Citations de Étienne Klein (508)
Il est donc tout à fait possible de garder vivante l'émotion de la quête, y compris à propos de découvertes très anciennes : come me le dit un jour Jean Marc Lévy Leblond, fort des observations astronomiques qu'il réalise chaque été avec ses petits enfants, voir les satellites de Jupiter ou les anneaux de Saturne grâce à un petit télescope est autrement plus excitant que d'en apprendre l'existence dans un manuel, même illustré de beaux clichés. Car c'est alors un écho de l'émerveillement de Galilée que l'on sent pénétrer en soi, comme par intraveineuse.
Comment faire la paix si l’on ne veut pas faire la guerre ? Peut-on arrêter une guerre sans la faire ?
Le Paradoxe du "Chat beurré". C'est un paradoxe qui résulte du rapprochement entre une loi générale, c'est la loi de Murphy, qui veut que si un emmerdement peut avoir lieu, la probabilité qu'il se produise est égale à un. Par exemple, la tartine beurrée qu'on laisse échapper de ses mains tombera immanquablement du côté beurré, surtout si on l'a beurrée du mauvais côté. Le fait, c'est celui qui consiste en ce qu'un chat retombe toujours bien, c'est à dire qu'il retombe systématiquement sur ses pattes, ce qui n'est le cas ni de la poule ni de la vache.
Question : que se passe-t-il si l'on colle une tartine beurrée sur le dos d'un chat et qu'on laisse choir le tout ? Ainsi s'énonce le paradoxe du "chat beurré". Le chat va-t-il retomber sur ses pattes ? La tartine beurrée va-t-elle s'aplatir du côté beurre ? Ou va-t-il se passer autre chose ? Par exemple, le tout pourrait-il se mettre à tourner sur lui-même à toute vitesse ? Ou bien le chat va-t-il léviter, pour ne pas avoir à prendre parti ? (Voir vidéo sur youtube)
Paradoxe du néant. Penser le rien, n'est jamais penser à rien.
Nous ne cessons de questionner le risque, car celui-ci n'est plus interprété à l'aune d'un horizon désirable que nous serions en train d'atteindre, mais pour lui-même, à l'aune de sa seule gravité.
Le progrès, ce n'est pas "toujours plus", mais "toujours mieux pour tous".
Quand on marche sur un sentier, longeant un précipice, on n'est théoriquement pas plus en danger qu'en marchant au bord d'un trottoir ; c'est notre imagination, parce qu'elle se met d'un coup en branle, qui crée un distinguo fondamental entre deux situations présentant à priori le même danger ...
Dans la vie courante, notre esprit est un peu cadenassé : il n'a pas assez d'horizons, de verticalité, de contrastes, pour qu'il s'exprime pleinement. En montagne, la majesté des perspectives ouvre l'espace de la pensée.
Paradoxe existentiel du néant :
Penser le rien n'est jamais penser à rien.
En conséquence, le néant ne demeure matière à penser que tant que l'on y pense pas, puisqu'il devient matière dès que l'on y pense.
"La nature a horreur du vide". Formule qu'on attribue à Roger Bacon, ce moine philosophe du XIIIème siècle qui était surnommé Doctor Mirabilis (ou si l'on préfère dire les choses telles qu'elles furent vraiment écrites, "Natura abhorret vacuum", ce qui a, il faut le concéder, une tout autre allure).
Le cours du temps est ce qui permet d'établir un écart, une distance, entre les instants du passé et ceux du futur : dans le temps, demain n'est pas situé à la même place qu'hier ; ils sont séparés l'un et l'autre par une certaine durée.
La flèche du temps, quand à elle, est la manifestation du devenir, son inscription dans la dynamique apparente des phénomènes. Elle exprime le fait que certains systèmes physiques évoluent de façon irréversible : ils ne retrouveront jamais dans le futur les états qu'ils ont connu dans le passé.
La seule chose qui ne change pas, c'est la propriété qu'on les choses et les êtres de changer, de sorte que rien ne peut demeurer identique à soi-même. Héraclite.
Pour les hommes c'est le temps qui passe, pour le temps ce sont les hommes qui passent. Proverbe chinois.
Je n'ai pas peur de mourir. J'aimerais juste ne pas être là quand ça arrivera. Woody Allen
... . Je reconnais qu'une telle perspective réclame une certaine ouverture d'esprit, mais je te rassure: une ouverture d'esprit n'a rien à voir avec une fracture du crâne.
Avoir du talent, c'est atteindre un but que les autres ne peuvent pas atteindre ; avoir du génie, c'est atteindre un but que les autres ne peuvent même pas voir. Schopenhauer.
La culture scientifique devient désirable si elle n'énonce pas seulement les principes, les équations, les résultats mais nous permet de saisir les passions singulières qui les ont voulus, pensés et créés.
Il existe différentes catégories d'hommes de science : les scientifiques de deuxième rang, hommes de la périphérie inaptes à se relier au centre même de la science, qui font simplement de leur mieux mais ne vont jamais bien loin ; les scientifiques de premier rang, qui parviennent à des découvertes de grande importance, fondamentales pour le développement de la science (Fermi, qui avait pourtant une haute opinion de lui-même, se plaçait dans cette catégorie) ; enfin, il y a les génies, de la trempe de Galilée et de Newton. Majorana est de ceux-là ; il a des dons qu'il est le seul à posséder... Enrico Fermi.