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Le tour du monde en 80 jours

quel roman !

difficile de faire une critique pour un roman qui a touché tant de personnes et qui est devenu "un classique".

offert à mon adolescence, je l'ai délaissé contre d'autres romans, ce qui a été une grande erreur mais je me suis rattrapée et j'ai adoré ce voyage et ces aventures.

tout le monde devrait le lire un jour car il n'a pas pris une ride et on plonge vite dans l'aventure et on s'attache aux personnages.

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Entretien d'un philosophe avec Madame la Ma..

Après Supplément au voyage de Bougainville et Entretien d'un père avec ses enfants, j'enchaîne avec un troisième conte de notre cher Diderot.

Et autre conte, autre thématique, et non des moindres : la religion. Sujet sensible de tout le temps s'il en est, le philosophe choisit de le traiter sous la forme, comme à son habitude, d'un dialogue. Un dialogue dans lequel, encore une fois, il prend part et qu'il échange ici avec une certaine Madame la maréchale de ***, gardée anonyme à l'époque, aujourd'hui grâce à quelques notes de bas de page on apprend qu'il s'agissait de Madame de Broglie. Et on apprend par la même occasion que le contenu de l'entretien est en réalité un mélange de discussions échangées avec Catherine II de Russie et cette même maréchale.

Dans cet entretien, Diderot va questionner la maréchale sur sa foi et précisément sur les raisons de cette foi. C'est un Diderot athée que l'on découvre et grâce aux notes, encore une fois, on apprend que ce sont les vraies convictions de Diderot dont il s'agit.

Et il va poser tant de questions, sur un ton un peu naïf mais jamais mauvais, qu'il va pousser la pauvre dame dans ses retranchements. Une dame pieuse et qui loin d'être une croyante exaltée, répondra avec calme et bienveillance aux nombreuses questions du philosophe et aux nombreuses contradictions qu'il lui soumet. En fait cette discussion n'est pas tant une critique du christianisme, comme on aurait pu peut-être s'attendre, mais véritablement une critique de la foi elle-même. Pourquoi croire ? Sur quelle base ? Et puis n'est-ce pas insensé de croire sans «preuves» ? Bien sûr dans ce qu'un athée considère comme une absence de preuves, car pour le croyant les Ecritures sont la preuve elle-même, mais je pense qu'il s'agit plus ici pour lui de l'absence de preuves visuelles.

Diderot évoque notamment les bonnes oeuvres accomplies pour leur salut par les croyants en y opposant celles accomplies sans arrière-pensées par l'homme de raison, élément souvent pointé du doigt par les athéistes. Mais la maréchale, qui l'écoute beaucoup, n'est pas sans reste et lui affirme que ce n'est pas un inconvénient d'avoir une raison de plus de faire le bien et une raison de moins de faire le mal. Noter philosophe n'en démord pas et usera de beaucoup de métaphores et d'exemples pour mettre en lumière ce qui pour lui est dénuée de sens, notamment autour du jugement divin.

Bref, une discussion courte mais intense sur un sujet somme toute délicat, mais une discussion assez sereine, une argumentation percutante, ciselée, deux opinions aux antipodes et encore une fois le lecteur qui referme tout cela avec l'esprit bourdonnant de pensées qui ne manqueront pas de faire réfléchir et le croyant et le non croyant.
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