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Critiques de Éric Roussel (25)
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Valéry Giscard d'Estaing

Il y a eu trois phases dans la vie de Valéry Giscard d'Estaing. La première, celle d'une brillante réussite, dans ses études, dans son parcours politique au moins jusqu'à sa conquête du pouvoir, jusqu'à laisser l'impression que son ascension n'aurait pas de fin. Puis dans l'exercice du pouvoir la découverte de ses limites et l'expérience de l'échec. Enfin l'incompréhension de sa défaite, les tentatives pour renouer avec un passé où il brillait par son intelligence et sa certitude d'être en prise avec la société, qui ne lui rendait pas forcément tout ce qu' il avait su lui donner. Ses racines et ses convictions personnelles l'ancraient dans le libéralisme autant qu'elles le plongeaient dans la tradition. de sorte qu'il n'eut aucune peine à entrer dans les gouvernements choisis par le Général de Gaulle puis à devenir son ministre des finances (la période la plus heureuse de sa vie, dira-t-il plus tard) . Mais ses options libérales le mettaient en désaccord avec le président. Il fut frustré et blessé quand après des élections pendant lesquelles il fut loin de démériter, le général ne le maintint pas dans sa fonction, seule chose qui comptait alors pour lui. Ayant quitté son ministère, il se replia sur son groupe, la formation des Républicains indépendants, en laissant son ami Michel Poniatowski mener les combats de pure politique politicienne qui ne l'intéressaient guère, préférant s'occuper de choses plus "nobles", et on peut le croire sincère dans ses préférences et choix personnels, mais il profitera aussi de ce temps pour soigner l'image de lui-même qu'il laissait transparaître et qui lui venait quasi naturellement tout en cherchant à plaire. Après mai 1968, quand De Gaulle eut besoin de vérifier sa popularité en se ressourçant dans l'onction référendaire, Giscard eut l'honnêteté de dire au général qu'il approuvait son souhait de décentralisation mais pas celui de la suppression du Sénat et il lui déconseilla de poser ces deux questions en une seule aux Français. le général ne l'écouta pas et Giscard put alors commencer à suivre sa propre voie. Il laissa passer son tour quand Pompidou prit la relève du Général après l'échec du référendum de 1969. Loyal et plus malin que Chaban-Delmas, premier ministre, qui avait eu l'impolitesse de ne pas dévoiler au nouveau président son projet de Nouvelle société annoncé à la tribune de l'Assemblée nationale et qui n'attendit même pas, quand Georges Pompidou, rongé par la maladie de Waldenstrom, décéda, que les obsèques du successeur de De Gaulle fussent passées pour déclarer sa candidature à l'élection présidentielle, ce qui attira à Chaban la haine des Pompidolistes, et en particulier de deux des conseillers du président défunt, Marie-France Garaud et Pierre Juillet ainsi que l'hostilité de leur jeune poulain, Jacques Chirac, alors ministre de l'intérieur, Giscard sut, habilement, montrer des attentions au président Pompidou puis à sa veuve. 1974 fut bien l'année de Valéry Giscard d'Estaing, qui emporta l'élection de peu, face à François Mitterrand, candidat de la gauche, mais avec l'aide déterminante de 43 députés et élus de la majorité post-gaulliste - groupe dont Jacques Chirac était le meneur- qui devaient faire la courte échelle au responsable des Républicains Indépendants, force qui, à elle seule, n'aurait pas pu remporter cette élection présidentielle. L'erreur de Giscard d'Estaing, tout au long de son septennat, fut de croire qu'il pourrait supplanter les Chiraquiens et les gaullistes pur jus, ce qu'il tenta bien de faire en gouvernant au centre, en choisissant Raymond Barre comme premier ministre après le départ fracassant de Chirac de l'hôtel Matignon, en essayant de ringardiser ce dernier et en créant une vaste nébuleuse centriste, l'Union pour la Démocratie française qui allait remporter les élections législatives suivantes à leur échéance avec l'aide de Jacques Chirac et de ses amis mais qui allait perdre, dans la douleur, l'élection présidentielle le 10 mai 1981, laissant Mitterrand accéder à l'Élysée. Giscard ne s'en remettra qu'à moitié.

le parcours de VGE reste intéressant à étudier et Éric Roussel nous en donne une juste analyse et une restitution irréprochable. C'est le décès de Valéry Giscard d'Estaing en décembre 2020 qui m'a

donné l'envie de lire cette biographie sans fausse note et écrite dans un style tout à fait approprié à son sujet.



