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EAN : 9782360812059
248 pages
Editions Cornélius (13/04/2023)
4/5   26 notes
Résumé :
Pêcher le barbe, caresser les mognoles, dresser les pijaunes, s’occuper du grand gori, conduire la bibinette, extraire le ploiron, tisser le bleu iribé… Autant de métiers qui font rêver, autant d’activités essentielles à la vie, autant de tâches guidées par la fantaisie. Vraiment ? La réalité est pourtant moins poétique et derrière ces mots qui titillent l’imaginaire se cache l’âpreté du travail dans ce qu’il a de plus brutal. De plus injuste aussi. Car il fau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Elles sont dix. Elles exercent des métiers qui n'existent pas. Elles vivent dans des villes dont le nom est inconnu. Elles ont un visage, un corps qui défient parfois toutes nos normes. Elles nous offrent chacune un témoignage. Tout est faux et pourtant, cette bande dessinée est d'une incroyable justesse. L'autrice a voulu parler de ces femmes dont on ne parle pas assez voire pas du tout, ces femmes migrantes ou déplacées, ces mères isolées qui souvent, se sacrifient pour le bien-être de leur famille.

Ce qui est étonnant, c'est que les illustrations nous embarquent dans un autre monde avec des formes et des couleurs différentes, des métiers inventés et pourtant, les émotions sont vraies, tranchantes parfois. Certaines histoires effraient même un peu car elles pourraient être notre futur, dans un monde individualiste. Et la plupart touchent en plein coeur de part leur étonnante véracité.

J'ai eu un réel coup de coeur pour cette bande dessinée, elle a fait écho en moi, m'a bouleversée. Je me suis retrouvée les larmes aux yeux devant ces femmes courageuses, d'une force unique qui ne demandent qu'à avancer. Ne passez pas à côté de ce livre étonnant ! Il va vous toucher, vous faire rire, sourire, peut-être même vous mettre en colère de temps en temps. Et surtout, il rend vivant et conscient de nous et des autres.
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Delphine Panique, grâce au langage qu'elle a choisi pour chaque récit, apporte de la légèreté à un message qui ne l'est pourtant pas, léger ! Derrière chaque histoire et emploi farfelu, on retrouve tous les travers de notre société. La place des femmes, la notion de sacrifice, les catastrophes à venir, sont présentes subtilement, sans engager directement l'empathie du lecteur. Pourtant, au fil des pages, l'atmosphère devient pesante et on referme ce livre avec l'idée que nous courons à notre perte.
Le dessin est doux, il s'harmonise parfaitement avec la poésie du récit. Il laisse parfois libre cours à l'imagination du lecteur et l'invite, par petites touches discrètes à revenir en arrière pour percevoir le fil conducteur tissé entre chaque destin.
C'est une belle galipette de l'autrice que d'avoir su allier finesse, humour, poésie et sérieux.
Si vous voulez en apprendre plus sur le dressage des pijaunes miel (pas orange, ce n'est pas pareil !) tout en questionnant le monde actuel, je vous invite à creuser et à voguer.
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Etrange démarche, lecteur, que celle de Delphine Panique
10 histoires, 10 femmes, 10 scenarios.
10 migrantes du travail qui s'exilent le temps d'une saison pour gagner de quoi nourrir leurs proches pour les mois à venir… mais les choix de l'auteure sont déstabilisants :

D'abord, il y a les métiers évoqués, totalement fantaisistes et inventés : de la caresseuse de plantes à la gardienne d'enfants drôles, l'auteure a rivalisé d'imagination pour inventer des tâches toutes plus folles (et inutiles ?) les unes que les autres. Voilà de quoi nous confondre dans la vanité de nos petites vies, lecteur.

Et puis il y a ce choix esthétique, minimaliste dans ses formes et dans ses couleurs, et qui n'offre aucun visage à aucun personnage. Il peut s'agir de toi, de moi, de n'importe qui. Je suppose que l'auteure a cherché là un moyen de favoriser notre identification aux personnages, ça n'a pas fonctionné pour moi.

Je sais bien que l'auteure a souhaité dénoncé l'exil de celles qui n'ont rien et qui cherchent un peu d'argent, au profit de puissants. Je me doute qu'elle a rencontré bien des femmes au destin semblable à ceux de ses héroïnes et je sais aussi que les tâches confiées aux plus démunies sont parfois si stériles et si ridicules que l'on devrait avoir honte d'asseoir notre puissance dessus. Pourtant, j'ai eu un mal de chien à me sentir concernée par cet album qui m'a paru pâle, trop fantaisiste pour un tel sujet, et totalement désincarné.

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Dans l'avant-propos de Creuser Voguer, Delphine Panique explique qu'elle a auparavant travaillé sur un reportage dessiné auprès de personnes migrantes, pendant lequel elle a ressenti un malaise : comment pourrait-elle transcrire avec justesse une histoire qu'elle n'a pas elle-même vécu ? Comment dessiner "une traversée de la Méditerranée en Zodiac", le déracinement, l'exil, sans en avoir fait soi-même la triste expérience ? C'est de ce sentiment de ne pas pouvoir dessiner le "réel" avec autant de justesse qu'elle le voudrait qu'est née cette bande dessinée.

