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EAN : 9791021027060
288 pages
Tallandier (07/06/2018)
4.1/5   45 notes
Résumé :
Alexandra David-Neel est la plus célèbre des explo­ratrices. Déguisée en mendiante, elle est la première femme européenne à pénétrer en 1924 dans Lhassa, la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers. On croit connaître le destin de cette infatigable voyageuse, mais sait-on qu’Alexandra David-Neel (1868-1969) a été une féministe de la première heure, journaliste, cantatrice, authentique anarchiste ne voulant dépendre de personne ?
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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"Le but de notre vie est d'être heureux". Le Dalaï-lama.

Alexandra pleure...
C'est la seule européenne à pénétrer en 1924, dans Lhassa, au Tibet, alors interdit aux étrangers!

Une larme coule sur la lettre destinée à Philippe Neel, son époux, 5 semaines après leur mariage.
Alexandra, l'orgueilleuse, la rebelle et la féministe, découvre qu'elle n'était pas seule...
Ni à porter ce joli peignoir de soie, ni à naviguer sur "L'Hirondelle", le voilier de son mari, ni à avoir eu un beau poème...
Elle est une épouse trompée !

Mais, Alexandra est aussi une héroïne de tragédie, quand elle décide de partager Philippe, ( l'amante remplacera l'épouse, la maîtresse de maison, pendant son absence...)
Car Alexandra aime son mari!
Elle ne veut pas devenir une femme acariâtre et jalouse.

Automne 1907, Alexandra crie son désespoir et sa douleur. Philippe qui l'aime aussi, lui propose de partir en voyage, encore une fois..

Après Londres, Paris, Genève, l'Europe, le Tonkin, et la Grèce... Un continent à explorer !
L'ivresse de la découverte, le lever du jour sur une mer changeante, les vagues devant l'étrave du bateau, les étoiles dans le ciel, "la fuite des heures devant l'éternité!

Alexandra a 43 ans, ( elle a essayé la musique et le chant, la franc-maçonnerie, le journalisme, a écrit 2 romans, elle fut anarchiste aussi)
Chanteuse d'opéra, Alexandra fut présentée au roi Léopold II de Belgique en 1882.
Elle a commencé le Bouddhisme et va partir en Asie, avec un ordre de mission du ministère de l'instruction publique, pour étudier le Bouddhisme en Inde et en Birmanie.

Alexandra ira jusqu'au Tibet...
Ceylan, puis "l'Inde baignée d'une lumière embrumée".
Elle adresse une tendre correspondance, à son cher mari, presque tous les jours. Philippe est la balise, il tient le " fil d'Ariane" d'Alexandra et ne l'abandonnera jamais, malgré toutes les tempêtes...
Ce séducteur, cet amoureux des femmes, est envoûté par la sienne, par sa ténacité, son courage et son endurance.

"Alexandra voyage seule, mais Philippe lui tient la main." Elle lui a promis de revenir vers lui, dans 14 mois... Ce n'est que 14 ans plus tard, que les époux pourront se revoir...
A Pondichéry, Shri Aurobindo fondera Auroville. Un ashram dont la "mère" Mira Alfassa, est une amie d'Alexandra.

Voici Calcutta, et 600 kilomètres plus loin, Darjeeling, au pied de l'Himalaya...
Alexandra rencontre Kumar, le fils du maharajah du Sikkim, puis Le Dalaï-lama, 13e du nom, réfugié en Inde, à cause des chinois...

Préparez votre sac à dos, vos chaussures de marche, votre gourde et suivez Alexandra David-Neel, dans son ascension jusqu'à Lhassa, la capitale du Tibet...

