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Critiques de Éric Alary (31)
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L'exode

Remarquable livre qui s’intéresse à une période historique assez malmenée. Nous suivons, en mai-juin 1940, les 8 millions de réfugiés, Hollandais, Belges et Français qui fuient par le train ou à pied, qui errent parfois plusieurs semaines sur les routes, dans des conditions épouvantables. Ces oubliés malmenés méritaient que l’on se penche sur leur Histoire. C’est fait.

On retrouve des invariants toujours présents aujourd’hui : la déclaration des autorités françaises de 1939 ; « Nous sommes prêts » à traduire par : «rien n’est adapté» résonne curieusement en ces temps où il faudrait juger et punir les gens qui nous ont fait ces mêmes déclarations sur une certaine épidémie.

Dès le 13 mai 1940, alors que les trois Panzerdivisionen du général Guderian progressent très rapidement en direction de Sedan et que le groupe d’armées A, commandé par von Rundstedt se jette dans la brèche grande ouverte, c’est plus de 600 avions qui attaquent en piqué les Français. Les braves mais impuissants soldats français sont effarés par un tel déferlement de feu ; un commandant de batteries de DCA rapporte que « l’air est tenu en permanence par 50 à 70 appareils qui virevoltent… ». Nos soldats se trouvent brutalement au centre d’un bombardement aussi nouveau que monstrueux. La cohésion du commandement est très déficiente. Dans ce chaos, les plans d’évacuation volent rapidement en éclats. La propagande d’état est telle que le 15 mai, en raison de la censure, les civils français sont persuadés que les opérations allemandes ne visent que les Pays-Bas !

Très souvent, le départ se décide en apprenant la décision de fuir d’un voisin ou d’un parent. Dans cet immense troupeau mouvant, chacun ignore où se trouvent le début et la fin du « peloton ». On fait comme le groupe, ultime refuge, dernière forme de la collectivité disparue. Une autre complication s’ajoute aux précédentes : les autorités fuient parfois les premières, ce qui s’amplifiera en Juin...

La géographie de ce désastre défile dans ce livre : Paris, la Loire, la vallée du Rhône et toutes les vicissitudes qui accompagnent ce périple infernal.

Le plus affligeant dans cette description est celle des services de l’état : un capharnaüm ! Le chapitre 7 est intitulé « Une France sans tête » et le titre résume la description qui est faite de l’éparpillement des ministères, des responsables . . ..

Pour les civils : vols, pillage sans parler des fous et des vieillards, des enfants perdus ou abandonnés.

Ce livre retrace jusqu’à l’armistice cet épisode volontairement occulté ou déformé par l’historiographie officielle et ravira les amateurs de récits historiques liés à la seconde guerre mondiale.

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Il y a 50 ans, Mai 1968

MAI 68,j'avais 15 ans et j'etais en classe de troisième. Je me souviens être rentré par le train au lycée, le dimanche soir. Déjà, les rumeurs couraient mais,c'était étrange, il y avait foule devant le portail d'entrée. Y aller ou pas?

Ceux qui étaient venus avec leurs parents sont repartis,les autres,dont je faisais partie sont rentrés.

Le lendemain,lundi,les rangs étaient clairsemés, tant du côté des élèves que des profs.Et le mardi,la nouvelle tombe,grève générale, le lycée ferme,tout le monde rentre à la maison.

Commencent alors trois semaines de vacances avant l'heure.Le foot,le vélo remplacent les cours.

Grève à la télévision, oui mais comme la télé, on l'a pas,ca ne change rien.Pas de courrier,oui,mais le courrier,on n'en a pas beaucoup alors.

Et puis,à 15 ans,en 68,la conscience politique...

La vie dans ce bourg de 1000 habitants est bien peu modifiée, sauf que les gamins jouent dans la rue au lieu d'être en classe.....

Il reste le radio et des reportages alarmistes...mais c'est si loin.

Et puis c'est la reprise,hélas. Retour au lycée, brevet,repêchage à l'oral,ouf.( avec le recul,c'etait un juste retour des choses pour notre manque de travail...)

Voilà mon mai 68.

