Avengers, tome 1 : La dernière armée

Ce tome est le premier de la série Avengers, après Avengers: No Surrender, le final des 3 séries précédentes, coécrit par Mark Waid, Jim Zub et Al Ewing. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que le Free Comic Book Day (FCBD) 2018, tous écrits par Jason Aaron. L'épisode FCBD a été dessiné et encré par Sara Pichelli, avec l'aide d'Elisabetta d'Amico pour l'encrage, et une mise en couleurs de Justin Ponsor. Les épisodes 1 à 6 ont été dessinés par Ed McGuinness avec un encrage de Mark Morales, avec l'aide de Paco Medina pour les épisodes 3 à 6 avec un encrage de Juan Vlasco (épisodes 3 à 6), Jay Leisten (é2 & é3) et Karl Story (é5), avec une mise en couleurs de David Curiel. Les couvertures ont été réalisées par Ed McGuinness & Mark Morales. Ce tome contient également les couvertures alternatives réalisées par David Marques, Arthur Adams, Kate Niemczyk, Greg Land, Aaron Kuder, Joseph Michael Linsner, Esad Ribić.

Dans la vieille Asgard en ruine, Black Panther (T'challa) se présente devant Odin, seul sur son trône qui l'a convoqué par l'entremise d'un de ses corbeaux. Odin souhaite avertir son hôte sur l'arrivée de l'Armée Céleste finale. Il évoque également l'équipe des Avengers d'une époque antérieure, un million d'années avant notre ère. Ils avaient dû faire face à un Céleste et le stopper coûte que coûte. Au temps, présent, Loki est de retour pour tourmenter son père Odin, après le passage de T'Challa. Dans un bar de New York, Steve Rogers, Tony Stark et Odinson sont attablés en train de prendre un verre. Il est question de reformer l'équipe des Avengers. Il y a un million d'années l'équipe d'Avengers composée de 7 superhéros n'a pas dû seulement faire face au céleste appelé le Déchu, mais faire face également à la première Armée céleste. Au temps présent, Tony Stark n'a aucune envie de reformer une équipe des Avengers et d'en prendre la tête.

La discussion entre Tony Stark, Odinson et Steve Rogers est interrompue par un avertissement de Motherboard (l'intelligence artificielle de l'armure de Stark) les avertissant que les satellites Stark ont détecté de multiples fluctuations d'énergie dans l'orbite proche de la Terre, des fluctuations massives. Pendant ce temps-là, Doctor Strange (Stephen Strange) et Black Panther (T'Challa) se sont lancés dans une expédition spéléologique sous les plaines de l'Afrique du Sud. Ils trouvent un cadavre d'être humain, ainsi que des tunnels fraîchement creusés. Ils se lancent dans leur exploration. Dans l'espace, les agents stationnés dans la base Alpha Flight observent l'apparition d'un phénomène cosmique à proximité de la Terre. Captain Marvel sort de la station pour s'approcher de ce qui semble être un portail au milieu d'un bouillonnement d'énergie. Il en sort une main gigantesque, puis un Céleste qui chute vers la Terre. Dans les cavernes, Doctor Strange et Black Panther découvrent une multitude de cocons verts fluorescents, et voient qu'ils sont arrivés à maturité et que des créatures en émergent, formant une colonie appelée la Horde.

Cette série constitue le fer de lance d'une nouvelle phase de l'univers partagé Marvel, qualifiée de Fresh Start et baptisée Marvel Legacy. Les responsables éditoriaux Marvel ont choisi de confier la série emblématique des Avengers à l'un de leur scénariste chevronné qui a déjà écrit les séries Wolverine,Ghost Rider,Thor,Wolverine & the X-Men,Star Wars. le défi est de taille pour le scénariste puisqu'il doit trouver une menace d'une envergure telle qu'elle nécessite l'intervention des Avengers pour la stopper. le FCBD 2018 annonce la couleur d'entrée de jeu : Loki est mêlé à cette histoire, ce qui est logique puisque c'est par son intervention que la première équipe des Avengers avait vu le jour dans le premier épisode paru en septembre 1963. Pour se montrer à la hauteur, Jason Aaron n'hésite pas à convoquer une horde de Célestes, des créatures cosmiques apparues pour la première fois dans The Eternals (1976) de Jack Kirby. Les célestes restent assez mystérieux après toutes ces années, mais il ne fait pas de doute qu'i s'agit d'une menace à l'échelle au minimum de la Terre, et plus vraisemblablement de tout l'univers. Aaron ne fait pas semblant puisque le retour de l'armée finale est aussi l'occasion d'évoquer la genèse de l'univers Marvel, ou au minimum d'expliquer comment il se fait que la Terre regorge d'individus dotés de superpouvoirs.