François Sarindar, auteur de : Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent, 1338-1358 (2019).
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Pierre Mendès France

Voici l'homme de tous les courages : humain, militaire, militant, politique.

Sait-on qu'il approuva la politique de redressement du franc de Poincaré tout en critiquant le volet social du programme de l'ancien président de la République redevenu président du conseil, parce que les mesures préconisées étaient trop timides aux yeux de PMF ? Sait-on que ce fils de combattant voulut lui aussi porter l'uniforme, celui d'aviateur, défendre sa patrie en se battant pour la délivrer de l'envahisseur allemand après juin 1940 ? Ancien membre du cabinet du Front Populaire, il rejoignit de Gaulle et voulut s'engager dans les FFL, toujours comme aviateur. Mais le général avait d'autres vues pour lui, et il lui confia un portefeuille au sein du Comité Français de Libération Nationale. Dans ce cadre, Pierre Mendès France préconisa une politique de rigueur pour réaliser un programme de reconstruction de la France dans l'indépendance. Mais de Gaulle préféra écouter la voix de René Pleven et de tous ceux qui lui conseillaient de se montrer généreux avec les Français pour les mobiliser en douceur dans l'œuvre de redressement de l'économie après la guerre sans leur demander trop d'efforts, car une autre politique, selon certains, les eût sûrement découragés. PMF démissionna donc le 6 avril 1945. Sous la IVe République, PMF eut l'occasion de donner toute la mesure de son talent lorsqu'il tint, de 1954 à 1955, les rênes du gouvernement : il montra alors que "gouverner, c'est choisir", et il s'employa à la tâche avec un réel talent, affichant de la fermeté quand il le fallait et se révélant plus souple quand il le pouvait. Avec les accords de Genève (20 et 21 juillet 1954), il parvint à mettre un terme au désastreux conflit d'Indochine. Mais il buta devant le parlement lorsqu'il s'agit de mettre en place une Communauté européenne de défense : les esprits n'étaient pas mûrs pour cela en France, compte tenu de la proximité avec les événements survenus durant la Seconde Guerre mondiale ; on ne faisait pas encore confiance à l'Allemagne pour prendre sa part dans une telle politique, et la France entendait conserver sa souveraineté dans ce domaine.

Le gouvernement de PMF s'enferra aussi dans les affaires d'Afrique du Nord et fut finalement renversé le 5 février 1955 quand on dut se prononcer sur le nouveau statut prévu pour l'Algérie.



Pierre Mendès France aurait pu s'entendre de nouveau avec de Gaulle en 1958 si le retour du général au pouvoir s'était fait dans une totale transparence : ce ne fut pas le cas, et, dès lors, PMF s'aligna avec François Mitterrand dans une opposition frontale, prédisant le pire pour la France si cela se passait comme le voulait le Général ; cette façon de jouer les Cassandre et cette posture anti-gaulliste étaient excessives ; mais il fut clair après cela que PMF ne voulait renouer avec le pouvoir qu'en cherchant à y revenir sous la bannière de la gauche ; la jeunesse vibra avec lui en mai 1968, au stade Charléty, et il tenta sa chance avec Gaston Defferre en 1969, mais ils ne recueillirent ensemble que 5% des voix. Son heure était passée : il assista au triomphe de Mitterrand, élu président de la République en mai 1981, et essuya une larme lorsque celui-ci lui donna l'accolade le jour de son intronisation. Mais les deux hommes, passé ce moment d'émotion, reprirent leurs distances l'un envers l'autre : Mitterrand en voulait à Mendès de ne pas l'avoir soutenu comme il aurait fallu lors de l'affaire des Fuites d'informations qui auraient été transmises aux Communistes et peut-être par là à l'Union Soviétique lorsque PMF était au pouvoir ; lorsque Mitterrand accéda à l'Elysée, ce fut au tour de PMF de critiquer certains des choix du gouvernement de la Gauche. On ne tint aucun compte de son avis en haut lieu. Il vécut tout cela avec une pointe d'amertume.



Sa grandeur, Pierre Mendès France la retrouva en travaillant à tisser des liens entre Égyptiens et Israéliens pour les aider à franchir le pas d'une paix séparée, symbolisée par la rencontre entre Anouar el Sadate et Menahem Begin, un rapprochement auquel il ne fut pas étranger et qu'on espérait voir s'étendre à d'autres pays du Moyen-Orient, espoir qui fut malheureusement assez vite déçu.



On se souvient que PMF fut longtemps un élu de Louviers dans l'Eure, puis plus brièvement à Grenoble.



