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De l`Erable [corriger]


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Notre-Dame de Paris

Qui n'a jamais vu le dessin animé Disney "Le bossu de Notre-Dame "? Ou ecouter les chanson de la comédie musicale de Richard Cocciante "Notre-dame-de Paris"?



J'ai decidé de lire plus de classique cette année, et mon choix s'est porté sur Victor Hugo et son fameu bossu. Quelle est la réelle histoire ?



Déjà j'ai eté super bluffée par la plume de Al'auteur... très simple, non farfelue et pas soutenue. C'etait très agréable à lire !



Et qu'est ce que j'ai pesté contre Phoebus. Désolée mais c'est un gros CANARD !! Hugo a su parfaitement décrire les comportements problématiques, encore là à notre époque malheureusement.



Une histoire triste et belle, cette fin... une tragédie, pour tous les personnages quasiment...
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Les Diaboliques

Comme je l’avais écrit pour les Histoires désobligeantes de Bloy, l’irrévérencieux de la fin du XIXe siècle est entré dans les mœurs. Ainsi, ce type de récits a peut-être perdu de son intérêt dans le fond tout en conservant une forme soignée et stylée.

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Jacques le Fataliste

Le roman a connu une genèse longue, et pas très facile à suivre. L’auteur mentionne le texte dès 1781, qui connaîtra une première parution dans les Correspondances littéraires, entre 1778 et 1780, au profit de quelques très rares lecteurs. Diderot continuera à travailler sur son texte ensuite. La première édition paraît en 1796, après la Révolution et la mort de l’auteur, comme pour la plupart de ses romans.



Dès son titre, le texte affiche son ambition philosophique. Le fatalisme est en effet une doctrine philosophique qui affirme le déterminisme, l’absence du libre arbitre, et s’oppose en cela à la conviction majoritaire dans le catholicisme de l’époque. Le représentant de cette doctrine, Jacques, est un valet, qui discute à ce sujet avec son maître, qui ne partage pas le point de vue de son domestique. La source de la philosophie de Jacques est son capitaine, du temps où il a été soldat et il s’appuie sur cette autorité, dont il reprend les propos. D’où d’emblée la question de la manière dont se créent les opinions, les adhésions.



Mais le livre n’est pas qu’un dialogue d’idées métaphysiques, loin de là. C’est aussi un enchevêtrement de récits, d’histoires, de contes. Jacques raconte le récit de ses amours, son maître raconte les siennes. Les personnages qu’ils croisent en route ne se privent de narrer leurs vies, ou celles des autres. Comme cette aubergiste qui dévide le récit le plus connu du livre, celui de la vengeance de Mme de La Pommeraye. Toutes ces histoires sont en permanence interrompues par les aléas du voyage : chute de cheval, brigands et voleurs, le temps pris pour manger, s’installer pour la nuit etc. Diderot contrarie son lecteur, coupe le récit, comme Jacques contrarie son maître en s’interrompant au moment le plus intéressant. Ce faisant il l’oblige à s’interroger sur les procédés narratifs, sur la manière dont se construit un récit, la façon d’y adhérer ou non.



Le texte balance entre les débats philosophiques et les récits. Ou plutôt les récits éclairent le débat philosophique. Car ils posent la question de la manière dont le fatalisme pourrait se traduire dans la vie, dans les choix, dans la manière de conduire son existence. Malgré le fatalisme revendiqué par Jacques, ce dernier n’en fait pas moins des efforts pour arriver à vivre son amour avec Denise, comme si tout n’était pas écrit d’avance, comme si son action pouvait changer les choses, les amener à la conclusion souhaitée. Cela crée une dissonance : malgré l’ascendant que Jacques arrive à prendre sur son maître dans la controverse, son comportement semble contredire l’opinion qu’il défend. La métaphysique et la réalité semblent antinomiques. Surtout lorsque l’enjeu est vraiment important, au point de laisser de côté les idées théoriques sur la manière dont fonctionne le monde.



Le romancier, malgré la revendication du déterminisme, affiche sa liberté, en menant le récit d’une manière très peu orthodoxe, en laissant entendre qu’il pourrait le mener autrement, que ce n’est qu’un récit possible parmi d’autres aussi légitimes. Et il s’abstient de donner des conclusions tranchées, un jugement clair et définitif, comme dans l’histoire de Mme de La Pommeraye : qui a tort , qui a raison, pourquoi les personnages agissent comme ils le font, c’est finalement au lecteur de décider. Il est très difficile de trancher dans une question éthique, l’ambiguïté est toujours présente. Or nous vivons dans un monde éthique dans lequel il s’agit de trancher, de juger en permanence. Et les grandes idées métaphysiques théoriques ne sont pas des guides très utiles pour le faire.



C’est brillant, stimulant, pouvant donner lieu à des lectures multiples et diverses, sans fin. L’apparente légèreté, l’élégante ironie servent à questionner sur la liberté dans toutes ses formes, sur le rapport à la fiction, notre manière de lire. Essentiel et délectable.
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