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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A l’heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n’avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s’était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l’œuvre de Denys d’Halicarnasse, réaliser l’histoire totale de la ville éternelle d’Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l’Histoire, de l’Antiquité et de Rome en particulier nous a malheureusement quittés trop tôt pour l’accomplir… Et c’est les éditions Glénat, décidément portées sur l’Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l’expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l’entreprise…


Troie, 1250 avant le Christ. La guerre entre les Troyens et les Achéens ne fait que débuter, et déjà s'illustrent le général Léonidas et grand prêtre Aquilon, deux larrons en foire dont la bravoure n'a d'égale que l'inconscience. Ce qu'ignorent leurs compatriotes, c'est qu'en raison du lourd secret qu'ils portent conjointement, ils ne cherchent que la mort… C'est alors que débarque dans la cité aux les jeunes soeurs Thaïs et Athénea qui confie aux Troyens une idole aux pouvoirs magique avant de vamper les deux héros de la Cité.
9 ans plus tard, malgré les avertissements de Cassandre une terrible malédiction se met à l'oeuvre… La colère des dieux s'abat sur Léonidas, Aquilon et leurs enfants aux cheveux blonds (Hélène et Hélénos) et aux cheveux noirs (Aquila et Aquilon Junior) qui gravitent autour du jeune Enée. Devenus frères ennemis, c'est en essayant de sauver la cité qu'ils vont cause sa perte !

Complots, vengeances, trahisons, viols, incestes, meurtres violents remplis de parricides et d'infanticides… Un habitué des tragédies antiques sera ici en terrain connu ! blink
Je trouve les histoires d'Eric Adam très (trop ?) froides dans leur ton, mais ici cela convient très bien au propos. Les dessins fins et réalistes de Régis Penet sont très agréables, et le travail sur les couleurs de Nicolas Bastide décidément très doué participe pleinement à l'ambiance dure, froide et parfois aux frontières du réel qui mine de rien empreinte aux péplums fantastiques du réalisateur italien Mario Bava !
J'étais parti pour mettre 5 étoiles mais j'ai trouvé que le sort d'Aquila et de ses enfants, persuadée d'être Rhea Silva avant l'heure, était too much… Déjà que les épisodes de la Chute de Troie, l'ellipse sur Didon et Enée et le flashfordward sur Rémus et Romulus étaient assez durs, là les pères fondateurs des la civilisation latine donc romaine spectateurs passifs d'une folle condamnant ses bébés et elle-même à une mort horrible, c'était à la limite du supportable… Mais cela n'enlève rien à la qualité de l'ensemble, qui s'avère de très haute tenue (à part ce putain de casque à cornes d'un chef mercenaire achéen ^^).

Pour rien gâcher le cahier réalisé par Bertrand Lançon, historien et professeur d'Histoire romain à l'université de Limoges, est une mine d'informations historiques et artistiques, en plus de rappeler que les récits ici réinterprétés étaient des lieux de mémoires primordiaux pour les Anciens…


PS : j'ai mis longtemps à poster mon avis, car je me suis fâché tout rouge devant une critique presse ci-dessous…
Une critique trop pisse-froide pour ne pas être, mais le pire c'était que le journaliste n'avait clairement rien compris au projet du défunt et regretté Gilles Chaillet… Depuis ladite critique a été remplacée par une autre trop élogieuse pour ne pas sentir la compensation. Vu qu'actuellement un produit culturel qui ne rencontre pas son public dès ses trois premiers mois d'exploitation est catalogué échec commercial, c'est vraiment de la méchanceté de ne pas laisser leur chance aux tomes 1, surtout quand ils essaient de faire quelque chose de nouveau (par contre on continue de d'extasier sur les productions des gardiens du temple de l'école belgo-belge qui tournent en rond depuis bien longtemps maintenant)... Franchement j'en ai la chaque des prescripteurs d'opinion qui jouent les fines bouches alors qu'ils n'ont ni culture ni jugeote ! (je vous reparlerai un jour de cet autre critique qui trouvaient clichée et relevant de grosses ficelles la fidèle reconstitution d'événements historiques… mdr ou vdm ?)
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Un début intéressant !

Gilles Chaillet a imaginé une série au long cours retraçant l'histoire de la ville de Rome à travers les âges, en l'appuyant sur une malédiction qui pèse sur elle. Ce premier tome du premier cycle dit « antique » s'enfonce dans la légende. Il nous conte l'origine de cette malédiction, proférée longtemps avant la naissance de la ville, alors que Troie défendait âprement sa peau de pierre et de chair contre les Achéens. La malédiction apparaît liée à la statue sacrée de Pallas Athénée dite Palladion, qui selon la tradition romaine fut emportée par Énée lors de la chute des troyens et placée plus tard à Rome dans le temple de Vesta.

Les auteurs réécrivent l'histoire de la guerre de Troie dans laquelle les Dieux de l'Olympe sont effacés et les héros Achéens et Troyens (exception faite de Cassandre et d'Énée) maintenus au second plan. Au niveau divin, c'est Nyx, la Nuit, qui gère. Vue son origine qui confine à la Création, pas étonnant que les autres dieux la laisse faire ce qu'elle veut. Et elle ne rigole pas. Ce récit est sombre et aucun des trois grands tragédiens grecs ne l'aurait renié. Les éléments légendaires de la construction de Rome lus chez Tite-Live ou Virgile sont là, réinterprétés. La revisite de la guerre de Troie interfère cependant avec la « légende officielle » contée par ce porte-drapeau littéraire qu'est l'Iliade. J'ai eu un peu de mal à l'avaler, et puis j'ai haussé les épaules et je me suis laissé porter.

Le dessin de Régis Penet m'a bien plu, même s'il se révèle trop statique dans les scènes d'action. J'ai cependant été surpris par le design des guerriers achéens. Bon, probablement qu'à tort je m'attends à voir des phalanges d'hoplites se rentrer dans le lard (choix de Nicolas Jarry dans sa BD Troie ou des films hollywoodiens), mais de là à imaginer des casques munis de cornes « à la viking »…

Quelle que soit la force de cette malédiction qui va peser sur Rome, elle ne s'oppose pas à l'impact que cette ville aura sur les hommes de tout horizon à travers les âges. Peut-être même va-t-elle la favoriser. de même que dans la Genèse, une malédiction est force de création.

Une nouvelle fois, je remercie tchouk-tchouk-nougat et Alfaric pour cette découverte.
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Une fresque ambitieuse qui se propose de réécrire l'histoire de Rome, la ville éternelle qui a laissé une trace indélébile dans notre Histoire, à la lumière d'une antique malédiction divine qui frappe deux familles, Leo et Aquila, que l'on suivra sur plusieurs générations.

Complots, massacres, cruauté... on a son content de violence et de sang, dans une esthétique grandiose et musclée, digne du péplum Gladiator.

A travers les 5 tomes parus, sont retracés des événements phares, de la chute de Troie en passant par la menace d'Hannibal, la chute de Jules César, la folie de Caligula, jusqu'à l'apparition du christianisme. Tous sont revus à l'aune de cette malédiction qui pèserait sur la ville, ce qui apporte un aspect mythologique qui s'écarte volontairement de la réalité historique, elle-même mise en lumière à la fin de chaque album dans un cahier pédagogique utile pour les profanes du sujet tels que moi.
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