Pour mémoire, on rappellera que capturé avec d'autres en 1940 par les forces pro-Vichystes alors qu'il tentait de passer en Afrique du Nord à bord du Massilia, il eut droit à un procès au cours duquel il sut montrer qu'il savait se défendre et il s'évada, dans des circonstances rocambolesques, lors d'un séjour en milieu hospitalier à Clermont-Ferrand.



Pierre Mendès France méritait le coup de chapeau que lui a donné Roussel dans cette magnifique biographie qui complète celle écrite par Jean Lacouture, qui fut longtemps un grand admirateur de PMF.



Ce grand homme politique français, descendant de juifs portugais, était né à Paris en 1907. Il s'y est éteint en 1982. S'il ne gouverna pas longtemps, il marqua par son honnêteté et sa rigueur. D'une certaine manière, il est admiré aussi bien à droite qu'à gauche pour sa personnalité et son action qui furent l'antithèse des manières de faire de Mitterrand. Il est une référence morale beaucoup plus sûre. Peut-être que cela tient au fait qu'il ne resta pas assez longtemps aux affaires pour user tout son crédit et perdre de son aura.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)



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C'était le monde d'avant

Au fil des siècles, la France a connu de nombreux chefs d’État tout au long de son histoire, et il serait intéressant d’en savoir plus à leur sujet par l’intermédiaire d’un expert en la matière. Le journaliste et auteur Eric Roussel se passionne pour l’histoire contemporaine et détaille avec nous des révélations intimes et parfois cocasses de grandes personnalités politiques avec son nouveau livre C’était le monde d’avant, Carnets d’un biographe. Je vous partage mon avis lecture sur ce livre passionnant publié aux éditions L’observatoire.

Bien que familier de l’écriture, Eric Roussel a du mal à aborder son histoire familiale, non sans une certaine pudeur, ravalant un interdit qui s’est transmis de génération en génération. Ce livre est une opportunité de se plonger un moment dans les vestiges de ses mémoires, mais la modestie est palpable. La plume reste silencieuse et pudique sur son parcours, il est pourtant devenu le biographe des présidents de la République française.

Avril 1958 est une journée inoubliable pour Eric Roussel, le nom de Charles de Gaulle résonne dans sa tête alors qu’il n’a que sept ans. Le général et homme d’État français est devenu son idole. Durant son apprentissage, il découvre Guy Mollet ou Félix Gaillard, qui seront toujours des figures de passage pour Eric Roussel. Au fil des années, au fur et à mesure de son expérience approfondie, il devient un gaulliste passionné. À l’époque, de Gaulle suscite l’intérêt et devient une légende. Aujourd’hui encore, il marque le cœur de ceux qui ont connu son histoire et dans le monde entier. Les confessions d’Eric Roussel montrent son attachement pour ce grand homme, et de nombreuses émotions se dégagent de son écriture lorsqu’il évoque son parcours.

Inconditionnel du fondateur de la Ve République, cela ne l’a pas empêché de raconter son histoire en toute objectivité dans certains épisodes, dont mai 68, qui a amené certains à remettre en question les convictions De Gaulle, soulignant que certains de ses alliés regrettaient ses choix.

Les personnalités historiques gaullistes qui ont soutenu Charles de Gaulle sont fort nombreuses durant l’avant et l’après-Seconde Guerre mondiale comme Gaston Palewski. On découvre la complexité de son lien avec eux et les divisions qui ont surgi avec ces alliés. L’ambivalence de leurs relations s’est accrue face aux événements politiques. Les anecdotes d’Eric Roussel définissent clairement les portraits de figures qui ont plus ou moins admiré ou confrontés le général comme Jacques Soustelle, homme de gauche et fervent partisan de l’Algérie Française.

« Je ne suis l’homme de personne “ clamait Charles de Gaulle. C’était un individu qui tenait à son indépendance. La légende de cet homme a fait écho autant que Napoléon Bonaparte dans l’histoire de France.

Eric Roussel nous dévoile les convictions et déterminations les plus profondes envers De Gaulle comme Georges Pompidou, Valéry Giscard Destin, François Mitterrand. Des présidents de la Ve République qui ont également retenu notre attention. Dans ce livre, la proximité et les dialogues sont soutenus, c’est ce qui le rend intéressant à lire. La plume de l’auteur est limpide.

Ce biographe, maître des mots, a su percer des mystères que nous ignorons et révéler des secrets intimes partagés avec loyauté et parfois douleur ou colère au travers de rencontres rapprochées avec des personnalités politiques. Certains discours sont prudents, tandis que d’autres témoignent la profondeur de la pensée. On retrouve sa propre autobiographie entre chaque chapitre.



