J`aime Lire ( bayard presse) [corriger]

Cette année J'aime Lire a décidé de ne pas faire une histoire avec ce satané Père Noël.

Jules est un petit garçon qui découvre et s'intéresse à ce monsieur qui dort sous des cartons près de chez lui.

" Mais c'est un SDF ! s'exclame Maxime l'air dégoûté "

Jules s'en moque bien, il parle avec Pierrot, partage avec lui quelques biscuits et finit par raconter cette rencontre à ses parents. Mais l'homme ne veut pas d'aide, pas celle-là

"Même si on croit que c'est mieux pour lui, on ne peut pas décider à sa place. Chacun est libre, tu sais..." (le père)

Finalement ce texte est un conte, un conte de noël car l'avenir s'éclaircira pour cet homme, malmené par la vie, en cette fin d'année.

Une histoire généreuse qui porte un autre regard sur la rue et qui permet aux enfants de penser autrement.

En 2016 J'aime Lire avait choisi une histoire de migrants syriens. J'avais entendu qu'ils avaient reçus beaucoup de courrier de parents regrettant ce choix. Pas facile de s'engager pour un accueil dans la dignité. Là aussi sans doute ce numéro ne va pas faire l'unanimité ... Mais c'est ça aussi le livre. Ouvrir d'autres horizons et provoquer la discussion.

Parfois, c'est pratique de vieillir. Par exemple, avoir trente ans permet d'acheter « Prunelle, la pirate à lunettes », destiné aux 6 ans et plus, sans que la buraliste ne se doute une seule seconde que le livre en question m'est destiné. Découvert via une copinaute également fan de pirates, je ne pouvais définitivement pas passer à côté. Et tant pis s'il ne m'aura fallu que 6 minutes pour le lire...



Néanmoins, ayant sorti un livre jeunesse avec une jeune fille pirate l'an dernier, je redoutais l'épreuve de la comparaison, en mode « et si on a eu les mêmes idées ? » ou « ohlala, je parie que ça va être dix fois mieux que le mien ». Il a donc fallu faire abstraction de ça avant de l'entamer. Que l'auteur laisse la place au lecteur, et qui plus est au lecteur avec son âme d'enfant intacte, avide d'aventures, que le seul mot « pirate » fait rêver.

Immersion réussie dès la seconde page !



Comment ne pas aimer Prunelle, au moins aussi intrépide... que myope ? Si ses toutes nouvelles lunettes lui permettent de prendre le large, la demoiselle ne va pas être épargnée par le problème inhérent aux lunettes : quand on les porte, ça va... mais quand on ne les a plus sur le nez, bonjour la catastrophe, surtout quand ça tombe au mauvais moment !

Roman (très) jeunesse oblige, conçu pour faire partie des premières lectures, l'intrigue va à l'essentiel avec une seule grosse péripétie du début à la fin. Et on ne s'ennuie pas ! Il y a de l'aventure, un peu d'action, un peu d'humour... et tant pis si certaines choses ne sont pas très réalistes. C'est pour les très jeunes, il faut que ça reste soft. L'essentiel, c'est que Prunelle est téméraire et intrépide comme se doit de l'être une vraie pirate... C'est donc une franche réussite et très mignon !

Mignon, voilà qui décrit également très bien les magnifiques illustrations d'Eléonore Della Malva. C'est choupi et expressif à souhait, avec de très belles couleurs. Clairement, elles donnent un cachet supplémentaire à l'histoire et contribuent grandement au charme du livre !



A côté de ça, le livre contient aussi quelques Bds, une poésie, des jeux, un lexique et une biographie express d'Anne Bonny, femme pirate ayant réellement existé. Il est vendu sous blister avec un CD audio contenant l'histoire de Prunelle et un livre de blagues/jeux de mots/devinettes, les mêmes que l'on pouvait déjà lire dans les Carambar quand j'étais gosse. Comme quoi, le temps passe, mais certaines choses ne vieillissent pas.



Si vous aimez les pirates et que la simplicité des toutes premières lectures jeunesse ne vous rebute pas, foncez, vous ne regretterez pas de découvrir les aventures de Prunelle.

Quand j’ai vu que J’aime Lire publiait une histoire qui racontait l’histoire d’une famille syrienne qui fuit la guerre, je savais que j’allais fondre. Bingo, j’ai pleuré. L’auteur a su trouver les mots justes du début à la fin pour parler d’un sujet si délicat. Quel talent de réussir à trouver des phrases là où on ne peut trouver les mots… Et quelles illustrations ! Tout en douceur, tout en délicatesse, elles procurent chaleur et amour et participent à faire naître l’émotion. Dans cette histoire, pas de point de vue politique, juste celui d’un petit garçon inquiet. Une pure beauté.

Et le reste ? La bande dessinée Ariol est hilarante et le Mini J’aime Lire bien amusant. Je suis un peu moins séduite par Anatole Latuile même si cet épisode reste divertissant.

Voici un exemplaire de J’aime lire bien précieux, qui fera certainement partie des meilleurs.
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