Ce troisième volet des enquêtes du "Département V" est vraiment très bon, celui que j'ai préféré à ce jour sans présumer de la suite.
Il faut dire que la recette "
Jussi Adler-Olsen" est particulièrement atypique et addictive, le contexte navigue en permanence entre le sérieux et le loufoque, entre le drame et la blague, et il se trouve que j'aime bien ce cocktail car je le trouve parfaitement dosé.
Cet opus bénéficie de la mise en place dans les tomes précédents d'un univers assez déjanté et un poil complexe, pour commencer il y a une équipe un peu hors norme avec cet enquêteur caractériel dont on a cru se débarrasser en le mettant dans un placard, il est assisté par un homme à tout faire syrien qui se révèle redoutable ainsi que par une assistante caractérielle au look "punk" et complétement "barrée".
Ajoutons l'ex-femme de Carl qui le harcèle, la vie de Carl en "co-loc" avec Morten (qui fait la cuisine), le fait que Carl ait accueilli Hardi, son ancien collègue tétraplégique chez lui, et enfin les aventures sentimentales dudit Carl.
Le parti pris de l'auteur nous fait alterner le point de vue des victimes, celui du criminel et bien sûr celui de nos enquêteurs ce qui nous donne des personnages bien dessinés et c'est une fois de plus rondement mené, j'ai trouvé le scénario particulièrement inventif et cohérent.
J'ajouterai que l'auteur nous titille avec deux ou trois mystères en parallèles concernant Assad (qui est-il vraiment ?), Rose (qui est-elle ?) et enfin ces flash back concernant la fusillade qui continue de hanter Carl, c'est plutôt habile cette façon de nous faire languir, car bien sûr nous saurons un jour le pourquoi (dites, on le saura hein ?).
Tout part d'une bouteille jetée à la mer au Danemark et repêchée Ecosse, elle mettra bien longtemps avant de trouver un destinataire...
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, peut-être parce que le criminel n'est pas si implacable que cela, mais peut-être et surtout parce que cette recette et ce style me plait décidément beaucoup, à tel point que je vais même fermer les yeux sur les quelques invraisemblances et facilités relevées ça et là.