"L'amour et la compassion sont des nécessités, pas un luxe. Sans eux, l'humanité ne peut pas survivre." Le Dalaï-lama.
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Alexandra David-Neel, célèbre exploratrice et femme d'avant-garde. Dans les années quatre-vingt dix, j'avais lu avec délice, son Journal de voyage en Presses Pocket. La parution de l'excellente biographie de Laure Dominique Agniel a été pour moi l'occasion de redécouvrir cette femme d'exception sous un autre angle.
L'auteure a pris soin de cerner au plus près le personnage non seulement au niveau de ses voyages mais aussi de sa personnalité. Et le fait qu'elle s'appuie sur de nombreux extraits de ses écrits cautionne ses dires et rend très vivante son analyse.
Quant à moi, j'étais curieuse de voir si le temps avait changé ma perception d'Alexandra David-Neel.
Premier constat : mon admiration perdure pour cette femme qui a su défier les conventions sociales de son époque en voyageant très tôt vers des pays lointains, seule, à une époque où ce n'était encore par franchement la mode pour la gent féminine de se lancer sur les routes, sac au dos... Même enthousiasme pour celle qui a pris des positions féministes d'avant-garde en collaborant à la revue La Fronde ou qui a exercé mille et un métiers -journaliste, cantatrice, écrivaine spécialiste d'orientalisme- pour s'assumer pleinement, notamment sur le plan financier.
Mais j'ai aussi découvert dans cette biographie les failles et les contradictions de cette femme exceptionnelle que l'on aurait peut-être tendance à idéaliser un peu trop vite. Son éducation bourgeoise a fait que pendant ses premiers séjours en Inde, elle n'a pu se défaire de certains rituels liés à son milieu social : bains, toilettes soignées, mets élaborés, soirées mondaines obligent... Quel contraste avec celle qui va vivre au Sikkim dans le plus grand dénuement dans un ermitage situé à 4000 mètres d'altitude ou qui atteindra Lhassa le 24 février 1923, vêtue comme une paysanne tibétaine et le visage noirci par un mélange de cendres et de cacao ! Que dire également de son mariage avec Philippe Neel avec qui elle partagera, sinon une vie commune, de très longs courriers qui occuperont une place importante dans son oeuvre littéraire. Elle, féministe convaincue et aventurière impénitente ne pourra se détacher de cet homme pas plus qu'elle ne pourra jamais renoncer définitivement à un point d'ancrage. Quand Philippe mourra bien avant elle en 1941, elle retrouvera un havre de paix en achetant un domaine à Digne, qu'elle baptisera Samten Dzong. C'est là qu'elle mourra le 8 septembre 1969, à l'âge de 101 ans !
Ses contradictions ne sont pas moins fortes sur un plan personnel. Elle qui a dû faire face à de graves épidémies, affronté de multiples dangers en traversant des pays en guerre notamment la Chine et la Corée, a toujours fait preuve d'une santé physique à toute épreuve et d'un courage sans faille. C'est pourtant la même personne qui a été sujette à des crises de neurasthénie aiguë dès qu'elle quittait sa vie nomade et qu'elle devait vivre la vie de "madame tout le monde" !
Cette femme qui n'a jamais supporté d'entraves a sa liberté a exercé un véritable magnétisme sur ceux et celle qui l'ont accompagnée. Qu'il s'agisse de son mari Philippe, de son fils adoptif Albert Youngden-David ou de sa secrétaire Marie-Madeleine Peyronnet, tous l'ont suivie fidèlement pour "le meilleur et pour le pire" !
Je pense que cette biographie est vraiment une bonne introduction à l'oeuvre d'Alexandra David-Neel, dans laquelle je vais sûrement me replonger tant les extraits cités dans le livre m'ont donné envie de goûter à nouveau le style enjoué de cette auteure
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En restituant la vie d'Alexandra David, devenue Alexandra David–Neel, Laure Dominique Agniel nous entraîne dans une fabuleuse histoire humaine celle d'une femme libre.
Quand sa mère prononce cette funeste réalité, "c'est une fille !" Ce jour-là le sort d'Alexandra est scellé, elle sera d'abord une rebelle.
Son prénom de naissance, Louise, elle ne le portera pas, et ne sera pas non plus ce prêtre, encore moins cet évêque divinement espéré, par sa mère.


Quel destin, puisque page 16 Dominique Agniel nous restitue, "tout déplaisait à ma mère, en mon père, et je lui ressemble tant. Je suis la fille de l'homme qu'elle n'a pas aimé, malgré le sang et le lait dont elle m'a nourrie. Je suis un parasite qui a grandi en elle…"


Sans avoir à faire l'éloge de l'anticonformisme, sans avoir à faire de fortes déclarations, Alexandra va incarner peut-être au plus haut degré du féminisme imaginé par les femmes au début du XXe siècle, un féminisme irréductible et une incroyable exploratrice des peuples qu'elle va peu à peu apprivoiser.


Alors pourquoi se marier ? Il la voulait mariée, n'est-ce pas une bonne raison, mais elle, elle voulait être indépendante, et à cette époque, pour avoir accès à la banque il fallait être mariée.
Elle choisit donc de donner son accord à Monsieur Philippe Neel, s'empressant de lui dire je vous avais prévenu. Les quinze jours de mariage fougueux laissaient planer un espoir pour Philippe.