Un livre bien écrit et documenté. Eric Roussel raconte des chronologies avec aisance, humour et ironie. Toutes ces révélations m’ont apporté bien des surprises, m’ont fait sourire, étonnées, diverties et satisfaites. Si vous voulez en savoir plus, je vous recommande vraiment de le lire. Il y a beaucoup d’anecdotes et d’informations à connaître.


Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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Georges Pompidou

Auvergnat, cigarette au bec, fils d'instit' ?



C'était cela, Pompidou, oui, mais aussi tellement d'autres choses !



Le livre d'Eric Roussel nous montre le chemin accompli par cet homme : normalien, enseignant de Grec et de Latin , soudain collaborateur de De Gaulle sans avoir ete resistant, puis banquier d'affaires sans avoir étudié la finance, optant finalement pour la politique quand les circonstances le permettent, étendant son domaine au fur et à mesure des situations, des crises et des possibilités. Finalement, la succession de de Gaulle.



Mais la politique est loin d'avoir dévoré Pompidou : c'était un grand amateur d'art moderne, un mari amoureux de sa femme, un père...et surtout un petit-fils de paysans auvergnats : intelligent, formé, bien entendu, mais un homme qui ne s'est jamais départi de ce bon sens terrien. Contrairement à son ministre des Finances et grand concurrent, Polytechnicien , qui était bien plus un homme de systèmes et de mathématiques.



Un homme de coeur, Pompidou ? Sans doute, oui.
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Pierre Mendès France : Un homme d'Etat républic..

Ce livre mérite que l'on s'y attarde. D'abord parce que le livre est beau, ce qui sonne comme un pléonasme pour cet éditeur régional exigeant qui nous a déjà fourni par le passé quelques bijoux ("Le livre des fontaines", "Les cartographes et le nouveau monde" ou l'exceptionnel "Cathédrale(s) de Rouen" pour n'en citer que quelques-uns).



Ensuite parce que le livre est remarquablement illustré, grâce aux documents présentés à l'occasion de l'exposition éponyme du Musée de Louviers dont le livre servit de catalogue : photographies d'époques bien sûr, mais également nombreuses lettres, notes et archives familiales.



Enfin, au-delà des chapitres passionnants sur l'itinéraire hors norme de cet homme politique décrit comme "intègre et courageux" par François Hollande dans sa préface, les chapitres qui retiennent plus particulièrement notre attention sont ceux consacrés à la relation de PMF avec le département de l'Eure en général et la ville de Louviers en particulier.Dans deux chapitres - celui de Michel Natier, directeur du Musée de Louviers mais surtout celui de Claude Cornu, spécialiste de l'histoire de l'Eure - on passe en revue trente ans d'implication locale, de ce qu'on appellerait aujourd'hui un "parachutage" au début des années 30 pour devenir député de la circonscription de Louviers, jusqu'à ses démissions d'homme blessé après sa défaite de 1958.



Au fil des pages, on y découvre comment son arrivée fit l'objet d'une farouche opposition comme les Normands savent en réserver aux horsains, mais avec des relents d'antisémitisme des plus nauséabonds. On y découvre comment il s'impliquera dans la reconstruction du département après la guerre, notamment pour l'abbaye du Bec-Hellouin. On y voit également son implication dans le développement économique du territoire, à travers les efforts menés pour implanter l'usine Philips, symbole de modernité à l'époque. Enfin, on y apprend également l'expérience inédite menée par PMF à Louviers en 1936, de faire élire des femmes au Conseil municipal par le vote des femmes, près de dix ans avant que la loi ne donnent officiellement à ces dernières le droit de vote.



Autant d'expériences locales qui le marquèrent au moins autant que son action nationale et de découvertes pour moi qui n'en connaissait pas le détail.

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De Gaulle

Qui connaît vraiment le général de Gaulle ? En lisant ce pavé de 1200 pages , on y découvre non pas un homme mais un battant ..il s'est débattu avec sa hiérarchie pour leur prouver que leur tactique en 39 allait échouer, après l'appel du 18 juin 1940 pour faire face à Pétain et son régime de vichy qui signa l'armistice ( ils étaient pourtant ami auparavant. Mais de Gaulle lui en a voulu pour avoir baisser les bras ) , il s'est battu pour faire exister une France libre contre les Anglais mais surtout contre les Américains ( jusqu'à la fin de sa vie " le connétable " à voulu contrer les Américains) , il s'est efforcé de casser cette IV ème république qui n'a servit à rien , battu contre les partis et tenter de les unir ...bref un battant .

