pourraient être clamées, slammées.

C'est surtout un beau et touchant portrait d'une fille, de couleur, qui essaie de trouver sa place dans la société anglaise. Elle décrit très bien sa famille, un portrait touchant de sa mère, fille-mère, qui travaille de nuit et essaie d'élever ses enfants comme il convient, qui revient hanter sa fille, pour lui donner des conseils. Il y a aussi le petit frère, qui lui va entraîner dans le monde de la drogue. Sans concession, l'auteure nous raconte les dérives, les soirées alcoolisées, la prise de drogue, le monde de la prostitution (de touchants portraits de certains de ses clients). Elle parle aussi très bien se ses sentiments, de ses espoirs...

J'ai beaucoup apprécié les pages avec "Le terrible", ce soi en elle. Et les dernières pages, où assis dans leur voiture, Yrsa et Roo viennent voir leur maison d'enfance et font une belle et simple rencontre !

"Tu ne peux fuir ce que tu es." Mais la vie est précieuse, quoiqu'on subit.

Une Traduction de l'anglais très réussie par Julia Kerninon car pas toujours facile de faire une traduction de vers libres.

Merci à « Babelio » pour ce livre reçu lors de l’opération Masse Critique privilégiée et aux Éditions « la croisée ».

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La Vie précieuse

Coup de cœur!



Yrsa et son petit frère « Little Roo » sont placés chez leurs très pieux grands-parents par leur mère dépassée.

Rejetée à cause de ses origines et différences, Yrsa grandit dans la douleur et le manque d’une mère très peu présente.

Lorsqu’elle a onze ans, sa mère les récupère, elle et son frère. L’adolescence arrive et son besoin d’attention cogne à tel point qu’elle s’y perd…



J’ai été séduite par la plume surprenante, poétique et addictive de l’auteure.

J’ai été bouleversée par Yrsa, sa souffrance, son profond mal-être et cette étincelle d’espoir qui l’habite quand même.

J’ai été très touchée par les sujets abordés tels que le racisme, l’abandon, le harcèlement, la dépression, la dissociation de son corps, entre autres.



C’est un roman impossible à lâcher qui raconte la dépendance, la descente en enfer, les douleurs si fortes que le besoin de se couper de ses émotions est intense, vital.



Une histoire qui colle à la peau une fois terminée et qui marque les esprits qui la rencontre! À découvrir très vite!
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La Vie précieuse

Dans les années 1980, Yrsa grandit avec son frère Little Roo au nord de l'Angleterre. La jeune fille n'a jamais rencontré son père nigérien et voit peu sa mère qui les élève seule. Infirmière de nuit et enchainant les relations désastreuses avec les hommes, la vie éreintante qu'elle mène l'oblige à confier ses deux enfants à leurs grands-parents. Yrsa et son frère sont alors soumis à une éducation religieuse très stricte.



A travers ce récit autobiographique, la poétesse Yrsa Daley-Ward revient sur sa jeunesse et son adolescence. Elle remonte le temps et s'exprime sans fard en évoquant ses pensées, ses fêlures, sa famille ou encore sa sexualité.



L'adolescente puis la jeune femme se rebelle, se perd dans la drogue, expérimente jusqu'à aller parfois trop loin.



Une plume magnifique que j'ai découverte avec ce texte en vers libres, forme atypique que j'ai beaucoup appréciée.



Une lecture percutante.
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