Ce sera presque un mariage blanc, un mariage crème, vu de loin, vécu de très loin. Seule leur correspondance maintiendra un lien d'affection et d'admiration entre eux. Elle voulait former un couple moderne inédit à la fois dans le monde du spectacle et parmi les explorateurs, il sera le mari idéal, totalement transfiguré en, "le meilleur des maris et mon seul ami", jusqu'à l'échéance finale puisque Philippe Neel décédera bien avant son époux en 1941.


Ironie de l'histoire elle franchira le cap des 100 années, encore une première dans le domaine du féminisme.

Avec une allégresse toute printanière, j'ai pu déguster toute sa carrière de chanteuse d'opéra. Faute d'écouter sa voix, j'aurai avec elle, visité de nombreuses capitales. Elle fera une brillante carrière, et ce sera pour Philippe le plaisir de l'écouter, subjugué par son talent.


Conduite par sa conviction que "L'obéissance c'est la mort ! Chaque instant dans lequel l'homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché à sa vie"p 53 . Elle fera le pas de plus pour quitter la scène et entrevoir l'Extrême-Orient.


"Seule sur le pont, Alexandra s'éloigne du monde des humains pour entrer dans un domaine où le temps et l'espace n'ont plus la même valeur", dit-elle P 44. Par ces paroles elle ressent la fin d'une vie et le début d'une autre.
Pour avoir moi-même découvert les cultures d'Extrême-Orient, je peux imaginer le choc que fut pour cette ardente personne, de découvrir une autre relation à la nature, à l'espace, et vivre la spiritualité au rythme des saisons, au coeur des montagnes les plus austères, où n'habitent plus que les silences.


Elle deviendra la journaliste que nous connaissons aujourd'hui à travers les ouvrages où elle retrace toutes ses conquêtes d'un monde nouveau, d'une autre vision du rapport de la femme à la nature.
C'est aussi dans ce contexte Extrême-Oriental qu'elle va rencontrer ce jeune si doué, Yongdeng, qui deviendra malgré l'hostilité de Philippe son propre fils adoptif, qui participera ensuite à ses nombreux voyages.
Elle deviendra aussi celle qui enrichira les collections du musée Guinet.


Après avoir lu et parcouru avec Laure Dominique Agniel la vie de Gauguin, j'ai admiré l'élégance de ses propos pour traduire avec un regard neuf, le modeste train de vie d'un peintre novateur, dépoussiéré d'images éculées d'un Gauguin vivant comme un pacha entouré de ses femmes, pour ne pas dire de son Harem.


"Jésus vivait dans un rêve mais il était grand. Ils l'ont trahi ! S'indigne le jeune peintre, page 38". Cette phrase s'accorderait pleinement au parcours que trace Laure Dominique Agniel, lorsqu'elle reprend les écrits de la féministe, pleinement consciente, aussi bien du message vrai du christ, que de celui enseigné par les lettrés de Chine.


Avec beaucoup de subtilité, sa biographie restitue entre guillemets, les phrases authentiques prononcées ou écrites par Alexandra Neel.
Ce livre est un bijou, qui de surprise en surprise, ouvre pour le monde féminin de bien belles perspectives. Car ces perspectives ne sont pas intellectuelles mais vivantes, pratiques, charnelles, ce sont celles d'une femme libre.
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Quelle sacrée petite bonne femme !! Un sacré tempérament dans une toute petite femme !!

Je remercie Babelio et les éditions Tallandier pour l'envoi de ce livre pour la Masse Critique de Juin 2018. J'ai passé un excellent moment de lecture avec cette voyageuse hors norme. Pour cette Masse Critique, je n'avais sélectionné que 2 romans, un avec une histoire plus ou moins fictive « Adhira, fille de la pluie » et celui-ci. Il m'intéressait moins mais j'ai finalement très vite adhéré à ce petit bout de femme.