Mais un homme d'honneur , vaniteux ( dixit Churchill ) , colérique, impitoyable face aux ennemis de la France mais surtout Un Homme marié à son pays ..on y découvre plein de subtilité et de sagesse , un esprit qui voit loin . Les personnes qui se revendiquent Gaulliste je leur suggère de lire ce livre.
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Pierre Brossolette

Une magnifique Biographie d'un héros méconnu de la résistance ! Il osa se dresser devant De Gaulle, il osa dire au grand homme qu'il était entouré d'une cour d'incompétents qui le flattait sans lui dire la vérité. Il osa lui dire que les meilleurs partaient lassés par son attitude. Il osa rester en France malgré tout et au moment de son arrestation, honnête jusqu'au bout il préféra se donner la mort plutôt que de risquer de trahir ses amis !

Un héros, un vrai. et pour une fois le mot n'est pas galvaudé !
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Charles de Gaulle, Tome 2 : 1946-1970

L’état français à parfois des hommes d’exceptions à sa tête, qu’on les aime ou pas : Louis XIV, Napoléon, Clemenceau, et bien sûr la figure incontournable du 20ème siècle De Gaulle. Dans ce deuxième tome Eric Roussel passe en revue la fin de vie du général : sa traversée du désert, le rappel, la cinquième république, la construction de la France et de l’Europe. On assiste à ses errements, ses retour en arrière, ses grandes phrases. Sa gestion parfois catastrophique de l’Algérie jusqu'à ce que la solution inévitable s’impose. Mais plus rien n’est aussi simple que l’intransigeance qu’il pouvait afficher en Angleterre quand il n’était rien, qu’il n’avait en fait rien à perdre. Eric Roussel à merveilleusement dépeint un homme qui plus que faire l’histoire s’est inscrit dans l’histoire comme une monstre sacré et ce jamais seulement pour lui mais pour la France et l’idée qu’il s’en faisait.
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Charles de Gaulle, Tome 1 : 1890-1945

De Gaulle par sa vie et ses écrits s’est fait entrer dans l’histoire, ses amis et proches l’on déifié, Eric Roussel en écrivant une biographie sans concession l’humanise. Cette première partie de sa naissance et la victoire de 1945, nous montre le parcours atypique d’un soldat amoureux de sa patrie et qui aimerai devenir un nouveau grand Condé voir comme le dira Churchill une nouvelle Jeanne D’Arc. Les premières années sont évoqués rapidement, ce qui prend le plus de place est bien entendu sa vie militaire, sa participation à la première guerre mondiale, son enfermement, mais aussi ses analyses fines et prémonitoire sur l’état déplorable de l’armée française pendant l’entre deux guerre. Mal aimé par ses supérieurs, qui n’aiment pas être remis en cause il devra pour faire connaître ses idées les écrire et s’acoquiner avec les politiques. Le reste fait partie de la geste et c’est la le point fort de Roussel car il cherche la vérité derrière l’hagiographie. Le passage au grade de général, le passage au ministères, la fuite, et le grand coup de bluff de l’appel ainsi que tout ce qui en découlera jusqu'à la libération de la France et sa reconstruction à son idées, sont analysés sans passions et révèle un homme et non plus une icône., ce qui plus grand.
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Charles de Gaulle, Tome 1 : 1890-1945

Surprenant... Comme le général. Ce n'est pas une biographie au sens propre mais des "focus" sur des épisodes particuliers. L’ambiguïté incroyable des années de guerre (et du personnage) est très bien analysée... Et pour parler familièrement, "c'est passé, de peu, mais c'est passé..."
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François Mitterrand : De l'intime au politique

Je tiens à rappeler la position de cet homme sur les systèmes judiciaires étrangers, en particulier la justice italienne, qu'il considérait comme incapable .



Il a nous a fait accueillir l'épouvantable Cesar Battisti pendant 14 ans,



par ce que, lui, savait dire la justice , et déclarait innocent l'individu Alberti, lequel dés qu'il fur remis aux mains de la justice italienne – et rendez-vous compte – par le Brésil!



Déclara:



« Tout ce qui est écrit dans le jugement est la vérité. J'ai commis quatre homicides, j'ai tué Santoro et Sabbadin et suis responsable aussi de la mort de Torregiani et Campagna. J'ai blessé trois personnes, j'ai commis des vols pour me financer. Je me rends compte du mal que j'ai fait, et je demande pardon aux familles des victimes.»