Dans ce livre,vous trouverez un autre 68,analysé, illustré. On y trouvera les conséquences sociales et politiques, la chute de De Gaulle,le portrait de Cohn Bendit,l'évolution du rôle des femmes, un changement de société dont je vous laisse juge.

Moi,en 68,j'ai rien fait,je vous l'assure,mais je suis content de revivre cette étape de notre histoire à travers les très belles pages de ce livre que m'a offert ma chère fille.

68,petit événement dans l'histoire mondiale,évènement majeur de notre histoire contemporaine.

Des livres comme celui ci nous éclairent et affinent notre réflexion
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L'histoire des paysans français

Lequel d’entre nous n’a pas, en cherchant un peu, quelques origines paysannes ? Que ce soit par nos parents, grands-parents ou plus loin encore, la France d’aujourd’hui a une origine majoritairement rurale, ce qui est certainement en lien avec la vague de retour aux sources, aux origines que l’on peut observer ces dernières années.

Aussi cet ouvrage proposé par Eric Alary, bien dans l’esprit des publications des éditions Perrin est-il d’un grand intérêt aussi bien historique que sociologique.

Quelle énorme somme de connaissances !

Quelle pluralité des sources, qui permet de se faire une idée précise de l’évolution de notre société ces cent dernières années ! C’est également une bonne peinture de notre pays à travers son socle historique, ses paysans. Mais c’est aussi un hymne à ces femmes de paysans qui, que ce soit pendant les deux guerres mondiales ou plus en retrait en période de paix jouent un rôle fondamental dans le maintien de la société et de ses traditions, tout en étant souvent le moteur des évolutions.

Ce livre est finalement une excellente façon de nous faire réviser notre histoire récente, et on ne peut s’empêcher de faire, tout au long de la lecture le lien avec certains évènements touchant le monde paysans ces derniers mois.

Cet ouvrage est extrêmement documenté, carrément érudit, sans pour autant être difficile à lire. Au contraire, le style simple et clair fait que bien que ce ne soit pas un roman, on est tenté de tourner sans cesse les pages et de découvrir plus.

Je le conseille à tous, que l’on soit féru d’histoire, de terroir, de société ou simplement en quête de ses origines ... Il y en a pour tout le monde et on n’est pas volé.

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La Grande Guerre des civils

La première publication de cet ouvrage s'est faite en 2013, une réédition dans une forme moins onéreuse a été offerte en 2018 dans la collection Tempus. Cette étude de l'existence des civils durant la Première Guerre mondiale s'intéresse tant aux populations qui n'ont jamais vues l'ombre d'un soldat allemand en armes, que celles de la dizaine de départements totalement ou partiellement occupés ou encore celles de l'Alsace-Lorraine.



Cet ouvrage est composé d'une introduction et d'un épilogue ainsi que de douze chapitres. Ces derniers s'intitulent : La fin des jours ordinaires, Hommes et femmes, à chacun son front, Des lendemains douloureux, Exodes et évacuations, L'heure allemande, Privations, le rose et le noir, Fragiles retrouvailles et infidélité, Une société recomposée, Oublier la guerre, De guerre lasse, Le jour d'après. On apprécie l'index des noms de lieux mais on aurait aimé aussi un index des noms des personnages évoqués.



On dispose de sept cartes dont une page 132 qui permet de voir dans quels départements se sont le plus répartis les réfugiés belges et français ; après la Somme ( partiellement envahie) et la Seine-Maritime (où le gouvernement belge est replié), ce sont pour la province le Rhône et la Saône-et-Loire qui accueillent le plus d'évacués.



Les conséquences de l'arrivée des Américains sont évoquées, dont la moindre n'est pas la montée des prix là où il y a des camps d'entraînement. Les bombardements qui frappent Paris, à la fin du conflit, reçoivent une place non négligeable. le travail des femmes est vu tant aux champs qu'aux usines et en particulier pour celles d'armement. On termine avec les maladies, dont la grippe espagnole, et la difficile réinsertion des poilus après leur libération qui s'échelonne durant une bonne partie de l'année 1919.

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Joseph Darnand, De la gloire à l'opprobre

Sur la couverture, en "plan buste", une photo noir et blanc.

Un homme fier au visage fermé, une posture franche et volontaire, épaules carrées, salut militaire impeccable.



