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Citations sur Qumran : Intégrale (20)

Je lui enseignai les marques distinctes du visage, qui ne sont pas innées, mais se modifient selon la condition de l'homme. Car les vingt-deux-lettres de l'alphabet sont imprimées sur chaque âme, et celle-ci à son tour s'exprime sur le corps qu'elle anime. Si la condition de l'homme est bonne, les lettres sont disposées sur son visage d'une façon régulière : sinon,elles subissent une interversion qui laisse une trace visible. Je lui montrait l'homme qui marche dans la voie de la vérité, aisément reconnaissable pour le cabaliste, à la veinule horizontale qu'il porte sur les tempes.
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Oserais-je l'avouer ? Pourrai-je le dire ? Je méditais beaucoup à propos du Christ, même si de cette pensée interdite je n'aurais fait part à personne, pas même à Yéhouda. Je rêvais du Christ comme on le fait dans la souffrance, la misère et l'injustice. J'y trouvais du réconfort. Un jour, à Manhattan, je passai devant une église, baroque au milieu des gratte-ciel ; poussé par une envie brusque, j'entrai. Bien entendu, il nous est strictement interdit d'entrer dans une église, et encore plus d'y faire ce que j'y fis.
Je m'assis sur un banc, face à une crypte où se dressait une statue de Jésus. Pour la première fois, je ne regardais plus cette figure comme une adoration paienne, comme la représentation interdite d'un dieu impossible, mais je me mis à la contempler vraiment, à penser intensément à cet homme crucifié, à cet homme juste. J'y pensais non comme l'on pense à Dieu, mais comme à un personnage de la Bible. Et cela me consola. Lui, au moins, il était là, en chair et en esprit, et pour peu que l'on crût à son existence, tout découlait miraculeusement : le monde futur, le sens de la vie, la création, le bonheur et la résurrection des morts.
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Son âme ressemblait à une mer calme en surface, mais agitée dans ses profondeurs par des forces ardentes et dévastatrices, des courants contraires qui parfois s'entrechoquaient comme des lames acérées contre les récifs tranchants.
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Car le dialogue unit toujours, même lorsqu’il est lutte violente et acharnée
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Et quand mon regard parfois croisait le sien, qui était d'un brun sombre et intransigeant, je baissais les yeux, honteux d'avoir été surpris à regarder une femme.
Et cela ne m'était pas permis. Non que l'amour fût une mauvaise chose en soi, ni une chose interdite par la religion, mais elle n'était pas juive. et elle était chrétienne, protestante et fille de pasteur.
Certes, si j'avais été autre ou si cela m'avait été permis, si elle avait été juive ou si je n'vais pas été Cohen ni Hassid, ou même si j'avais été goy, protestant ou catholique, si nous avions été tous deux athées, ou si j'avais été agnostique et elle protestante, si je n'avais pas été pratiquant, si j'étais resté comme mes parents, alors, oui, je crois que je l'aurais aimée.
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Je croyais être le croyant et me voilà soudain un athée et rationaliste. Je pensais que mon père n'était pas loin d'être un impie et je le découvrais plus religieux que moi.
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Ce fut une première brèche, qui fut irrémédiable. De ce jour où j'eus conscience de ma fragilité, elle ne devait plus jamais me quitter. Je passai définitivement de la catégorie des insouciants à celle des métaphysiciens, de celle des insensés à celle des sages, qui n'ont de cesse de se questionner sur le sens des choses et sur le sens de la vie, qui à tout propos s'interrogent sur l'essentiel, qui sont perpétuellement, inaltérablement insatisfaits, car ils sont hantés par la mort, comme si le monde était une maison de deuil.
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(La tenue des hassidim) " Le jour et la nuit, je ne quittais la calotte faite de velours noir, qui recouvrait largement ma tête, sous mon chapeau. J'avais des souliers noirs, plats et sans lacets qui accueillaient mes pieds déjà enfilés dans des bas noirs. Noirs aussi mes pantalons, selon la tradition. Mais ma chemise était blanche sous ma longue veste sombre et, sous la chemise, je portais toujours un petit châle de prière fait de deux carrés de laine de couleur crème, avec une ouverture sur le haut, un pan reposant sur la poitrine et l'autre sur le dos, et dont dépassait, attachée à chaque angle inférieur, une frange rituelle en souvenir de l'Alliance (...) autour de ma taille, je nouais une cordelière, le guertl, long ruban de soie noire tressée, afin que soient séparées la partie directrice du corps et la partie prosaïque. Pour le Chabbath et les jours de fêtes, je me revêtais de ma lévite de soie noire, satinée et brillante."
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Qumran n’est certainement pas le jardin d’Eden. En vérité, ce lieu est en plein désert, au plus profond de la désolation. Mais il semble qu’il y fait un temps plus doux, et que l’air y est moins chaud qu’aux abords de la mer Morte. L’eau douce, intermittente mais abondante, permet d’entretenir un bassin permanent sur la seconde terrasse, réserve suffisante pour la vie de l’homme. Les sources saumâtres abreuvent les palmeraies. Les profonds ravins constituent un rempart naturel qui isole presque totalement le promontoire ou se situe l’établissement. C’est pourquoi, en dépit des apparences, la vie y est possible.

Les Esséniens avaient choisi de s’établir dans ce lieu proche des origines, comme si, en se rapprochant du début, ils pensaient atteindre la fin. C’est pourquoi ils avaient bâti leur sanctuaire non loin de cet endroit, à Khirbet Qumran, dans une des régions les plus désolées de la planète, les plus privées de végétation, et les plus inhospitalières pour l’homme, en ces falaises de calcaire, abruptes et anfractueuses, entrecoupées de ravins et percées de grottes, en ces pierres blanches, cicatrices rugueuses et indélébiles, stigmates des convulsions du sous-sol, des ardentes pressions tectoniques, des lentes et douloureuses érosions, en ce repaire de rebelles, de brigands ou de saints.

C’est là que Shimon amena mon père, devant le monastère en ruine. Il ramassa sur le sol un petit bout de bois qu’il commença tranquillement à mâchonner. Au bout de quelques minutes, il se décida enfin à parler.

« Tu connais cet endroit. Tu sais qu’on y a trouvé, il y a plus de cinquante ans, des manuscrits d’un monastère essénien: les rouleaux de la mer Morte. Il semble qu’ils datent de l’époque de Jésus et qu’ils nous apprennent des choses cachées et difficiles à admettre sur les religions. Tu sais aussi que certains manuscrits ont été perdus, ou plutôt volés, devrais-je dire. Ceux qui sont en notre possession, nous les avons conquis par la ruse ou la force. »
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"je lui enseignai les marques distinctes du visage, qui ne sont pas innées, mais se modifient selon la condition de l'homme. Car les vingt-deux-lettres de l'alphabet sont imprimées sur chaque âme, et celle-ci à son tour s'exprime sur le corps qu'elle anime. Si la condition de l'homme est bonne, les lettres sont disposées sur son visage d'une façon régulière : sinon,elles subissent une interversion qui laisse une trace visible. Je lui montrait l'homme qui marche dans la voie de la vérité, aisément reconnaissable pour le cabaliste, à la veinule horizontale qu'il porte sur les tempes".
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