L'effet environnemental des futures technologies, bien qu'étiquetées "vertes", réparatrices, ou salvatrices, a toutes les chances d'être mortifère à tous les points de vue : ressources, énergie, déchets. Mais il apparaît de plus en plus évident qu'à la question environnementale s'ajoute désormais celle de l'impact cognitif, social, anthropologique du déploiement rapide et universel des nouvelles technologies.
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En littérature, ce qu'on n'appelle pas encore la science-fiction s'impose comme le genre utopique par excellence, touchant les domaines techniques et éthiques. Le romancier et essayiste Herbert George Wells en est le prophète incontesté. Wells ose tout, se trompe parfois, vise souvent juste. Bien sûr, personne ne croit sérieusement - pas plus qu'aujourd'hui - à la possibilité de voyager dans le temps ou de rendre les corps invisibles. Mais avec les progrès de la chirurgie, pourquoi ne pourrait-on transformer les animaux en sous-hommes comme dans L'Île du docteur Moreau (1896) ?
Prends garde, lectrice inattentive, lecteur distrait : malgré son titre, ce livre n'est pas une méthode de développement personnel. L'emploi du présent, "Le bonheur est pour demain" aurait été plus dynamique et plus approprié. Mais décidément non, nous n'y inviterons personne à commencer sa deuxième vie, libérer son cerveau, cultiver sa sérénité, s'autocoacher ou pratiquer la pensée positive.
Les annonces de changements, de découvertes, de nouveaux horizons sont donc d'autant plus efficaces qu'elles émanent de personnes, de formats et d'organismes variés, mais aussi qu'elles sont assénées comme des vérités, sans exprimer le moindre doute. C'est en particulier le cas chez les futurologues professionnels et les différents "experts" - quelles que soient les erreurs passées, les leurs ou celles des autres -, à croire que l'aura médiatique vient autant du ton doctement employé que de la capacité d'analyse et d'anticipation.
Historiquement, les gains d'efficacité ont toujours été annihilés ou surpassés, à l'échelle globale, par l'accroissement du volume de consommation. Une nouvelle ligne de train grande vitesse ne remplace pas une ligne aérienne, mais la complète; les moteurs d'avion qui consomment moins ont permis l'essor des vols low cost; le covoiturage de longue distance ne fait que réduire le nombre de voitures sur la route, il crée de nouvelles opportunités de déplacement, moins chères, voire vide les trains...
L'éloignement crée mécaniquement de l'indifférence. On peut militer pour les droits de l'homme ou la défense des salariés tout en achetant "made in China" sans trouble particulier; il est moralement plus difficile (mais pas impossible, naturellement) d'empoisonner ou d'arnaquer un client qu'on doit regarder "les yeux dans les yeux", alors que tous les acteurs qui s'unissent pour farcir les produits agroalimentaires d'additifs divers ont probablement moins de scrupules et ne font que leur travail.
Philippe Bihouix, Sophie Jeantet et Clemence de Selva vous présente son ouvrage "La ville stationnaire : comment mettre fin à l'étalement urbain ?" aux éditions Actes Sud. Entretien avec Jean Petaux.
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Note de musique : © mollat
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