Est-ce un héros au garde-à-vous ? Un sauveur de la patrie, prêt à recevoir humblement tous les honneurs qui lui sont dus ?

Est-ce au contraire un va-t-en-guerre sans scrupule, un barbare sanguinaire, un traître prêtant allégeance à l'ennemi ?

Ce fut un peu tout ça tour à tour, d'abord une médaille éclatante et puis hélas son revers terrible.

Ce fut Joseph Darnand.



Célébré dans tout le pays, au sortir de la Première Guerre Mondiale, pour ses nombreux faits d'armes et sa bravoure hors du commun (qui lui valurent, entre autres prestigieuses distinctions, d'être nommé troisième « artisan de la victoire » au même titre que Foch et Clemenceau !), Joseph Darnand s'est ensuite peu à peu radicalisé, jusqu'à se noyer définitivement dans une haine aveugle du communisme, des Juifs, des francs-maçons et de la République...

En éternel homme d'action toujours grisé par ses coups d'éclats d'antan, obnubilé par la menace allemande et plus que jamais désireux de restaurer la grandeur d'une France qu'il juge livrée aux mains d'incapables, le héros de la Grande Guerre adhère alors à divers groupuscules d'extrême droite et conspire dans le but de renverser le gouvernement.

Quand éclate la Seconde Guerre Mondiale, il trépigne d'impatience pour monter au front, constitue un corps franc et s'illustre encore au combat, mais quelques mois plus tard la déroute est telle qu'il finit par se ranger aux côtés du maréchal Pétain (dont il reçut en 1918 la médaille militaire et auquel il voue depuis lors un culte sans borne) et par embrasser les pires thèses collaborationnistes. Tournant le dos au général De Gaulle, Darnand préfère "suivre celui qui est resté en France et qui a le plus d'étoiles sur son uniforme."

Il endosse alors le rôle de secrétaire général de la terrible Milice française : c'est l'heure des premières rafles de Juifs livrés sans vergogne à l'occupant, le début des "chasses aux résistants, torturés ou sommairement exécutés.

Darnand a terminé sa mue : le héros s'est changé en monstre.



Quel terrifiant parcours que celui-là, aussi fulgurant que contradictoire ! Quelle effrayante dérive !

Est-ce vraiment le même homme, prêt à donner sa vie en 1914 pour défendre la France face à l'envahisseur honnis, qui quelques années plus tard se livrait au trafic d'armes avec tous les fascistes d'Europe, serrait la main des nazis et se voyait décerner les grades de SS-Obersturmführer (1943) et SS-Sturmbannführer (1944) ?

Qu'est-qui a rendu possible un tel retournement ?

Quelle est la nature des forces qui firent dévier vers l'infâme la trajectoire de cet ancien poilu valeureux pétri de paradoxes ?

Qui donc est réellement cet homme sur la photo ?

Qu'y a-t-il sous ce béret, derrière ce regard dur, ces sourcils froncés ?



Beaucoup de questions auxquelles tente de répondre l'historien Éric Alary dans cette biographie glaçante, sobre et très documentée, qui ne révolutionnera pas le genre mais qui reflète bien les malaises vécus par l'ensemble de la société française avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale.

À grand renfort de chiffres et de dates, dans un vrai soucis d'exactitude et en s'appuyant sur une grande quantité de sources référencées en annexe pour éclairer et compléter le texte, il dresse le portrait d'un homme ambitieux et énergique, mais facilement influençable, doté d'une intelligence très moyenne et d'un esprit plusieurs fois qualifié de "faible". ("N'est-il pas dangereux de donner trop de pouvoir à des esprits étroits ?")

Le livre regorge d'informations et d'anecdotes effroyables, mais souffre aussi de quelques longueurs et répétitions qui rendent parfois la lecture un peu fastidieuse.



Cela ne m'a pas empêché de suivre avec beaucoup d'intérêt, entre autres choses, l'étonnante relation qui unit Darnand à Bruckberger, un résistant dominicain et gaulliste : les deux hommes avaient noué un lien d'amitié très fort durant la Première Guerre, avant que leurs chemins ne divergent, et Bruckberger sera le dernier à soutenir et confesser le collaborateur jusqu'à son exécution le 10 octobre 1945.

