Tel l'archéologue, le psychanalyste creuse dans l'âme du patient pour y révéler toutes les strates de sa vie passée: psychanalyse et archéologie sont bien les deux faces d'une même discipline. (p.32)
L'ultime fondement des religions était imputable, pour lui, à la détresse infantile de l'homme. Dieu était souvent le représentant du père ou de l'instance tutélaire. (p.44)
Ici, (Paris) il a conçu ses premières lettres, dans cette ville qui a vu naître les plus grands romans épistolaires. Il y a tant appris, travaillé, réfléchi, et rêvé. Il était souvent seul, le soir, et l'écriture était sa compagne. Quand il n'y avait plus rien, quand il se sentait déprimé et atteint par la vie, quand il broyait du noir sans voir d'échappatoire, quand il perdait l'espoir, l'écriture était là. Quand il se sentait loin des siens, et qu'il aurait voulu trouver du réconfort dans les yeux de sa mère et les rires de ses soeurs, il pouvait les étreindre et les toucher du bout des doigts. Quand il avait froid, loin du feu, quand il avait faim, après un repas frugal, il prenait sa plume: cela, au moins, ne lui coûtait rien.Juste de l'encre, du papier et un timbre. Et, peu à peu, à travers l'écriture, sa vision du monde s'était forgée, ses idées étaient nées, son esprit avait mûri, il avait compris qui il était. (p.164)
les trois arbres emblématiques:
-Le prunier représente l'indépendance car la fleur s'épanouit sans avoir besoin du fruit;
-Le pin symbolise l'hiver et la résistance au froid, qui signifie la constance et la durée de l'amitié fidèle;
-Le bambou qui ploie mais ne rompt pas sa loyauté et la pérennité, qualités précieuses en amitié...
Et il réussit, par un effort surhumain, à entendre la part de souffrance exprimée par cet homme, comme par n'importe lequel de ses patients, cette part qu'il lui est intolérable d'écouter.
— J’ai perdu un ami cher à mon coeur, dit-il. Et c’est le monde qui s’en est trouvé désolé, tant il est vrai que l’amitié suffit à vous changer la vie, à vous la rendre plus belle, plus grande, plus passionnante.
(p. 99)
Le prunier représente l’indépendance car la fleur s’épanouit sans avoir besoin du fruit ; le pin symbolise l’hiver et la résistance au froid, qui signifie la constance et la durée de l’amitié fidèle ; le bambou qui ploie mais ne rompt pas est la loyauté et la pérennité, qualités précieuses en amitié…
« Un rêve non interprété est comme une lettre qui n’aurait pas été ouverte. » Ces lettres sont vos rêves. Au moins en les écrivant, vous avez pu abolir la distance qu’il avait mise entre vous et lui. Elles ont eu une utilité, celle de vous ressaisir dans une relation indispensable à votre santé psychique. La signification d’une lettre, quelle qu’elle soit, change-t-elle si elle parvient au destinataire ? L’essentiel, n’est-ce pas qu’on puisse trouver l’opportunité de l’écrire pour y revenir et trouver les traces de notre expérience passée ? Et comprendre, à travers tout ce qu’on a oublié, l’ampleur du refoulement. Se redécouvrir soi-même, tel qu’on était, et tel que l’on ne s’est jamais vu… En ce sens, il n’y a rien de plus réel que les lettres. Et rien de plus vrai. Ce sont nos vestiges et les relire, c’est être l’archéologue de nos cœurs et de nos âmes.
Et s’il n’y avait pas des hommes biologiquement supérieurs mais des hommes avec leurs histoires singulières, déterminés seulement par l’éducation de leurs parents et les traumas infligés pendant l’enfance ? Et s’il y avait deux catégories d’êtres humains : ceux qui se souviennent de leurs rêves et ceux qui ne s’en souviennent pas ? Et s’il n’y en avait même qu’une : celle des hommes qui rêvent ? Des hommes définis par leur inconscient.
Lorsque certains mots sont dits, on ne peut plus revenir en arrière.