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3.95/5 (sur 46 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Étienne Appert est un auteur de bande dessinée et un accompagnant par le dessin.

Il est ingénieur en sciences humaines de l'Icam - Institut Catholique d'Arts et Métiers (1990-1995) et titulaire d'une maîtrise en philosophie de l'Université Paris-Sorbonne (1995-1997).

Il a travaillé en tant que consultant en management (1997-2010) ainsi que comme artiste dessinateur.

Depuis 2010, il dessine à temps plein et il explore avec d'autres un nouveau terrain en pleine émergence : "l'accompagnement par le dessin". Il a publié un livre sur ce sujet : "Penser... dessiner... révéler !" chez Eyrolles (2018).

En parallèle de son activité d'auteur de romans graphiques et projets hybrides dessinés, il accompagne les équipes, les organisations et les personnes par le dessin, au moyen d'un outil unique mais déclinable de mille façons : la reformulation dessinée.

Comme auteur de romans graphiques, il a d’abord publié à La Boîte à Bulles en 2011 "La Femme de l’Ogre" puis "Lehman, la crise et moi", l'année suivante. "Le Managemental" (éditions Lexitis) lui permet de régler ses comptes en souriant avec ce monde de l’entreprise dont il a bien connu les pathologies dans une vie antérieure.

Il lui faut ensuite 8 ans pour mûrir la création de "Rivière d’encre", paru en 2020, avec la participation d’Edmond Baudouin et François Boucq.

Il met aussi son dessin au service de nouvelles approches humanistes des organisations et du management, dans de nombreux livres pédagogiques chez Eyrolles, Dunod, Diateino. Il a notamment illustré le bestseller mondial "Reinventing organizations" de Frédéric Laloux (100.000 exemplaires vendus, traduit en 12 langues).

En 2023, il réalise "Au Crépuscule de la Beat Generation", composé à partir des témoignages du journaliste et écrivain Gilles Farcet.

son site : https://www.etienneappert.fr/
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Source : http://lemanagemental.blog.capital.fr/
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AU TEMPS BULLER REVIENT SAMEDI 2 AVRIL !!! Après deux ans d'absence, votre événement BD est de retour ! Rendez-vous de 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h pour rencontrer : Élodie Shanta, Lucie Bryon, Vanyda et Étienne Appert !


Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Mais avant toute chose, peut-être faut-il présenter ce qu’est la Beat Generation ? Appelée à devenir un très vaste mouvement, la Beat Generation se résume au départ à un trio d’amis, trois écrivains incandescents qui publieront chacun un livre à l’impact considérable. Howl en 1956, par Allen Ginsberg. Sur la route en 1957, par Jack Kerouac. Le festin nu en 1959 par William S. Burroughs. Ils se rencontrent dans les années 1940 autour de l’université de Columbia, à New York, et adopte d’emblée un mode de vie bohème et audacieux qui deviendra la norme contre-culturelle 20 ans plus tard. Sexe libre. Culte du voyage. Exploration de la conscience par les drogues et la poésie. Ouverture d’esprit tous azimuts. Recherche de la nouvelle vision. Dans les années 1950, un deuxième cercle se rassemble autour du trio avec des poètes très proches et bientôt célèbres comme Gregory Corso ou Gary Snyder. Le terme Beat Generation a été inventé par Jack Kerouac et John Clellon Holmes dès 1948, et Holmes l’emploie dans un article célèbre du New York Times en 1952. Mais l’acte fondateur du mouvement est une lecture à la Six Gallery de San Francisco en 1955, où Ginsberg dévoile pour la première fois son poème Howl. Publié dans la foulée par Lawrence Ferlinghetti, ce texte est attaqué pour obscénité et donne lieu à un procès retentissant qui ouvrira la voie à la fin de la censure aux États-Unis et à l’immense célébrité de Ginsberg. Le mouvement s’élargit, se déploie, en grande partie grâce à l’énergie que Ginsberg dépense sans compter. Il se déplace partout avec les manuscrits de ses amis qu’il défend inlassablement auprès d’éditeurs initialement dubitatifs. Au-delà de son œuvre personnelle, Ginsberg travaille à la création d’un vaste courant susceptible de faire contrepoids à la mouvance maccarthyste et réactionnaire qui impose au pays, pour seul horizon, un Amrican Way of Life étroit et mortifère. Le résultat est impressionnant. Avec le recul, on peut considérer la Beat Generation comme le creuset d’où ont jailli toutes les contre-cultures occidentales du XXe siècle. Dès la fin des années 50, des hordes de jeunes gens partent Sur la route, à la suite de Kerouac. Dans les années 60 et 70, Ginsberg devient une figure de lutte contre la guerre au Vietnam. En 65, il est élu Roi de mai, à Prague, puis chassé du pays avec fracas. Avec Snyder, il initie ensuite les hippies aux spiritualités orientales. Ginsberg est aussi célébré par des figures majeures du rock‘n’roll conscientes que les lectures publiques des Beats, chantant 20 ans avant eux le corps électrique (selon la formule de Walt Whitman) préfigurait leurs grands-messes païennes. Dans les années 1980, les punks rejettent tout l’héritage hippie, mais adoptent aussi les Beats comme ancêtres ! Ginsberg collabore avec The Clash et Burroughs devient le Grand-Père du Punk. Et, quant à la fin du siècle, la prise de conscience écologique devient planétaire, on peut se souvenir que Snyder et McClure avaient porté cet enjeu au sein de la Beat Generation dès le début des années 1950. On reproche aujourd’hui à ce courant visionnaire d’avoir manqué de clairvoyance sur un thème : la place faite aux femmes. La Beat Generation ne manquait pourtant pas d’autrices de talent : Diane di Prima ou Anne Wadman, par exemple, ont commencé très tôt à produire des œuvres importantes. Mais elles ont toujours été moins mises en avant que les hommes. Quelle que soit l’aspiration des auteurs Beat à une nouvelle vision, ils sont sans doute restés conditionnés par l’atmosphère machiste de leur jeunesse, dans l’Amérique des années 1940. Pourtant, si on cherche un successeur aux poètes Beat, une personnalité qui a connu de très près Ginsberg et Burroughs, qui s’inscrit clairement dans leur sillage et incarne après eux l’esprit du Beat avec une influence mondiale, c’est le nom d’une femme qui s’impose : Patti Smith.
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30 septembre 1977, ville de Québec au Canada. J’attends pour déjeuner, des amis qui ne viendront pas. Une silhouette s’approche. Un œil non exercé ne verrait qu’un barbu claudiquant. Mais je reconnais Allen Ginsberg, le plus célèbre poète américain vivant. Membre fondateur de la légendaire Beat Generation, inventeur du Flower Power, grande figure de la contre-culture des années 60 et 70, conscience morale des États-Unis au XXe siècle, considéré pendant 30 ans comme un danger national pour la CIA. Sa présence dans le quartier n’a pas de quoi me surprendre : il est invité d’honneur pour une rencontre internationale autour de l’œuvre de Jack Kerouac, décédé 18 ans plus tôt. Je suis venu à Québec avec l’espoir de l’interviewer. Mais pas question d’importuner cette légende vivante sur un trottoir. La scène prend alors un tour imprévisible. […] Et me voici entraîné dans les ruelles de ville la plus catholique d’Amérique, dans le sillage d’un Juif new-yorkais adepte du Vajrayãna. Plusieurs rencontres prolongeront celle-ci dans les jours suivants. Et un an plus tard je partagerai pendant une semaine le quotidien du poète dans son appartement new-yorkais, quartier général de tout ce que la Grande Pomme compte d’artistes et d’activistes de la contre-culture américaine.
