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Citations de Étienne Klein (508)


Étienne Klein
LE TEMPS EST-IL UNE AFFAIRE DE CONSCIENCE?
ETIENNE KLEIN
Je crois utile de commencer par cette remarque profonde de Ludwig
Wittgenstein : « C’est un coup du sort étrange : tous les hommes dont on a
ouvert le crâne avaient un cerveau. ».
Ce constat étant fait et bien posé, la question se pose de déterminer quel
rôle joue le cerveau dans notre rapport au monde, et aussi dans la
construction de nos connaissances sur le monde qui nous entoure, par
exemple à propos du temps.
S’agissant du temps, on peut condenser le problème posé en le résumant
par l’anecdote de la rencontre entre Einstein et Bergson du 6 avril 1922 à
Paris : le physicien explique qu’“ Il n’y a pas un temps des philosophes ; il y
a simplement un temps psychologique différent du temps des physiciens 1
. ”
Selon une vulgate désormais bien installée, il y aurait en effet le temps des
horloges d’une part, le temps de la conscience d’autre part. Ce temps
“ psychologique ” serait une sorte de second temps évoluant en marge du
temps physique. Pour saisir la substance de ce temps psychologique, il
suffirait de procéder à l’expérience recommandée par Paul Valéry, et
d’ailleurs vivement recommandée après une suite de réveillons : “ Attendez
la faim. Tenez-vous de manger et vous verrez le temps
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Majorana pourrait ainsi avoir résolu un problème capital de l'astrophysique à une époque où ce problème ne s'était pas encore posé et où les mots pour le dire n'existaient pas tous...
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Derrière cette dénomination de théorie du Tout, il y a un abus de langage.
Il est illégitime de concevoir un objet qu’on appellerait le Tout et qui n’engloberait pas le mouvement de la pensée qui le pense.
Un tel concept est donc un paradoxe, comme nous le savons au moins depuis Gödel.
Une théorie du Tout digne de ce nom devrait pouvoir nous parler de la conscience et de la vie, ce que les théories physiques les plus avancées ne font pas.
(page 104)
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Principe de Heisenberg
Ce principe quantique rend compte du fait qu’on ne peut pas mesurer exactement et simultanément la position et la vitesse d’une particule.
Il est une traduction de la dualité onde-corpuscule.
(page 121)
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… plus de trois siècles av. J.-C., en Chine, un recueil taoïste proclamait déjà : « C’est l’amour de la science qui a répandu le désordre dans le monde ».
(page 114)
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Les physiciens n’ont pas assez expliqué assez tôt au public le contenu, la richesse et la beauté intrinsèque de la science, ni ses enjeux philosophiques.
Il n’y a pas que les tout derniers résultats qui soient intéressants : la mécanique quantique, qui a l’âge d’être grand-mère, attend toujours qu’on la fiance à la culture générale.
(page 111)
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Les théories physiques ne sont pas éternelles. Elles ne sont en général qu'une étape dans le processus sans cesse renouvelé de raffinement de notre compréhension de l'univers. Philippe Brax p. 187.
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L'existence est une exclamation dans le vide éclaté
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« Les Stones ont d’abord inventé une nouvelle façon d’être jeune. Puis une nouvelle façon d’être vieux. »
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« Allons-nous définitivement troquer ce qui nous fait réfléchir contre ce qui nous fait réagir ? »
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L’avenir n’a donc d’existence que pour l’esprit, non en soi.
Il existe seulement dans la conscience, non dans le monde.
Aussi l’avenir n’est-il pas un être au sens propre du terme.
Comme le dit André Comte-Sponville, il n’est que « le corrélât imaginaire d’une conscience en attente ».
(page 15)
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Cette mathématisation du temps, reprise et formalisée par Newton, a insidieusement conduit à accentuer la personnification du temps, déjà bien amorcée dans la métaphysique grecque.
