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Critique de Tagrawla


Les amoureux de littérature aiment les mystères et M. Aguéev en est un. Personne ne sait qui il est, personne ne sait même s'il existait. Tout ce qu'on sait, c'est que Roman avec cocaïne a été écrit en russe et découvert à Paris au début des années 1930.
Le roman, ou l'autobiographie, allez savoir, se déroule à Moscou pendant et juste après la première guerre mondiale, mais ça n'en est pas le sujet. Ici, on fouille plutôt les tréfonds de l'âme humaine, ce qui a fait dire à certains que la plume ressemblait un peu à celle de Proust. Personnellement, je ne vois aucun rapport entre Aguéev et Proust. Roman avec cocaïne ressemble plutôt à Goethe qui aurait été télescopé par L.F. Céline : si on explore ici les ressorts des émotions humaines, ce sont celles d'un personnage cynique et vil, et malgré tout attachant, sans qu'on sache bien pourquoi d'ailleurs. Tour à tour méprisant, amoureux puis cocaïnomane, Vadim est avant tout égocentrique au dernier degré en pleine chute.
Et c'est indubitablement russe : la grande misère a honte d'elle-même, les puissants se pavanent et l'ensemble est terriblement tragique. C'est russe, vous dis-je !
Roman avec cocaïne est d'autant plus percutant qu'il est très court. La plume tient du scalpel et pour mieux comprendre les formes alambiquées, je conseille de lire en préambule la note de la traductrice : c'est toujours compliqué de traduire un roman, mais plus encore quand on va d'une langue d'origine qui a plus de vocabulaire que la langue de destination.
Une belle découverte.
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