J'ai également été horrifié de découvrir un bien triste visage de ma chère ville de Nice : j'ignorais qu'elle eut été un jour ce bastion maréchaliste affirmé, théâtre de nombreuses manifestations fascistes de grande ampleur organisées par Darnand...



Voilà quelques-uns des chapitres qui m'auront le plus interpellé au coeur de cet ouvrage un peu "aride", qui met en lumière sans véritable originalité mais avec une grande précision l'ascension d'un courageux "nettoyeur de tranchées", mais aussi et surtout la chute d'un antisémite notoire, opportuniste et violent, dont le nom restera à jamais lié à celui de la Milice et au souvenir de ses abominables forfaits.



Même de Gaulle n'a semble-t-il jamais réussi à vraiment cerner le personnage.

La veille de la sentence prononcée à l'encontre du traître, il répondait par ces mots à un courrier dans lequel Darnand lui demandait de gracier ses hommes : « Vous direz à Darnand que j'ai lu sa lettre. Je n'ai pas le temps d'y répondre. Dites-lui en tout cas que je suis obligé de le faire fusiller par raison d'État, mais que, de soldat à soldat, je lui garde toute mon estime. »



Grandeur et décadence, de la gloire à l'opprobre : terrible histoire.
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La France paysanne

Merci a la masse critique pour ce très beau livre qui relate un siècle d agriculture avec toutes les évolutions qui ont changé progressivement la vie des agriculteurs et des villages. Les images sont très belles et l'on retrouve plein de thématiques différentes. Livre historique mais très moderne dans son approche et que j'ai découvert avec grand plaisir.
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La ligne de démarcation

La ligne de démarcation, cela évoque quoi pour vous. Un truc qui coupait la France en deux pendant la seconde guerre mondiale. Un de Funès grimaçant poursuit par des allemands ; une jolie jeune fille à la jupe fleurie sur un vélo qui fait passer du courrier ; une bonne sœur ; des gens, par une nuit sans lune, plaqués a un talus de chemin de fer attendant le moment propice pour traverser. Tous ses clichés nous ont bien distraient bien assis dans notre canapé à regarder la télévision. Mais qu’en est-il de la vrai ligne ?

Eric Alary, spécialiste de la France pendant la seconde guerre mondiale, analyse les contraintes, le ressentie, la réalité des passeurs, le mythe du « mu » protecteur de la zone dite libre. L’image faussée mais pas déplaisante des vieux films est enfin dépoussiérée.

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La Grande Guerre des civils

Une étude lisible sur l'arrière, un arrière tout à la fois déconnecté et terriblement impliqué.
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L'histoire des paysans français

C'est l'histoire de nos campagnes qui part en délinquance par la volonté de produire, de mondialiser.

Le pli a été pris au début du siècle, dans cette tourmente qui arrivera à la presque désertification de nos campagnes. Cette histoire est très intéressante, et l'ouvrage presque objectif, donne un bon aperçu.

Combien de paysans, d'agriculteurs, d'éleveurs et de tous les métiers qui gravitaient autour ont disparu, avec le lien social qui existait.

C'était un dur métier, une dure vie, dont nous sommes presque tous issus. Ne l'oublions pas.

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Les français au quotidien, 1939-1949

Une décennie de vie des français dans leurs quotidiens. Récit facile à lire, richement illustré de photos et de cartes. La période peut surprendre, mais la guerre si elle est fini, est toujours présente dans les pénuries, les procès en collaboration, la reconstruction,…
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Histoire des enfants : Des années 1890 à nos jo..

L’historien décrit le lent mouvement qui a fait des plus jeunes des acteurs de nos sociétés, de la fin du XIXe siècle à nos jours, en France. Une expérience intellectuelle passionnante.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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La Grande Guerre des civils

Si la vie en France sous l’occupation allemande est largement documentée il existe par contre peu de livres traitant le même sujet pendant la grande guerre .

Cet ouvrage comble donc un manque . Malheureusement il s’égare quelque peu et si certains chapitres sont intéressants d’autres sont longs et monotone .Je pense par exemple aux nombreuses pages consacrées aux prix des denrées alimentaires année après année et dans différentes villes et régions du pays . Ce petit bémol mit à part la lecture de ce livre permet de se rendre compte que ce qu’on appelle la grande guerre fut le début de la guerre totale n’épargnant pas ou plus les populations civiles .