L'auteur nous fait découvrir Alexandra David-Neel à travers ses différentes périodes de vie jusqu'à sa mort. Elle a utilisé les différents livres écrits par celle-ci, ses carnets de voyages et les lettres qu'elle a échangé pendant 50 ans avec son mari. Nous découvrons ainsi une femme hors norme pour son siècle et hors du commun pour les expériences qu'elle a vécu tout au long de sa longue existence (quasi 101 ans). Je ne la connaissais que de nom, grâce à différentes critiques de livres sur Babelio, mais pas son parcours. J'ai été subjuguée par elle tout au long de ma lecture par tout ce qu'elle a vécu et enduré au cours de ses voyages. L'auteur se sert également d'éléments historiques pour situer Alexandra dans le contexte de ses pérégrinations, comme la Première Guerre Mondiale, les conflits en Chine et au Tibet. Beaucoup d'informations très intéressantes donc. Il m'a juste manqué une carte pour pouvoir la suivre plus facilement dans ses voyages au Sikkim ou ailleurs. Elle a quand même eu un parcours extraordinaire pour le bout de femme qu'elle était, à son époque et en voyageant dans des pays en guerre. Elle avait l'avantage d'être occidentale et à ce temps-là, les étrangers étaient bien considérés dans les différents pays d'Asie. Ils étaient vus comme des gens irréprochables jusqu'à ce que les films américains soient regardés à travers le monde, les étrangers ont baissés dans l'estime des Orientaux. Ce livre met en lumière les difficultés de l'époque dans les différents pays où elle passe, que ce soit en matière de nourriture, d'argent, les voyages ou encore la vision de la femme (soumise et obéissante). La plupart ont été bien surpris en rencontrant Alexandra.

Comme vous l'aurez compris, ce livre a été un quasi coup de coeur pour moi, j'aurais bien aimé la rencontrer, elle qui toute sa vie a été une rebelle dans l'âme et dans sa vision des choses. Mais vu qu'elle est décédée 15 ans avant ma naissance, cela s'avère difficile. Par contre, cela m'a donné envie de découvrir une partie de son oeuvre, si ceux-ci sont encore trouvables à des prix raisonnables, certains datent des années 1910. Elle a voyagé dans tant de pays qui ont changé depuis à cause de la modernisation ou autre, ils ont oublié leurs valeurs et leurs cultures, ils ont perdu une part de leur identité. Et je veux les voir à travers ses yeux. Si vous êtes amateurs de biographies, je vous conseille très fortement de découvrir la vie de cette grande dame qu'est Mme Alexandra David-Neel, une femme qui ne savait pas rester en place ni à sa place en tant qu'épouse. On n'a vraiment pas le temps de s'y ennuyer tant c'est très bien agencé et raconté. Merci à Mme Agniel.

