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3.61/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montrouge , le 10/10/1924
Mort(e) à : Paris , le 31/03/2017
Biographie :

Évelyne Sullerot, née Hammel, est née le 10 octobre 1924 à Montrouge. Célèbre pour son combat féministe, elle est philosophe, sociologue, romancière, mère de famille.
Issue d'une famille protestante, elle est la fille d'André Hammel et de Georgette Roustain. Son père, médecin, fit ouvrir l'une des premières cliniques psychiatriques de France. Il était chevalier de la Légion d'honneur. Sa mère mourut de faim et de froid pendant la Seconde Guerre mondiale à la gare de Valence en 1943. Tous deux, très engagés religieusement (protestantisme), socialement et politiquement, ils reçurent à titre posthume la médaille des Justes de Yad Vashem, pour avoir sauvé onze Juifs pendant la guerre. Évelyne Hammel, pendant son année de philosophie, fut arrêtée puis jugée à Nîmes par la police de Vichy pour « propagande antinationale et propos hostiles au chef de l'État » (Pétain). Revenue en zone occupée, elle entre alors dans la résistance à l'OCMJ (Organisation civile et militaire des jeunes). Orpheline à 18 ans, Evelyne a dû s'occuper de ses frères et sœurs plus jeunes.
Mariée à François Sullerot, Evelyne aura quatre enfants.
Elle devient sociologue et fonde en 1956 avec Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé "la maternité heureuse", futur mouvement français pour le planning familial..
L'éditeur L'Archipel publie le 5 avril 2017 son dernier ouvrage: L'insoumise. Femmes, familles: les combats d'une vie, des Mémoires coécrits avec le journaliste Bernard Morlino
Auteure d'une vingtaine de livres depuis 1964, elle a vu certains de ses ouvrages traduits dans plusieurs langues: Demain les femmes (Robert Laffont, 1965), La vie des femmes (Gonthier-Denoël, 1965), Histoire et sociologie du travail féminin (Gonthier-Denoël, 1968), La femme dans le monde moderne (Hachette, 1970), L'âge de travailler (Fayard, 1986). Histoire et mythologie de l'amour, huit siècles d'écrits féminins (Hachette, 1974) avait reçu le Prix Kastner-Boursault de l'Académie française, qui l'avait aussi récompensée du Prix de Jouy (Pour le meilleur et sans le pire, Fayard, 1984). Evelyne Sullerot avait également été l'auteur de romans (L'aman, 1981, L'enveloppe, 1987, Alias, 1996 ou Silence, 2004, tous chez Fayard) et d'un essai sur la BD, Bande dessinées et culture (Opera Mundi/Futuropolis, 1965). Elle était d'ailleurs cofondatrice du Club des bandes dessinées avec Francis Lacassin et Alain Resnais, en 1962.
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Source : Livres Hebdo
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Évelyne Sullerot, sociologue, explore les différences entre la vie moyenne des femmes en 1900 et en 1975.


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Les femmes déterminent désormais l'avenir démographique d'un pays.
Infiniment plus libres de disposer d'elles-mêmes depuis qu'elles contrôlent leur fécondité et qu'elles travaillent, elles ne peuvent plus être forcées, ni par des exhortations ni par des sanctions. (...)

Projeter, comme l'expriment encore en ce XXIe siècle les jeunes filles françaises, d'avoir "plutôt deux enfants, peut-être trois", c'est délivrer un satisfecit à son pays tout en assurant son avenir.

(...) l'INSEE, publiant le nombre des naissances de l'an passé, notait que l'ISF (indice synthétique de fécondité) a décroché du nombre symbolique de 2.
Il n'a atteint, en 2013, que 1,99 enfant par femme.
Il serait donc important de rassurer les Françaises avant que ne se produisent des infléchissements irréparables.

