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Le Passager Clandestin [corriger]


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Discours de la servitude volontaire

Ce discours paru, de façon posthume, en 1576 a été écrit vers 1546-1548 (selon Montaigne) par un jeune homme âgé de 16 à 18 ans, à l'époque où abreuvés de culture gréco-romaine les jeunes cerveaux savaient réfléchir, analyser, synthétiser, douter et critiquer (cela a bien changé depuis !).

Étienne de la Boétie (1530-1563) a écrit une œuvre majeure, d'une modernité et d'une actualité plus vraies que jamais, véritable leçon éthique et morale éternelle.

Il est à regretter que de tels textes ne soient plus ni étudiés, ni même mentionnés au cours des études de nos jeunes esprits qui gagneraient beaucoup à méditer dessus, à s'en inspirer dans le déroulé de leur vie (qu'elle soit privée ou publique) ; jeunes esprits que notre époque façonne volontiers en béotiens (i.e. Personnages lourds, peu ouverts aux lettres et aux arts, qui ont des goûts grossiers).
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37° centigrades

Une nouvelle fois, la collection « Dyschroniques » du Passager Clandestin exhume un texte très intéressant. Si la plupart des œuvres, nouvelles et romans, de Lino Aldani ont bénéficié d’une traduction française, cet auteur reste méconnu. Ce « 37° centigrades » ne peut que le faire regretter.



L’accroche de la 4ème de couverture dit ceci : « En 1963, Lino Aldani imagine une société obsédée par le risque sanitaire ». Ce résumé est juste mais très limitatif. Ce thème est en effet abordé dans la nouvelle mais il ne faudrait pas la réduire à cela. « 37° centigrades » est un texte riche qui, en quelques pages, aborde plusieurs sujets. Le thème de l’obsession du contrôle sanitaire, s’il est abordé, n’est que secondaire selon moi. Le texte aborde en 1er lieu le sujet de la protection sociale et comment ce qui part d’une bonne intention peut être dévoyé par le système capitaliste.

Le récit prend place dans une société où la couverture médicale est conditionnée par le fait d’adhérer à la CMG en payant chaque mois. Dès lors, le citoyen affilié doit subir de nombreux contrôles visant à vérifier que son mode de vie correspond aux préconisations sanitaires de la toute puissante CMG. Le héros, Nico, ne supporte plus ce système qui le prive de son libre choix et lui coûte trop cher selon lui. Il faut dire qu’il veut acheter une voiture et n’étant jamais malade il trouve injuste de devoir payer pour les autres. L’individualisme, l’égoïsme et la superficialité de Nico seront punis. Aldani, homme de gauche, dénonce donc clairement l’individualisme forcené et rappelle le bien-fondé du principe de solidarité. Mais, il montre aussi comment ce principe salutaire peut être pourri par le système basé sur la toute-puissance de l’argent. Le personnage le plus passionnant, et sans doute alter-ego de l’auteur, est le Professeur Crescenzo. Celui-ci, dans un passage saisissant fait la démonstration de la façon dont la cupidité des plus nantis pervertit une bonne idée. Finalement, l’obsession sanitaire et les privations de liberté qui en résultent, découle de cet appât du gain. Je trouve ce propos infiniment plus riche que celui annoncé sur la 4ème de couverture. Le Passager Clandestin ayant publié ce texte en 2020, j’ai l’impression qu’ils ont voulu surfer sur le contexte de la pandémie de covid avec cette accroche réductrice, pensant que ce serait vendeur. C’est bien dommage de limiter ainsi la portée de ce texte.



Le petit dossier qui suit la nouvelle n’est pas vraiment une réussite. A vrai dire, il m’a même semblée un peu bâclé. Ceci dit, l’essentiel reste la nouvelle en elle-même et celle-ci vaut vraiment le détour.

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La guerre des mots

Voilà un travail fort intéressant sur la politisation des mots qui procède à une dissection éclairante sur le champ lexical du débat et surtout du commentaire public de notre quotidien.



S'il est largement appuyé par un engagement politique assumé mais sans étiquette des deux auteurs, on pourra cependant regretter que ce soit parfois au moyen de contre-vérités (évoquer la suppression de l'ISF qui n'a en réalité que vu son assiette modifiée, expliquer que les grandes fortunes financent grandement les campagnes politiques alors qu'en France c'est tout bonnement impossible du fait de la limitation annuelle à quelques milliers d'euros par contributeur, etc.).



On a aussi du mal à suivre les auteurs qui commencent par proposer une définition assez restrictive de la "bourgeoisie", puis l'élargissent pour englober d'autres populations avant d'affirmer que les masses laborieuses sont majoritaires en France. On n'y comprend plus rien ; et notamment comment la dite situation insupportable de nouvelle lutte des classes n'est pas prestement balayée par une soi-disant majorité d'opposants ? À moins de les supposer incapables de défendre leurs propres intérêts ou tout simplement abstentionnistes...



Quant à l'évocation de la propriété collective des moyens de production, pour belle qu'elle soit sur le plan théorique et humain, c'est un sujet sur lequel il faut encore travailler car les multiples tentatives à grande échelle ont donné lieu dans le monde aux régimes les plus sinistres.



Et il n'est rien dit de ce que les auteurs vont faire de leurs droits sur la vente du présent livre : feront-ils comme ceux qu'ils critiquent, acteurs de l'économie de marché, ou les reverseront-ils aux plus défavorisés ? Mystère et pommes-de-terre frites ! ;-)



Ne désespérons pas de changer les choses, néanmoins !
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