Sur ce, bonnes lectures à tous :-)
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Partie à Beyrouth à 20 ans pour y être professeur de français tout en poursuivant ses études de littérature à l'Ecole des Lettres, Laure Dominique Agniel obtient sa Maîtrise de Lettres à l'université de Nanterre. Après un stage à la rédaction des journaux le Monde et le Point, elle entre à Radio France et participe à la création des premières radios locales, France bleu Mayenne et France bleu Vaucluse. Suivrons d'autres expériences à la radio ou pour la télévision. Journaliste et aujourd'hui documentariste, Laure Dominique Agniel a suivi la trace de l'exploratrice pour réaliser une série documentaire sur Alexandra David-Neel pour France Culture. Alexandra David-Neel, biographie de l'exploratrice vient de paraître.
Je ne suis pas grand amateur de biographies en général, soit c'est trop léger, soit le plus souvent c'est trop pointu et disons-le un peu « chiant » à lire. Alors pourquoi cette exception pour Alexandra David-Neel (née à Saint-Mandé en 1868 et morte à Digne en 1969) ? Principalement parce que je l'ai beaucoup lue il y a fort longtemps, dans les années 80-90, et que j'ai toujours conservé un souvenir admiratif pour cette petite bonne femme. Et ce bouquin conforte mon admiration. Autre intérêt, une fois le livre refermé, il n'entre dans aucune des deux raisons négatives évoquées précédemment : cette biographie se lit comme un roman, l'écriture est légère, le texte simple, bref, en réalité un roman d'aventures et de voyages.
Je connaissais donc bien, par ses livres, les voyages et explorations d'Alexandra David-Neel à travers l'Asie : Inde, Japon, Corée, Chine mais principalement Tibet (premier voyage en 1914 et première femme européenne à séjourner à Lhassa en 1924), un peu moins sa vie avant ou du moins n'en n'avais-je pas garder souvenir. Ce livre est là pour nous le rappeler par son sous-titre, elle fut une exploratrice certes mais aussi une féministe de la première heure, animée d'une volonté farouche d'indépendance (« L'obéissance c'est la mort ! »). Après une enfance difficile, rejetée par sa mère qui désirait un garçon pour en faire un évêque ( !), peu écoutée par son père trop occupé, elle se passionnera rapidement pour les philosophies orientales, en particulier le bouddhisme, dont elle deviendra une experte internationale usant de ses moyens pour le faire connaître à travers le monde, ce qui lui vaudra la reconnaissance du Dalaï Lama. Je ne m'attarde pas sur ses extraordinaires voyages (qu'elle finance elle-même), ses livres sont là pour en rendre compte, disons qu'il est hallucinant (sic !) de voir comment une femme, à l'orée du XXème siècle, a pu se lancer dans de tels périples et toujours s'en tirer à bon compte. Certainement la littérature de voyages la plus extraordinaire qu'il m'ait été de lire.
Sa vie personnelle ne manque pas non plus d'originalité : elle a été une cantatrice renommée, franc-maçonne (et à l'origine de la première loge mixte de France), mariée contre toute attente avec Philippe Néel (en 1904 à Tunis) leur vie commune sera tumultueuse mais surtout très courte physiquement parlant, puisqu'elle sera toujours en vadrouille à l'autre bout du monde sans lui, seule leur correspondance maintiendra un lien d'affection et d'admiration entre eux (« le meilleur des maris et son seul ami »), jusqu'au bout (Philippe Néel décèdera en 1941).
Cette biographie ne cache pas les contradictions de cette femme, anarchiste dans l'âme elle aime être servie par des domestiques zélés, tentée par une vie d'ermite elle ne peut se passer néanmoins d'un bain quotidien, indépendante elle acceptera de se plier aux volontés de Lachen le lama magicien pour profiter de son enseignement du bouddhisme, nomade elle reste attachée à ses affaires, ses livres et ses malles…
Alexandra David-Neel décèdera centenaire, ses cendres seront immergées dans les eaux du Gange en février 1973 avec celles de Yongdeng, son fils adoptif qui participa à ses nombreux voyages.
J'arrête là, il y aurait trop à dire – la preuve on a fait un bouquin de sa vie. Alors qui lira cette biographie ? Tous ceux qui ont lu ses livres, car c'est une bonne occasion pour y revenir en un court résumé et ceux qui n'ont jamais lu Alexandra David-Neel se rueront sur ce bouquin car il est captivant et incite fortement à plonger dans son oeuvre littéraire.
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Alexandra s'est composé avec délectation un visage de Tibétaine: elle accroche à ses cheveux de longues tresses fabriquées avec des crins des yak et teint sa chevelure avec de l'encre de Chine pour qu'elle soit d'un noir de jais. Elle s'enduit le visage d'un mélange de cendres et de cacao. Pour compléter son allure, elle accroche à ses oreilles de très grandes boucles d'oreilles.
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Alexandra a gagné. Tout à sa joie, elle loue la sainteté de son mari, la grandeur d'âme de celui qui [...] a su dépasser les sentiments vulgaires où se meuvent les couples ordinaires : Consentir à ce que les êtres qui vous sont proches suivent leur propre route, au lieu d'exiger qu'ils se fassent vos satellites et gravitent autour de la vôtre, ne pas chercher à entraver leur marche, mais les aider à marcher sans trop d'encombres et de difficultés, ceci est une grande sainteté chez un croyant ordinaire, chez un incroyant, cela devient haute sagesse et suprême philosophie.
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Quand elle rentre pendant les vacances dans la maison de ses parents, elle retrouve sa mère taciturne, plongée dans son tricot près de la lampe à pétrole, son père dans la bibliothèque. Le silence est pesant entre ces deux adultes qui n’échangent aucun mot, aucun geste. L’adolescente se réfugie dans les livres, et particulièrement dans la lecture des romans de Jules Verne. « Leurs héros peuplaient de leurs exploits mes rêveries enfantines : Phileas Fogg, Passe-Partout, les enfants du capitaine Grant, le capitaine Hatteras et d’autres m’étaient devenus compagnons familiers. Ma résolution était prise… Comme eux, et mieux encore si possible, je voyagerais !
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Tous les maîtres ont été trahis par leurs prétendus disciples ;
faute de pouvoir s'élever à la hauteur du maître,
ils l'ont fait descendre à leur niveau.
page 38
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p92

On a réclamé le droit de vote : c’est à dire le droit à l’obéissance . Le droit de déclarer soi même que l’on renonce à être maître de soi pour subir la volonté de quelques individualités aux décisions de qui l’on se soumet d’avance en les élisant.
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