Le cri de l'épervier

Depuis le crash du 747 qui le ramenait du Canada, Rourke n’avait eu qu’une seule idée en tête : retrouver les siens. Les States n’étaient plus qu’un vaste désert nucléaire. L’Arizona était une île entourée d’eaux rugissantes. La Californie avait sombré dans le Pacifique, provoquant des tremblements de terre jusqu’en Alaska. L’invasion soviétique progressait malgré une résistance organisée par le nouveau président Samuel Chambers. Ce qui restait de terre épargnée par les radiations et les cataclysmes était en majeure partie contrôlé par les hordes de punk warriors et autres motards de l’enfer. Les réfugiés qui fuyaient les cités détruites étaient impitoyablement pillés et massacrés.
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Aujourd’hui, la planète était un cimetière nucléaire. Déluges, épidémies, famine, terreur. La destinée humaine n’était-elle que cela ? Le suicide collectif. Science et technologie n’aboutissaient-elles qu’au massacre systématique ?
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L’idéal communiste était à présent un rêve brisé. On n’impose pas une idéologie par la destruction systématique. Les centaines de missiles SS 20 qui s’étaient abattus sur les États-Unis marquaient pour Varakov la fin de tous ses espoirs. Le Kremlin se trompait, le monde entier se trompait…
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Il n’y avait plus aucune issue pour Varakov et il n’avait ni la foi ni l’énergie nécessaires pour lutter. Lutter pour qui, pour quoi ? L’idéal communiste était à présent un rêve brisé. On n’impose pas une idéologie par la destruction systématique. Les centaines de missiles SS 20 qui s’étaient abattus sur les États-Unis marquaient pour Varakov la fin de tous ses espoirs. Le Kremlin se trompait, le monde entier se trompait…
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C’était peut-être la dernière nuit qu’il avait à vivre, mais il s’en moquait éperdument. Pour lui, l’histoire de la planète terre touchait de toute manière à sa fin…
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Ils avaient fait l’amour pendant plus de deux heures, furieusement, sauvagement, comme deux fauves déchaînés. Rourke eut un sourire épanoui en repensant aux savantes caresses que la jeune femme lui avait prodiguées, le prenant dans sa bouche quand son ardeur faiblissait, faisant courir sa langue là où le moindre attouchement déclenche une alerte générale dans tout le système nerveux. Apparemment, Sissy n’était pas seulement une experte dans l’observation des phénomènes sismiques… elle avait un talent formidable pour causer tremblements et secousses chez ses partenaires.
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Depuis son adolescence, Rourke avait toujours été fasciné par la sagesse des premiers habitants de l’Amérique, les Indiens. L’homme et le cosmos ne faisaient qu’un. Ils étaient liés par des fils invisibles que la nature enchevêtrait savamment les uns aux autres. Les Indiens possédaient ce sens vital de la communion avec le reste de l’univers sans lequel l’existence est vouée au néant. Toute pensée, toute action, doit se rattacher au tissu qui enveloppe le ciel, les planètes et les galaxies. Un être qui agit à l’encontre de la loi divine est un être voué à la solitude et à la mort.
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Rourke comprit. Ces Warriors étaient à la solde des Soviétiques comme bon nombre de bandes sillonnant le pays. Chassés impitoyablement par les polices urbaines, ces punks morbides qui hantaient autrefois les cités n’avaient que haine et ressentiment à l’égard de l’ordre et des institutions. Obligés de fuir les villes au lendemain des bombardements nucléaires, ils avaient été récupérés par l’Armée Rouge qui avait vu en eux des alliés faciles. Leur animosité et leur soif de vengeance pour tout ce qui représentait encore l’Amérique était un atout majeur dans le jeu des troupes d’invasion
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Les corps mutilés de Monk et du major offraient un spectacle à faire blêmir un congrès de bouchers. Mais il en fallait plus pour impressionner le tueur du KGB.