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Citations de Étienne Galle (18)


Ogun, référence de son être, est indissociablement créateur et destructeur, artiste et combattant. Soyinka n'est ni un artiste qui fait de la politique ni un politique qui fait de l'art comme s'il s'agissait de deux préoccupations mutuellement étrangères qui pourraient exister séparément. Ce sont deux aspects d'une même vie unifiée.
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La dimension politique est première dans le théâtre de Soyinka. Il utilise la scène comme un espace rituel dans l'esprit du théâtre traditionnel yorouba pour un acte de purgation des passions à sa manière : il dénonce des chefs d'État ivres de pouvoir et se livrant à toutes sortes d'exactions et d'exploitations.
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Une vision humaniste cosmique du monde plutôt qu'humaniste simplement humaine est nécessairement consciente que le réel est pétri de forces contraires multiples mais organiquement articulées.
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Soyinka démasque le mensonge des discours.
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La pensée de Wole Soyinka est un humanisme parce qu'elle est totalisante et que l'humain y est partout présent, tout comme le divin. C'est un humanisme cosmique parce que l'humain n'y renie jamais l'Origine où demeure son élan. Il ne rompt avec aucun être, car il sent en tous un parent à cultiver pour un commun surcroît de vie.
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La critique qui n'est plus à sa place risque d'être pire qu'inutile : pernicieuse. Soyinka parle d'"effet stérilisant", d'"infanticide littéraire", de cours universitaires qui "polluent les racines des ressources des néophytes et emprisonnent leur imagination".
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La critique est inséparable de l'éthique, et son activité doit se doubler en permanence d'une autocritique si elle veut demeurer à sa place fonctionnelle dans la totalité.
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Le défaut majeur de la critique universitaire, c'est donc d'être victime d'un excès d'intellectualisme, d'un étiolement de l'imagination, d'un aveulissement du vouloir, d'une dégradation de la sensibilité.
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Pour un dramaturge comme Soyinka, la prise de conscience de l'appropriation de l'opprimé par l'artiste qui le représente conduit à une recherche du langage qui contribuera effectivement à combattre l'oppression. Et ce langage n'est pas nécessairement celui de l'intellectuel qui cherche avant tout à comprendre. Il s'agit d'abord en l'occurrence de sentir par intuition et de s'engager.
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Une connaissance approfondie des diverses cultures à travers l'histoire et la géographie doit lui donner le sens de la relativité. Il sait ne pouvoir s'élever à la compétence que par une ouverture à la totalité.
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Il [Soyinka] fait oeuvre d'iconoclaste aussi bien qu'oeuvre d'utopiste si cela s'avère utile pour le rééquilibrage de l'harmonie sociale.
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Le refus de l'idéologie littéraire comme excès formel s'accompagne chez Soyinka d'une ouverture sur le social et le politique comme sur le mythe et sur la science.
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Dès 1974, alors qu'il enseigne à l'université de Cambridge, il propose l'auto-appréhension comme approche critique des œuvres littéraires africaines et consacre plusieurs essais à "mettre au jour le monde africain auto-appréhendé dans le mythe et la littérature". Ce qui fonde ce propos, c'est explicitement un refus de se laisser plus longtemps présenter et expliquer par l'autre plutôt que par soi-même. Mais il apparaît aussi à la lecture que ce refus ne naît pas seulement de la nécessité d'être soi-même sans aliénation, d'affirmer son droit et son pouvoir de se penser soi-même, mais aussi du rejet d'un type de regard contestable en lui-même, inacceptable en somme même lorsqu'il s'applique à la réalité occidentale dont il est issu.
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Mais s'il dénonce la force destructrice du langage prétendument rationnel utilisé par les sophistes au service du dictateur pour justifier l'injustifiable, Soyinka exalte la force créatrice du langage poétique au service de la vie. Il prend l'exemple du langage rituel et dramatique yorouba pour donner à en saisir la dimension cosmique. Le langage y manifeste alors sa parenté avec la musique et avec la danse. Il s'avère difficile cependant pour une intelligence occidentale, particulièrement une intelligence analytique matérialiste, d'entrer dans cette intuition.
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Il semble évident en tout cas aux lecteurs de l'oeuvre de Soyinka qu'il manifeste une capacité d'intuition et d'empathie supérieure à la moyenne des intellectuels occidentaux. C'est cette capacité qui lui permet de dénoncer les langages conceptuels produits par une pensée de l'intelligence analytique plutôt que de l'intuition empathique.
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Cette connaissance intuitive ne dénonce pas seulement les arrangements linguistiques, elle s'attaque à une logique littéraire manipulée par la société maîtresse du pouvoir et cherchant à maintenir les libertés dans les limites d'un conformisme acceptable. Le Soyinka écrivain se double d'un Soyinka critique et autocritique qui refuse de faire de la littérature un but en soi et n'ayant de comptes à rendre aux autres domaines du réel. Dans son monde unitaire totaliste, la littérature est reliée au réseau psycho-cosmique comme tous les secteurs de la pensée, de la sensibilité, de l'imagination et de l'action humaines. La littérature, le théâtre ne particulier, doit comme tout langage authentique exprimer les énergies cosmiques sous peine de se dessécher et de devenir la proie des illusionnistes du pouvoir.
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Le maître de langage qu'est Soyinka sait à la fois en dénoncer les déviances stérilisantes et en exalter les puissances fécondantes. Sa vision du monde psycho-cosmique lui permet de percer à jour l'utilisation illusionniste du langage par des gens qui cherchent à assurer leur domination.
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Être humain, c'est être une volonté émanant de la volonté cosmique, reliée aux volontés du monde et à celles des humains comme individus et comme société. C'est mettre l'énergie gagnée dans l'affrontement de la volonté cosmique par la volonté individuelle au service de la volonté sociale, à l'image du dieu Ogun mettant la puissance du fer dont il est l'âme au service de ses frères divins. Soyinka lui-même, dont Ogun est le principe de référence, est le solitaire mettant sa force au service de la "volonté du peuple" de sa communauté.
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