Elles sont plus nombreuses que jamais à désirer travailler, mais le monde du travail ne leur est pas très accueillant.
Les entreprises privées, particulièrement, ne leur font pas de cadeaux au prétexte qu'elles font les enfants.
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Vous, chers petits, pour vos anniversaires, vous avez eu des consoles de jeux vidéo, des ordinateurs, puis des téléphones de plus en plus "smart", qui écrivent et correspondent.
Sur vos écrans et vos téléphones, vous apprenez à lire et à écrire, à votre manière - même si vos parents, quand vous étiez petits, vous ont lu des histoires dans des livres dont vous regardiez les images.
En souvenir de ces images, peut-être aimez-vous "lire" des bandes dessinées, mais peu d'entre vous se plongent avec délice dans les gros livres sans illustrations.

L'ère de l'imprimé n'est pas close, mes enfants, loin de là, elle est aussi à vous.
Elle n'est pas tuée mais seulement relayée par le numérique (...)
on aura toujours besoin du papier, on écrira toujours des livres en français !

L'innovation ? Les idées qui renouvellent la pensée, les styles qui réinventent la beauté, les créations qui scandalisent, mais ouvrent des voies inconnues - la révolution culturelle, en somme, qui peut fort bien jaillir d'une grave crise économique -, ce sont aux jeunes "numériques" d'aujourd'hui de la faire, et à vous, mes chers arrière-petits-enfants, de l'amplifier.
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Pour nous, un homme et une femme n'étaient pas unis à la manière dont vous concevez aujourd'hui la vie en couple : tous deux en jean, faisant les mêmes études (ou presque), menant chacun son projet de vie, explorant ensemble une sexualité libérée. Non, pour nous, un homme, une femme, c'étaient deux êtres à la fois différents et complémentaires, lui au travail, elle à la maison, destinés à traverser la vie ensemble jusqu'à la mort.

Il faut comprendre qu'à l'époque de nos innombrables mariages, entre 1945 et 1955, la plupart des conjoints étaient complémentaires par la force des choses.

Dans ce pays ruiné, on ne trouvait aucun des équipements ménagers que nous connaissons aujourd'hui. Dans un logement sur deux, il n'y avait même pas l'eau courante. Le ravitaillement était toujours très difficile, il fallait faire la queue partout et y passer des heures ; la cuisine prenait du temps, les aliments vendus n'étaient ni préparés ni conditionnés, le gaz était rare, il y avait des coupures d'électricité (...) L'entretien d'une maison ou d'un appartement sans aspirateur était une corvée, et le lavage plus encore sans machines ni lessives miracles : linge de maison et linge de corps devaient être savonnés à la main, puis mis à bouillir des heures dans de lourdes lessiveuses de fer étamé, avant d'être longuement rincés, étendus, repassés - car les fibres artificielles n'existaient pas encore et le nylon venant des Etats-Unis était un luxe.

D'autre part, le travail accompli par les hommes dans ces années de reconstruction du pays était, pour de très nombreux salariés, physiquement éprouvant. (...) Ils reconstruisirent les routes, les voies ferrées, les ponts et des maisons par centaines de milliers.
La France manquait de tout, de ciment, de pierres, de métaux, d'énergie et, partout, on rouvrait des carrières et de vieilles mines abandonnées, surtout de charbon - travaux physiques, travaux pénibles, travaux d'hommes. (...)

Dans une telle conjoncture, la conciliation de la tenue d'une maison avec un travail professionnel était impossible aussi bien pour une femme seule que pour un homme seul. Les rares célibataires vivaient chez leurs parents ou en collectivité. (...) Nous, jeunes femmes, acceptions cette division des rôles non seulement parce qu'elle nous semblait réaliste et adaptée aux temps exceptionnels que nous vivions, mais également parce que, en période de pénurie, le prestige de celle qui parvenait à servir la soupe dans une maison propre était immense. Du haut en bas de l'échelle sociale, la maîtresse de maison, la "ménagère" était respectée. Pour seulement permettre aux siens de survivre, elle devait déployer beaucoup d'endurance et d'astuces
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Il faudrait que les responsables de la politique familiale (laquelle, je le redis, a été plutôt bien adaptée, en ce qui concerne les congés et prestations, aux nouvelles conditions de vie et aux nouvelles familles) aient l'intelligence et le courage de réunir un cénacle de personnalités connaissant bien, à plusieurs titres, les problèmes des enfants d'aujourd'hui, qui se constituerait en une "Autorité pour l'enfance".