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La France paysanne

Eric Alary est docteur en Histoire de Sciences Po Paris. La France paysanne est un livre de photographies anciennes représentant le travail et la vie quotidienne des paysans au XX° siècle.



7 chapitres nous entrainent, images à l’appui, à considérer les profondes mutations qu’a subi le monde paysan avec l’arrivée de la mécanisation au début du siècle et les programmes d’après-guerre poussant à la souveraineté alimentaire et à lutter contre la faim dans le monde en transformant l’agriculture française en un système productiviste. Il n’oublie pas les réactions à ces tendances que sont le développement récent de l’agriculture biologique et paysanne et des circuits courts de distribution. Si Eric Alary évoque bien tous les aspects du sujet, ceux qui font que de nombreux paysans vivent aujourd’hui des temps difficiles voire tragiques (dettes, pesticides, prix…), il ne donne pas son avis et ne formule aucune critique, laissant au lecteur le soin d’envisager lui-même des solutions.

Ce choix de rester dans le descriptif et de ne pas s’engager, donne à l’ouvrage un goût inachevé, donnant à voir tous les éléments du débat sans lui permettre de prendre sens en le problématisant avec un regard critique ou engagé.

Certaines illustrations représentant des cartes géographiques d’époque arrivent parfois sans liens avec le texte ou les photographies… étonnant ?



L’ouvrage reste cependant assez agréable à lire et les images photographiques montrent combien le monde agricole a évolué durant le siècle dernier.
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L'histoire des paysans français

Un beau livre très complet sur l histoire des paysans au XIXeme et XXeme siècle qui retrace bien les évolutions vécues par cette population si particulière. C est plutôt bien raconté et on y retrouve beaucoup de détails sur la vie de l époque. Merci a la masse critique pour cette lecture très historique.
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Les français au quotidien, 1939-1949

Intéressant et bien chapitré, notamment sur les difficultés des lendemains.
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Les Français, la guerre, l’Occupation et la L..

Paris a froid Paris a faim

Paris ne mange plus de marrons dans les rues

Paris a mis de vieux vêtements de vieilles

Paris dort tout debout sans air dans le métro





Extrait de « « Courage » de Paul Eluard.





Les gens font la queue pour manger, pour se chauffer, ils sont terrorisés et pour la plupart ils se taisent – et pas seulement à Paris mais dans toute la France occupée. Les photos présentées dans ce très bel album sont souvent les produits de l'ignoble censure et de l'abjecte propagande fasciste et collaborationniste. Elles sont cependant fortes de ce qu’elles ne montrent pas ou n'arrive pas à dissimuler. On aperçoit un vieux monsieur qui a peut-être troqué la rosette pour cette étoile jaune qu'il porte sur le coeur ; des endimanchés qui font l'arrière plans de la musique militaire allemande et leur marmaille empesée qui profite d’un parc à jeu interdit aux enfants juifs ; des flics français en grand nombre, supplétifs de l'occupant, qui décidément font toujours le paysage lorsqu'il s'agit de contrôles, de rafles et de camps . Impossible aussi d'échapper à la propagande maréchalesque et nazie , à ses familles carton-pâte, ses bras tendus, ses usines bien rangées, ses portraits de Pétain et ses paysans à la Millet avec leurs 100 ans de retard. Quelques photos avant la défaite, celles de la débâcle ; d'autres pendant le débarquement, celles des jeunes fusillés ; d’autres encore lors de la reconstruction, celles des destructions, disent toute l'horreur de cette très sombre période. Les commentaires d'Eric Alary et Bénédicte Vergez-Chaigon, historiens et spécialistes de la France sous l'occupation, s'ils ne révolutionnent pas la vision que l'on a de cette époque, accompagnent avec beaucoup de discrétion et d'efficacité ces quelques 250 photographies.



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Les Français, la guerre, l’Occupation et la L..

Magnifique. Foisonnant de photos. Un très beau livre documentaire, riche en renseignements. Les auteurs ont réussi à créer une proximité avec l’Histoire et non pas seulement un cours d’histoire. Ce qui est plutôt une réussite.