Jason Aaron ne s'arrête pas à Loki et aux Célestes, il introduit en plus les Avengers de la préhistoire, ou plus précisément du Pléistocène. le lecteur découvre assez sidéré une équipe composé de 7 superhéros, et bien sûr menée par Odin. le scénariste a pioché dans l'univers partagé Marvel pour les 6 autres personnages, à la fois dans des lignées de superhéros immortelles (pouvoir transmis d'un individu à un autre de la génération suivante), à la fois dans des pouvoirs inattendus. Son objectif est d'expliquer comment la première Armée des Célestes a été arrêtée, et il ne développe pas l'histoire des superhéros composant cette première équipe des Avengers. D'autres scénaristes avait déjà eu l'occasion de créer des itérations antérieures (par exemple Howard Chaykin avec Avengers 1959), mais jamais aussi loin dans le passé. Comme chaque nouveau scénariste de la série, Jason Aaron n'a pas les coudées franches pour choisir qui bon lui semble afin de constituer l'équipe. Visiblement il était hors de question que la trinité Thor/Iron Man/Captain America ne soit pas de la partie. Il y a fort à parier que Doctor Strange et Black Panther aient été rajoutés du fait de leur notoriété acquise sur le grand écran, respectivement en 2017 et en 2018. Il est tout aussi vraisemblable que Captain Marvel ait été imposée du fait de la sortie d'un film dont elle est la vedette en 2019. Hulk n'étant pas disponible au moment de la parution, Aaron s'est rabattu sur She-Hulk qu'il écrit en respectant les développements apportés par Mariko Tamaki dans la série She-Hulk. le huitième membre a vraisemblablement été choisi pour l'immortalité de l'esprit qui l'habite, comme l'avait développé Garth Ennis.

Avec le cumul de ces différents éléments, effectivement, Jason Aaron réussit à mettre en place une menace dont l'ampleur nécessite l'intervention des Avengers. Il doit prendre du temps pour rappeler les différentes interventions des Célestes, expliquer pour quelle raison ils reviennent et ils ne sont pas contents, montrer les Avengers du Pléistocène, et encore introduire chaque Avengers, ou plutôt montrer comment l'équipe se constitue, sans oublier de raconter une histoire. Il ne dispose donc pas de beaucoup de place pour faire exister ses personnages. Thor, Tony Stark et Captain America ont droit à un prix de groupe, à la fois quand ils boivent un coup ensemble, puis quand ils prennent chacun dans leur coin une initiative pour contre-attaquer. Leur personnalité affleure plus qu'elle n'est vraiment montrée. Doctor Strange reste en fonds de case, sans que sa personnalité n'arrive à s'exprimer, T'Challa et Carol Danvers sont un peu mieux lotis mais pas de beaucoup. Finalement, il prend plus soin d'introduire correctement She-Hulk et Ghost Rider pendant une page chacun pour que le lecteur novice en univers Marvel puisse savoir de qui i s'agit, mais sans rentrer dans leurs origines. Effectivement, il sait gérer son nombre de pages de telle sorte que l'intrigue principale progresse de manière significative durant ces 6 épisodes, que ce soit en ce qui concerne l'Armée finale des Célestes, Loki ou la Horde. Il dispose encore d'une case ou deux pour montrer que ces événements ont des répercussions mondiales, avec l'apparition furtive de Captain Britain juste le temps d'une case.

Comme à leur habitude, les éditeurs Marvel font tout leur possible pour affecter un dessinateur avec une bonne renommée sur une série aussi importante pour la gamme. Sara Pichelli réussit à dessiner les 10 pages du FCBD presque toute seule. Les pages sont claires et aérées, avec des personnages imposants sans être massifs. Elle différencie bien les séquences dans Asgard de celles sur Terre. Ce n'est pas du tout la même ambiance dans la salle du trône dévastée d'Odin, et dans le bar où les 3 amis prennent un verre. Elle donne un petit air androgyne à Loki, très réussi. Néanmoins le lecteur ne retrouve pas la grâce des pages de l'artiste qui donnait une autre envergure aux épisodes d'Ultimate Spider-Man ou à la première minisérie Spider-Men. C'est ensuite sur les épaules d'Ed McGuinness que repose la responsabilité de donner du spectacle au lecteur. Il a donc besoin d'un assistant dès l'épisode 3 (en fait Paco Medina dessine plusieurs pages par épisode), et ils n'usent pas moins de 4 encreurs.

Ed McGuinness réalise des dessins un peu ronds, pleins de bruit et fureur, en phase avec les conventions des récits de superhéros. Il retranscrit les caractéristiques des apparences des différents superhéros avec une bonne fidélité, et pas seulement celles de leurs costumes. Captain Marvel prend ses poses habituelles avec la main sur la hanche. She-Hulk est massive, en cohérence avec sa personnalité du moment. Loki est à la fois gracieux et inquiétant. Les Célestes sont massifs et monumentaux, et restent énigmatiques. Il n'y a que les Avengers du Pléistocène auxquels il n'arrive pas à donner une vraie personnalité graphique, faute d'une vraie personnalité dans le récit. La mise en scène rend les affrontements physiques titanesques à souhait. L'exagération et la vitalité des dessins réussit à faire passer avec conviction même les rebondissements les plus énormes, comme l'amure Godkiller Mark II d'Iron Man, le réchauffement entre She-Hulk et un de ses compagnons, le vomi d'un Céleste, ou encore les schémas différents sur le corps des Célestes Callus the Void, Obliteron, Valknar the Exhumer, Zgreb the Sorrower. La narration est grandiloquente comme il se doit pour des enjeux cosmiques. Il n'y a que les visages des héros que McGuinness a tendance à affecter d'un jeunisme indifférencié qui fait que Tony Stark et Robbie Reyes semblent avoir le même âge. Paco Medina se cale sur les caractéristiques graphiques de McGuinness. Il n'arrive pas à insuffler le même entrain, mais le lecteur peut ne pas s'apercevoir qu'il passe d'une page d'un artiste à une dessinée par l'autre.