Cette autorité lancerait et animerait une grande campagne publique, résolument optimiste dans ses buts et son style, mais exigeante sur l'authenticité et la véracité des enquêtes et études qu'elle présenterait.

Il faut balayer l'hypocrite climat actuel qui laisse planer l'idée qu'il n'y a rien à faire, que les enfants sont victimes du trépidant climat d'une société marchande mondialisée qui leur vend toujours plus d'excitation, toujours plus de gadgets pour communiquer sans nécessité, toujours plus de jeux sans enjeux véritables, l'idée que, contre cela, on ne peut rien.

Sans culpabiliser systématiquement les parents, on doit faire naître un grand débat national pour leur faire prendre conscience du besoin de sécurité, de continuité, de sérénité de leurs jeunes enfants.

(...) En même temps, l'Autorité pour l'enfance s'inviterait dans toutes les négociations touchant à l'emploi : plans sociaux après faillites, travail du dimanche, restructurations, etc. Elle ferait partout savoir les répercussions sur les familles de chaque événement lié au monde du travail, de chaque loi touchant au droit du travail.
Il faudrait donner une large place dans cette campagne aux pères, comme aux mères, mais également aux grands-parents, si présents aujourd'hui : tous les enfants d'âge scolaire ont aujourd'hui quatre grands-parents vivants, ce qui n'a jamais été le cas dans le passé (...)

j'invite tous les jeunes parents à faire un grand exercice public de réflexion sur l'environnement familial qu'ils assurent à leurs enfants désirés.
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[Note : souvenirs de la Seconde guerre mondiale, de l'occupation par les Allemands, de la répression, à une époque où l'auteur était jeune]

Interdit de courir dans la rue, de nous assembler à plus de trois, de porter un insigne, quel qu'il soit. De traverser les rues en dehors des clous. De former des associations.

Interdit de sortir le soir après le couvre-feu, soit après dix heures du soir. (...) mille six cent vingt soirs sans pouvoir aller retrouver les copains pour écouter ou faire de la musique, sans pouvoir aller danser, sans balades au clair de lune ! Enfants, "ados" et jeunes, nous étions bel et bien bouclés à domicile dès la fin de l'après-midi. Nous n'étions jamais seuls, particulièrement l'hiver où nous faisions nos devoirs dans la seule pièce chauffée, avec toute la famille, les vieux qui toussaient, les petits qui chahutaient sous la table, les parents qui chuchotaient en épluchant quelques châtaignes ou en réparant quelque chose.
Beaucoup d'entre nous partageaient leur lit avec un frère ou une sœur.

Toutes ces contraintes, vous ne les subirez sans doute jamais, ni les sensations et les maladies de la misère qui les ont accompagnées et que vous n'imaginez même pas.
A l'âge même de notre plus forte croissance, nous n'avions pas, c'est le moins qu'on puisse dire, un régime alimentaire équilibré.
Nous avons connu la faim.
(...) Pour plusieurs de mes amis aujourd'hui octogénaires, la faim reste le souvenir dominant. (...) La disette créait l'obsession, frôlant la maladie mentale
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L'exception culturelle française, si elle dispose de richesses que l'industrie touristique peut exploiter économiquement et de trésors négociables, n'existe que plongée dans la réalité française et surtout animée par la langue française.

La civilisation, c'est d'abord la langue.
L'histoire de la pensée et la littérature sont inextricablement liées à la langue dans laquelle elles ont été élaborées.
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Vous savez bien, mes chers petits enfants, que je n'ai aucun préjugé contre tel ou tel type de famille, que je comprends et accompagne de toute ma tendresse ceux d'entre vous qui ont divorcé ou se sont "dépacsés", et que je chéris tout particulièrement ceux de mes arrière-petits-enfants qui déjà doivent partager leur vie entre leurs mères et leurs pères séparés.