Ce que j’ai aimé : deux choses :

la première : tous les textes sont tournés autour des photos. Celles ci ne sont plus là uniquement pour imager un texte, une histoire ; mais sont le cœur même du livre. Un éventail incroyable de photos reprenant « la vie quotidienne » des français durant cette période noire de notre histoire 1939-1949. Comme l’indique le titre, les auteurs vont plus loin que la fin de la guerre : les difficultés rencontrées après la guerre sont parfaitement représentées.

La deuxième : toutes les petites anecdotes de vie quotidienne. Par exemple, les bas pour les femmes n’étaient plus disponibles… Par conséquent, elles se mettaient du cirage sur les jambes…



Ce qui est surprenant : le livre n’est pas présenté chronologiquement mais par thèmes : « il était une fois les français des années noires », « le chaos de l’an 40 », « au pays du Maréchal », « l’heure allemande », « survivre et riposter », « vivre et travailler », « s’évader »…. Il y a étonnamment une grande fluidité dans la lecture et les photos. La première partie par exemple (les français des années noires) s’étend de 1939 à 1944.



Ce que j’ai découvert : l’introduction du livre. Large explication de l’importance de la photographie pendant la guerre. Cette partie est extrêmement intéressante. Elle explique comment les allemands et le gouvernement ont, petit à petit, empêché les photographes et les différentes agences de travailler jusqu’à ce que la photo devienne pratiquement uniquement un instrument de propagande. Impossible d’en faire sans matière première, censure omniprésente…



Il y a certainement des photos que beaucoup connaissent mais il y en a certainement beaucoup à découvrir.



Un ouvrage à ne pas manquer pour les élèves étudiant la seconde guerre mondiale pour mieux comprendre ce que nos grands-parents ou parents ont vécu (en accompagnement mais attention certaines photos sont difficiles et/ou doivent être expliquées). Personnellement, les « histoires » que m’ont racontées mes grands-parents sont devenues plus réelles au fur et à mesure de ma lecture. A lire et à relire…



un grand merci à Babelio...

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Joseph Darnand, De la gloire à l'opprobre

Éric Alary nous propose ici une biographie riche et renouvelée d’un homme dont le parcours sinueux reflète les ambiguïtés d’une génération.
Lien : https://www.lhistoire.fr/liv..
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La ligne de démarcation

Un travail incroyable a été réalisé par l'historien Éric Alary pour décrire au mieux et au plus près la ligne de démarcation. Sa thèse qui fête bientôt ses 30 ans, avait nécessité de nombreux recoupements de sources et d'archives (sans les moyens d'aujourd'hui) pour nous expliquer le fonctionnement de cette ligne qui est finalement très flou dans la pensée commune. Un livre fondamental pour comprendre son fonctionnement.
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Joseph Darnand, De la gloire à l'opprobre

Voici une biographie grand public consacrée au fondateur et chef de la Milice, Joseph Darnand. Rédigé par un spécialiste de l'Occupation, l'essai permet de mieux comprendre les ressorts profonds qui poussèrent un jeune bourguignon, devenu un héro de la Grande Guerre, à rejoindre les ligues d'extrême droite pendant l'entre-deux-guerres, puis le régime de Vichy et la collaboration active avec l'occupant allemand. Darnand est un homme d'action plus qu'un intellectuel, dont la fidélité aveugle au maréchal Pétain ("le héros de Verdun") l'amènera jusqu'à Sigmaringen, puis devant le tribunal de l'Épuration, qui le condamnera à mort.

On appréciera, dans cet essai, les rappels historiques qui permettront au lecteur néophyte de comprendre le contexte global dans lequel Joseph Darnand a vécu. Eric Alary expose de manière efficace les arcanes de l'État français et le processus amenant de nombreux maréchalistes vers la collaboration. L'auteur doit cependant faire face au manque cruel de sources concernant plusieurs périodes de la vie de Joseph Darnand (enfance et jeunesse, après Grande Guerre) : il propose alors des hypothèses sur les sentiments et expériences de Darnand qui apparaissent bien souvent comme de bien inutiles conjectures. Des références plus générales sur la vie à la campagne, sur l'évolution politique et économique à Nice ou le profil des militants d'extrême droite dans les années 30 auraient pu apparaître plus adéquates.



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