Et il ajouta: 



« Je n’ai jamais été victime d’une injustice. Je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé, je n’ai même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux»



Ce ne serait qu'une farce – tragique – si cela n'était devenu une habitude, pour en prendre le dernier exemple en date, les héritiers voient en la justice Israélienne des gens tout aussi incapables que les italiens – je fais référence ici à la situation de l'avocat Hamouri.



J
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De Gaulle



Eric Roussel , auteur de nombreuses biographies dont une de jean Monnet, abordes de Gaulle , sous un angle nouveau . Ce qui est remarquable dans son travail d’historien, c'est l 'exploitation de sources d'archives non utilisées ou de sources neuves . Alors vous avez Charles de Gaulle vu par Geoffroy de Courcel, Pierre Plimflin , Terrenoire ou d 'autres ministres de l’information .



La statue du commandeur est alors pleine de cette pâte humaine qui déconstruit un peu le héros . Mais l' analyse du ressort moteur de CDG est remarquable. de Gaulle c 'est la France et Richelieu. De Gaulle puise la force de son action dans l’histoire de France , dans une formation d'officier, le sens du théâtre , le gout de l'ambiguïté.



C'est un travail important pour découvrir le personnage historique et l’homme tout court . Alors effectivement cela se lit comme un roman . Tout simplement passionnant .
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Charles de Gaulle, Tome 2 : 1946-1970

Quel particulier que ce général! Quel général que ce particulier... Un portrait plus "politique" forcément que le premier tome, mais néanmoins passionnant, parfois déconcertant et souvent enthousiasmant.
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C'était le monde d'avant

L’historien publie un livre savoureux de souvenirs qui est aussi une réflexion sur l’art de la biographie, C’était le monde d’avant - carnets d’un biographe.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Georges Pompidou

A mon échelle, Georges Pompidou est aux commencements du monde. Il l'a quitté depuis un moment, et aussi tous ceux qui ont bâti leur carrière politique avec ou contre lui. Après lecture complète d'une biographie achetée il y a trente-cinq ans, quand il me semblait important de savoir ce qui distinguait les bons des méchants, l'impression qui s'en dégage finalement est que les questions de personnes sont prédominantes, et que l'intérêt est à peu près le même que celui qu'on peut tout aussi légitimement attacher, au hasard, à l'histoire impériale de Tibère à Néron. Bien au-delà des détails de cette histoire, les réflexions de Georges Pompidou m'ont touché en trois passages. Dans le premier, il fustige la prétention de Jacques Chaban-Delmas à créer une "nouvelle société" : "Chaban croit le moment venu de faire du neuf. On ne fait jamais du neuf ! Ce sont là des fantasmes d'adolescents ou de romantiques ! Il n'y a jamais de pages blanches ! On doit se contenter de poursuivre une tapisserie entamée par d'autres et dont la trame nous est imposée". Dans le deuxième, il exprime des aspirations décalées de la société productiviste, affairiste et concentrationniste qu'il accompagne politiquement : "Je suis de ceux qui pensent que dans cinquante ans [aujourd'hui] la fortune consistera à pouvoir s'offrir la vie du paysan aisé du début du XXe siècle, à bien des égards, c'est-à-dire de l'espace autour de soi, de l'air pur, des œufs frais, des poules élevées avec du grain, etc. On y ajoute des piscines et des automobiles mais ce n'est pas une modification fondamentale, il reste le besoin d'air, de pureté, de liberté, de silence". Et le dernier clôt l'ouvrage : "Les peuples heureux n'ayant pas d'histoire, je souhaiterais que les historiens n'aient pas trop de choses à dire sur mon mandat [...] Que mon nom soit mentionné ou ne le soit pas n'est pas très important". La sagesse qui anticipe sur l'oubli est rarement contredite.
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Valéry Giscard d'Estaing

Une biographie ultra complète sur la carrière politique de Valéry Giscard d'Estaing, mais qui possède plusieurs limites :

- un ton un peu trop hagiographique ;

- l'absence de traitement de la personnalité, voire aussi de la vie privée de Giscard : quid de sa réputation d'homme à femme ? quid de l'éducation de ses enfants, de sa relation avec Anne-Aymone, de ses hobbies, etc. ?

- l'absence de dimension "historique" : quelle est la marque de Giscard ? Qui s'est réclamé de lui ? Quelle a été son influence sur le long terme ?



Un essai très intéressant malgré tout, qui montre bien l'action de Giscard dans ses différentes fonctions. A ne pas conseiller aux réfractaires à l'économie !
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Pierre Mendès France : Un homme d'Etat républic..

