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EAN : 9782809810271
200 pages
L'Archipel (13/03/2013)
3.12/5   4 notes
Résumé :
200pages. 22x14x2cm. Relié.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je sors mitigé de cet ouvrage de Mehmet Ali Ağca.

Avant tout, précisons que cet ouvrage consiste en une biographie de l'auteur, de son enfance jusqu'à sa sortie définitive de prison, pour avoir tenté d'assassiner le pape Jean-Paul II. L'auteur a donc choisi de tourner sa biographie autour du meurtre du pape : nous n'avons que des éléments en lien avec cet évènement.

Je sors mitigé de cet ouvrage de Mehmet Ali Ağca, tout d'abord car j'émet quelques doutes quand à la personne qui tint la plume. L'ouvrage est généralement écrit d'une manière plate, on nous énumère des faits et j'ai très rarement ressenti une réelle émotion. Une émotion qu'un homme qui a pointé une arme sur le pape devrait nous transmettre en nous parlant de son passé. Je ressens l'impression que la personne qui a écrit le livre est neutre, externe aux évènements. Toutefois, d'autres passages sont plutôt imprégnés d'émotion et d'un vrai ressenti subjectif. En bref, je suspends mon jugement

Toutefois, cet ouvrage est passionnant dans son témoignage de l'importance du contexte socio-culturel dans le développement des individus. Mehmet se faisait marteler de propagande pro turque à l'école et il ne lui suffit que d'un mince élément déclencheur pour le faire basculer dans l'extrémisme. Il avoue lui-même qu'on lui imposa à l'école, à coup d'interprétations eugénistes de la philosophie Nietzschéenne et Darwinienne, que: "Notre guide, c'est moins Allah que Nietzsche, pour qui la vie consiste à faire la guerre, une guerre qui est une fin en soi".

Aussi, j'ai peur que Mehmet nous livre quelques mensonges. Il y affirme que le commanditaire de l'attentat, celui qui lui donna l'ordre d'agir, est bien l'Ayatollah Rouhollah Khomeini. Cependant, en 2006 une enquête parlementaire Italienne pointa du doigt l'URSS. Je tombe encore une fois dans le doute et je pense le demeurer jusqu'à jamais car je doute que cette affaire soit élucidée un jour.


Pour clore ces dires, je vous conseille chaleureusement de lire ce livre. Je pense que rare sont les lectures qui vous ferrons "perdre du temps". Chaque lecture est enrichissante. Alors, je veux bien concevoir que vous êtes mortel et que chaque jour paraissent 200 livres en France, ce qui vous oblige à hiérarchiser et choisir quel livre lire. Cependant, cet ouvrage est très facile à lire et peut se lire en tant que "livre secondaire", entre midi et deux, si vous voyez ce que je veux dire.

Luc
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes tous prisonniers, esclaves de la nécessité d’avoir chaque jour de quoi manger. Pour la majorité des gens, il n’y a aucune échappatoire, aucun espoir. Il n’y a que la pauvreté d’un côté, et de l’autre l’État, qui réclame une obéissance fidèle à son projet d’expansion et de conquête. Voilà ce que nous sommes. Voilà ce qu’est la Turquie. Voilà ce qu’est notre nation. C’est à prendre ou à laisser : il n’y a pas et il ne peut y avoir de troisième voie. C’est du moins ce que nous pensons tous.
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La misère est totale et universelle. Le seul luxe que l’on puisse se permettre, c’est le désir ou le rêve de fuir ce monde-là. Fuir, mais où ? Il n’y a d’espoir ni ici ni aux alentours. Il n’y a que pauvreté, faim et misère.
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J’ai grandi en croyant que la seule chose qui comptait était de s’imposer et de s’affirmer, au besoin en détruisant et en supprimant ses ennemis. Personne ne m’a jamais dit qu’il y avait une autre possibilité. Laquelle ? Celle de tendre l’autre joue et de répondre par l’amour à la soif de pouvoir, d’affirmation de soi, de destruction et de haine.
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Souvent, dans la vie, ce sont de grandes souffrances qui nous poussent à de grandes entreprises. Subir des injustices, une douleur injustifiée, imméritée, nous fait accomplir de grandes choses qu’autrement nous n’aurions même pas eu le courage d’imaginer.
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Un homme peut mettre des années à comprendre qu’il s’est trompé. La conversion – appelons-la ainsi – peut être lente, comme une goutte d’eau qui tombe toujours au même endroit et finit par entamer l’écorce la plus dure.
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