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Le Beat est le beat et il coule dans tes veines. Il gonfle tes muscles, siffle dans tes narines et fait dresser tes poils. Tu peux le prendre en pleine face quand tu baguenaudes entres les arbres et lèves les yeux vers le ciel. Ou dans un troquet de quartier où trois gusses décatis cherchent à convaincre le zinc que leur pauvre vie n’est pas tout à fait ratée. C’est ce qu’il faut cultiver, nourrir en toi, soigner. Pour ne pas terminer les yeux vides, comme ces chiens attachés du matin au soir et du soir au matin, et qui n’aboient même plus parce qu’à quoi bon, hein…À quoi bon ? Tu as perdu le Beat quand plus rien n’a d’effet sur toi. Comme ces foutus chiens qui te regardent passer avec leurs satanés yeux vides. Mais tant que tu l’as, tant que sais l’appeler, tant que tu peux l’invoquer, alors tu n'es pas foutu.
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L’antique ennemi s’avançait ici sans masque, dans toute sa grossièreté linéaire, sa bêtise à front de taureau. Le mot d’ordre était toujours le même, réitéré par des générations de suppôts du système, par ailleurs braves gens bien intentionnés. Pas de poésie ! De l’horizontal, du gris, du plat pays, de la pseudo-réalité badigeonnée par couches ! Haro sur toute verticalité : le lycée, usine à linéarité : bac, classes prépa, résultats, concours, débouchés, toute la tuyauterie de la dézinguerie scolaire. Ce Pas-de-poésie, Ginsberg, dans Howl, le nomme Moloch et célèbre sa hideur en une incantation plus que jamais pertinente : Quel sphinx de ciment et d’aluminium a défoncé leurs crânes et décoré leurs cervelles et leur imagination ? Moloch !
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Bien que nous nous réunissons chaque semaine, j'ai ce jour-là le sentiment de les retrouver pour la première fois
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Parole de Hank – Au commencement était le Beat. Tu sais ce que ça veut dire, au mois, Beat ? Bien sûr, il y a le beat : le rythme, le tempo ; ce truc que les Nègres nous ont restitué, si tant est qu’on l’ait eu un jour. Oh, on a bien dû l’avoir, il y a de ça très longtemps, cette pulsation qui te fait sentir vivant chaque fois que tu te branches sur elle. Cette pulsation sourde, insidieuse, qui imprègne tout et re paraît naturelle. Pourtant, il nous a fallu la reprendre aux Nègres pour commencer à respirer un peu en dessous de la ceinture. Un sacré cadeau qu’ils nous ont fait, les frères. Et loués soient-ils car il n’y a pas de poésie sans Beat. Kerouac était un pauvre enfoiré, un pathétique fils à maman qui a fini par aller se cuiter pour de bon en fucking Florida. Mais quand il était jeune, quand il se faisait bien mettre par Cassady et parfois par Allen, il le captait, le Beat des Nègres sur ses rouleaux de télétype. Tout le propos de Sur la route, tu le sais bien, et le monde entier le sait, enfin, quiconque en a quoi que ce soit à branler, tout le putain de propos c’est ce Beat. On s’en tape après tout, des états d’âme de bouddhiste catho de Jack et des histoires de Neal. On s’en balance de leurs gesticulations d’est en ouest et réciproquement, des crises de nerfs des bonnes femmes bafouées. Ce qui nous retient dans le roman, c’est le beat, la pulsation qui fonce sur toi comme une autoroute sur laquelle on s’enfonce dans la nuit.