Le temps s’est vu accorder une position de « surplomb » en devenant une matrice transcendante contenant tous les événements passés ou futurs.
Cette conception a fortement influencé la pensée occidentale, qui perçoit le temps comme un être abstrait, universel, impersonnel, comme une sorte d’enveloppe mécanique du monde dans laquelle tout s’inscrit, s’insère et se déploie entre un début et une fin.
Dès lors, le monde n’est plus qu’une succession d’évènements au sein de laquelle l’homme se retrouve coincé entre deux infinis, le passé et l’avenir.
Par certains côtés, un tel temps est « inhabitable » au sens où il nous expulse en permanence de lui-même et ne nous laisse jamais en repos.
Il devient sinon un ennemi, du moins un souci existentiel majeur.
(page 34)
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Ressource paradoxale pour éprouver ses capacités personnelles, sa force de caractère, l'estime de soi, provoquer une reconnaissance sociale, le risque librement choisi ou consenti perd sa connotation de danger, il est motif d'épanouissement, de révélation de soi. En lui règne une intensité d'existence, une attente passionnée. Il est un outil propice pour bouleverser la fixité des choses, les positions établies, ouvrir de nouvelles pistes.
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L'ambiance de nos sociétés à l'égard du risque a radicalement changé. Il y a encore quelques décennies, rappelle le grand alpiniste Reinhold Messner, les enfants nageaient, couraient, faisaient du vélo partout sans craindre l'adversité du monde. "Ces espaces de liberté et le pluralisme de valeurs qui étaient naturels au temps de mon enfance ont disparu, écrit-il. Aujourd'hui, on doit mettre un grillage autour des étangs, il est interdit de franchir les clôtures, la forêt est taboue, et même en escalade, on craint que d'aucuns ne portent plainte en cas d'accident." Des activités autrefois communes à l'enfance sont désormais associées à un risque du fait du processus d'assurancialisation de nos sociétés qui identifie des menaces possibles, qui ne posaient guère de problème auparavant, pour les réglementer de manière vétilleuse. Les accidents ne relèvent plus d'un destin, du hasard, ou de l'activité elle-même, mais d'une imprudence, d'une défaillance personnelle ou technique. Le rapport au monde entre alors dans un processus de traque des menaces qui induit une prolifération de la notion de risque érigée en épouvantail, et en conséquence des règlements sans fin.
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En d’autres termes, nous ne parvenons à comprendre le changement qu'à la condition de considérer que le sujet du verbe changer, cela dont on dit qu'il change, c'est précisément ce qui ne change pas au cours du changement !
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Le vide quantique, c'est ce qui reste quand on a tout enlevé.
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Pour lui, l’emprisonnement commençait avec une fonction officielle, un titre, un statut, une étiquette.
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« La gloire ne devrait jamais être qu’une affaire privée. »

(Louis Lachenal, Carnets du vertige)
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Je reste ébahi par les prouesses des physiciens, notamment par le fait qu’ils ont pu comprendre comment se sont formés tous les atomes qui nous constituent. Grâce à eux, nous savons que l’eau que nous buvons, même quand nous la disons « fraîche », n’est pas née de la dernière pluie. Quelle que soit sa source, elle n’est même jamais de toute première jeunesse. En effet, de quoi l’eau est-elle constituée ? De molécules d’eau, elles-mêmes formées d’atomes d’hydrogène et d’oxygène. Or les premiers se sont formés dans l’Univers primordial (il y a 13,7 milliards d’années) et les seconds dans le cœur d’une étoile (il y a environ cinq milliards d’années) qui les a ensuite dispersés dans le vide intergalactique. Se désaltérer est donc un acte grave et profond qui nous connecte intimement à presque toute l’histoire de l’Univers : il consiste en définitive à absorber des bribes de l’aurore du monde mélangées à des cendres plus tardives du feu stellaire.
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Nous aimons penser que l’Univers a été fait pour nous porter…
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