Je ne pose pas de jugement moral sur les différentes formes que prennent les nouvelles familles.

Je me soucie seulement de l'avenir des plus jeunes. Je constate que l'organisation du monde du travail dans le système capitaliste déglingué dans lequel nous vivons n'est pas favorable (c'est un euphémisme !) à la vie de famille. Tout particulièrement quand les enfants sont très jeunes et posent des problèmes de garde souvent insolubles.
Les tensions qui se produisent durant ces années cruciales entre deux parents qui travaillent sont sans doute responsables de beaucoup de séparations.
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Le poste "couture et raccommodage" ne disparaîtra qu'avec le développement du prêt-à-porter, seulement vers 1965 ; que le temps pris par la lessive ne sera réduit que vers 1970, avec la généralisation des machines à laver ; que celui consacré à la cuisine ne diminuera qu'après l'arrivée des surgelés et des plats préparés, vers 1972.

Nous, natives des années 1920, au nom desquelles j'écris, n'avons pas bénéficié de ces améliorations. Nos quinze premières années de jeunes mères ont été particulièrement peu glorieuses.

Les équipements d'accueil pour la petite enfance, crèches, garderies - en nombre très insuffisant - étaient réservées aux mères nécessiteuses et aux rares femmes qui travaillaient, et les maternelles - moins nombreuses qu'aujourd'hui - ne recevaient pas les petits de moins de 3 ans.

Bien sûr, cela n'empêchait pas celle qui le voulait vraiment de lire, d'écouter la radio, d'étudier, mais nous vivions une forme d'étouffement progressif que vous, jeunes femmes d'aujourd'hui, ne pouvez guère imaginer.
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Vous tous, aujourd'hui, entendez dire que le gouvernement français, de droite ou de gauche, se montre impuissant devant la crise, que la France a raté le coche, qu'elle a perdu des parts de marché, qu'elle a perdu son "A" et que sa notation internationale a rétrogradé, qu'elle s'est fait moucher à Bruxelles, en fait, que politiquement et économiquement la France n'arrête pas de dévisser, de reculer, de manger son chapeau.
Or, c'est sur le terrain glissant de ce pays en dégringolade que vous devrez bâtir votre vie.

Et comment vous, pré-adolescents et adolescents, ne seriez-vous pas sensibles à l'humeur de vos aînés de quelques années ?
Celle-ci est, depuis 2012, sans cesse mesurée par des enquêtes aux questions inquiètes et aux réponses du genre : "Plus d'un jeune diplômé sur quatre affirme vouloir travailler hors de France."
En fait, toutes les réponses ne sont pas si inquiétantes, ainsi, ils sont fort optimistes pour leur propre destin.

Mais les médias négligent ces belles dispositions et préfèrent faire état de l'angoisse qu'ils expriment : "Les jeunes sont extrêmement pessimistes lorsqu'on les interroge sur l'avenir du pays."
A y regarder de près, on s'aperçoit que les questions ont été préparées pour amener ces jeunes à exprimer leurs doutes sur leur avenir.
Tout aussi préparés à l'avance, les commentaires soulignent que les jeunes désespèrent de la France.
C'est ainsi qu'on crée un climat, celui dans lequel vous, mes arrière-petits-enfants, allez entamer vos années d'adolescence.

Pour vous arracher à cette morosité, je vais vous raconter ce que nous avons fait, nous, adolescents, pour ne pas céder au désespoir.
Je ne vous raconterai pas la Résistance (...) mais notre vie quotidienne d'adolescents dans une France occupée.
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J'ai été élevée dans l'amour des livres.
Depuis mes huit ans, à ma demande, mes cadeaux d'anniversaire ont toujours été des livres. Mes parents n'avaient pas de fortune, pas d'actions en banque, pas d'économies, pas de propriété (avec leurs cinq enfants ils étaient toujours locataires), mais ils avaient vraiment beaucoup de livres, dont une bonne part hérités de générations d'ancêtres modestes, mais grands lecteurs.
Il n'y avait pas de livres interdits chez moi. Je piochais librement dans une bibliothèque éclectique.
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