Il ne faut pas considérer cet ouvrage, œuvre collective rédigé sous la direction de Claude Cornu et préfacé par François Hollande, président de la République française, comme une bibliographie de Pierre Mendès France mais bien comme un hommage rendu à ce grand homme d’Etat. Toute la vie de cet ancien maire de la ville de Louviers n’y est pas retracé, mais les historiens se sont attachés à éclairer quelques-unes des facettes du personnage républicain, qu’il était.

L’ouvrage est le catalogue de l’exposition du même nom, qui eut lieu au musée de Louviers bien évidemment. Les documents d’époque et les lettres inédites donnent un relief tout particulier à ce fort bel ouvrage, et nous éclaire sur le sens et les valeurs de l’action politique de Pierre Mendès France.

La simple photo d’une sortie du conseil des Ministres sous le gouvernement Blum et le personnage prend une toute autre réalité. Car si l’action de Pierre Mendès France à Louviers et dans le département de l’Eure n’est pas ignorée, c’est aussi son statut de chef d’Etat qui est éclairé sous un nouvel angle. Le gouvernement Mendès France donne la possibilité de s’attarder à ce visionnaire, qui restait cependant toujours dans l’action. Visionnaire, puisque même à Louviers il s’engagea pour plus de mixité, à une époque où la parité n’tait qu’une utopie pour une petite minorité. Formation intellectuelle, engagement politique, idéaux, …les temps forts de la vie de cet Homme d’Etat sont évoqués tout à tour. Le livre est superbe avec une iconographie riche et de très haute qualité (surtout pour les reproductions) mais compréhensible puisque rappelons-le il s’agit d’un catalogue d’exposition.

La lecture de cet ouvrage laisse un gout amer, qui nous pousse à vouloir en savoir plus (car même si je recommande l’ouvrage à toutes et tous, il est trop superficiel pour pénétrer l’esprit Pierre Mendès France).

Une superbe découverte donc, pour laquelle je remercie vivement les éditions Points de vue et le site Babelio à travers son opération Masse Critique. Il ne reste plus qu’à vous jeter dessus pour feuilleter ces temps forts d’un personnage hors du commun : Pierre Mendès France

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Pierre Mendès France : Un homme d'Etat républic..



L’ouvrage « Pierre Mendès France, un homme d’Etat républicain » édité par « point de vues » est le catalogue de l’exposition consacrée à Pierre Mendès France pour le trentième anniversaire de sa disparition et le quatre-vingtième anniversaire de sa première élection à la députation de la circonscription de l’Eure en 1932. Cette exposition a été présentée à Louviers, en octobre 2012, ville dont P. Mendès France fut maire de 1935 à la seconde guerre mondiale puis de 1953 à 1958. C’est donc un livre qui rend hommage à l’homme politique. Préfacé par François Hollande, François Loncle (député de l’Eure) et Franck Martin (maire de Louviers), il a reçu la reconnaissance des institutions officielles (Région, Département, Institut Pierre Mendès France…). S’appuyant sur de nombreux documents, il se décompose en 5 parties principales : la jeunesse et la formation, son implication dans le département de l’Eure, son parcours pendant la seconde guerre mondiale (et particulièrement le procès de Riom), ses actions à la Présidence du Conseil en 1954- 1955, et son opposition à la Vème République après 1958. Une dernière partie retrace l’histoire de Luis Mendes de França, ancêtre de Pierre Mendès France qui fut emprisonné par l’Inquisition pour « crime de judaïsme » en 1683 et qui s’exila à Bordeaux. L’intention du livre, le catalogue d’une exposition, a imposé la forme de l’ouvrage : un beau format, une pagination ramassée, une illustration importante disposée en alternance avec le texte, des documents peu connus… La forme a imposé le fonds : le parcours personnel, local et national de Pierre Mendès France a nécessité une synthèse nécessairement audacieuse mais réussie. Le contenu est intéressant, il n’omet pas les étapes essentielles de l’homme politique. Parisien, Pierre Mendès France s’installe à Louviers en 1930 et y prépare son implantation politique. Elu député en 1932, maire de Louviers en 1935, conseiller général en 1937, il est sous secrétaire d’Etat au trésor dans le gouvernement Blum en 1938. La Seconde Guerre Mondiale arrête brutalement cette rapide ascension politique. Arrêté par les autorités de Vichy en août 1940, pour désertion, le livre s’arrête sur le procès de Clermont-Ferrand, son évasion et son engagement dans la France Libre. L’homme d’Etat s’affirme après la Guerre : il est investi Président du Conseil en 1954, l’expérience politique est brève, elle dure 7 mois. Pierre Mendès France prit des décisions audacieuses : il mit fin à la guerre d’Indochine, il engagea la voie vers l’indépendance de la Tunisie... Toutefois, la complexité de la vie politique de la France sous la IV ème République puis le reclassement des forces politiques après 1958 demande une mise en perspective rendue difficile par le format du livre. Le parcours de Pierre Mendès France, après 1958, paraît plus contrasté. Battu aux élections législatives en 1958, il démissionne de ses mandats locaux. Exclu du parti radical, il adhère au parti socialiste autonome (qui deviendra le PSU). Il retrouve un siège de député en 1967 à Grenoble, mais sa présence au stade Charléty en 1968, puis au côté de Gaston Defferre à l’élection à la Présidence de la République en 1969, trouble son « image » politique et l’éloignent des responsabilités. Le parcours de Pierre Mendès France, notamment sous la Vème République, demanderait une analyse plus détaillée. Reste au lecteur à se documenter plus amplement sur l’Histoire politique, économique, sociale…de la France pendant ces périodes si riches en évènements. L’ouvrage met en exergue les valeurs morales de Pierre Mendès France, valeurs qui s’inscrivent en référence dans l’histoire politique de la France au XX ème siècle. Pierre Mendès France se détache du monde « politicien » par ses convictions personnelles, elles font unanimité : il a été républicain, humaniste, laïque, démocrate. L’honnêteté, la droiture, la moralité… sont affirmées et soulignées, elles confirment le titre de l’ouvrage : « un homme d’Etat républicain. En ce sens le livre atteint son objectif.

