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Citations sur Vienne le jour (3)

C'étaient de grandes mains, tavelées, après tant d'années, la peau en restait tannée, ça datait de l'époque où il travaillait pour payer ses études, et plus tard, quand il y avait eu des réductions de postes, pendant la crise, lorsqu'il avait fait tous les travaux possibles avant, enfin, d'être embauché comme correcteur de nuit.
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Mais il devait bien se trouver quelque part, et, pour moi, ce ne pouvait être que dans notre ville, comme avant. Depuis près d'un an, je m'étais habituée à le savoir loin, c'est pourquoi, pendant de longues heures, j'avais une notion si confuse de sa mort qu'elle aurait aussi bien pu ne s'être jamais produite. Son ombre devait toujours se traîner, péniblement dans les rues tortueuses, à l'asphalte boursouflé, dans la chambre encombrée de meubles, il devait toujours être en train de faire ses fiches, au milieu de ses livres et de ses revues, en agitant machinalement son genou.
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La gare en rénovation était toute jaune de peinture fraîche, entre les montants rouillés des échafaudages. Je descendis lentement, ma valise à la main. Dans la foule, qui grouillait sur le quai, des femmes qui étaient passées chez le coiffeur avant d’aller à Bucarest poussaient, affairées, des enfants la bouche couverte d’un foulard. Par la porte ouverte du buffet s’échappaient ces relents aigres de vin qui m’étaient familiers depuis toujours. Des paysans en vêtements de laine rêche attendaient leur train, immobiles, à côté des bancs de bois peints en vert, encombrés de paniers et de cabas en plastique. D’un de ces cabas surgissaient les têtes de deux oies, au bout de leurs longs cous souples et blancs, qui avaient l’air sectionnés par la fermeture Éclair.

Je les ai vus, avant qu’ils ne m’aient repérée. Je ne sais pourquoi, une chaude compassion m’étreignait lorsque je me précipitai vers la petite barrière de métal, qu’ils n’osaient franchir, de peur de me manquer. Maman m’avait entendue l’appeler et s’est avancée vers moi, avec sa démarche assurée de femme seule depuis des années. Elle a pris un peu de poids, me dis-je en la regardant s’approcher, avant qu’elle me serre dans ses bras. Sa poitrine s’était arrondie et tendait son manteau gris râpé, aux poches usées, mais sous ses paupières alourdies de cerne, par manque de sommeil, ses yeux étaient mornes et ses sourcils retombaient. Il devrait le faire raccourcir un peu, me dis-je confusément gênée, devant le pardessus trop long d’oncle Ion. Sous son chapeau ramolli par l’humidité, la peau terreuse de son visage pendait sous ses larges mâchoires. Il me souriait de façon étrange, presque timide.

– Nous espérions te recevoir dans notre nouveau logement, me dit-il en se penchant pour prendre ma valise. Pourquoi t’arrêtes-tu? …. Non, c’est nous qui avons voulu déménager, avant que Parvulescu jette nos affaires dans la rue, mais l’appartement des anciens locataires n’ayant pas été achevé au jour dit, il va bien falloir que nous cohabitions quelque temps encore avec eux, un mois tout au plus…
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