L'idée est simple en apparence, tout comme le trait de Delphine Panique : dénoncer les conditions de travail au sein des métiers qu'on appelle communément "non qualifiés", pour ne pas dire sous-payés, à travers une série de chapitres mettant en scène des métiers tous inventés, et tous occupés par des femmes, que l'on sait bien plus nombreuses à occuper ce type de métiers dans la "vraie vie"...
Cet angle original, qui peut paraître déroutant au premier abord, permet finalement à l'autrice-illustratrice d'aborder un vaste panel de sujets : dérèglement climatique, extrême pauvreté et inégalités sociales grandissantes, accès inégal à l'éducation et aux soins, gentrification, exclusion des personnes en situation de handicap, migrations, exil...Autant de questions intrinsèquement liées, mais rarement traitées toutes ensemble !

Le dessin en apparence très simple et naïf de Delphine Panique apporte une touche de poésie, et suggère pour mieux montrer l'absurdité de la mondialisation, de la surconsommation et de la toute-puissance des plus riches, qui contraignent les plus pauvres à une forme d'esclavagisme moderne. La poésie des propos, les jeux de mots et les traits d'humour sont bienvenus, pour apporter un peu de légèreté dans un sujet difficile.

Comment en sommes-nous arrivé.e.s à ce que la majorité d'entre nous soit contrainte de vivre pour travailler, et non plus de travailler pour vivre et profiter de son temps libre et de ses proches ? Comment sortir de ce cercle vicieux ? L'avant-dernier chapitre de cette fabuleuse BD nous le suggère : par la sororité et l'union !

Une lecture magnifique, poignante et profonde, dont je me souviendrai longtemps. Merci à Babelio et aux éditions Cornélius pour cette masse critique de qualité !
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Quand l'absurde fait plus (et mieux) qu'un long discours, pour dénoncer la précarité…
Raoula, Plopine et Minouche sont dresseuses de pijaunes, pêcheuses de bardes ou conductrices de bibinettes. le temps d'une saison, elles quittent tout pour occuper ces emplois précaires, accomplir ces tâches absurdes, répétitives, assurant ainsi le confort des plus riches et la survie de leur propre famille. Dans un style très simple, reprenant les codes du documentaire, Delphine Panique dresse le portrait de dix femmes exerçant dix métiers, farfelus ou ubuesques. Dix témoignages pour dénoncer les conditions de travail de ces travailleuses de l'ombre, ouvrières précaires, isolées, invisibilisées. Dix portraits qui rendent aussi hommage à l'humanité de ces femmes.
D'abord charmés par la poésie et la fantaisie qui se dégage de cette histoire, on commence par sourire, avant de se rendre compte que le réel n'est pas très loin. Questionnant, à travers ce projet, la mode et la légitimité de la bande dessinée documentaire, Delphine Panique se joue des codes du reportage : témoignages, textes informatifs, détails circonstanciés et statistiques… le tout parsemé d'un vocabulaire imaginaire et réjouissant qui n'est pas sans rappeler les albums de Claude Ponti. Dans la lignée de ses précédents ouvrages, elle cherche à rendre visible ce qui ne l'est pas, en nous offrant une représentation du monde poétique et fantaisiste mais paradoxalement plus efficace et plus juste.

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critiques presse (3)
Telerama
26 juin 2023
En travail saisonnier, des mères, éloignées de leur foyer. L’autrice Delphine Panique raconte avec une fantaisie toute singulière le quotidien de femmes en bas de l’échelle sociale. Elle commente trois pages de son dernier album.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesInrocks
16 juin 2023
En prenant le contre-pied de la BD documentaire, la dessinatrice Delphine Panique compose plusieurs témoignages portés par la fantaisie et l’énergie de son graphisme.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
BDGest
09 mai 2023
Creuser Voguer invite à voyager depuis les fonds de cale et à lever les yeux pour adopter une autre perspective : celle des invisibles et des sans-grades. Il est ainsi possible d'appréhender un autre point de vue, celui d'une strate sociale qui est occultée par la nôtre.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Avant-propos

Finalement "Creuser Voguer", c'est ma bande dessinée du réel : dix faux témoignages de dix métiers presque existants.
Le plus important pour moi, c'est qu'elle parle de femmes, migrantes ou déplacées, qui, ici, sont aussi des mères isolées. C'est-à-dire les catégories de population les plus fragiles face aux dominants, les plus précaires face au travail, les plus pauvres, et dont on ne parle jamais (la réalité est parfois cachée).
La seule liberté que j'ai prise par rapport à la réalité, c'est que, si mes histoires ne sont pas toujours drôles, la réalité est assurément bien pire.

Delphine Panique
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Videos de Delphine Panique (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Delphine Panique
À l'occasion de la troisième rencontre des "vendredis de l'édition en bibliothèque", Occitanie Livre & Lecture vous propose de découvrir Delphine Panique, autrice chez MISMA.
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