L’ouvrage est agréable à parcourir et réussi dans sa présentation. Soutien et souvenir d’une exposition consacrée à un hommage rendu à un élu local, il répond à son intitulé : « un homme d’Etat républicain ». Il demande néanmoins une mise en perspective de la carrière de Pierre Mendès France dans les évolutions politiques de la France au XX ème siècle et une distance dans les appréciations de ses décisions.

Merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux "Editions points de vue"







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Georges Pompidou

Dans ses lettres comme dans ses notes, Georges Pompidou ne cherchait pas à briller, mais à éclairer - et c'est sans le secours de l'art qu'il parvient à nous captiver.
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Le naufrage : 16 juin 1940

Eric Roussel, président de l’Institut Pierre Mendès France, est l’auteur admiré d’un Jean Monnet (1996) et d’un De Gaulle (2002)*.

Voici une analyse pénétrante de la journée du 16 juin 40, où Paul Raynaud, Président du Conseil décidé à continuer la lutte, dut s’effacer devant le Maréchal Pétain, dont le programme était de demander sans délai l’armistice. Si vous êtes intéressé par l’histoire contemporaine de la France, c’est un livre remarquablement écrit, clair, élégant, souvent brillant.

C’est aussi, grâce aux archives qui se sont ouvertes depuis 20 ans, et, plus encore, grâce à la capacité d’analyse d’Eric Roussel, une vision nouvelle de l’histoire.

L’idée centrale de l’auteur, c’est que la défaite militaire de mai-juin a été une divine surprise pour la droite extrême, catholique et traditionaliste, évoluant autour du Maréchal : c’était la démonstration de l’échec définitif de la démocratie, et l’occasion de construire un Etat autoritaire. Appuyés par Laval, qui leur était complètement étranger, mais qui savait manier le monde parlementaire, avec, d’ailleurs, une sidérante brutalité, ils ont saisi le pouvoir, au profit d’un chef dont la lucidité ne dépassait pas quelques heures par jour.

Autre analyse nouvelle, celle du départ en dissidence du Général de Gaulle, qui rompt d’autant plus aisément avec la légalité qu’il ne reconnaît que la France, et non son expression républicaine d’un moment.

Ces journées de juin 40 sont, on le sait, à l’origine de notre Vème République : c’est en constatant l’impuissance du régime d’assemblée que le Général de Gaulle a conçu sa Constitution, proposée dans le discours de Bayeux en 1946, et adoptée par référendum en 1958.

Mais, en France, le régime d’assemblée et la fronde des Parlements – c'est-à-dire des Juges -, ne sont jamais loin : la réforme constitutionnelle de 2008 est déjà l’occasion d’abus, les assemblées menaçant de déstructurer les textes du Gouvernement, que le Conseil constitutionnel n’hésite pas à censurer politiquement .

Ecoutons la leçon du Général de Gaulle. En croyant faire avancer la démocratie, nous préparons l’impuissance politique du futur.
Lien : http://www.bigmammy.fr
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