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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alexandra David-Neel, célèbre exploratrice et femme d'avant-garde. Dans les années quatre-vingt dix, j'avais lu avec délice, son Journal de voyage en Presses Pocket. La parution de l'excellente biographie de Laure Dominique Agniel a été pour moi l'occasion de redécouvrir cette femme d'exception sous un autre angle.
L'auteure a pris soin de cerner au plus près le personnage non seulement au niveau de ses voyages mais aussi de sa personnalité. Et le fait qu'elle s'appuie sur de nombreux extraits de ses écrits cautionne ses dires et rend très vivante son analyse.
Quant à moi, j'étais curieuse de voir si le temps avait changé ma perception d'Alexandra David-Neel.
Premier constat : mon admiration perdure pour cette femme qui a su défier les conventions sociales de son époque en voyageant très tôt vers des pays lointains, seule, à une époque où ce n'était encore par franchement la mode pour la gent féminine de se lancer sur les routes, sac au dos... Même enthousiasme pour celle qui a pris des positions féministes d'avant-garde en collaborant à la revue La Fronde ou qui a exercé mille et un métiers -journaliste, cantatrice, écrivaine spécialiste d'orientalisme- pour s'assumer pleinement, notamment sur le plan financier.
Mais j'ai aussi découvert dans cette biographie les failles et les contradictions de cette femme exceptionnelle que l'on aurait peut-être tendance à idéaliser un peu trop vite. Son éducation bourgeoise a fait que pendant ses premiers séjours en Inde, elle n'a pu se défaire de certains rituels liés à son milieu social : bains, toilettes soignées, mets élaborés, soirées mondaines obligent... Quel contraste avec celle qui va vivre au Sikkim dans le plus grand dénuement dans un ermitage situé à 4000 mètres d'altitude ou qui atteindra Lhassa le 24 février 1923, vêtue comme une paysanne tibétaine et le visage noirci par un mélange de cendres et de cacao ! Que dire également de son mariage avec Philippe Neel avec qui elle partagera, sinon une vie commune, de très longs courriers qui occuperont une place importante dans son oeuvre littéraire. Elle, féministe convaincue et aventurière impénitente ne pourra se détacher de cet homme pas plus qu'elle ne pourra jamais renoncer définitivement à un point d'ancrage. Quand Philippe mourra bien avant elle en 1941, elle retrouvera un havre de paix en achetant un domaine à Digne, qu'elle baptisera Samten Dzong. C'est là qu'elle mourra le 8 septembre 1969, à l'âge de 101 ans !
Ses contradictions ne sont pas moins fortes sur un plan personnel. Elle qui a dû faire face à de graves épidémies, affronté de multiples dangers en traversant des pays en guerre notamment la Chine et la Corée, a toujours fait preuve d'une santé physique à toute épreuve et d'un courage sans faille. C'est pourtant la même personne qui a été sujette à des crises de neurasthénie aiguë dès qu'elle quittait sa vie nomade et qu'elle devait vivre la vie de "madame tout le monde" !
Cette femme qui n'a jamais supporté d'entraves a sa liberté a exercé un véritable magnétisme sur ceux et celle qui l'ont accompagnée. Qu'il s'agisse de son mari Philippe, de son fils adoptif Albert Youngden-David ou de sa secrétaire Marie-Madeleine Peyronnet, tous l'ont suivie fidèlement pour "le meilleur et pour le pire" !
Je pense que cette biographie est vraiment une bonne introduction à l'oeuvre d'Alexandra David-Neel, dans laquelle je vais sûrement me replonger tant les extraits cités dans le livre m'ont donné envie de goûter à nouveau le style enjoué de cette auteure
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Alexandra David-Neel, exploratrice et féministe permet de découvrir une nouvelle facette de cette extraordinaire femme grâce à la correspondance qu'elle tenait avec son mari.
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Partie à Beyrouth à 20 ans pour y être professeur de français tout en poursuivant ses études de littérature à l'Ecole des Lettres, Laure Dominique Agniel obtient sa Maîtrise de Lettres à l'université de Nanterre. Après un stage à la rédaction des journaux le Monde et le Point, elle entre à Radio France et participe à la création des premières radios locales, France bleu Mayenne et France bleu Vaucluse. Suivrons d'autres expériences à la radio ou pour la télévision. Journaliste et aujourd'hui documentariste, Laure Dominique Agniel a suivi la trace de l'exploratrice pour réaliser une série documentaire sur Alexandra David-Neel pour France Culture. Alexandra David-Neel, biographie de l'exploratrice vient de paraître.
Je ne suis pas grand amateur de biographies en général, soit c'est trop léger, soit le plus souvent c'est trop pointu et disons-le un peu « chiant » à lire. Alors pourquoi cette exception pour Alexandra David-Neel (née à Saint-Mandé en 1868 et morte à Digne en 1969) ? Principalement parce que je l'ai beaucoup lue il y a fort longtemps, dans les années 80-90, et que j'ai toujours conservé un souvenir admiratif pour cette petite bonne femme. Et ce bouquin conforte mon admiration. Autre intérêt, une fois le livre refermé, il n'entre dans aucune des deux raisons négatives évoquées précédemment : cette biographie se lit comme un roman, l'écriture est légère, le texte simple, bref, en réalité un roman d'aventures et de voyages.