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Le regard frais, fiston. Frais comme dans Poisson frais, Fleurs fraîches, Fruits frais. En bref non avarié. Même à New York, les fruits frais sont cent mille fois plus courants qu’un regard frais, tu sais ? Regarde-moi tous ces vieux regards avariés. On ne le sent pas, en tout cas, pas avec le nez de chair. Mais avec le nez de l’âme, par contre, tous ces milliers, ces millions de regards qui trottinent dans Manhattan, juchés sur des têtes encombrées, on sent bien que tous ces regards puent. Ils empestent la corruption déjà tous grignotés par la vermine. Ah, mon garçon, dégage-toi le nez de l’âme et respire-moi cette pourriture ambulante ! Tout Manhattan, ou presque, une meute de pourritures. Il y a les pourris pourris – et il y en a pas mal ici, crois-moi – et il y a les pourris braves. Il y a même les pourris honnêtes ou presque. Mais tous on le regard pourri. Pourquoi ? Tout simplement parce que ça fait longtemps qu’ils ont cessé d’être frais. Comme éructait le vieux Whitman qui s’y connaissait en fraîcheur du regard : Il empeste le cadavre, vite à la fosse, sans tarder ! Ou T.S. Eliot : Tant des gens… qui eût cru que la mort eût défait tant de gens… Note bien que Whitman comme Eliot ne dénonçaient pas les morts morts mais les pseudo-vivants, les hommes creux dont le regard a cessé d’être frais. Sans un regard frais, putain… qu’est-ce que tu peux faire ?
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Dans cette ville, des corps sans âme apostrophent des corps sans âme pour leur dire des choses complètement dénuées de substance. C’est ce qu’on appelle converser. On démarre tous en tutoyant le Christ. Et le bouddha. Et Lao-Tseu. Et Krishna aussi d’ailleurs. Et puis vient un moment où le Christ, ou le Bouddha, ou Lao-Tseu, ou Krishna, ou quiconque s’est penché sur notre berceau, vient un moment où celui-là s’absente. Et nous, on crève. On commence à s’occuper d’autre chose, de ce dont tout le monde s’occupe, ce qui est une très mauvaise idée. Trois petits tours et hop, on se retrouve bien malins, tout raides et froids dans nos bandelettes sous lesquelles on commence à sentir parce qu’un corps vide, un corps sans âme, ça se sent. Cette ville est remplie de gens qui sentent déjà, même s’ils déambulent pour prendre part à la bouffonnerie. Mais j’affirme qu’il faut leur parler comme s’ils étaient encore vivants, et ils se mettront tous à danser dans leurs bandelettes ! Imagine, mon garçon, imagine juste un instant cette foutue ville ressuscitée. Imagine juste un instant les bus, les taxis, le métro, les bureaux, les music-halls bourrés de ressuscités dansant dans leurs bandelettes. Dancing in the streets ! Ouais, là ce serait le Beat, ce serait vraiment un Beat tout neuf ! Are you ready for a brand new beat ?
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Ces pauvres chiens de misère, ces malheureux cabots que leurs salopards de maîtres ont cru bon d’attacher pour toujours et qui ne frémissent ni ne jappent plus de rien… Le Christ himself pourrait passer à deux pouces de leur gamelle qu’ils n’en auraient rien à secours. Eh bien, vois-tu, ces misérables bêtes sont Beat. C’est l’un des autres sens de ce sacré mot. Beat, c’est aussi ça que ça veut dire : battu, défait, léthargique et sans réaction, à force de mauvais traitements, de manque de soins, d’indifférence. Neal était Beat. Jack était Beat. Ils ont capté la pulsation et à force de danser, ils se sont fatigués parce qu’ils n’ont pas trouvé le deuxième souffle. L’autre moteur, le cœur absolu. L’autre pulsation, celle qui n’est pas donnée, celle que tu ne captes pas par la simple grâce de ta jeunesse, celle qu’il faut payer de la sève même de ton âme. Si tu ne la trouves pas, de deux choses l’une… Sois tu vis comme la plupart des petits hommes, ce que Thoreau appelait une existence de désespoir tranquille, pas de Beat, mais pas d’horreur non plus, pas d’abîme, pas de vertige, juste des petites routes cernées d’abysses. Soit, comme Jack et Neal, t cultives ce foutu Beat, tu le bichonnes, tu te branches sur lui et tu le laisses gronder en toi. Mais alors gare ! Parce que personne ne peut soutenir le Beat. Le tenir, c’est pas humain. Quand la vitalité de la jeunesse te quitte, alors tu sais que le Bet te quitte et que tu ne peux pas vivre sans lui. Tu ne peux pas revenir au désespoir pénard, tu n’as même pas le choix parce que tu es foutrement trop ouvert, transpercé de flèches comme saint fucking Sébastien. […] Le deuxième souffle n’est pas un truc que tu achètes avec du pognon ou du pouvoir. C’est le troisième sens du mot Beat. Et ce souffle-là, mon petit, ne peut être que celui de l’esprit. Il y a du Beat dans la béatification, la béatitude, Il beato angelico, comme Allen dit toujours. Mais la dimension béatifique du Beat demande du travail. Du travail, nom de Dieu, du turbin, de la sueur ! On pourrait supposer que la grâce est l’ingrédient, mais non. Il faut la mériter, la grâce, il faut préparer le réceptacle, les circuits, tu piges ?
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L'ombre de ce qu'on aime. L'ombre de ce qui part. L'ombre de ce qu'on perd.
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