Pour ce premier tome, Jason Aaron ne fait pas les choses à moitié, à la fois en piochant dans des éléments peu utilisés de l'univers partagé Marvel, à la fois en introduisant une nouvelle équipe d'Avengers des temps anciens, et en mettant la nouvelle face à 3 menaces distinctes. Il bénéficie des dessins tout feu tout flamme d'Ed McGuinness bien secondé par Paco Medina, et par la mise en couleurs tout aussi fougueuse de David Curiel. Éventuellement le lecteur peut trouver que les informations sont très nombreuses et exposées de manière assez basique, et que les personnages n'ont pas le temps d'exister.

Après le très bon Wolverine, je suis passé voir les Avengers pour ce Fresh Start, et là aussi je n'ai pas été déçu !

Au sommaire de ce premier softcover Avengers Fresh Start, on retrouve une nouvelle série Avengers par Jason Aaron et qui nous propose rien de moins que la création d'une nouvelle équipe. Et quoi de mieux pour former cette nouvelle équipe que de reprendre le trio original, avec les vrais Thor, Captain America et Iron Man !

Il ne seront pas seuls car il seront rejoint (sans doute dans les chapitres suivants) par Black Panther, Captain Marvel, Miss Hulk, Doctor Strange et Ghost Rider. Hormis Captain Marvel qui est un personnage que je n'ai jamais aimé, je trouve cette équipe vraiment bien construite et j'ai hâte de les voir à l'oeuvre tous ensemble !

Dans les deux premiers chapitres que nous avons ici, nous suivons nos héros, un peu tous dispatchés sur le globe, chacun enquêtant sur des mystères étranges, liés aux Célestes. En parallèle, on suit également ce que l'on pourrait appeler la toute première équipe des Avengers, il y a un million d'années, avec Odin, un ancien Black Panther, Agamoto, un ancien Ghost Rider et le Phénix ! Eux aussi doivent faire face aux Célestes, et l'on sent que d'entrée de jeu, le scénariste sait où il va. C'est un récit dense, il se passe beaucoup de choses, et ça démarre sur les chapeaux de roues. La fin du chapitre est déjà énorme et promet du très très bon pour la suite.

L'autre série de ce numéro est Tony Stark Iron Man par Dan Slott. J'adore Dan Slott, j'adore Tony Stark, donc là, on risque d'avoir une série qui va vraiment me plaire, je le sens ! Certains lecteurs avaient reprochés à Dan Slott de faire de Spider-Man, une sorte de Tony Stark, avec Parker Industries etc… Les lecteurs voulaient un retour au Spider-Man plus classique. Perso l'un comme l'autre ne me dérange pas, même si je trouve que le run de Dan Slott est pour moi mémorable. Dès qu'il sort en Deluxe, Icon, Omnibus ou autre, il sera mien ^^

Du coup, je trouve ça super que Dan Slott officie à présent sur Iron-Man, car on peut dire qu'il s'est déjà essayé aux industries, aux nombreuses armures etc… On retrouve donc enfin Tony Stark dans son armure, à la tête de Stark Unlimited. Ce premier chapitre est assez sympa, il nous présente beaucoup de nouveaux personnages que l'on n'avait plus depuis un moment comme par exemple Bethany Cabe et Jocaste. L'histoire en elle-même n'est pas folle, mais elle permet de voir que Dan Slott va vraiment se faire plaisir, et qu'il lance dès le départ une intrigue intéressante. On sait de quoi il est capable, on a vu ce qu'il a réussi à faire sur Spider-Man ces dernières années, et n'en déplaise aux mauvaises langues, son run était excellent.

Le numéro se termine avec un Annual sur Captain America. Sympa, mais pas mémorable surtout qu'il se passe dans le passé de Cap. Il va falloir attendre quelques numéros que les séries Thor et Captain America arrivent dans ce magazine, mais j'ai hâte de les lire ! On retrouvera toujours Jason Aaron au scénario de Thor (mais cette fois-ci, il n'y aura plus Jane Foster mais bien le vrai Thor) ainsi que Ta-Nehisi Coates sur la nouvelle série de Captain America (et quand on voit ce qu'il a fait sur Black Panther, ça va être excellent). Bref, cela annonce du très très bon, et pour l'instant, ce Fresh Start est un sans faute !
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