Je connaissais donc bien, par ses livres, les voyages et explorations d'Alexandra David-Neel à travers l'Asie : Inde, Japon, Corée, Chine mais principalement Tibet (premier voyage en 1914 et première femme européenne à séjourner à Lhassa en 1924), un peu moins sa vie avant ou du moins n'en n'avais-je pas garder souvenir. Ce livre est là pour nous le rappeler par son sous-titre, elle fut une exploratrice certes mais aussi une féministe de la première heure, animée d'une volonté farouche d'indépendance (« L'obéissance c'est la mort ! »). Après une enfance difficile, rejetée par sa mère qui désirait un garçon pour en faire un évêque ( !), peu écoutée par son père trop occupé, elle se passionnera rapidement pour les philosophies orientales, en particulier le bouddhisme, dont elle deviendra une experte internationale usant de ses moyens pour le faire connaître à travers le monde, ce qui lui vaudra la reconnaissance du Dalaï Lama. Je ne m'attarde pas sur ses extraordinaires voyages (qu'elle finance elle-même), ses livres sont là pour en rendre compte, disons qu'il est hallucinant (sic !) de voir comment une femme, à l'orée du XXème siècle, a pu se lancer dans de tels périples et toujours s'en tirer à bon compte. Certainement la littérature de voyages la plus extraordinaire qu'il m'ait été de lire.
Sa vie personnelle ne manque pas non plus d'originalité : elle a été une cantatrice renommée, franc-maçonne (et à l'origine de la première loge mixte de France), mariée contre toute attente avec Philippe Néel (en 1904 à Tunis) leur vie commune sera tumultueuse mais surtout très courte physiquement parlant, puisqu'elle sera toujours en vadrouille à l'autre bout du monde sans lui, seule leur correspondance maintiendra un lien d'affection et d'admiration entre eux (« le meilleur des maris et son seul ami »), jusqu'au bout (Philippe Néel décèdera en 1941).
Cette biographie ne cache pas les contradictions de cette femme, anarchiste dans l'âme elle aime être servie par des domestiques zélés, tentée par une vie d'ermite elle ne peut se passer néanmoins d'un bain quotidien, indépendante elle acceptera de se plier aux volontés de Lachen le lama magicien pour profiter de son enseignement du bouddhisme, nomade elle reste attachée à ses affaires, ses livres et ses malles…
Alexandra David-Neel décèdera centenaire, ses cendres seront immergées dans les eaux du Gange en février 1973 avec celles de Yongdeng, son fils adoptif qui participa à ses nombreux voyages.
J'arrête là, il y aurait trop à dire – la preuve on a fait un bouquin de sa vie. Alors qui lira cette biographie ? Tous ceux qui ont lu ses livres, car c'est une bonne occasion pour y revenir en un court résumé et ceux qui n'ont jamais lu Alexandra David-Neel se rueront sur ce bouquin car il est captivant et incite fortement à plonger dans son oeuvre littéraire.
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Il existe effectivement beaucoup d'ouvrages biographiques sur Alexandra David-Neel mais la particularité de cet ouvrage, c'est qu'il a été rédigé par son auteure sur la base des correspondances d'Alexandra David-Neel avec son mari Philippe. Cet ouvrage permet d'apercevoir la femme qu'avait été Alexandra David-Neel, ses pensées, ses doutes, ...
Une très bonne lecture.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Le travail de l'auteure - journaliste & documentariste - se base largement sur l'immense correspondance qu'Alexandra a entretenu avec son mari, elle lui a écrit presque chaque jour et n'a pratiquement jamais vécu avec lui ! Mais il a été le point fixe de sa vie, qui a tout de même duré 100 ans !
Laure Dominique Agniel aime son personnage, le sujet la passionne et on la comprend. La vie de l'aventurière, exploratrice de l'Asie est une épopée couronnée d'exploit dont le plus grandiose est d'avoir été la première Européenne à pénétrer à Lhassa. Elle a été une pionnière et surtout une femme libre - néanmoins, tous ses voyages n'auraient jamais pu se faire sans le soutien financier de son mari Philippe Néel, et disons aussi sa complaisance ...
La lecture est prenante et on réalise à la fin que la France n'a pas su mettre à l'honneur cette héroïne nationale injustement méconnue. Alors on n'a qu'une envie: se plonger dans les récit de ses aventures: La Puissance du néant et Voyage d'une Parisienne à Lhassa !
[Merci à Babélio et aux Editions Talladier pour cette découverte]
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le récit romancé de la vie d'Alexandra David-Neel, exploratrice de l'Himalaya; passionnant et inspirant
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Beaucoup le savent, j'ai beaucoup d'admiration pour cette femme au fort caractère que jusqu'à aujourd'hui je n'ai découvert qu'à travers ses écrits. Alors quand j'ai vu qu'il y avait un livre qui parlait d'elle (et il y en a plus que je pense), je me suis dit qu'il pouvait être intéressant de retrouver cette femme, sa personnalité, sa vie, ses combats, à travers le regard de quelqu'un d'autre qui pourrait m'apporter quelque chose de neuf, soit par son approche, soit en parlant de chose je ne connaissais pas comme des écrits que je n'ai pas encore lu par exemple.

Intéressant, le livre l'a été, et pour tout dire, j'ai adoré toutes ces informations que Madame Agniel a réuni patiemment afin de mieux cerner ce personnage légendaire, et ce pour mieux nous faire partager sa personnalité. On y découvre ou redécouvre, une femme très intelligente qui sait s'adapter aux peuplades qu'elle rencontre, forte, avide de connaissance, singulière, neurasthénique (parfois), libre, amoureuse, etc.

(suite blog)

Lien : http://voyagelivresque.canal..
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